• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Histoire juive, religion juive : le poids de trois millénaires, par Israël (...)

Histoire juive, religion juive : le poids de trois millénaires, par Israël Shahak (1)

Date : 24 mai 2019 Author : lecridespeuples 10 CommentairesÉditer
 
Le Cri des Peuples traduit et publie progressivement un ouvrage majeur du Professeur Israël Shahak consacré au judaïsme et plus particulièrement aux lois talmudiques. Il apporte un éclairage saisissant sur le dogme religieux et l’histoire des communautés juives, ou encore le traitement des non-Juifs par les Juifs, dont seuls les lecteurs de l’hébreu sont familiers. Publié en anglais en 1994, il reste une lecture incontournable pour comprendre les fondements idéologiques de la politique israélienne et l’action des lobbys pro-israéliens dans le monde, en particulier aux Etats-Unis et en France : comme le montre l’auteur, « ni le sionisme, y compris sa partie apparemment laïque, ni la politique israélienne depuis la création de l’État d’Israël, ni en particulier la politique des partisans juifs d’Israël dans la diaspora, ne peuvent être compris sans prendre en compte l’influence plus profonde de ces lois talmudiques, et la vision du monde qu’elles créent et expriment… Si les politiques israéliennes restent incompréhensibles pour les observateurs étrangers, c’est précisément parce qu’ils ne daignent pas s’intéresser au judaïsme tel qu’il est pratiqué et à ‘l’idéologie juive’, dont ils ne connaissent souvent rien d’autre que de grossières apologies. » 

Avec l’adoption de la loi fondamentale faisant d’Israël l’Etat-nation du peuple juif en 2018, l’avènement de l’ultra-droite nationaliste et religieuse au pouvoir en Israël début 2019, la censure et la répression de plus en plus sévère de toute action de dénonciation et de boycott d’Israël au nom de la prétendue lutte contre l’antisémitisme et la judéophobie, et le projet d’Accord du Siècle qui doit définitivement liquider la cause palestinienne, tant de développements qui confirment les craintes et prédictions d’Israël Shahak, ce livre est même plus indispensable que jamais.

Israël Shahak espérait que son ouvrage, destiné au public occidental, serait un précurseur à des écrits authentiques sur l’histoire et les réalités du judaïsme talmudique contemporain (surtout celui qu’incarnent Israël et ses partisans de la diaspora), dépourvus de mensonges par omission et de falsifications. Malheureusement, mais de manière prévisible, ce livre a été soumis à une véritable omerta médiatique. Aujourd’hui encore, on continue à rattacher spontanément l’Etat d’Israël à l’Ancien Testament alors que c’est le Talmud qui en compose le cœur, ce Talmud que des saltimbanques comme Léa Salamé ou Eric Zemmour prétendraient allégrement ignorer, tant ils en connaissent le caractère indéfendable, immoral et criminel. Ils préfèrent disserter sur l’arriération alléguée de l’Islam et les pseudo-dangers inhérents à cette religion, alors que comme le souligne Israël Shahak en rappelant les propos racistes abjects que tient le Talmud au sujet des Noirs, les assimilant littéralement à des singes, « sans la critique de toutes les parties, l’attaque contre l’Islam seul se réduit à de la simple diffamation. » La focalisation des médias dominants sur l’Islam, et non sur ses branches extrémistes, vise effectivement à diaboliser les musulmans dans leur totalité et ne pas désigner clairement le wahhabisme des Saoud, allié majeur des Etats-Unis, d’Israël et des anciennes puissances coloniales européennes, qui sont les parrains des mouvements terroristes. Le soutien de ces différents acteurs aux groupes takfiris en Syrie et leur complicité dans le génocide actuel au Yémen montrent bien leur proximité idéologique.

Comme le souligne Israël Shahak, « Israël en tant qu’État juif constitue un danger non seulement pour lui-même et ses habitants, mais pour tous les Juifs et pour tous les autres peuples et États du Moyen-Orient et au-delà. Je considère également que d’autres États ou entités du Moyen-Orient qui se définissent comme ‘arabes’ ou ‘musulmans’, tout comme Israël se définit en tant que ‘juif’, constituent également un danger. Cependant, bien que le danger d’origine arabo-musulmane soit largement discuté, le danger inhérent au caractère juif de l’État d’Israël ne l’est pas. » Cette traduction vise à remédier à ce manque, en rendant aisément accessible au public français cette analyse objective et documentée du talmudisme, et de son rôle dans le fondement et la politique d’Israël, tout à fait assimilables au wahhabisme et à l’Arabie Saoudite : pour reprendre le mot de Norman Finkelstein, « les djihadistes wahhabites d’Arabie Saoudite et les djihadistes juifs d’Israël » sont deux faces de la même pièce, de la fausse monnaie qui usurpe le nom de deux religions célestes millénaires.

De même qu’une dénonciation du wahhabisme, du régime saoudien ou de Daech ne constitue pas une attaque globale contre l’Islam (au contraire, c’en est une défense nécessaire), il ne ne s’agira certes pas ici de critiquer ou de dénoncer les Juifs en tant que peuple ou le judaïsme en tant que religion révélée, ni les membres et adeptes de cette communauté : comme on le verra, ils ont longtemps été les principales victimes de cette idéologie raciste, et le seront probablement à l’avenir. Au contraire, nous croyons fermement, comme Israël Shahak, que « l’antisémitisme et le suprématisme juif ne peuvent être combattus que simultanément. »

L’ouvrage comporte six chapitres dont je publie ci-dessous le premier, qui fait office d’introduction. Les prochains seront publiés progressivement durant les semaines à venir. Les préfaces de Gore Vidal, Edward Said, Norton Mezvinsky et Ilan Pappe seront publiées en dernier. Par la suite, un autre ouvrage majeur d’Israël Shahak sera traduit et publié en ligne : Fondamentalisme juif en Israël.

Pour ne manquer aucune publication et soutenir ce travail censuré en permanence, abonnez-vous à la Newsletter.

Sayed Hasan

 

HISTOIRE JUIVE, RELIGION JUIVE : LE POIDS DE TROIS MILLÉNAIRES

PAR ISRAËL SHAHAK

Traduction : lecridespeuples.fr

Israël Shahak, né en 1933 à Varsovie, et mort à Jérusalem en 2001, était un Professeur de chimie à l’Université hébraïque de Jérusalem. Il fut le Président de la Ligue israélienne pour les droits humains et civils de 1970 à 1990. Rescapé des camps de concentration nazis, il fut un ardent militant pour la paix, extrêmement critique des gouvernements israéliens et de la société israélienne.

 

Chapitre I

 Une utopie close ?

 Je rapporte ici ce que j’estime être vrai, car les histoires des Grecs sont nombreuses et à mon avis ridicules. (Hécatée de Milet, cité par Hérodote)

Amicus Plato sed magis amica veritas – Platon est mon ami, mais la vérité l’est davantage. (Paraphrase traditionnelle d’un passage de l’Ethique d’Aristote)

  Dans un Etat libre, tout homme peut penser ce qu’il veut et dire ce qu’il pense. (Spinoza)

Ce livre, bien que rédigé en anglais et destiné à des personnes vivant en dehors de l’État d’Israël, est en quelque sorte une continuation de mes activités politiques en tant que Juif israélien. Ces activités ont commencé en 1965-66 par une manifestation qui avait provoqué un scandale considérable à l’époque. J’avais personnellement été témoin de la scène suivante : un Juif ultra-religieux a refusé d’autoriser l’utilisation de son téléphone le jour du Sabbat afin d’appeler une ambulance pour un non-Juif qui s’était effondré dans son quartier de Jérusalem, victime d’une crise cardiaque. Au lieu de me contenter de publier l’incident dans la presse, j’ai demandé à rencontrer les membres du tribunal rabbinique de Jérusalem, composé de rabbins nommés par l’État d’Israël. Je leur ai demandé si un tel comportement était conforme à leur interprétation de la religion juive. Ils ont répondu que le Juif en question s’était comporté correctement, voire pieusement, et ont appuyé leur déclaration en me renvoyant à un passage d’un recueil de lois talmudiques faisant autorité, et rédigé au cours de ce siècle. J’ai rapporté l’incident au principal quotidien hébreu, Ha’aretz, dont la publication provoqua un scandale médiatique.

