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Heroes

Selon les Échos, le gouvernement souhaite supprimer 17 000 postes dans l’Education nationale l’an prochain, et non 10 000, comme l’a indiqué la semaine dernière le ministre Xavier Darcos...

 

Hier, j’ai eu la chance de passer deux belles heures avec un prof qui enseigne dans une école primaire. Je ne vais pas le citer nommément (son prénom - François - est modifié), ni le localiser précisément, pour qu’il n’ait aucune difficulté à cause de moi. Disons simplement qu’il a la cinquantaine et vingt ans d’ancienneté dans une même zone ; surtout, il ne travaille pas dans un quartier a priori défavorisé. Pourtant, ce qu’il m’a expliqué sur l’évolution de son métier et, surtout, sur les modifications profondes de la population - de la société - est alarmant.

François, au cours de ces dix dernières années, a vu ses collègues, ses élèves et leurs parents devenir totalement "différents". "Changer" comme dirait l’autre.

Quand il a commencé par là, j’ai tout d’abord bêtement cru qu’il voulait me parler, sans oser l’exprimer directement et brutalement, des problèmes spécifiques que poserait l’augmentation du nombre d’enfants d’origine étrangère. "Tu veux dire qu’il y a trop d’étrangers dans l’école ?" ai-je alors osé, sur la pointe des pieds, me surprenant moi-même des mots qui venaient de se bousculer maladroitement dans ma bouche. Il m’a souri. Un peu tristement. Désolé que j’ai pu dire ça. J’étais complètement à côté de la plaque.

Non, François me parlait simplement d’une modification sociale de fond. Il voulait m’expliquer l’aggravation de la situation de "tous" les enfants, toutes origines confondues et surtout tous milieux sociaux mêlés. François voulait me faire toucher du doigt un climat général détérioré qui, dans son école, ne provenait absolument pas de problèmes d’origine, de langue ou d’ "identité nationale" ! Nous n’avons d’ailleurs "jamais utilisé" ces mots dans notre conversation... Non, ce dont François me parlait déjà, là, d’entrée, c’est d’une crise globale et massive qui atteint de plein fouet tous les "acteurs" du "système" (quel vocabulaire de merde...) : parents, élèves et profs.

En gros, de plus en plus de mômes arrivent à l’école totalement "largués". Parce qu’ils sont comme "abandonnés" par des parents qui vont eux-mêmes très mal, trop mal. Ce sont donc les profs - qui, souvent, ne vont pas mieux du tout - qui doivent sortir ces mômes de la flotte, comme ils le peuvent...

Les profs justement.

François l’a vu venir l’élection présidentielle...

Lui, pour le coup, il l’a anticipée.

La parole de ses collègues, en salle des profs, s’était libérée - décomplexée ! - depuis de longs mois. Le boulot est si dur, l’afflux de problèmes si quotidien, le stress si présent, que nombre de ces profs ont été intéressés puis séduits par les discours de Nicolas Sarkozy. Autorité, mérite, efficacité, professionnalisme... La mayonnaise a pris chez certains.

Là, il faut être bien calé dans sa petite chaise et rengainer ses certitudes pour entendre et respecter la sévérité de François sur la gestion par la gauche des socialistes de l’Éducation. C’est bien simple, avec ses termes comptés - jamais une virgule de trop - et son phrasé précis, François n’a utilisé que deux mots dans toute la conversation pour qualifier la façon dont les gouvernements socialistes ont traîté du problème de l’Éducation, lorsqu’ils étaient aux affaires : une "attitude suicidaire". François a tout de même voté Royal (il ne m’a jamais parlé de Bayrou) mais il l’a fait par habitude et en ayant deviné que la défaite était au bout.

Mais laissons la politique. Le plus intéressant est venu lorsque François en est arrivé à me raconter ce qu’il voit de plus flagrant et de plus grave. Ce qu’il nomme "le sentiment de culpabilité" des collègues, qui n’y "arrivent plus" ; parce qu’ils ont le sentiment de ne "pas faire assez" pour les enfants. Et qui du coup perdent pied, petit à petit. De plus en plus stressés. De plus en plus coupables, ils fuient l’école à la sortie, dès 16 h 30 ; "la tête rentrée dans leurs épaules" - il mime le geste et l’attitude -, et rentrent bien vite chez eux. Le lendemain, ils reviennent, souvent en retard, se sentant encore plus coupables...

