« Hillary Clinton et Barack Obama puent le soufre et attirent des mouches »
Que penser d'un candidat Républicain à la présidence des Etats-Unis qui utilise les délires d'un conspirationniste notoire comme Alex Jones. Certes, l'électeur Américain n'est pas devenu idiot au point de croire que le Président Obama et Hillary Clinton sont possédés par le démon. Pourtant Donald Trump n'a jamais hésité à reprendre à son compte certaines théories farfelues du présentateur de l'émission radio InfoWars. Trump serait-il victime d'une pathologie psychiatrique ou se moque-t-il du monde. Pourtant, un homme qui gagne la primaire de son Parti et n'est pas si éloigné que ça de sa concurrente Démocrate dans les sondages, ne peut pas être complètement dénué d'intelligence. Vous avez sans doute remarqué que dans cette campagne américaine parfois du niveau caniveau, absolument tous les coups sont permis. Donc rien de très étonnant que l'on remette sur le tapis le phallus débordant d'énergie de Bill Clinton d'un côté, et de l'autre le machisme ostentatoire de Trump. Cependant, le candidat qui affole le parti Républicain n'est pas un authentique conspirationniste, il ne fait que se servir de Jones.
Car l'émission quotidienne de Jones de quatre heures est diffusée sur plus de 60 stations AM et radio FM, selon Infowars.com, un de ses deux sites. Il est syndiqué par Genesis Communications, un réseau radio fondée en 1998 par Ressources Midas. Son spectacle attire 2 millions d'auditeurs par semaine. Infowars.com et Prisonplanet.tv, son autre site, attirent une audience unique mensuelle de 4 millions. Jones a également une chaîne You Tube qui compte 350.000 abonnés. Ce qui finalement n'est pas quantité négligeable lorsqu'on veut gagner une élection.
Trump est un cas d'école
Si le magnat de l'immobilier plusieurs fois ruiné est un cas d'école qui sera probablement étudié comme l'exemple type du populisme, Trump n'est en fait qu'une copie de ce qui existe depuis longtemps déjà. D'ailleurs la stratégie antisystème fait recette en ce moment partout en Europe et dans le monde.
Mais en réalité le spectateur Américain est-il dupe des dérives paranoïaques d'Alex Jones , ou va-t-il majoritairement suivre ses élucubrations seulement pour se changer les idées et oublier les tracas du quotidien ? Rien n'est moins sûr. Car bien des gens sont disposés à croire à peu près tout et n'importe quoi avec une facilité déconcertante. L'auto-défense intellectuelle que prône Noam Chomsky est d'une urgente actualité. Certes, de plus en plus de citoyens en ont assez de l'establishment. Se faire rouler dans la farine à longueur d'année n'est pas seulement une impression ou une vue de l'esprit. C'est bien une réalité. Mais tomber dans l'irrationnel et l'ésotérique n'est pas la solution. En effet, comment peut-on croire que...
« Il y a des douzaines de vidéos et de photos d'Obama avec des mouches sur lui, à l'intérieur, pendant différentes saisons, il est à côté de cent personnes et personne n'a de mouche. Hillary, il paraît, des gens proches d'elle m'ont dit qu'ils pensent qu'elle est possédée par des démons, ok ? Je vais juste le dire, ok ? »
Oui, juste ok ! Alex Jones se gardera bien de présenter une seule preuve de ses déclarations sulfureuses. Et lorsqu'il prétend avoir des sources sûres, "des gens haut placés", il ne donne pas de noms mais affirme que...
"J'ai parlé à des gens des services de protection rapprochée, et ils ont peur d'elle. Ils disent que c'est un putain de démon et qu'elle pue et qu'Obama aussi".
La véritable influence d'Alex Jones sur Trump doit-être proche de zéro. En tout cas il faut l'espérer, sinon le candidat Républicain devrait faire don de son cerveau à la science et son corps devrait-être momifié. Mais la question reste ouverte pour une partie de l'électorat américain.
En 2015, Trump disait à Jones... "Your reputation is amazing. I will not let you down". Par contre plusieurs de ses soutiens ont renoncé à le soutenir. Trop c'est trop. Alors que d'autres personnalités populistes et populaires cherchent par tout les moyens à se dédiaboliser pour se faire élire. Trump, à un mois de l'élection reste fidèle à ses démons outranciers. Pourtant il y avait pour lui un véritable coup à jouer contre Hillary Clinton qui n'est pas une femme politique appréciée aux Etat-Unis. L'avenir dira si elle est vraiment le diable si redoutée, surtout que le prochain Président des Etat-Unis devra gérer une situation internationale particulièrement infernale.
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