Les résultats du scandale ont été plutôt négatifs à mes yeux. Ni les autorités rabbiniques israéliennes, ni celles de la diaspora ne sont jamais revenues sur ce verdict selon lequel un Juif ne devait pas violer le Sabbat afin de sauver la vie d’un Gentil (non-Juif / Goy). Elles y ont adjoint tout un chapelet d’âneries moralisatrices byzantines selon lesquelles si la conséquence d’un tel acte met les Juifs en danger, la violation du Sabbat est permise, pour leur bien. En m’appuyant sur les connaissances acquises dans ma jeunesse, j’ai commencé à étudier les lois talmudiques régissant les relations entre Juifs et non-Juifs, et il est devenu clair à mes yeux que ni le sionisme, y compris sa partie apparemment laïque, ni la politique israélienne depuis la création de l’État d’Israël, ni en particulier la politique des partisans juifs d’Israël dans la diaspora, ne peuvent être compris sans prendre en compte l’influence plus profonde de ces lois talmudiques, et la vision du monde qu’elles créent et expriment. Les politiques suivies par Israël après la guerre des Six Jours, et en particulier le caractère d’Apartheid du régime israélien dans les territoires occupés et l’attitude de la majorité des Juifs à l’égard de la question des droits des Palestiniens, même dans l’abstrait, n’ont fait que renforcer cette conviction.

En faisant cette déclaration, je n’essaie pas d’écarter les considérations politiques ou stratégiques qui ont également pu influencer les dirigeants d’Israël. Je dis simplement que la politique réellement appliquée est une interaction entre des considérations réalistes (qu’elles soient à mes yeux valables ou erronées, morales ou immorales) et des influences idéologiques. Ces dernières ont tendance à être d’autant plus influentes lorsqu’elles sont moins discutées et « traînées à la lumière du jour ». Toute forme de racisme, de discrimination et de xénophobie devient plus puissante et plus influente sur le plan politique si elle est considérée comme allant de soi par la société qui s’y adonne. Cela est particulièrement vrai s’il est interdit d’en discuter, que cet interdit soit formel ou tacite. Lorsque le racisme, la discrimination et la xénophobie sont répandus parmi les Juifs et dirigés contre des non-Juifs, alimentés par des motivations religieuses, cela ressemble à son cas opposé, celui de l’antisémitisme et de ses motivations religieuses. Aujourd’hui, cependant, alors que l’antisémitisme est largement discuté, l’existence même du racisme Juif contre les Goyim est généralement ignorée, plus en dehors d’Israël qu’à l’intérieur de l’Etat juif.

Définir l’Etat juif

Sans une discussion sur le comportement quotidien des Juifs vis-à-vis des non-Juifs, même le concept d’Israël comme « État juif », tel qu’Israël se définit formellement, ne peut être compris. L’idée fausse, mais couramment répandue, selon laquelle Israël, même sans tenir compte de son régime dans les territoires occupés, est une véritable démocratie, découle du refus de se confronter à la signification du terme « État juif » pour les non-Juifs. À mon avis, Israël en tant qu’État juif constitue un danger non seulement pour lui-même et ses habitants, mais pour tous les Juifs et pour tous les autres peuples et États du Moyen-Orient et au-delà. Je considère également que d’autres États ou entités du Moyen-Orient qui se définissent comme « arabes » ou « musulmans », tout comme Israël se définit en tant que « juif », constituent également un danger. Cependant, bien que le danger d’origine arabo-musulmane soit largement discuté, le danger inhérent au caractère juif de l’État d’Israël ne l’est pas.

Le principe d’Israël en tant qu’ « État juif » a revêtu une importance primordiale pour les politiciens israéliens dès la création de l’État, et fut inculqué à la population juive de toutes les manières imaginables. Lorsque, au début des années 1980, une infime minorité de Juifs israéliens s’opposant à ce concept est apparue, une loi constitutionnelle (c’est-à-dire une loi prévalant sur les dispositions des autres lois, et qui ne peut être révoquée, sinon par le biais d’une procédure spéciale) a été adoptée en 1985 par une énorme majorité de la Knesset. En vertu de cette loi, aucun parti dont le programme s’oppose ouvertement au principe d’ « État juif », ou proposant de le modifier par des moyens démocratiques, n’est autorisé à participer aux élections à la Knesset. Je suis moi-même fermement opposé à ce principe constitutionnel. La conséquence juridique pour moi est que je ne peux pas appartenir, dans l’État dont je suis citoyen, à un parti ayant des principes avec lesquels je serais d’accord et qui serait autorisé à participer aux élections à la Knesset. Cet exemple même montre que l’État d’Israël n’est pas une démocratie, en raison de l’application d’une idéologie juive dirigée contre tous les non-Juifs, et contre les Juifs qui s’opposent à cette idéologie. Mais le danger que représente cette idéologie dominante ne se limite pas aux affaires intérieures. Ce suprématisme influence également la politique étrangère israélienne. Ce danger continuera de croître tant que deux développements actuellement en cours continueront à être renforcés, à savoir l’insistance sur le caractère juif d’Israël, et l’augmentation de sa puissance, en particulier de sa puissance nucléaire. Un autre facteur inquiétant est que l’influence israélienne au sein de l’establishment politique américain augmente également. Par conséquent, des informations précises sur le judaïsme, et en particulier sur le traitement réservé aux non-Juifs par Israël, sont désormais non seulement importantes, mais également vitales sur le plan politique.

Permettez-moi de commencer par la définition officielle israélienne du terme « Juif », illustrant la différence cruciale entre Israël en tant qu’ « État juif » et la majorité des autres États. Selon cette définition officielle, Israël « appartient » aux personnes que les autorités israéliennes définissent comme « juives », quel que soit leur lieu de résidence, et à elles seules. D’un autre côté, Israël n’appartient officiellement pas à ses citoyens non Juifs, dont le statut est considéré même officiellement comme inférieur. Cela signifie en pratique que si les membres d’une tribu péruvienne se convertissent au judaïsme et sont donc considérés comme Juifs, ils ont immédiatement le droit de devenir citoyens israéliens et de bénéficier des quelque 70% des terres de la Cisjordanie (et des 92% d’Israël proprement dit), officiellement décrétés comme étant au bénéfice exclusif des Juifs. Il est interdit à tous les non-Juifs (et pas seulement aux Palestiniens) de tirer profit de ces terres. (L’interdiction s’applique même aux Arabes israéliens qui ont servi dans l’armée israélienne et y ont atteint un grade élevé.) L’affaire impliquant des convertis péruviens au judaïsme s’est effectivement produite il y a quelques années. Les Juifs nouvellement créés ont été installés en Cisjordanie, près de Naplouse, sur des terres dont les non-Juifs sont officiellement exclus. Tous les gouvernements israéliens prennent d’énormes risques politiques, y compris le risque de guerre, pour faire en sorte que de telles colonies, composées exclusivement de personnes définies comme « juives » (et non « israéliennes » comme le prétendent fallacieusement la plupart des médias) ne soient soumises qu’à une autorité « juive ».

Je soupçonne fortement que les Juifs des États-Unis ou de Grande-Bretagne considéreraient comme antisémite que des chrétiens proposent que les États-Unis ou le Royaume-Uni deviennent un « État chrétien », n’appartenant qu’à des citoyens officiellement qualifiés de « chrétiens ». La conséquence d’une telle doctrine est que les Juifs qui se convertissent au christianisme deviendraient des citoyens à part entière à cause de leur conversion. Il convient de rappeler que les avantages des conversions sont bien connus des Juifs par leur propre histoire. Quand les Etats chrétiens et l’islamiques pratiquaient la discrimination à l’encontre de toutes les personnes n’appartenant pas à la religion de l’État, y compris les Juifs, la discrimination à l’égard des Juifs était immédiatement supprimée par leur conversion. De même, un non-Juif discriminé par l’État d’Israël cessera d’être traité ainsi dès qu’il se convertira au judaïsme – si sa conversion est acceptée par les autorités rabbiniques. Cela montre simplement que le même genre d’exclusivisme que la majorité des Juifs de la diaspora considèrent comme antisémite lorsque les Juifs en sont victimes est considéré par la majorité des Juifs comme proprement juif et donc tout à fait normal lorsque ce sont seulement les non-Juifs qui en sont victimes. Mais s’opposer à la fois à l’antisémitisme et au chauvinisme juif est considéré par la majorité des Juifs comme de la « haine de soi », un concept que je considère absurde.

La signification du terme « Juif » et de ses mots apparentés, y compris « judaïsme », devient donc aussi importante, dans le contexte de la politique israélienne, que la signification du terme « islamique » utilisé officiellement par l’Iran, ou du terme « communiste » lorsqu’il était officiellement utilisé par l’URSS. Cependant, le sens du terme « Juif » tel qu’il est couramment utilisé n’est pas clair, que ce soit en hébreu ou lorsqu’il est traduit dans d’autres langues, si bien que ce terme a dû être défini officiellement.