Bien sûr, avec des bouts de ficelles, de la bonne volonté et du courage, il y a toujours des héros (ce mot-là est de moi, il ne parlerait jamais comme ça de lui, de ses collègues et de son travail, François...) qui parviennent à tirer des gamins de 10 ans du gouffre qui est déjà bien ouvert sous leurs petits petons. Comme François... Pour à peine deux Smic par mois (avec vingt ans d’ancienneté, c’est moi qui le rappelle...). 2 000 euros qu’il parvient à atteindre difficilement, mais parce qu’en plus des heures de cours, il surveille la cantine - donc il ne prend pas de pause le midi... Mais, il ne se plaint pas. Il vit bien. Il va bien.

Il faut surtout l’entendre en parler de ces/ses mômes, François.

Voir ses yeux pétiller et irradier toute la terrasse du café, à Montparnasse, lorsqu’il évoque modestement son sentiment d’avoir réussi à leur expliquer un tout petit truc. Rien. Un machin modeste. Juste à la fin d’un film qu’il leur a projeté la veille. Ils ont compris. Il est heureux.

L’écouter s’inquiéter pour l’un d’entre eux qui va plus mal ou juste moins bien que d’autres.

Lire simplement l’humanité qui tient presque toute entière au fond de ses yeux fatigués. Et dans son sourire aussi...

Le regarder refaire le geste qu’il a dû accomplir, quelques semaines plus tôt, quand un gamin s’est trouvé mal dans la classe. Là, au café, devant moi, François ne me raconte pas l’histoire banale d’un malaise. Il revit complètement la scène. Il l’a vu tout d’un coup, ou il l’a senti peut-être, qui tombait de sa chaise, le gamin. Il a réussi tout doucement à amortir sa chute pour l’empêcher de se fracasser la tête sur le sol.

Là, au café, François, sa tête penchée, en face de moi, vient d’ouvrir grand ses deux bras et d’embrasser le vide ; certainement très exactement comme il les a ouverts puis refermés ce jour-là, pour protéger l’enfant... Il accompagne toujours la chute. Il le serre fort. Il allonge l’enfant. Il le rassure. Il prévient.

Tout va bien se passer.

Ils ont quand même de la chance ces/nos mômes d’avoir des gars pareils pour leur tendre les bras et les rattraper. Juste avant qu’ils ne tombent.

Selon les Échos, le gouvernement souhaite supprimer 17 000 postes dans l’Education nationale l’an prochain, et non 10 000 comme l’a indiqué la semaine dernière le ministre Xavier Darcos...


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44 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 5 juillet 2007 18:01

    Oui,n’oublions pas de dire que françois et guy font parti de la même section de la LCR et que leur TSS les a amené voter pour Ségolène Royal.

    Mais c’est leur droit,ce que je conteste,c’est la manière d’évacuer les problèmes de sociétés et de faire passer le « povre » prof pour un martyr ou un « heroes ».

    Permettez moi de ne pas être d’accord avec votre instrumentalisation des problèmes de l’éducation nationale dont la majorité des profs ont refusé toutes réformes qui allaient dans le sens d’un enseignement moderne et de qualité comme cela existe partout en Europe.

    Arrêtez de vous gratter le nombril en nous faisant croire que nous avons la meilleure école du monde et les profs au monde. smiley

    Les fonctionnaires de l’éducation nationale,et vous le savez bien,pratique bien souvent une activité parallèle dans le privé pour arrondir leur fin de mois.

    C’est une réalité qui existe depuis très longtemps.

    Quand les réformes rentrent en conflits avec des interets particuliers cela améne à la grêve !

    ..et à une époque,les jours de grêve étaient payés ! smiley

    Les fonctionnaires de l’éducation nationale et leur syndicat porte une grave responsabilité dans l’éducation de la jeunesse,ils n’ont faient que défendre leurs interets particuliers aux détriments de la jeunesse,livrant une partie de la jeunesse (la plus faible) à l’abandon et à un avenir sombre dans la société.

    C’est un peu la même logique que les fonctionnaires qui ont faient tourner l’Etat sous PETAIN

    Pas responsable,pas coupable ,mais tous resistant !

    ICI resistant à TSS

    Oui,il faut réformer à la hache en supprimant des postes de fonctionnaires,en obligeant un travail obligatoire de 35h par semaine et en supprimant une partie de vacances

    Les citoyens paient la facture de ce système que Claude Allègre appelait le mammouth.

