Hollande et le fantôme de Sarkozy
Vous n'avez peut-être pas remarqué sa présence lors de l'interview de François Hollande par Claire Chazal et Laurent Delahouse le 14 juillet, pourtant il était là ! Mais qui donc ? Nicolas Sarkozy bien sûr ! Ou plutôt, même s'il n'est pas mort, son fantôme mais pas son esprit car l'ancien Président n'en avait pas. François Hollande serait-il hanté, aurait-il besoin d'un exorcisme, ou se sert-il de Sarkozy comme d'un bouclier et pour mettre en évidence sa différence. Pourra-t-il jouer à ce jeu là impunément encore bien longtemps ?

L'absolutisme "c'est fini", décider de tout seul "c'est terminé", le changement c'est maintenant à commencer par la résurrection de l'entretien télévisé après le défilé sur les Champs-Elysées de nos beaux et si onéreux militaires. Une tradition supprimée par l'ancien chef d'Etat qui voulait une rupture et ressembler à personne pour être unique, une belle réussite ! Hollande quant à lui, en préférant l'hôtel de la Marine au château est également dans l'obsession du changement autant symbolique qu'inutile d'ailleurs.
Hier c'était Gandrange, aujourd'hui PSA et probablement le même résultat ; la fermeture de deux sites industriels. Là encore deux styles opposés pour l'ex et le nouveau Président, l'un musclé et démonstratif avec une promesse intenable et la désillusion à la fin, quand l'autre ne promet qu'une renégociation d'un plan social qu'il juge inacceptable dans l'état. Pour finalement le même résultat pour les employés, c'est à dire mutations et départs volontaires et heureusement pas de licenciements, donc finalement moins d'activité sur ces deux zones et plus de chômage. Dans ces deux affaires le changement est dans la forme mais pas sur le fond car lorsqu'une entreprise décide de fermer, l'Etat ne peut que tenter de limiter les dégâts. Seulement après son cuisant échec de tentative de sauvetage de l'aciérie de Gandrange, la cote de popularité de Sarkozy l'exhibitionniste avait été laminée, alors que Hollande réussira peut-être en s'exposant moins à passer entre les gouttes comme le jour de la fête nationale. Mais si c'est seulement ça le redressement productif !
Enfin, combien de temps encore pourra-t-il jouer le jeu qui consiste à dénoncer sans prononcer son nom les erreurs de son prédécesseur. Comme le faisait Nicolas Sarkozy avec Chirac, souvenez-vous du roi fainéant qui n'a pas osé réformer le pays alors que c'était pourtant une nécessité. C'est vrai que deux mois sont un laps de temps beaucoup trop court pour juger de l'action d'un homme et d'un gouvernement. D'ailleurs pour l'instant Hollande se montre plutôt à son avantage, mais cette stratégie de revenir sans cesse sur les errements de Sarkozy devient lassante et n'est que peu productive voire néfaste. Ne serait-il pas temps de laisser le fantôme de Sarkozy moisir dans son placard. Et puis les histoires de revenants ça fait peur, et pas seulement aux socialistes.
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