Selon la loi israélienne, une personne est considérée comme « juive » 1/ si sa mère, sa grand-mère, son arrière-grand-mère et son arrière-arrière-grand-mère étaient juives de religion ; ou 2/ si la personne a été convertie au judaïsme d’une manière satisfaisante pour les autorités israéliennes, et 3/ à condition qu’elle ne se soit pas convertie du judaïsme à une autre religion, auquel cas Israël cesse de les considérer comme « Juifs ». Parmi les trois conditions, la première représente la définition talmudique de « Qui est juif », définition suivie par l’orthodoxie juive. Le Talmud et la loi rabbinique post-talmudique reconnaissent également la conversion d’un non-Juif au judaïsme (ainsi que l’achat d’un esclave non-Juif par un Juif suivi d’un type de conversion différent) comme une méthode pour devenir Juif, à condition que la conversion soit effectuée de manière appropriée par des rabbins autorisés. Cette « manière convenable » implique, pour les femmes, leur inspection par trois rabbins dans un « bain de purification » où elles doivent être totalement nues, rituel qui, bien que notoire pour tous les lecteurs de la presse hébraïque, n’est pas souvent mentionné par les médias anglophones [ni par les médias francophones, si soucieux de défendre la « dignité de la femme » lorsqu’il s’agit de pourfendre l’Islam] malgré son intérêt incontestable pour certains lecteurs. J’espère que ce livre marquera le début d’un processus visant à rectifier cette contradiction [le moins qu’on puisse dire est que ces espoirs ont été déçus].

Mais un autre motif impérieux nécessite une définition officielle de qui est et qui n’est pas « Juif ». L’État d’Israël discrimine officiellement en faveur des Juifs et contre les non-Juifs dans de nombreux domaines de la vie, dont je considère trois comme étant les plus importants : le droit de résidence, le droit au travail et le droit à l’égalité devant la loi. La discrimination en matière de résidence est fondée sur le fait qu’environ 92% des terres israéliennes sont la propriété de l’État et sont administrées par l’Autorité foncière israélienne conformément aux règles édictées par le Fonds national juif (FNJ), affilié à l’Organisation sioniste mondiale. Dans ses règlements, le FNJ refuse le droit de résider, d’ouvrir une entreprise et souvent aussi de travailler à quiconque n’est pas Juif, uniquement parce qu’il n’est pas Juif. Dans le même temps, il n’y a aucun endroit d’Israël où il soit interdit aux Juifs de s’installer ou d’ouvrir des entreprises. Si elle était appliquée dans un autre État contre les Juifs, une telle pratique discriminatoire serait immédiatement qualifiée d’antisémitisme et susciterait sans aucun doute des manifestations populaires massives. Mais lorsque de telles lois sont appliquées par Israël dans le cadre de son « idéologie juive », elles sont en général pieusement ignorées ou, dans les rares cas où elles sont mentionnées, excusées.

Le déni du droit au travail signifie qu’il est officiellement interdit aux non-Juifs de travailler sur des terres administrées par l’Autorité foncière israélienne, conformément à la réglementation du FNJ. Nul doute que ces réglementations ne sont pas toujours appliquées, voire même sont souvent contournées, mais elles existent. De temps à autre, Israël tente de lancer des campagnes d’application de la loi via les autorités de l’État, comme par exemple lorsque le ministère de l’Agriculture s’attaque à « la peste qui consiste à laisser les vergers fruitiers appartenant à des Juifs et situés sur des terres nationales [c’est-à-dire des terres appartenant à l’État d’Israël] être récoltés par des ouvriers arabes », même si les ouvriers en question sont des citoyens d’Israël. En outre, Israël interdit formellement aux Juifs installés sur un « territoire national » de sous-louer ne serait-ce qu’une partie de leur territoire à des Arabes, même pour une courte période ; et ceux qui le font sont punis, généralement par de lourdes amendes. Mais il n’est pas interdit aux non-Juifs de louer leurs terres à des Juifs. Cela signifie, dans mon cas, qu’en tant que Juif, j’ai le droit de louer un verger à un autre Juif pour récolter son produit, mais un non-Juif, citoyen israélien ou étranger résidant, n’a pas ce droit.

Les citoyens non Juifs d’Israël n’ont pas droit à l’égalité devant la loi. Cette discrimination est exprimée dans de nombreuses lois israéliennes dans lesquelles, sans doute pour éviter tout embarras, les termes « Juif » et « non-Juif » ne sont généralement pas explicitement énoncés, alors qu’ils le sont dans la loi fondamentale du retour. Selon celle-ci, seules les personnes officiellement reconnues comme « juives » ont automatiquement le droit d’entrer en Israël et de s’y établir. Ils reçoivent automatiquement un « certificat d’immigration » qui leur fournit à leur arrivée « la citoyenneté en vertu de leur retour dans la patrie juive », ainsi que le droit à de nombreux avantages financiers, qui varient quelque peu en fonction du pays d’où ils ont émigré. Les Juifs qui émigrent des États de l’ex-URSS reçoivent « une allocation d’absorption » de plus de 20 000 dollars par famille. Tous les Juifs qui immigrent en Israël au titre de cette loi acquièrent immédiatement le droit de voter aux élections et d’être élus à la Knesset, même s’ils ne parlent pas un mot d’hébreu.

D’autres lois israéliennes substituent aux mots « Juif » et « non-Juif » les expressions plus obtuses « quiconque peut immigrer conformément à la loi du retour » et « quiconque n’est pas autorisé à immigrer conformément à la loi du retour ». Selon la loi considérée, les avantages sont ensuite accordés à la première catégorie et systématiquement refusés à la seconde. Le moyen habituel de faire respecter la discrimination au quotidien est la carte d’identité, que tout le monde est obligé de porter à tout moment. Les cartes d’identité indiquent la « nationalité » officielle d’une personne, qui peut être « juive », « arabe », « druze », etc., mais jamais « israélienne ». Toutes les tentatives visant à forcer le ministère de l’Intérieur à autoriser les Israéliens à se faire qualifier officiellement d’ « Israéliens », voire même de « Juifs israéliens » sur leurs cartes d’identité ont échoué. Ceux qui ont tenté de le faire ont reçu une lettre du ministère de l’Intérieur indiquant qu’ « il avait été décidé de ne pas reconnaître une nationalité israélienne ». La lettre ne précise pas qui a pris cette décision ni quand.

Il y a tellement de lois et de règlements en Israël qui discriminent en faveur des personnes définies comme « ceux qui peuvent immigrer conformément à la loi du retour » que le sujet exigerait un livre à part. Nous pouvons considérer un exemple, apparemment trivial par rapport aux restrictions de résidence, mais néanmoins important car il révèle les véritables intentions du législateur israélien. Les citoyens israéliens qui ont quitté le pays pour un certain temps mais qui sont définis comme ceux qui « peuvent immigrer conformément à la loi du retour » sont éligibles, à leur retour, à des avantages douaniers généreux, à recevoir une subvention pour les études secondaires de leurs enfants, et à recevoir une subvention ou un prêt à des conditions très avantageuses pour l’achat d’un appartement, ainsi que d’autres avantages. Les citoyens qui ne peuvent pas être ainsi définis, en d’autres termes, les citoyens non Juifs d’Israël, ne bénéficient d’aucun de ces avantages. L’intention évidente de telles mesures discriminatoires est de réduire le nombre de citoyens israéliens non Juifs, afin de faire d’Israël un État plus « juif ».

L’idéologie de la « Rédemption » des Terres

Israël propage également parmi ses citoyens juifs l’idéologie exclusiviste de la Rédemption des Terres. Son objectif officiel de minimiser le nombre de non-Juifs peut clairement être perçu dans cette idéologie inculquée aux écoliers juifs en Israël. On leur enseigne que cet « irrédentisme » israélien s’applique à l’ensemble de l’État d’Israël, ou, après 1967, à ce qu’on appelle la Terre d’Israël. Selon cette idéologie, la terre « rachetée » (ou terre « sauvée ») est celle qui est passée des mains de non-Juifs aux mains des Juifs. La propriété peut être soit privée, soit appartenir au FNJ ou à l’État juif. Les terres appartenant à des non-Juifs sont au contraire considérées comme « non rachetées » (en quelque sorte « occupées », « souillées »). Ainsi, si un Juif qui a commis les crimes les plus noirs que l’on puisse imaginer achète un morceau de terre à un non-Juif vertueux, la terre « non rachetée » devient « rachetée » par une telle transaction. Cependant, si un homme vertueux non-Juif achète une terre au pire des Juifs, la terre qui était pure et « rachetée » redevient « non rachetée ». La conclusion logique d’une telle idéologie est l’expulsion, appelée « transfert », de tous les non-Juifs de la Terre qui doit être « rachetée ». Par conséquent, l’utopie de « l’idéologie juive » adoptée par l’État d’Israël est celle d’une Terre qui aurait été entièrement « rachetée », où aucun lopin ne serait possédé ou exploité par des non-Juifs. Les dirigeants du mouvement travailliste sioniste ont exprimé cette idée abjecte avec la plus grande clarté. Walter Laquer, un sioniste dévoué, raconte dans son Histoire du sionisme[1] comment l’un de ces pères spirituels, A.D. Gordon, décédé en 1919, « s’est par principe opposé à la violence et n’a justifié la légitime défense que dans des circonstances extrêmes. Mais lui et ses amis souhaitaient que chaque arbre et chaque buisson de la patrie juive ne soient plantés par personne d’autre que par des pionniers juifs. » Cela signifie qu’ils voulaient que tous les autres habitants de la terre de Palestine s’en aillent et laissent la terre être « rachetée » par des Juifs. Les successeurs de Gordon ont déployé plus de violence que prévu, mais le principe de « rédemption » et ses conséquences sont restés.