    Les conditions sont réunies pour que Nicolas Sarkozy et son gouvernement réforme l’éducation nationale dans l’intêret général et de notre avenir,celui de la France


    • Olivier Bonnet Olivier Bonnet 6 juillet 2007 06:20

      « Oui,il faut réformer à la hache en supprimant des postes de fonctionnaires,en obligeant un travail obligatoire de 35h par semaine et en supprimant une partie de vacances »

      Vous ne connaissez rien au métier de prof, dont la durée du temps de travail ne se réduit évidemment pas au temps de présence en cours. Il y a leur préparation et la correction des copies. En l’occurrence, ils font déjà plus de 35h au total.

      Supprimer une partie des vacances ? Pour les enfants aussi alors ? Travailler plus dès l’enfance : ce modèle de société, pour le plus grand bénéfice des rentiers qui n’en rament pas une (mais on ne les appelle pas « assistés », eux) - c’est leur argent qui bosse tout seul - fait vraiment peur.


    • NPM 6 juillet 2007 11:05

      « Vous ne connaissez rien au métier de prof, dont la durée du temps de travail ne se réduit évidemment pas au temps de présence en cours. Il y a leur préparation et la correction des copies. En l’occurrence, ils font déjà plus de 35h au total. »

      AH AH AH AH AH !!

      Soyons un peu sérieux, je vous pris. Tous le monde sais que les fonctionnaires sont des glandeurs, et ce n’est pas pour rien que tous le monde veut devenir fonctionnaire.

      « Supprimer une partie des vacances ? Pour les enfants aussi alors ? »

      Voila, comme ca, ils auront un meilleur niveau scolaire.


    • NPM 6 juillet 2007 11:46

      Bon, pour l’éducation, chez moi en tous cas, ce sont les parents qui sont plus instruit que les enseignants. Faudrait peut être qu’ils en prennent conscience ! Pour nous, ce ne sont que des larbins, rien de plus.

      Maintenant, sur le manque de respect venant de la populace.

      A mona vis, c’est un effet de 68. Puisqu’on apprend à contester, à hair toute hiérarchie, toute discipline, toute sanction, tout travail, qu’on à même constesté la « culture bougeoise des auteur blanc et mort occidentaux », pourquoi voulez vous que les gens n’applique pas aux enseignants ces belles idées ?!

      Sans compter qu’on plus, vis à vis des immigrés, ils leur explique que les français sont des nazi, et que les immigrés sont les vicitmes des blanc, des capitaliste, des etc...

      Bein, évidement, le résultat prévisible est atteint !

      Les enseignants se sont tiré une balle dans le pied.


    • Angelus 6 juillet 2007 12:12

      @Lerma

      « Les fonctionnaires de l’éducation nationale,et vous le savez bien,pratique bien souvent une activité parallèle dans le privé pour arrondir leur fin de mois. »

      Pour pouvoir travailler dans le privé de façon légale (Acadomia ou autre...), il faut l’accord du rectorat. Ceci ne peut se faire sur le temps de travail et est donc en plus. Pour info ceci ne représente que 5% des professeurs. Le « bien souvent » me parait exagéré.


    • Djanel 6 juillet 2007 13:57

      A l’attention de Lerma

      Toujours se même discours nihiliste.

      D’abord après élection de Sarko et de sa victoire à l’assemblée, il n’y a pas eu changement mais continuité .l’UMP est au pouvoir à l’assemblée nationale depuis 5 ans et c’est là que les réformes se fond et pas ailleurs. La responsabilité de la situation ne peux être attribuée qu’aux députés serviles de la droite qui n’ont rien fait, sinon laisser pourrir la situation pendant toutes ces années.

      Le discours habituel de Sarko et de lUMP, c’est de dire qu’il y aura un changement. C’est un slogan emprunter à la gauche, vous qui aimez les mots, cher Lerma veuillez accepter que j’utilise celui-ci pour signifier son comportement : plagiaire.. Mais la gauche sera toujours meilleurs que vous puisse que Mitterrand avait inventé en 88 celui-ci : le changement dans la continuité. Pour embrouiller vos neurones, il faut comprendre, on continue dans le changement. Mais tout ceci ne sont que des artifices linguistiques qui ne servent qu’à brouiller les électeurs en parlant beaucoup pour ne rien dire. Et là Sarko et vous même, vous êtes que pire que le PS pour mentir au peuple.


