Hollande foudroyé en allant à Canossa !
Ainsi donc, son Falcon à peine décollé, Pfffrruittt, la foudre a frappé !
Décidément ce nom,« Falcon », ne porte pas bonheur à Hollande. On se souvient de la mini-polémique causée par la location, le soir de son investiture, de deux Falcons pour 30 000 euros. Désormais, quand on entendra « Falcon » on tendra l’oreille, oiseau de mauvaise augure.
Certes, on nous rassure : des avions foudroyés il y en a tous les jours. On nous précise même que l’avion a fait demi-tour par un luxe de précaution. (Et voilà la première manifestation du luxe dans ce quinquennat. Aïe…)
Heureusement que nous ne sommes pas du temps des anciens Grecs, car un général qui, partant discuter avec l’ennemi, se prendrait la foudre sur son char, voilà qui ferait jaser chez les Pythies !
Cet épisode m’en rappelle un autre : celui du tremblement de terre qui interrompit la déclaration du juge au moment où il proclamait que Diallo avait trop menti pour qu’on pût la croire. A peine a-t-il prononcé ce saint nom, « Diallo », source du succès de notre actuel président, que tout l’Est des Etats-Unis tremble, qu’une centrale atomique clignote et que l’obélisque de Washington se fend !
Que s’est-il dit dans ce Falcon pour que la foudre aussitôt foudroie ? Hollande a-t-il dit « Tremble Finance ! Tremble Merkel, j’arrive ! » ce qui a hérissé les dieux souverains de la City. Ou a-t-il dit, écoutant quelqu’un qui lui parlait « Ne vous inquiétez pas, monsieur, je ne dirai rien de plus que ce que vous souhaitez que je dise ! » ce qui a déchaîné les foudres de Populus, le Dieu souverain des peuples squeezés d’Europe ? Ce pauvre Hollande est dans une posture délicate lui qui, sans cesse, doit naviguer entre les riches et les pauvres, disant aux uns, en secret, ce que ne doivent pas entendre les autres et vice-versa. On dirait un homme entre sa femme et sa maîtresse ! Ca ne va pas durer cinq ans !
Certains diront, trêve de superstition, que ce foudroiement n’est pas naturel. Qu’il a, en effet, été commandité par la City et provoqué par Haarp, ce fameux système américain qui provoque a volo orages et tremblements de terre ! On attend ce jour sur le net un enregistrement des vibrations de Haarp , avec au moment du foudroiement de l’appareil Hollandais une jolie pointe en graffiti, traduction d’une suggestion des grands de ce monde : « Ne fais pas le malin Hollande ! ».
Et pourtant le Ciel sait que Hollande ne fait pas le malin, se précipitant à peine son sacre terminé, aux pieds de cette Merkel pour jouer les Tron. (Lequel Tron est plus cool depuis la suppression de la loi pour harcèlement sexuel. Une affaire de moins en Sarkozie.)
Personnellement je trouve cette hâte ridicule. Il n’a même pas fini de manger, qu’il faut qu’il aille faire allégeance. La France, grande nation, chapeau ! Elle ne peut pas se déplacer, Merkel ? Elle ne l’a pas fait pour la campagne de Sarkozy ? Et tout ça pour quoi ?
Pour dire que la Grèce ne devait pas sortir de l’Euro. Phrase d’une grande originalité. Les banques, en effet, ne veulent pas que la Grèce sorte de l’Euro parce qu’elles font, en ce moment, de supers bénefs sur cette pauvre bête mourante. Il faut croire, pour en arriver à une telle déclaration commune, qu’ils ne lisent la presse ni l’un, ni l’autre, tous les observateurs nous prédisant cette fameuse sortie pour demain ou après-demain. Mais non, Homer, le nouveau couple Franco-allemand, tient encore une position qui risque d’être balayée par les nouvelles élections grecques.
En tout cas, puisque la Grèce était au programme, ne pouvait-il être fait allusion à ce nouveau parti « Alliance dorée » dont le représentant nie les chambres à gaz entre deux meetings, ses partisans semant la terreur chez les Grecs ?
Mais non, la Grèce ne va pas sortir de l’Euro. Les deux marionnettes de l’Europe des banques ont parlé. Etait-il nécessaire de se déplacer si vite pour répéter ce qui se disait du temps de Sarkozy ? Vont-ils dire, en communiqué final « qu’un peu de relance est nécessaire », puisque la note de Chevreux nous l’apprenait, le rôle de la gauche lorsqu’elle revient aux affaires, est d’entuber les peuples plus facilement que la droite. En tout cas, soyons sûr que rien de déterminant ne se dira avant le résultat des prochaines législatives. C’est après qu’on verra davantage la couleur des cartes.
En attendant où est la nouveauté ? Où est la nouvelle pensée de gauche ?
Pas trop, en tout cas, dans les prémices du nouveau gouvernement.
Passons sur la nomination d’Ayrault, reconnu coupable d’une crapulerie en 97. C’est loin. Mais l’affaire est aussi enterrée que le fantôme de Banquo. Jetons un œil sur la composition de l’équipe qui entourera Hollande à L’Elysée. En son temps on avait remarqué que l’équipe de campagne de Hollande appartenait au grand capital. Ici à, côté de Pierre-René Lemas, nouveau secrétaire général de l’Elysée, on trouve Emmanuel Macron, énarque et inspecteur des Finances de 34 ans, travaillant jusque-là à la banque Rothschild. Il a pour parrains Jacques Attali et Jean-Pierre Jouyet. Il a milité au sein du PS du Pas-de-Calais dans les années 2000. Quel pedigree ! Est-il le nouveau Pompidou qui va nous concocter une loi qui va permettre aux banques de venir chez nous manger, tous les jours, en direct, sous protection de la police ? Comme le monde des affaires progresse...