De la même façon, le kibboutz, largement salué comme une tentative de créer une utopie, était et reste une utopie exclusiviste ; même s’il est composé d’athées, il n’accepte pas les membres arabes par principe et exige que les membres potentiels d’autres nationalités soient d’abord convertis au judaïsme. Il n’est pas étonnant que les hommes du kibboutz puissent être considérés comme le segment le plus militariste de la société juive israélienne.

C’est cette idéologie exclusiviste, plutôt que tous les « besoins de sécurité » allégués par la propagande israélienne, qui détermine l’accaparement de territoires par Israël dans les années 1950, puis au milieu des années 1960 et dans les territoires occupés après 1967. Cette idéologie dicta également des plans israéliens officiels pour la « judaïsation de la Galilée ». Ce terme curieux signifie l’encouragement des Juifs à s’installer en Galilée en leur apportant des avantages financiers. (Je me demande quelle serait la réaction des Juifs américains si un projet de « christianisation de New York », ou même de Brooklyn, était proposé dans leur pays.) Mais la rédemption de la Terre suppose plus qu’une « judaïsation » régionale. Dans toute la région d’Israël, le FNJ, vigoureusement soutenu par les agences de l’État israélien (en particulier par la police secrète), dépense de grosses sommes d’argent public pour « racheter » toutes les terres que les non-Juifs sont disposés à vendre, et pour préempter toute tentative d’un Juif de vendre sa terre à un non-Juif (en l’achetant à un prix plus élevé).

Expansionnisme israélien

Le principal danger qu’Israël, en tant qu’ « État juif », fait courir à son propre peuple, aux autres Juifs et à ses voisins, réside dans sa quête idéologique d’expansion territoriale et dans la série inévitable des guerres résultant de cet objectif. Plus Israël devient juif, ou, comme on le dit en hébreu, plus Israël « retourne au judaïsme » (un processus en cours au moins depuis 1967), plus sa politique réelle est guidée par des considérations idéologiques juives, et de moins en moins par des considérations rationnelles. Mon utilisation du terme « rationnel » ne fait pas référence à une évaluation morale de la politique israélienne, ni aux prétendus besoins de défense ou de sécurité d’Israël – et encore moins aux supposés besoins de la « survie d’Israël ». Je parle ici de la politique impériale israélienne fondée sur ses intérêts présumés. Si immoral et politiquement grossier que soit cet impérialisme, j’estime que l’adoption de politiques fondées sur « l’idéologie juive », dans toutes ses versions, est encore pire. Les défenses idéologiques de la politique israélienne reposent généralement sur les croyances religieuses juives ou, dans le cas des Juifs laïques, sur les « droits historiques » des Juifs, qui découlent de ces croyances et conservent le caractère dogmatique de la foi religieuse.

Ma propre conversion politique précoce du statut d’admirateur de Ben Gourion à celui de son adversaire acharné a justement commencé avec un tel problème. En 1956, j’ai avalé avec enthousiasme toutes les raisons politiques et militaires avancées par Ben Gourion pour justifier le déclenchement de la guerre de Suez par Israël, jusqu’à ce que celui-ci (bien qu’athée et affichant fièrement son mépris à l’égard des commandements de la religion juive) affirme à la Knesset, le troisième jour de cette guerre, que le véritable objectif de celle-ci était « la restauration du royaume de David et de Salomon » sur ses frontières bibliques. À ce moment de son discours, presque tous les membres de la Knesset se sont spontanément levés et ont chanté l’hymne national israélien. À ma connaissance, aucun politicien sioniste n’a jamais répudié l’idée de Ben Gourion selon laquelle les politiques israéliennes doivent être fondées (dans les limites des considérations pragmatiques) sur la restauration des frontières bibliques en tant que frontières de l’État juif. En effet, une analyse minutieuse des grandes stratégies israéliennes et des principes réels de la politique étrangère, tels qu’ils sont exprimés en hébreu, montre clairement que c’est « l’idéologie juive », plus que tout autre facteur, qui détermine la politique réelle d’Israël. Si les politiques israéliennes restent incompréhensibles pour les observateurs étrangers, c’est précisément parce qu’ils dédaignent de s’intéresser au judaïsme tel qu’il est pratiqué et à « l’idéologie juive », dont ils ne connaissent souvent rien d’autre que de grossières apologies.

Laissez-moi vous donner une illustration plus récente de la différence essentielle qui existe entre les projets impériaux les plus ambitieux d’Israël (mais d’inspiration laïque), et les principes de « l’idéologie juive ». L’idéologie juive stipule que toute terre qui était soit dirigée par un dirigeant juif dans les temps anciens, soit qui fut promise par Dieu aux Juifs, que ce soit dans la Bible, ou, ce qui est en réalité plus important politiquement, selon une interprétation rabbinique de la Bible et du Talmud, doit nécessairement appartenir à Israël, puisqu’il s’agit d’un État juif. Nul doute que beaucoup de « colombes » parmi les dirigeants juifs sont d’avis qu’une telle conquête devrait être reportée à un moment où Israël sera plus fort qu’aujourd’hui, ou qu’il y aura, espèrent-ils, « une conquête pacifique », c’est-à-dire que les dirigeants ou les peuples arabes seraient « persuadés » de céder les terres en question en échange d’avantages que l’État juif leur conférerait ensuite.

Plusieurs versions divergentes des frontières bibliques de la Terre d’Israël, que les autorités rabbiniques considèrent comme appartenant idéalement à l’État juif, sont en circulation. Les plus étendues d’entre elles incluent les zones suivantes à l’intérieur de ses frontières : au sud, tout le Sinaï et une partie du nord de l’Égypte jusqu’aux environs du Caire ; à l’est, toute la Jordanie et une grande partie de l’Arabie saoudite, tout le Koweït et une partie de l’Irak au sud de l’Euphrate ; au nord, tout le Liban et toute la Syrie ainsi qu’une grande partie de la Turquie (jusqu’au lac de Van) ; et à l’ouest, Chypre. Un énorme corpus de recherches et de discussions savantes basées sur ces frontières, matérialisées dans des atlas, des livres, des articles et des formes de propagande plus populaires, est publié en Israël, souvent avec des subventions de l’État ou d’autres formes de soutien. Certes, le défunt Kahane et ses partisans, ainsi que des organismes influents tels que Goush Emounim [mouvement politique et messianique israélien prônant la colonisation de tous les territoires bibliques d’Israël], souhaitent non seulement la conquête de ces territoires par Israël, mais la considèrent comme un acte ordonné par Dieu, et sûr de réussir, car il jouira d’un secours divin. En fait, d’importantes personnalités religieuses juives considèrent le refus d’Israël d’entreprendre une telle guerre sainte, voire pire, la restitution du Sinaï à l’Égypte, comme un grand péché national que Dieu a châtié à juste titre. L’un des rabbins les plus influents de Goush Emunim, Dov Lior, rabbin des colonies juives de Kiryat Arba et de Hébron, a répété à plusieurs reprises que l’échec israélien dans la conquête du Liban en 1982-1952 était une punition divine bien méritée pour le péché d’avoir « donné une partie du pays d’Israël », à savoir le Sinaï, à l’Égypte.