    • Djanel 6 juillet 2007 14:15

      A l’attention de NPM

      Toujours présent sur tous les fronts. Etes-vous chômeur et insomniaque pour être aussi présent sur tous les forums. Si on vous paie et que vous touchez un bon salaire pour débiter vos âneries ici, dites moi qui est cet employeur Sarko ? ou le front national ?


    • Rage Rage 6 juillet 2007 14:22

      Bonjour,

      J’ai trouvé cet article « simple » mais lucide : la société française a évolué depuis 15 ans, elle est devenue nettement plus individualiste si l’on voulait résumer.

      Déçue par les promesses non tenues d’une solidarité, échaudée par des années de crise et forte de s’en sortir par elle même, cette société est de plus en plus conçue sur la compétition du tous contre tous, avec des déclinaisons du « petits groupes » contre le reste.

      Que l’on puisse nous s’en sortir, que les autres se démerdent ! Voilà la nouvelle devise.

      Et elle n’est pas étonnante.

      Cela a commencé dès l’école, avec des générations désabusées, avec l’intervention de parents devenant à la fois enseignants, responsables pédagogiques et critiques, avec des profs d’une génération (68) pour les 3/4 en fin d’une façon de faire de l’époque et enfin un système qui n’a pas soutenu ses enseignants et ces derniers qui n’ont jamais sû s’arrêter dans les revendications.

      L’ensemble des paramètres corrélés a fait, avec le temps, que chacun veut « sauver sa peau », mettant son gamin à Acadomia plus par « angoisse » que par nécessité.

      L’école n’est plus le lieu où l’on apprend, mais le lieu où l’on doit réussir. L’échec, n’est pas toléré.

      Dans un système qui cherche sans arrêt à dramatiser l’école plus qu’à en assurer des contenus en phase avec la réalité, il n’est pas étonnant de constater le dépit des « acteurs » : Tous responsables, jamais conscients en même temps de la réalité.

      Allez donc dans un conseil de classe : la brailleuse de « base » aura plus de poids que celui qui invitera les partis à agir lucidement sur le fond des programmes voir les méthodes d’enseignement.

      Quant à la suppression des profs, c’est plus dogmatique qu’efficace... cela permettra à Acadomia and co d’avoir de très beaux jours devant eux.


    • Lilian Lilian 6 juillet 2007 14:51

      Mais NPL, avez vous un domaine que vous ne connaissez pas ou etes vous omniscient ? Seriez- vous...Dieu ?

      Peut etre que Lerma est Saint-Pierre...


    • Ebola Ebola 6 juillet 2007 15:04

      NPM, vous lire montre à quel point les lacunes de l’éducation nationale déjà en sous effectif peuvent porter préjudice à une société toute entière, car au delà de votre médiocrité, aucune finesse ni esprit ne sont à tirer de vos propos. Les premieres nausées procurées par vos commentaires, se sont finalement transformées en pitié pour votre être, car finalement, que de frustration vous mettez en avant, n’ayant aucune aptitude à la compréhension, il semble que votre seul choix de vie soit d’attirer le rejet, et je vous rassure, vous etes sur la bonne voie. Mais hélas, votre inutilité est telle, que votre quotidien doit être au moins aussi dramatique que vos commentaires, c’est à dire vide, sans consistance aucune, frolant le néant, aussi, je ne peux que vous plaindre et vous souhaite de trouver du plaisir ailleurs que dans la fange.


    • jako jako 6 juillet 2007 15:34

      je lis toutes ses interventions ( de npm) je commence à me demander s’il ne fait pas exprès en fait de dire exactement le contraire de ce qu’il faut. Juste pour le fun


    • Lilian Lilian 6 juillet 2007 15:37

      jakà, je suis arrivée à la même conclusion que vous ( plus bas dans les commentaires smiley).


    • Iris Iris 5 juillet 2007 18:47

      « Non, ce dont François me parlait déjà, là, d’entrée, c’est d’une crise globale et massive qui atteint de plein fouet tous les ’acteurs’ du ’système’ (quel vocabulaire de merde...) : parents, élèves et profs. »

      Serait-ce qu’on n’apprend plus à aimer et/ou qu’on ne prenne plus le temps d’aimer ?


      • Philippe D Philippe D 5 juillet 2007 22:42

        Oui, oui, heroes !

        Heroes qui se sentent abandonnés. Perdus entre une réalité nouvellement libre de se faire jour et des discours usés et convenus.

