Hollande à la croisée des chemins
Le Président intervient dimanche à la télévision. Pour dire quoi ?
Le manque de réactivité apparente du permier personnage de l'Etat commence à faire sérieusement jaser, ce que traduisent fort bien les sondages de popularité.
Quels en sont les stigmates ?
A / Prendre 3 semaines de vacances en pleine crise est tout simplement stupéfiant. Aucun salarié du public ou du privé ne pourrait en faire autant 3 mois après le début de son job, mais surtout c'est faire montre d'une légèreté inouïe par rapport à la haute responsabilité de la charge.
B / Le choix de Jean-Marc Hayrault comme 1er ministre semble peu judicieux pour l'instant. Non seulement le maire de Nantes est terne et peu enthousiasmant comme personne médiatique, ce qui en soi pose problème pour le poste, qui est exposé, mais surtout son autorité est contestée par la plupart de ses ministres qui le critiquent à voix haute en "off" ( plusieurs journalistes de toutes obédiences en font l'écho).
C / La principale réponse politique des premiers mois a consisté à créer des commissions sur de nombreux sujets. Aucune décision d'importance n'a été prise et plus grave, aucun fil directeur n'est déterminé pour l'instant. Même les syndicats, peu hostiles par principe à la gauche, s'énervent.
D / Le seul élément notable de ces 3 premiers mois reste un fait périphérique à la conduite de l'Etat : la rivalité et la haine mortelle que se voue les deux compagnes (ex et présente) de l'actuel locataire de l'Elysée. Ce problème, qu'on a découvert après les élections, jette en outre le trouble sur la capacité de François Hollande à gérer les situations tendues.
Dans ces conditions l'intervention à la télévision dimanche prochain du chef de l'Etat est importante, d'autant que son discours de vendredi dernier à Châlons-en-Champagne a fait plutôt un flop.
Quelles sont les marges possibles du Président ? Il n'en a en vérité aucune. Les comptes sont dans le rouge, et les mesures fiscales à venir (hausse probable de la CSG, impôts et taxes en augmentation, coupes dans budgets, etc.) vont de façon quasi certaine entraîner une glaciation de la consommation - soit à court terme vu le contexte international une non-croissance durable, pour ne pas dire une recession.
L'exercice de dimanche relève donc du triple salto avec boucle arrière, et la chute - même si elle n'est pas souhaitable - est fort plausible.
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