Bien que j’aie choisi un exemple extrême des frontières bibliques de la Terre d’Israël qui « appartiennent » à « l’État juif », ces frontières sont très populaires dans les cercles religieux et nationalistes. Il existe des versions moins extrêmes des frontières bibliques, parfois également appelées « frontières historiques ». Il convient toutefois de souligner qu’au sein d’Israël et de la communauté de ses partisans juifs de la diaspora, la validité du concept de frontières bibliques ou de frontières historiques comme délimitant les frontières d’une terre qui appartient de droit aux Juifs n’est pas rejetée pour des raisons de principe, sauf par la minuscule minorité qui s’oppose au concept d’État juif. Autrement, les objections à la réalisation de telles frontières par une guerre sont purement pragmatiques. On peut dire qu’Israël est actuellement trop faible pour conquérir toute la terre qui « appartient » aux Juifs, ou que la perte de vies juives (mais pas de vies arabes !) qu’entraînerait une guerre de conquête d’une telle ampleur serait plus importante que la conquête de la terre, mais dans le judaïsme normatif, on ne peut pas soutenir que « la Terre d’Israël », quelles que soient ses frontières, n’appartient pas à tous les Juifs. En mai 1993, Ariel Sharon a formellement proposé à la Convention du Likoud qu’Israël adopte le concept de « frontières bibliques » comme sa politique officielle. Il y eut assez peu d’objections à cette proposition, que ce soit au sein du Likoud ou en dehors de celui-ci, et toutes étaient fondées sur des considérations pragmatiques. Personne n’a pris la peine de demander à Sharon où se trouvaient exactement les frontières bibliques qu’il exhortait instamment Israël d’atteindre. Rappelons que parmi ceux qui se désignaient comme léninistes, il ne faisait aucun doute que l’histoire suivait les principes énoncés par Marx et Lénine. Ce n’est pas seulement la croyance elle-même, si dogmatique qu’elle soit, mais bien le refus de la mettre en doute à quelque moment que ce soit, en empêchant toute discussion ouverte, qui crée un état d’esprit totalitaire. On peut donc dire que la société juive israélienne et les Juifs de la diaspora qui mènent une « vie juive » et sont organisés en organisations exclusivement juives ont une forte tendance au totalitarisme.

Cependant, une grande stratégie israélienne, non basée sur les principes de « l’idéologie juive » mais sur des considérations purement stratégiques ou impériales, s’est également développée dès la création de l’État d’Israël. Une description lucide et faisant autorité des principes qui régissent une telle stratégie a été donnée par le général réserviste Shiomo Gazit, un ancien commandant du renseignement militaire[2]. Selon Gazit,

La tâche principale d’Israël n’a pas du tout changé [depuis l’effondrement de l’URSS] et elle revêt toujours une importance cruciale. La situation géographique d’Israël au centre du Moyen-Orient arabo-musulman prédestinait Israël à être un gardien dévoué de la stabilité dans tous les pays qui l’entourent. Son rôle est de protéger les régimes existants : d’empêcher ou d’arrêter les processus de radicalisation, et de bloquer l’expansion du fanatisme fondamentaliste.

À cette fin, tout changement qui se produirait hors de nos frontières mais qui serait jugé intolérable pour Israël sera empêché à tout prix, au point de se sentir obligés d’utiliser toute notre puissance militaire pour prévenir ou éliminer ces phénomènes.

En d’autres termes, Israël vise à imposer son hégémonie à tous les autres États du Moyen-Orient. Inutile de dire que selon Gazit, Israël a une préoccupation bienveillante pour la stabilité des régimes arabes. De l’avis de Gazit, en protégeant les régimes du Moyen-Orient, Israël rend un service vital aux « États industriellement avancés, qui sont tous soucieux de garantir la stabilité au Moyen-Orient ». Il fait valoir que sans Israël, les régimes existants de la région se seraient effondrés il y a longtemps, et qu’ils ne subsisteraient que grâce aux menaces israéliennes. Bien que ce point de vue puisse être hypocrite, il convient de rappeler, dans de tels contextes, la maxime de La Rochefoucauld selon laquelle « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ». La Rédemption de la Terre est une tentative d’éviter de s’acquitter d’un tel tribut.

Il va sans dire que je suis également totalement opposé aux politiques non idéologiques israéliennes telles qu’elles sont expliquées de manière si lucide et adéquate par Gazit. En même temps, je reconnais que les dangers de la politique de Ben Gourion ou de Sharon, motivée par « l’idéologie juive », sont bien pires que de simples politiques impériales, si criminelles que soient ces dernières. Les résultats des politiques d’autres régimes motivés par des considérations idéologiques vont dans le même sens. L’existence d’une composante importante de la politique israélienne, qui repose sur « l’idéologie juive », rend son analyse politiquement impérative. Cette idéologie est, quant à elle, basée sur les attitudes du judaïsme historique à l’égard des non-Juifs, l’un des thèmes principaux de ce livre. Ces attitudes influencent nécessairement beaucoup de Juifs, consciemment ou inconsciemment. La tâche que nous nous fixons dans cet ouvrage est de discuter du judaïsme historique en termes réels

L’influence de « l’idéologie juive » sur de nombreux Juifs sera d’autant plus forte qu’elle sera plus écartée du débat public. Nous espérons qu’un tel débat amènera le public à adopter la même attitude envers le chauvinisme juif et le mépris manifesté par tant de Juifs envers les non-Juifs (qui sera documenté plus bas) que celle qui est communément adoptée contre l’antisémitisme et toutes les autres formes de xénophobie, de chauvinisme et de racisme. On suppose à juste titre que seul un exposé complet, non seulement de l’antisémitisme, mais également de ses racines historiques, qui doit être révélé au grand public, peut constituer la base de la lutte contre la haine des Juifs. De même, je considère que seul le fait de mettre au grand jour le chauvinisme juif et le fanatisme religieux en Israël peut constituer la base de la lutte contre ces phénomènes. Cela est particulièrement vrai aujourd’hui où, contrairement à la situation qui prévalait il y a cinquante ou soixante ans, l’influence politique du chauvinisme juif et du fanatisme religieux est beaucoup plus grande que celle de l’antisémitisme. Mais il y a aussi une autre considération importante. Je crois fermement que l’antisémitisme et le suprématisme juif ne peuvent être combattus que simultanément.

Une utopie close ?

Tant que de telles attitudes ne seront pas largement adoptées, le danger réel des politiques israéliennes fondées sur « l’idéologie juive » restera plus grand que le danger des politiques fondées sur des considérations purement stratégiques. Hugh Trevor-Roper a bien exprimé la différence entre les deux types de politiques dans son essai Sir Thomas More et l’Utopie[3], dans lequel il les a appelées platonicienne et machiavélique :

Machiavel s’est du moins excusé des méthodes qu’il jugeait nécessaires en politique. Il a déploré la nécessité du recours à la force et à la supercherie, et ne les a pas appelées autrement. Mais Platon et More les ont sanctifiées, à condition qu’elles soient utilisées pour soutenir leurs propres Républiques utopiques.

 De la même manière, les vrais croyants dans cette utopie appelée « État juif », qui s’efforceront d’atteindre les « frontières bibliques », sont plus dangereux que les grands stratèges à la Gazit, car leurs politiques sont sanctifiées soit par l’usage de la religion, soit, pire encore, par le recours à des principes religieux sécularisés qui conservent une validité absolue. Alors que Gazit estime au moins nécessaire de soutenir que le diktat israélien profite aux régimes arabes, Ben Gourion n’a pas prétendu que le rétablissement du royaume de David et de Salomon profiterait à quiconque, si ce n’est à l’État juif.

Utiliser les concepts du platonisme pour analyser les politiques israéliennes fondées sur « l’idéologie juive » ne devrait pas sembler étrange. Plusieurs érudits, dont le plus important était Moïse Hadas, y ont recouru, affirmant que les fondements du « judaïsme classique », c’est-à-dire du judaïsme tel qu’il avait été établi par les sages talmudiques, reposent sur des influences platoniques, et en particulier sur l’image de Sparte telle qu’elle apparaît dans Platon[4]. Selon Hadas, une caractéristique essentielle du système politique platonicien, adoptée par le judaïsme dès la période maccabéenne (163-142 av. J.-C.), était que « tous les aspects du comportement humain doivent être soumis à des sanctions religieuses qui doivent en réalité être manipulées par les dirigeants ». Il n’existe pas de meilleure définition du « judaïsme classique » et de la façon dont les rabbins l’ont manipulé que cette définition platonicienne. Hadas affirme que le judaïsme a adopté ce que « Platon a lui-même résumé [comme] les objectifs de son programme », dans le fameux passage suivant :

L’essentiel est que personne, homme ou femme, ne doit jamais être sans un officier placé au-dessus de lui et chargé de sa direction, et que personne ne doit prendre l’habitude mentale de prendre quelque initiative, que ce soit sincèrement ou en plaisantant, sous sa responsabilité individuelle. En temps de paix comme en temps de guerre, chaque individu doit toujours avoir les yeux rivés sur son officier supérieur. En un mot, nous devons façonner les esprits de sorte qu’ils n’envisagent même pas d’agir en tant qu’individus, ni ne sachent le faire. (Lois, 942 ab)

Si on remplace le mot « officier » par « rabbin », nous aurons une image parfaite du judaïsme classique. Celui-ci influence encore profondément la société juive israélienne et détermine dans une large mesure la politique israélienne.