        Et vous aussi, Guy, à votre façon vous êtes perdus. Vous bordez votre article, au début et à la fin, par cet insistant rappel du nombres des postes qui seront supprimés. C’est normal, toute la réflexion, depuis des années ne tourne qu’autour de ce sujet.

        Il faut croire qu’une bonne partie du malaise vient d’ailleurs, de plus loin, de plus profond. De quelques valeurs plus fondamentales que l’on a toujours plus ou moins écartées au profit d’un seul discours dominant et convenu.

        Je n’ai aucune solution à proposer, évidemment.

        C’est le moment de reprendre la réflexion autrement. Les larmes, le désespoir sont nécessaires pour faire le deuil d’idées simples et pratiques qui nous ont servies d’imperméables pendant des années, la capuche bien rabattue sur les yeux.


        • tagada 6 juillet 2007 09:00

          Mon fils passe en seconde générale, filière S... Cette filière dispense deux parcours ISI (ingénieur informaticien) et MPI (physique Chimie) dans ma commune, il y a 36 place en MPI pour 77 demandes. Mon fils a 17 de moyenne en physique chimie, 15 en Math et 9,5 en français. Sur la base de ces trois notes, (le proviseur à fait la moyenne), il est recalé et sera donc informaticien. Je suis partiale évidemment, mais je trouve idiot de proposer a un gosse doué en physique chimie une autre voie, plutôt que d’ouvrir une classe (compte tenu de la demande) Cet article tombe un peu dans le patos, mais la réalité est bel et bien qu’on manque de prof


          • Bouli Bouli 6 juillet 2007 10:09

            Je rattache à votre article l’expérience de ma mère qui est professeur des écoles depuis pas mal d’années dans les petits villages. Là aussi ça se dégrade : les enfants sont livrés à eux-même, restent scotchés à la télé, ne sortent pas. La seule sortie du village c’est ma mère qui leur offre quand elle veut leur montrer à quoi sert un tracteur et comment fonctionne la nature. Les seuls moments de lecture sont pendant les heures de cours... Les gamins ont beaucoup de retard, certains sont intenables, ils n’ont aucune éducation et c’est à elle de rattraper le coup.

            Et tous les soirs elle travaille, parfois elle se lève plus tôt le matin. Pendant les vacances elle travaille aussi. Et elle les aime ses élèves.


            • caramico 6 juillet 2007 10:45

              A abêtir les gens à coups de TF1, ceux-ci perdent toutes notions de valeurs, le fric, le fric, le fric, les portables, les Ipod, les gadgets de pacotilles qu’on agite sous les yeux des indigènes éblouis, ils en oublient de s’occuper de la seule chose qui compte, leur progéniture, elle même abrutie de pubs...

              Et c’est aux profs de redresser tout ça.

              Vive le monde moderne !


              • NPM 6 juillet 2007 10:52

                Vive TF1, la seul chaine de Télé qui ne soit pas d’extréme gauche !


              • Bouli Bouli 6 juillet 2007 11:50

                Ah ça, TF1 ets loin mais loin d’être à gauche par rapport à MTV envahi par les hordes de bolchéviques !


              • NPM 6 juillet 2007 11:54

                Et oui ! France Téle est en réalité dirigé par la CGT. Le président n’est qu’un président fentoche..


              • Lilian Lilian 6 juillet 2007 14:26

                Bouli mdr. c’est triste, mais la répartie est bonne smiley


              • Céline Ertalif Céline Ertalif 6 juillet 2007 14:58

                « gouvernement fantoche » : cette expression sort tout droit, avec les « vipères lubriques », de la rhétorique communiste, version Việt Cộng !

                Allez, un peu de culture générale, en passant, cela ne peut pas faire de mal...


              • Bouli Bouli 6 juillet 2007 15:12

                @ Lilian

                La seule façon de supporter la sottise de NPM ou Lerma, c’est d’en rire... Depuis que je fais ça, je rigole toute seule devant mon écran. smiley


              • Lilian Lilian 6 juillet 2007 15:19

                Je suis moi même un peu dubitative vis à vis des ces deux personnes. Je crois que leur but pofond n’est même pas de défendre leurs idées (encore moi d’être ouvert à la discussion) mais simplement de choquer les gens, de les scandaliser, ect...(en fait, je n’ose pas mettre le mot exact qu’il me vient à l’esprit). Je ne comprends pas l’interet qu’ils trouvent à aller sur agoravox...Est ce que ça fait longtemps qu’ils sont là ?


              • jako jako 6 juillet 2007 15:37

                et si on les recompenssait en les « plussant » ?