En fait je sais ce qui a foudroyé l’appareil de Hollande.
C’est l’esprit de Mélenchon.
C’est lui le Dieu Populus qui, jamais, ne desserre son étau.
Lui, le « french loving poetry pittbull”, vient d’adresser une lettre à Jean-Marc Ayrault qui a bien plus de force que le tralala Merkelien.
Monsieur le Premier Ministre, Cher camarade,
L’élection de François Hollande et votre nomination ouvrent une possibilité pour qu’enfin les exigences de notre peuple soient entendues. Composante décisive de la victoire, les nôtres veulent recueillir les fruits du changement.
Je sais que tout ne se fait pas en un jour. Pour l’immédiat cependant je veux attirer votre attention sur la situation intolérable d’une vingtaine d’entreprises emblématiques et de leurs salariés.
Certaines décisions peuvent immédiatement être prises par simple décret ou par l’action du gouvernement pour résoudre ces situations d’urgence. Notamment pour faire appliquer les décisions de justice rendues en faveur des salariés. Agissez pour faire appliquer les jugements qui ont donné raison aux ouvrières de Sodimédical et ordonné le versement de leurs salaires non payés depuis sept mois.
D’autres propositions nécessitent des modifications législatives. Je forme le vœu qu’elles soient soutenues dès cet été par le gouvernement lors de leur présentation à l’Assemblée nationale par les députés du Front de Gauche.
Par la loi, il est possible dès à présent de stopper l’hémorragie industrielle grâce à :
- L’interdiction des licenciements boursiers et suppressions d’emplois dans les entreprises bénéficiaires. Cette mesure de bon sens économique vise à empêcher des saccages comme ceux de Continental ou Samsonite. Elle empêcherait les actionnaires de préparer de nouvelles suppressions d’emplois dans des groupes bénéficiaires, de l’automobile (PSA, Renault etc), à la chimie (Sanofi-Aventis) en passant par les banques.
- La création d’un droit de véto des élus du personnel en cas de fermeture ou délocalisation et l’obligation d’examiner les propositions des salariés. Ces droits nouveaux des travailleurs permettraient par exemple aux salariés de l’automobile de Sevelnord ou de PSA Aulnay de faire entendre leur point de vue à des actionnaires jusqu’ici tout puissants.
- Un droit de préemption de l’activité par les salariés réunis en coopérative, avec un soutien juridique et financier public, comme le réclame depuis plus de 600 jours les salariés de l’usine Univelever-Fralib. Un tel droit aurait aussi permis d’envisager sous une perspective autrement plus positive la reprise de l’activité de SeaFrance.
- L’adoption de sanctions pour punir les atteintes aux »éléments essentiels du potentiel économique de la Nation » prévues à l’article 410-1 du code pénal. Parmi ces sanctions devrait figurer la réquisition des sites industriels d’intérêt général en danger. C’est le cas d’ArcelorMittal à Florange où l’arrêt des hauts fourneaux menace la souveraineté industrielle de la France en matière d’acier. Un tel droit de réquisition empêcherait également le dépeçage d’Arkéma, leader français du PVC. Il permettrait également de dissuader des entreprises comme Alstom de se séparer d’activités hautement qualifiées comme la fabrication des ailettes de turbines.
- L’instauration de visas sociaux et écologiques aux frontières pour empêcher le dumping social ou environnemental. Ces protections passent aussi par des mesures d’harmonisation sociale par le haut dans les entreprises de transports, en particulier maritime où des milliers d’emplois sont menacés comme à la SNCM et à la CMN.
- La mise en place de « plans écologiques de filières industrielles » pour mettre en relation les entreprises entre elles autour d’un projet ambitieux comme, par exemple, entre la papeterie M’Réal dans l’Eure et la raffinerie Petroplus en Seine-Maritime.
- La protection des sous-traitants par la responsabilisation des entreprises donneurs d’ordre, permettrait de pérenniser de nombreuses productions de haut niveau comme celle de PreventGlass, des Fonderies du Poitou ou encore de Faurécia.
Enfin, Monsieur le Premier Ministre, je vous demande solennellement d’intervenir pour faire cesser les poursuites engagées par le précédent gouvernement contre de nombreux syndicalistes comme Xavier Mathieu ou les agents « robins des bois » d’EDF et de GDF.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Premier Ministre, cher camarade, l’expression de ma très haute considération.
Jean-Luc Mélenchon.
Sûr, qu’il y a de la foudre dans cette lettre !
C’est Jean-Luc Mélenchon que Hollande, toutes affaires cessantes, aurait dû aller rencontrer. Car c’est de son côté, porté par tous les peuples d’Europe, que se tiennent les véritables forces qui finiront par tout basculer.
Hollande est-il notre nouveau Louis XVI ? La marquise Merkel, la nouvelle Lamballe ?
Que deviendra dans l’histoire cet incident mineur ? Un éclair sur un avion…Aura-t-il valeur de brioche ?
La foudre a frappé l’homme qui allait à Canossa…
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