C’est le passage cité ci-dessus qui a été choisi par Karl Popper dans La société ouverte et ses ennemis pour décrire l’essence d’une « société close ». Le judaïsme historique et ses deux successeurs, l’orthodoxie juive et le sionisme, sont tous deux des ennemis jurés du concept de société ouverte appliqué à Israël. Un État juif, qu’il soit fondé sur son idéologie juive actuelle ou, si son caractère juif devient encore plus prononcé qu’il ne l’est aujourd’hui, sur les principes de l’orthodoxie juive, ne pourra jamais être une société ouverte. La société israélo-juive fait face à deux choix. Elle peut devenir un ghetto totalement fermé et belliqueux, une Sparte juive, soutenue par le travail des Hilotes arabes, dont l’existence est maintenue par son influence sur l’establishment politique américain et par les menaces d’utiliser son énergie nucléaire, ou bien elle peut tenter de devenir une société ouverte. Le second choix dépend d’un examen honnête de son passé juif, de l’admission de l’existence du chauvinisme et de l’exclusivisme juifs et d’un examen honnête des attitudes du judaïsme à l’égard des non-Juifs.

Voir le chapitre II : Préjugés et supercherie

NOTES

[1] Walter Laquer, Histoire du sionisme, Schocken Publishers, Tel Aviv, 1974, en hébreu.

[2] Voir Yedioth Ahronot, 27 avril 1992.

[3] In Hugh Trevor-Roper, Essais sur la Renaissance, Fontana Press, Londres, 1985.

[4] Voir Moses Hadas, Culture hellénique, fusion et diffusion, Columbia University Press, New York, 1959, en particulier les chapitres VII et XX.

Pour ne manquer aucune publication et soutenir ce travail censuré en permanence, abonnez-vous à ma Newsletter.


Moyenne des avis sur cet article :  2.04/5   (25 votes)




Réagissez à l'article

41 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 16 juillet 2019 18:26

    Anne Sinclair avait déclaré : « je n’aurais jamais pu épouser un non-juif. » Elle parlait alors de son premier mari Ivan Levaï, mais cela vaut aussi pour le second, DSK.

    Pierre Desproges avait réagi ainsi :

    « Je relisait récemment Juifs et Français d’Harris et Sédouy.
    Les auteurs demandaient à une grande journaliste très belle et pleine de talent (que ma discrétion m’interdit de nommer ici) si elle aurait épousé Yvan Levaï dans le cas où ce dernier n’eut pas appartenu comme elle à la communauté israélite.
    Cette dame a répondu que non, qu’elle n’aurait probablement pas pu tomber amoureuse d’un non-juif.
    Je comprends aisément cette attitude qu’on pourrait un peu hâtivement taxer de racisme.
    Moi-même, qui suis limousin, j’ai complètement raté mon couple parce que j’ai épousé une non-Limousine.
    Une Vendéenne.
    Les Vendéens ne sont pas des gens comme nous.
    Il y a barrage des patois, fort lointains. Et puis, nos coutumes divergent, et 10 verges c’est énorme.
    Voilà une femme qui mange du poisson le vendredi en tailleur Chanel.
    Moi je mange de la viande le mardi en pantalon de coton.
    Il n’y a pas de compréhension possible !!
    Nous avons notre sensibilité limousine.
    Nous avons bien sûr notre humour limousin qui n’appartient qu’à nous.
    Nous partageons entre nous une certaine angoisse de la porcelaine peu perméable aux chouans. »

    Pierre Desproges nous manque.


    • jocelyne 16 juillet 2019 18:29

      Bon là, cela commence à me faire gravement chier


      • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 16 juillet 2019 18:35

        @jocelyne

        retiens tes étrons et exonère toi discrètement : ces contingences sont du domaine de l’intimité, et les modalités nous importent peu. Cie dur, chie mou, mais chie dans le trou !


      • Et hop ! Et hop ! 16 juillet 2019 20:22

        « Aujourd’hui encore, on continue à rattacher spontanément l’Etat d’Israël à l’Ancien Testament alors que c’est le Talmud qui en compose le cœur.. »


        Ca c’est vrai en général du judaïsme comme religion, mais le mouvement sionniste, et les fondateurs de l’État d’Israël étaient des socialistes, des athées, comme les communistes, donc pas du tout de confession juive. Ces projets politiques sont des messianismes sécularisés.

        La religion juive qui se fonde sur la Torah, c’est le judaïsme sacerotal, avec des prêtres consacrés et des sacrifices, elle a disparu avec la destruction du Temple de Jérusalem. Depuis il y a le judaïme talmudique.


        • Jonas Jonas 16 juillet 2019 23:52

          @Et hop ! " les fondateurs de l’État d’Israël étaient des socialistes, des athées, comme les communistes, donc pas du tout de confession juive. Ces projets politiques sont des messianismes sécularisés.« 

          Se désespérant d’attendre la venue du Messie, qui ne vient pas, le peuple Élu est resté recroquevillé sur la Synagogue, la Mère protectrice, et veut se substituer à Dieu, le Père, en détruisant l’autorité, l’ordre établi, la morale, les nations, pour que les nations finissent par se soumettre non plus à l’autorité de Dieu, mais à celle du peuple Élu. (ce n’est pas un hasard si le complexe d’Œdipe en psychanalyse, est sorti de l’esprit d’un Juif).
          Le fait d’avoir perdu Dieu après la destruction du temple en 70, a donné ainsi naissance au messianisme talmudique.
          Et contrairement à ce que vous pensez, la majorité des doctrinaires du communisme (Marx, Trotski, Lénine...), et des révolutions libérales-libertaires sont Juifs, pas forcément dans le sens pratique du culte, mais dans le sens de l’esprit du judaïsme, l’accomplissement du messianisme juif talmudique.
          Autre que Israël Shahak, très calé sur le sujet, lire également les ouvrages de Hervé Ryssen, probablement un des plus grands spécialistes de la question, on peut également se référer à une étude sortie récemment de l’abbé Olivier Rioult, »De la question juive", très complet sur l’esprit du judaïsme talmudique.



          • Aimable 17 juillet 2019 00:57

            @Ilan Tavor aka Massada
            Parce que les juifs abuse de la pilule bleue et pas les musulmans .


          • Ouallonsnous ? 18 juillet 2019 01:06

            @Ilan Tavor aka Massada

            Parce que Israél comme les USA sont des colonies britanniques !


          • Jean Guillot Jean Guillot 16 juillet 2019 21:36

            Vous avez oublié les juifs ashkénazes qui sont les descendants des Khazars smiley


            • Pierre Régnier Pierre Régnier 16 juillet 2019 22:17

              @ l’auteur

              Plutôt que de republier aujourd’hui un article que vous avez déjà publié sur Agoravox il y a quelques mois, ne pourriez-vous pas publier le troisième chapitre du livre d’Israël Shahak comme vous avez dit vouloir le faire ?


              • Le Cri des Peuples Sayed Hasan 17 juillet 2019 11:51

                @Pierre Régnier
                Cher Monsieur,
                Cet article a été constamment refusé par AgoraVox (ou plutôt par la coalition des votes négatifs pro-israéliens) jusqu’à ce jour. Mais comme promis, les paragraphes suivants arrivent, d’ici la fin du mois en ce qui concerne le 3e. On fait de notre mieux.


              • Pierre Régnier Pierre Régnier 18 juillet 2019 09:26

                @Sayed Hasan

                Veuillez m’excuser. Je crois bien, en effet, m’être trompé. C’est dans un de vos articles d’Agoravox que j’ai trouvé le lien envoyant au premier chapitre du livre (très intéressant) d’Israël Shahak, pas ce chapitre lui-même.



              • Étirév 17 juillet 2019 04:15

                Honoré de Balzac disait : « Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements. »


                • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 17 juillet 2019 07:51

                  Merci à l’auteur sur laquelle on voit très bien que la télévision était déjà connue à l’époque de la réalisation de ce bas-relief où l’on voit très nettement une équipe de reportage en direct avec une grosse caméra de TV rectangulaire avec un zoom et un viseur, et une antenne émettrice à sept branches capable de diffuser en direct jusqu’en Egypte.