              • Bouli Bouli 6 juillet 2007 15:43

                ça fait pas longtemps qu’ils sont là mais ils savent se faire remarquer. De toute façon, y a toujours un ou deux guignols de ce genre sur ce site. Et à force, c’est à se demander si ce sont pas deux rigolos qui s’amusent à être pour tout et son contraire juste pour pourrir le site..

                Eh m’sieur ! ça veut dire quoi « plussant » ???


              • Lilian Lilian 6 juillet 2007 15:51

                c’est leurs mettre des plus non ? ça se trouve c’est deux potes de 25ans qui font un concours pour avoir le plus de moins possible... je suis sure que c’est une histoire dans ce genre. C’est impossible sinon. Je regarde leurs commentaires et ils sont soit à coté de la plaque (pour choquer) soit en plein dans l’avis qui est le moins partagé.


              • Henry Moreigne Henry Moreigne 6 juillet 2007 11:42

                Le milieu scolaire est à l’image du délitement de notre société. Il serait un peu court de restreindre le malaise de l’éducation nationale à un manque de moyens. C’est déja le premier budget de l’Etat et notre système fonctionnait mieux avant avec moins. C’est en fait une véritable révolution culturelle qui est nécessaire chez les enseignants bien sûr mais aussi chez les parents. La société de l’enfant roi a fait preuve de ses limites. Pas besoin d’être sarkozyste pour souhaiter le retour d’un minimum d’autorité et de responsabilité. En fait tout le monde (parents, enseignants et éléves) est demandeur.


                • 6 juillet 2007 11:58

                  En effet les professeurs sont bien très mal logis. D’un côté ils sont mal payés, exploités et de l’autre ils sont diffamés par des gens comme NPM qui les qualifient de glandeurs(...je lui souhaite de faire une heure (seulement une heure) par semaine dans une classe et il verra si les profs sont des glandeurs).

                  Au niveau des salaires, ces pauvres gens n’ont malheureusement que la sécurité de l’emploi car, A MEME NIVEAU D’ETUDES (et oui il faut bien BAC+5 ou +6 pour être prof), ils sont 2 fois voire 3 fois moins payés que d’autres professions.

                  De plus, les conditions de travail se dégradent : de nombreux gens pourtant très forts se rabattent sur le poste d’instituteur des écoles(aucune insulte mais il faut quand même avouer qu’enseigner des choses assez compliquées est plus intéressant qu’apprendre à lire pour un BAC+6) de peur des collégiens quelquefois intenables (en lycée, ca va mieux généralement).

                  Et ce n’est pas en supprimant des postes dans l’éducation nationale qu’on arrivera à régler ces problèmes. Bientôt les professeurs seront obligés de faire de nombreuses tâches administratives rendant ce travail éprouvant et là, je ne suis pas sûr qu’il y ait assez de candidats pour faire ce job... Beaucoup trop dur, fatiguant et sans grande compensation


                  • FdJ 6 juillet 2007 14:59

                    Le niveau d’étude ne donne un salaire que dans la fonction publique ou le recrutement se fait par un concours.

                    Désolé mais un bac +5 d’histoire ou de français qui va dans le privé n’aura jamais la même paye qu’un ingé.

                    Pour une raison simple : même si son niveau d’étude est équivalent il ne permet pas de substituer le prof à l’ingé. Si cela était vrai il y aurait une affluence de profs dans le privé smiley !


                  • Zenon Zenon 6 juillet 2007 12:26

                    Le processus qui mène notre nation vers la Réussite Capitaliste est pourtant simple...

                    Dans les années 80 la mode est enfin au tout fric. Abandonnant une tradition vieillote qui plaçait la réussite dans l’accomplissent et le développement culturel personnel, la société se tourne enfin vers une valeur qui a un sens, l’Argent. Souvenez vous : Reagan, Tapie et Mitterrand sont dans la place. TF1 est privatisé, l’information est enfin libérée. Deja le petit Nicolas fait de la politique au service du grand Jacques. Les thèmes porteurs de l’époque sont la réussite matérielle et le capitalisme triomphant. Le fric pour tous et Maintenant, et le Bac pour tous aussi, ce sera la règle.

                    Les années 90 arrivent : la crise molle. Le chomage lentement gagne des hauteurs jamais égalées. Beaucoup commencent à douter que le Fric tant attendu arrivera jamais, on a le bac mais il ne sert plus à rien. Les jeunes des années 80 ont vieilli, ils font des enfants. Nicolas essaie d’aller plus vite que la musique en s’alliant à Edouard et TF1, tous contre Jacques...mais Jacques est plus fort. Les années passent...

                    Années 2000, les jeunes des années 80 sont au pouvoir, leurs enfants, laissés à eux mêmes, regardent TF1 toute la journée (canal + pour les privilégiés). En 2002 les jeunes preferent faire la fête et ne votent pas. Jean Marie fais un hold up et arrivent au second tour.

                    Fin des années 2000, Jacques est parti, 54 % des français y croient, car cet fois c’est la bonne grâce à Nicolas ! Les heurs sup, l’effort et la récompense de tout ce travail enfin , le Fric !

                    Ne voyez vous pas la simplicité et l’efficassité de ce processus ?

                    Les valeurs « de progrès » portées par TF1 depuis le début des années 1980, le travail, l’amour des petites traditions de chez nous, et surtout le prisme Fric, tout ceci nous donne un conservatisme et un dynamisme mélés en une combinaison fatale...Oh mais... ce ne serait pas le positionnement du candidat Sarkozy ?

                    N’avez vous pas remarqué comme une identité parfaite entre la tonalité du discours de Srakozy de ces 8 derniers mois et le discours idéologique de TF1 depuis 25 ans ?

                    L’esprit des français était pret depuis longtemps à la victoire des valeurs qui méritent notre attention...

                    Gloire au Camarade Président qui nous menera vers la Réussite Capitaliste !


                    • Lilian Lilian 6 juillet 2007 14:35

                       smileyJe ne peux pas laisser dire ça. Je suis née en 83 , je vote, je ne regarde pas la télévision toute la journée, je ne fais pas la fete tout les soirs et je donne le meilleur de moi-même dans mes études. Et je ne fait pas parti d’une minorité exeptionnelle. Ca suffit de tout mettre sur le dos de la generation montante abrutie et incapable. Je ne crois pas que nous soyons pire que vous à 20 ans. Il me semble que nous devons même faire face à un avenir plus noir que le votre au même age.

                      Et ce n’est pas parce qu’on a grandi devant dorothée que nous ne pouvons pas faire preuve de libre arbitre.

                      Je m’excuse que ça soit tombé sur vous mais, vraiment, c’est pénible à force de s’en prendre toujours aux « jeunes ».


                    • Bouli Bouli 6 juillet 2007 15:45

                      Ben moi aussi, tout pareille que Lilian (même l’année de naissance !! ) sauf que les études sont derrière moi... (soupir).... smiley


                    • Zenon Zenon 10 juillet 2007 15:21

                      Mais faut pas s’ennerver comme ça :) Frère de jeunesse, je suis né en 1981, et si tu relis attentivement mon poste je ne pointe pas la responsabilité d’une génération entière, je pointe le pouvoir de certains media à orienter une partie non négligeable de la population vers des thèmes et valeurs fortes.

                      Sarko a misé sur cette imprégnation quotidienne qu’est la télévision sur le cerveau des français, et il a gagné. Selon Pascale Clarke, en trois an il est passé 3000 fois à la télévision. Oui, vous avez bien lu, 3000. Vos auriez pu mettre une chimère génétique croisant De Gaulle et Mitterand en face de lui vous n’auriez pas pu le battre au second tour. C’est mathématique. PLus tu le vois, plus tu l’aimes car il fait partie de ton quotidien (cf l’entrée de la logique publicitaire dans les technique de marketing politique aux USA depuis 30ans...)

                      Et le pire c’est que nous le « savions » deja tous que nicolas allait gagné... « on » nous le répétait de façon quotidienne, on nous le montrait en action, parlant vrai, envoyant des petites phrases bien sentie...

                      Bref ce n’est pas ta faute Jeune qui regarde DBZ en spliffant toute la journée et en trainant tes petits yeux et tes petites mains sur Agoravox, n’ai crainte aucune pierre ne fut lancée. Je voulais juste dire que ce qui nous arrive est en germe depuis au moins 20 ans dans ce pays.