                  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 17 juillet 2019 08:01

                    @Séraphin Lampion

                    merci de rajouter entre « l’auteur » et « sur » : « pour l’illustration »


                  • agent ananas agent ananas 17 juillet 2019 11:25

                    @Séraphin Lampion
                    Ne saviez vous pas qu’ils sont les inventeurs de la Tel Aviv Sion et qu’ils en ont le quasi monopole ?
                    Nous n’avons pas le shoah ...


                  • Le Cri des Peuples Sayed Hasan 1er août 2019 22:38

                    @Séraphin Lampion
                    Mdr


                  • cathy cathy 17 juillet 2019 09:23

                    Effectivement le judaïsme est une religion qui se rapporte essentiellement au talmud et non à l’ancien testament.

                    La preuve, dans l’ancien testament Ezechiel chap 38 a prophétisé sur la prise de Jérusalem par les Kasars : 

                    1 La parole de l’Éternel me fut adressée en ces termes : 2 Fils de l’homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, vers le prince de Rosh, (Russie partie kasars) de Méshec et de Tubal, et prophétise contre lui ; 3 Et dis : Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, j’en veux à toi, Gog, prince de Rosh (Russie), de Méshec (Moscou) et de Tubal (Turcs) ; (Anciennement partie asiatique de la Russie mongole et ils ne sont plus en Russie)
                    4 Je t’entraînerai, et je mettrai une boucle à tes mâchoires, et je te ferai sortir avec toute ton armée, avec les chevaux et les cavaliers, tous parfaitement équipés, grande multitude armée d’écus et de boucliers, et tous maniant l’épée. 5 Ceux de Perse, d’Éthiopie, de Put (Libye), sont avec eux, portant tous des boucliers et des casques ; 6 Gomer et toutes ses troupes, la maison de Togarma à l’extrême nord, avec toutes ses troupes, peuples nombreux qui t’accompagnent.
                    7 Sois prêt, prépare-toi, toi et toute la multitude assemblée avec toi ; sois leur chef. 8 Après beaucoup de jours, tu seras sommé ; dans la suite des années tu viendras en un pays délivré de l’épée et rassemblé d’entre plusieurs peuples, sur les montagnes d’Israël, longtemps désertes ; maintenant tous ramenés d’entre les nations (peuples métissés), ils y habitent en sécurité. 9 Tu t’avanceras, et tu viendras comme l’ouragan ; comme une nuée tu couvriras le pays, toi, toutes tes troupes et les nombreux peuples qui sont avec toi.
                    10 Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : En ces jours-là, des pensées monteront dans ton coeur, et tu formeras de mauvais desseins. 11Tu diras : Je monterai contre ce pays de villes sans murailles (Palestine) ; je fondrai sur des hommes tranquilles, en sécurité dans leurs demeures, habitant tous des villes sans murailles, sans barres, ni portes (gens du désert). 12 J’irai faire du butin et du pillage, mettre la main sur les lieux déserts qui ont été repeuplés, et sur le peuple ramené du milieu des nations, et qui soigne le bétail et ses biens, et habite au centre de la terre (Jérusalem).

                    • cathy cathy 17 juillet 2019 09:51

                      la communauté « juive » iranienne qui a peuplée Israël avec tous les autres pays arabes (Perse, Ethiopie, Put (Libye ou Maghreb, les maghrébins sont des libyens).

                      https://www.youtube.com/watch?v=1YFr7thz-_Q


                      • AmonBra QAmonBra 17 juillet 2019 10:32

                        Merci @ l’auteur pour ce partage. . .

                        . . . Et, surtout, la traduction de cette œuvre magistrale d’Israël Shahak, accessible sur le site de l’auteur ou aussi ici et dont je ne saurais trop insister à la lecture, pour tous ceux qui veulent comprendre en profondeur l’idéologie « National Zionism » ou « judeo-nazie », comme la nommait Yeshayahaou Leibowitz, un autre juste, un autre grand Monsieur honorant la spiritualité juive qui, n’en déplaise aux judéophobes de tous acabits, demeure une réalité et un apport incontestable à notre humanité. . .


                        • cathy cathy 17 juillet 2019 10:49

                          @QAmonBra
                          Se sont les juifs qui ont nommés l’Allemagne nazie. A chaque fois que vous voyez le reportage journalier sur l’Allemagne en guerre dites NAZIE, c’est une commande juive.


                        • AmonBra QAmonBra 17 juillet 2019 11:23

                          @cathy

                          Confondre $ionisme et Judaïsme est aussi erroné que de confondre wahhabi$me et l’Islam, car dans les deux cas nous avons des idéologies instrumentalisant une religion et ses mythes, à des fins de conquête d’un pouvoir politique de type totalitaire, instituant la suprématie d’une partie de la population sur l’autre et la ségrégation de cette dernière pour divers motifs : Religieux, ethniques, linguistiques etc, bref, ce que les anglophones nomment apartheid. . .


                        • Et hop ! Et hop ! 17 juillet 2019 14:24

                          @cathy

                          Et la traduction française de Nationalsozialismus, c’est « Socialisme national ».


                        • Xenozoid 17 juillet 2019 14:33

                          @Et hop !

                          Et la traduction française de Nationalsozialismus, c’est « Socialisme national ».

                          c’est pas comme vichy et sa révolution nationale,faudra que tu m’expliques un jour


                        • Et hop ! Et hop ! 18 juillet 2019 13:13

                          @Xenozoid

                          C’est socialisme ou national qui vous laisse perplexe ?

                          Pour ce qui est du socialisme, dès son arrivée au pouvoir, Hitler a eu une politique sociale extrêmement efficace : plein emploi, logements sociaux, crédit foncier remborsé par l’État au 3e enfant, dispensaires et soins gratuits, allocations familiales, retraites, loisirs, sports et vacances populaires, minimum retraite, sans parler de l’augmentation des droits sociaux et des salaires dans les conventions collectives des branches.

                          En 4 ans, il est arrivé à mettre complètement fin à l’inflation galopante (500 %) et au chômage massif (6 millions de chômeurs).

                          Il était beaucoup plus socialiste que le Parti Socialiste sous François Hollande.


                        • Berthe 17 juillet 2019 18:09

                          a l’auteur, le rattachement de l’ancien au nouveau testament n’a strictement rien à voir avec le pentateuque .. Il émane de quelques prophètes juifs comme Elie par exemple, mais là on est dans la projection purement accidentelle. Le seul rattachement qu’on peut y voir, c’est simplement parce que la région a été colonisée par les anglais et les français, des européens qui ont d’Israël un Etat européen par extension et non pus un Etat moyen oriental en dépit de sa situation géographique. .


                          • hgo04 hgo04 17 juillet 2019 18:21

                            C’EST TROP LONG !!! Intéressant pour ce que j’en ai lu, mais trop long.

                            J’ai noté ceci par contre :

                            «  »«  »Je soupçonne fortement que les Juifs des États-Unis ou de Grande-Bretagne considéreraient comme antisémite que des chrétiens proposent que les États-Unis ou le Royaume-Uni deviennent un « État chrétien », n’appartenant qu’à des citoyens officiellement qualifiés de « chrétiens ».

                            «  »«  »

                            J’ai quand même un questionnement. Le fait de jurer sur la bible en prenant ses fonctions de président d’un pays, écartent de facto une autre communauté religieuse de prendre ce poste.

                            Ainsi si dans un pays musulman un chrétien (ou un juif) ne peut devenir dirigeant, il en est de même en Israel ou un non juif ne pourra diriger le pays, comme aux USA, seul un chrétien pourra prendre ces fonctions, puisque l’on jure sur la bible...

                            Je ne sais pas pour d’autres, car je ne me suis jamais posé la question. Mais toutes les histoires où des gens tuent et meurent pour des histoires de religions n’apportent que massacres et malheurs.

                            Et aucun ne se souviendra des mots issus des guerres : PLUS JAMAIS CA !


                            • JPCiron JPCiron 17 juillet 2019 21:56

                               Israël en tant qu’État juif constitue un danger non seulement pour lui-même et ses habitants, mais pour tous les Juifs et pour tous les autres peuples et États du Moyen-Orient et au-delà.>


                              C’est aussi ce que disait le Président d’Israël Reuven RIVLIN (avec ses propres mots) en 2015.

                              Il prédisait une catastrophe pour Israël et bien au-delà.

                              On y va doucement.

                              .