                    • Karibou 6 juillet 2007 12:50

                      Bonjour, comme je vous comprend Guy, ma femme est institutrice, et effectivement c’est le même genre de discours que j’ai aussi a la maison quand elle rentre a 20H le soir (la fin des cours étant à 16H30, mais la fin des cours ne signifie pas la fin de la journée pour un professeur, préparations des cours, et corrections des copies), quand elle rentre épuisée d’une journée ou il faut faire plus de discipline que d’éducation, bouleversée car la mère d’une élève vient se plaindre que sa fille (de bons résultats mais une plaie pour ses camarades) n’est pas assez bien noté ( de son point de vue totalement objectif ^_^ ), ou encore une autre mère qui tombe littéralement dans ses bras en pleures, avouant elle même ne plus savoir comment tenir son enfant.

                      le bien-être de ses élèves prend beaucoup de son temps libre, sans pour autant être payé plus (pas énormément en début de carrière), sans pour autant avoir de reconnaissance des parents, mais en fin d’années les petits mots des élèves effacent tout les tracas de l’année.

                      Et quand on entend tout les gens qui pensent que les profs ne font rien d’autre que glander et partir en courant a la fin des cours je pense qu’il devrait un peu ouvrir les yeux, réfléchir à ce que eux ferait en étant a la place d’un prof( peut être même arrêter de regarder TF1 une bonne année histoire de remettre le cerveau en marche, ça prend du temps quand c’est rouillé ^_^), et aller voir les profs de leurs enfants leur donner pleins d’encouragements ça serait déjà un premier pas.


                      • Animir 6 juillet 2007 13:47

                        faut pas trop pousser sur la correction des copies...les profs (appelation bien large qui peut aller d un instit de primaire à un prof de college/lycee) ne corrigent pas des copies tous les soirs quand meme ? ok ils bossent, comme tout le monde, et ils sont moins bien payés à compétences égales, mais ils ont plus de vacances...tout le monde est quitte.

                        maintenant, si les enfants sont mal élevés,et ne les respectent pas , la faute à qui ? je vois pas ... et supprimer des postes ou les garder , je ne vois pas en quoi cela va changer la mauvaise éducation et le manque de culture de ces memes enfants ?

                        et puis on sait jamais, si on supprime des postes, on pourra peut etre mieux rémunérer les profs qui sont des heros ? en tout cas, ne rien faire, ne va rien arranger...


                        • Lilian Lilian 6 juillet 2007 15:08

                          Mais enfin, personne n’a dit qu’on ne vous aimait pas, il a souligné que vous aviez mis un commentaire un peu long et qui ne concerne pas tout à fait le sujet, ce qui ne semble pas etre la première fois. De façon un peu brusque certe, mais pas agressive.

                          Mais pour moi qui le lis pour la première fois, c’est interressant.


                        • Bouli Bouli 6 juillet 2007 15:16

                          la première fois c’est intéressant mais Mako le copie-colle dans tous les fils de de discussion qui parlent de Royal ou de l’Education Nationale... A force ça devient indigeste. J’ai déjà réclamé un article là-dessus qui serait plus intéressant que ce commentaire qui détruit tout le travail d’info que veut faire Mako.


                        • Lilian Lilian 6 juillet 2007 15:41

                          oui, effectivement, ça serait plus efficace. Et puis après, il pourrait mettre un lien si il veut absolument le montrer sur les forum. Peut etre a-t-il essayé mais que son article a été refusé.


                        • calach calach 7 juillet 2007 08:49

                          Mako ne représente pas qu’un post copié collé. Derrière cette façade, il y a une réflexion intelligente que je partage à titre personnel. Lire ses réactions à l’article : « Les leçons http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=26237oubliées d’Outreau » : Vous découvrirez un autre Mako.


                        • Bouli Bouli 6 juillet 2007 14:29

                          Y a pas de smiley qui applaudit mais le coeur y est smiley


                        • Lilian Lilian 6 juillet 2007 14:41

                          Très bon commentaire. Ca remet les choses au clair et c’est constructif.Merci


                        • Céline Ertalif Céline Ertalif 6 juillet 2007 15:10

                          Et moi, comme Bouli !

                          Voilà un commentaire d’enseignant moins ampoulé que ce que l’on a l’habitude de lire.

                          Vu de ma fenêtre territoriale, où l’on a encore moins voix au chapitre que les enseignants, je suis totalement d’accord avec la conclusion.


                        • Gilles Gilles 6 juillet 2007 16:20

                          Bof, le malaise enseignat on le connait, et l’intéressant serait de savoir le pourquoi du :

                          « sur les modifications profondes de la population - de la société - est alarmant. »

                          et quelle influence cette évolution a sur l’école.

                          Quelles solutions possibles ? Privatisation ? Salaires en hausse ? Autorité accrûe ? etc etc

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