                              • JPCiron JPCiron 17 juillet 2019 22:07

                                «  Il n’existe pas de meilleure définition du «  judaïsme classique  » et de la façon dont les rabbins l’ont manipulé que cette définition platonicienne. Hadas affirme que le judaïsme a adopté ce que « Platon a lui-même résumé [comme] les objectifs de son programme », dans le fameux passage suivant : ’’ L’essentiel est que personne, homme ou femme, ne doit jamais être sans un officier placé au-dessus de lui et chargé de sa direction, et que personne ne doit prendre l’habitude mentale de prendre quelque initiative, que ce soit sincèrement ou en plaisantant, sous sa responsabilité individuelle. En temps de paix comme en temps de guerre, chaque individu doit toujours avoir les yeux rivés sur son officier supérieur. En un mot, nous devons façonner les esprits de sorte qu’ils n’envisagent même pas d’agir en tant qu’individus, ni ne sachent le faire. (Lois, 942 ab)’’ »


                                A l’ère d’internet, ça marche aussi :



                                « L’internet représente une menace pour ceux qui savent et qui décident. Parce qu’il donne accès au savoir autrement que par le cursus hiérarchique »  (Jacques Attali)


                                • AmonBra QAmonBra 18 juillet 2019 00:25

                                  Colonialisme & $ionisme sont synonymes, la légalisation de l’apartheid constitue leur phase ultime avant disparition, top chrono, le compte à rebours final est donc enclenché mais, attention ! Comme l’affirme un vieux dicton russe : « C’est lorsque le monstre se noie qu’il fait le plus de vagues ». . .


                                  • Ilan Tavor aka Massada 18 juillet 2019 08:22

                                    REMPLACER UN PEUPLE VIVANT SUR SES TERRES ANCESTRALES PAR UN AUTRE PEUPLE N’EST PAS QU’UN CRIME RACISTE, C’EST SURTOUT UN GENOCIDE.
                                     
                                    C’est ce qui s’est passé quand les romains ont massacré les Juifs en Judée et détruit le Temple il y a environ 2000 ans. Malgré tout des survivants juifs sont restés en Judée depuis ce temps-là, et ont subi les colonisations et massacres des perses, byzantins, arabes, mamelouks, croisés, ottomans, britanniques, à nouveau arabes....

                                     

                                    puis les Juifs sont revenus sur leur terre, territoire quasiment vide d’habitants comme l’a attesté Chateaubriand en 1804, désert aride au sud, rocaille au centre et marécages au nord, et l’ont transformé en jardin !


                                    • phan 18 juillet 2019 08:42

                                      @Ilan Tavor aka Massada
                                      Une des spécialités de mégasionistes : la falsification d’histoire ! 

                                      Shlomo Sand affirme que l’exil des juifs après la destruction de Jérusalem par les romains n’a jamais eu lieu.
                                      En 1804, Chateaubriand visitait Pompéi. Il visita la Palestine en 1806

                                    • Decouz 18 juillet 2019 09:45

                                      @phan
                                      Pas exactement : déjà il y avait une diaspora avant et depuis longtemps, ce que dit Shlomo Sand, c’est que les Romains ne chassaient pas les peuples.
                                      Le Temple était déjà délaissé par les Pharisiens qui avaient une structure décentralisée et proche du peuple, la destruction du Temple n’a fait qu’accentuer le mouvement de diaspora précédent et les Pharisiens avec le rabbinisme ont permis la survie du judaïsme.
                                      D’ailleurs il y a eu la révolte suivante dans d’autres régions, alors que la population de Jérusalem avait été massacrée.

                                      "Contrairement à une idée répandue, la Diaspora, c’est-à-dire la dispersion des Juifs, n’est pas une conséquence de la guerre de 70. On trouve une diaspora dès le VIIIe siècle av. J.-C., et elle semble très bien établie dans le monde méditerranéen au IIIe siècle av. J.-C. Au fond, de plus en plus de travaux portent à relativiser l’importance immédiate de la destruction du temple dans l’histoire juive...

                                      Un ouvrage récent a démontré que l’importance de 70 se comprend peut-être en réalité en 135. En effet, cette année-là, Simon bar Kokhba subit une défaite catastrophique à l’issue de la seconde révolte juive "

                                      https://theconversation.com/il-y-a-1-947-ans-les-romains-detruisaient-le-temple-de-jerusalem-86340


                                    • Decouz 18 juillet 2019 09:53

                                      @Decouz
                                      La destruction du Temple a une importance symbolique et religieuse, démographique c’est pas évident, parce que la population de Jérusalem a été détruite, parce que la diaspora existe avant et après, parce que les populations restantes dans le pays ont continué la lutte parce que le judaïsme s’est reconstitué sur des bases nouvelles et de nouveaux foyers qui sont devenues leurs nouveaux centres de vie.


                                    • phan 18 juillet 2019 11:12

                                      @Decouz

                                      Shlomo Sand : Il ne fait pas de doute qu’en 70 et 135 la répression religieuse a été forte. Mais les Romains n’ont jamais pratiqué d’expulsions massives de populations entières. Certains Judéens ont quitté la Judée et d’autres ont été réduits en esclavage, ce qui les a transformés en autant d’ambassadeurs du monothéisme. Mais la plupart des juifs de Palestine sont restés sur place. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une société où 90 à 95 % de la population cultive la terre. Les Judéens de l’Antiquité sont un peuple de paysans très attachés à la terre. Il ne faut sûrement pas les voir comme des Grecs ou des Phéniciens ! Ils vivent le dos tourné à la mer. C’est vrai également en dehors de Judée. En Égypte, jusqu’à la grande révolte de 115, beaucoup de juifs vivent de l’agriculture dans le plat pays, dans le Fayoum et la vallée du Nil.
                                      Il est donc probable que, dans leur immense majorité, les juifs de Palestine sont restés sur place. A la fin du IIe et au début du IIIe siècle, la région connaît d’ailleurs une sorte d’âge d’or culturel. En l’an 220, la rédaction de la Mishna la compilation des lois orales est achevée en Palestine. A l’époque où soi-disant le peuple juif est exilé hors de Judée la vie juive se déplace plutôt de la Judée au sens étroit vers la Galilée : c’est d’ailleurs en Galilée que résident le nasi patriarche, les écoles rabbiniques et les maîtres qui rédigent la Mishna.

                                    • Shopi 19 juillet 2019 07:31

                                      @Cyrus (TRoll de DRame)
                                      1/ Les Juifs sont issus de 3 groupes dont un était apparemment les Hyksos qui avaient occupé briévement l’Égypte. 1 autre venant du désert de l’est et du sud et le 3è issu de fuyards des cités états cananéennes.
                                      2/ avant la seconde guerre mondiale, les Juifs étaient à peu près 14 millions, ils sont 15 millions aujourd’hui 70 ans après. On peut pas vraiment dire qu’ils sont sortis « plus nombreux » de la guerre !
                                      À titre de comparaison : les Palestiniens ayant fuit ce qui deviendra Israël étaient 700 000 (à peu près). Aujourd’hui ils sont plus de 6 millions (et ce, après un soi disant génocide).
                                      Selon votre logique, les Juifs devraient être plus d’un milliard aujourd’hui !!!
                                      3/C’est vrai, les Romains étaient des petits anges pacifistes qui ne massacraient personne smiley
                                      4/ Alors là, MDR. Figurez vous que ce sont les cultures de fleurs en plein Négev, et la canalisation d’eau, qui ont impressionné la commission de l’ONU venue statuer sur le sort de la Palestine en 1947. L’Égypte, après avoir récupéré le Sinaï a abandonné toute l’agriculture initiée par les israéliens. Et si vous mangez des tomates cerises aujourd’hui, merci à la R&D israélienne.
                                      En bref, vous venez de vous ridiculiser gravement... smiley


                                    • Ilan Tavor aka Massada 18 juillet 2019 09:14

                                      L’Argentine place le Hezbollah sur la liste officielle des organisations terroristes !
                                       

                                      Le Hezbollah, l’un des bras armés de l’Iran dans le monde, est très actif en Amérique du sud, et se livre a de juteux trafics de drogue, d’automobiles et de blanchiment d’argent. 


                                      • AmonBra QAmonBra 18 juillet 2019 10:37

                                        Shalom @ Massada

                                        Ne pas confondre terrorisme et terroriser les terroristes, salir n’est pas combattre et tout le reste n’est que shutzpah . . .


                                      • phan 18 juillet 2019 11:49

                                        @Ilan Tavor aka Massada

                                        Le Hezbollah n’est pas une menace pour l’Amérique.
                                        L’Argentine doit placer le Mossad sur la tête de liste officielle des organisations terroristes !

                                      • Crab2 18 juillet 2019 10:16

                                        Faire le tri, c’est faire l’actualité de la réalité-réelle. Suite  :

                                        https://laicite-moderne.blogspot.com/2019/07/lespremiers-chretiens-ont-ete.html


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité