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Accueil du site > Tribune Libre > Hommage à Robespierre

Hommage à Robespierre

Les historiens l’auront sans douté noté, le 28 juillet dernier (ou 10-Thermidor) est l’anniversaire de l’exécution de Maximilien Robespierre. 218 ans après ce funeste jour qui marqua la mort de la Révolution, Maximilien Robespierre reste un méconnu du grand public, qui associe généralement le Révolutionnaire à la Terreur et à la guillotine. Grâce à l’excellent travail de Cécile Obligi, auteur du livre “Robespierre, la probité révoltante”, sorti chez Belin, nous allons tenter de rectifier la propagande dont ce grand homme a été victime. Morceaux choisis…

En effet, « la légende noire de Robespierre ne s’explique pas seulement par son indéniable participation aux heures peu glorieuses de la Terreur. Des individus ou des groupes, dont le passé et les intentions ne sont par irréprochables, se sont attachés dès sa mort à présenter Robespierre comme un monstre. Le plus incroyable est sans doute le rapport de Barère, dès le 10 thermidor, le même Barère qui a été pendant des mois le porte-parole du Comité de salut public à la Convention, et qui l’a convaincue de voter des mesures dites terroristes. Il n’a pas honte de présenter l’élimination du tyran Robespierre comme le coup d’arrêt d’une funeste Terreur (“un seul homme a manqué de déchirer la patrie“) et lance par la même occasion – il n’en est pas à une perfidie près – une rumeur qui se propage rapidement dans Paris : celle du Robespierre qui a tenté de devenir roi, à la suite des Bourbons. »

« L’iconographie n’est pas en reste : [...] gravures représentant Robespierre buvant du sang, Robespierre à côté de monceaux de crânes, et surtout Robespierre guillotinant à tour de bras. »


Caricature de Robespierre
(gravure, Paris, musée Carnavalet)

Pourtant, « Robespierre est un homme politique intègre (on aura peine à utiliser un tel qualificatif pour ses ennemis) qui a défendu une vision de la République. [...] Mais la propagande anti-robespierriste a été bien faite, si bien faite, qu’encore aujourd’hui, le personnage est vu à travers le prisme de cette légende, y compris par ceux qui, pourtant, partagent nombre de ses idées sans le savoir. »

Il est intéressant de noter que « les instruments de la Terreur ne disparaissent pas au lendemain de la mort de Robespierre. [...] Davantage que l’arrêt d’un système, c’est le triomphe d’une faction sur une autre. Les gagnants du 9-Thermidor, d’abord les authentiques Montagnards puis ceux que l’on appellera plus tard les thermidoriens (et qui élimineront d’ailleurs physiquement ces derniers dans les mois qui suivent le 9-Thermidor) se sont entendus pour nommer un bouc émissaire, un homme leur permettant de s’exempter de la responsabilité des heures noires de la Terreur. Pour cela, la propagande démarre dès le 10-Thermidor. C’est une belle réussite puisqu’encore aujourd’hui la supercherie passe pour la vérité historique. Vae victis. Malheur aux vaincus. »

Robespierre et les juifs

« Le 23 décembre 1789 [...], la discussion en vient à porter sur le droit pour les juifs à être des citoyens comme les autres. Pour Robespierre, la question ne se pose même pas, explique-t-il d’emblée dans [son discours] à l’Assemblée, puisque quiconque n’est pas exclu est “appelé à être citoyen, et il n’y a aucune raison d’exclure les juifs. Malgré tout, il se donne la peine de fournir de plus amples explications sur ce sujet : non seulement les juifs doivent être considérés comme des citoyens comme les autres, mais de plus, la France a une dette envers eux. »

Robespierre et l’esclavage

Discours du 31 mai 1791 :

« Votre plus grand intérêt est de rendre un décret qui n’attaque pas d’une manière trop révoltante et les principes et l’honneur de l’Assemblée. Dès le moment où dans un de vos décrets vous aurez prononcé le mot esclave, vous aurez prononcé et votre propre déshonneur et… [il est interrompu par son auditoire, pour une part favorable, pour l'autre défavorable]. Je me plains, au nom de l’Assemblée elle-même, de ce que, non content d’obtenir d’elle ce qu’on désire, on veut l’obtenir d’une manière déshonorante pour elle, et qui démentirait tous ses principes. Si je pouvais soupçonner que parmi ceux qui ont combattu les droits des hommes de couleur, il y eût un homme qui détestât la liberté et la constitution, je croirais que, pour servir sa haine, il a voulu vous faire lever le voile sacré et terrible que la pudeur même du législateur… [interruption] ; je croirais qu’on cherche à se ménager les moyens d’attaquer toujours avec succès et vos décrets et vos principes ; quand il s’agira de l’intérêt direct de la métropole, on vous dirait : Vous nous alléguez sans cesse les droits de l’homme, et vous y avez si peu cru vous-même que vous avez décrété constitutionnellement l’esclavage [...].

L’intérêt suprême de la nation et des colonies est que vous demeuriez libres et que vous ne renversiez pas de vos propres mains les bases de la liberté. Périssent les colonies, s’il doit vous en coûter votre bonheur, votre gloire, votre liberté ! Je le répète, périssent les colonies, si les colons veulent, par les menaces, nous forcer à décréter ce qui convient le plus à leurs intérêts ! Je déclare, au nom de l’Assemblée…, au nom de ceux des membres de cette Assemblée qui ne veulent pas renverser la constitution ; je déclare au nom de la nation entière qui veut être libre, que nous ne sacrifierons pas aux députés des colonies qui n’ont pas défendu leurs commettants, [...] je déclare, dis-je, que nous ne leur sacrifierons ni la nation, ni les colonies, ni l’humanité entière, je conclus et je dis que tout autre parti, quel qu’il soit, est préférable. [...] je demande que l’Assemblée déclare que les hommes libres de couleur ont le droit de jouir des droits des citoyens actifs. »

Robespierre contre le droit d’ingérence et la guerre humanitaire

« La plus extravagante idée qui puisse naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à main armée chez un peuple étranger pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés, et le premier conseil que donnent la nature et la prudence, c’est de les repousser comme des ennemis. »

Robespierre et l’athéisme

Discours du 21 novembre 1793

« Non, ce n’est point le fanatisme qui doit être aujourd’hui le principal objet de nos inquiétudes. Cinq ans d’une révolution qui a frappé sur les prêtres déposent de son impuissance [...]. On a dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe : ils la diront plus longtemps, si on les empêche de la dire. Celui qui veut les empêcher est plus fanatique que celui qui dit la messe.

Il est des hommes qui veulent aller plus loin ; qui sous le prétexte de détruire la superstition, veulent faire une sorte de religion de l’athéisme lui-même. [...] L’athéisme est aristocratique ; l’idée d’un grand être, qui veille sur l’innocence opprimée, et qui punit le crime triomphant, est toute populaire. [...] Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer. »

Ce texte condamne vigoureusement à la fois les athées et les fanatiques, les renvoyant dos à dos. L’attaque porte d’abord contre les athées, dont on sent bien que Robespierre les considère parfois comme plus dangereux que les fanatiques eux-mêmes :

« Ils ont érigé l’immoralité, non seulement en système, mais en religion ; ils ont cherché à éteindre tous les sentiments généreux de la nature par leurs exemples, autant que par leurs préceptes. »

Robespierre version Dub

Enfin, voici plusieurs extraits de son fameux discours d’Avril 1791, qu’il ne pût lire à l’Assemblée, et qu’il fit donc imprimer. Le Mouvement Abstentionniste et Progressiste l’a mis en musique :




Source : www.cercledesvolontaires.fr
 


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33 réactions à cet article    


  • citoyenrené citoyenrené 30 juillet 2012 10:26

    @ l’auteur,

    merci pour cet article, pour ces extraits,

    quelque chose qui pourrait vous intéresser, en complément de cet article : une conférence passionnante sur Robespierre donnée au cern en 1971 par Henri Guillemin

    http://cdsweb.cern.ch/record/902811

    j’vais écouter le morceau, version dub,
    merci


    • easy easy 31 juillet 2012 14:19

      Bonjour Citoyenrené

      J’ai répondu à votre question sur mon avatar.


    • heraclite 30 juillet 2012 11:01

      Robespierre est un médiocre que les vagues révolutionnaires ont porté au pinacle avant de le précipiter dans le néant dont il n’aurait jamais dû sortir.
      Aujourd’hui que l’on célèbre encore le culte de cet individu est bien le signe qu’il y a quelque chose de dérangé dans l’esprit de ce peuple et de ses élites.
      Les mânes des guillotinés de la Terreur, des centaines de milliers de Vendéens assassinés, femmes, vieillards et enfants, crient vainement contre cet individu et ses comparses dont l’imposture a pu consacré le culte chez certains incurables.
      L’auteur qualifie de « funeste » le jour où la Justice immanente a tranché les jours de cet « homme intègre » et de ses comparses. Je crois plutôt qu’à l’époque, la nouvelle de son exécution a été unanimement saluée dans l’allégresse.
      La meilleure caricature de Robespierre est celle qui le montre guillotinant le bourreau après avoir exterminé les Français.


      • JahRaph JahRaph 30 juillet 2012 14:16

        Mais, à part vos phrases toute faites, vous n’avez pas d’arguments ?



        • victoria victoria 30 juillet 2012 11:18

          Tout est bon à prendre chez Robespierre mais je ferai juste une remarque sur le paragraphe « Robespierre et l’athéisme ».

          Ses propos contre l’athéisme lui ont permis de dénoncer en filigrane l’acharnement prémédité des Lumières sur la classe religieuse qui avant la révolution, était le deuxième pilier du pouvoir. En mettant l’Eglise hors du jeu politique, la nouvelle classe émergente, bourgeoise et plus riche que l’Etat lui-même, préparait le terrain pour la conquête du pouvoir. L’angle d’attaque était l’obscurantisme religieux et son nouveau credo, l’athéisme. 
          Robespierre avait très finement observé le subterfuge et tentait de faire barrage à leur ambition en s’attaquant à ce concept très flou qu’était l’athéisme pour le commun des mortels. Le détournement sémantique qu’il usa avec son discours sur l’Etre Suprême laisse penser qu’il tenta de concilier la marche du progrès avec la tradition philosophique du peuple...
          Il est fort à parier que Robespierre aujourd’hui vivant, ne tiendrait pas les mêmes propos sur l’athéisme...

          • La mouche du coche La mouche du coche 30 juillet 2012 22:45

            Vu les résultats de l’athéisme d’aujourdhui, Robespierre serait sans doute plus contre que jamais.  smiley


          • Cercle des Volontaires Cercle des Volontaires 30 juillet 2012 11:42

            « De tous les faits qui précèdent ne résulte-t-il pas manifestement, en résumé, que les historiens qui ont sacrifié Robespierre aux Thermidoriens ont pris le contrepied de la vérité ? Pour nous, nous dirons à ses ennemis vainqueurs :

            Vous l’accusez d’être cruel… Non, c’est vous – ; d’être la principale cause de la Terreur… Non, il l’est moins que vous – ; d’être l’auteur du redoublement d’exécutions… Non, c’est vous – ; D’avoir voulu prolonger les supplices… Non, c’est vous – ; d’être un ennemi du Peuple… Non, c’est vous – ; d’être un contre-révolutionnaire… Non, ce sont beaucoup d’entre vous – ; d’être un usurpateur, un tyran… Non, c’est vous – d’être envieux, jaloux, orgueilleux… Non, c’est vous ; il est plutôt trop modeste, et n’a pas assez le sentiment de sa force et de sa supériorité – d’être ambitieux… Non, c’est vous ; et c’est un malheur qu’il n’ait pas plus d’ambition. – Vous l’appelez assassin de la Patrie… Non, c’est vous.

            Vous vous dites les amis de la vertu, de la modération, de l’humanité, de la République, du Peuple… Non, c’est lui. »

            Etienne Cabet

            Plus d’informations sur notre interview du jour qui est publiée sur AgoravoxTV :

            « La chute de Robespierre et la propagande diabolisatrice post-mortem dont il fût l’objet, par Alexis Martinez »


            • Soi même Soi même 30 juillet 2012 13:01
              Expliquez moi pourquoi la Terreur révolutionnaire cesse à la Mort de Robespierre ? Le 28 Juillet 1794 Attention, chute de Robespierre

              Robespierre l’« incorruptible », l’âme du comité de salut public, de la Terreur, est guillotiné à son tour. Sa mâchoire ayant été brisée lors de son arrestation, ses derniers mots, s’il y en eut, furent inaudibles. Avec lui prend fin la Terreur qui a entraîné 17.000 condamnations à mort par les tribunaux révolutionnaires et 20.000 exécutions sommaires. Le pays rêve sans doute de paix, mais sa menace d’épurer la Convention des traîtres et des corrompus, sans les citer nominalement, a déclenché une panique générale. Arrêté le jour même, il est guillotiné dans la foulée.

              Les fait historiques prouvent bien le contraire , après l’exécution Robespierre ,  prend fin la Terreur qui a entraîné 17.000 condamnations à mort par les tribunaux révolutionnaires et 20.000 exécutions sommaires.


              • Cercle des Volontaires Cercle des Volontaires 30 juillet 2012 13:22

                Lire des contre-vérités ne suffit pas pour qu’elles deviennent des vérités, je vous conseille de varier vos sources et d’aller voir autre part que sur le site Evene qui appartient au marchand d’arme Serge Dassault dont je doute qu’il veuille donner une image juste de Maximilien Robespierre.

                Voici un extrait du commentaire de Annie Jourdan, à propos du livre de Mc Phee. Je met en gras ce qui nous intéresse le plus...

                "La Terreur est-elle robespierriste ? 

                Robespierre incarne-t-il à lui seul la Terreur, telle qu’elle a été mise en place en septembre 1793, avec ses lois répressives et son gouvernement révolutionnaire ? Selon McPhee, l’Incorruptible n’a jamais souhaité la supprimer. Il l’a même amplifiée en faisant voter la loi du 22 prairial qui simplifiait à outrance la procédure judiciaire. Qui plus est, le discours du 8 Thermidor annonçait de nouvelles arrestations, et, sans doute, des exécutions. Mais le plus curieux, c’est que ces exécutions se sont accélérées, alors même que Robespierre était malade, et donc absent. Une enquête minutieuse sur les motifs secrets de cette accélération fait encore défaut. Dans ses attaques de Fructidor an II contre les membres des comités, le Dantoniste Lecointre était le premier à la faire observer — chiffres à l’appui. Tout cela a été repris par Saladin dans son rapport au nom de la Commission des Vingt-et-Un contre les quatre « grands coupables », condamnés en germinal à la déportation [6]. Ces témoignages pourraient suggérer quelques nouveaux éléments de réponse, bien qu’ils soient publiés après la mort de Robespierre. Tout en notant la recrudescence des exécutions, McPhee ne met peut-être pas assez à profit ces témoignages de l’an III, de même que les résultats des recherches de Jean-Clément Martin et de Michel Biard sur le fait que la Convention n’a jamais mis « la Terreur à l’ordre du jour ». À y regarder de plus près, il s’avère que, le 2 germinal an II, la Convention a officiellement proclamé « la justice et la probité à l’ordre du jour » [7]. Ces études nouvelles devraient permettre de tirer d’autres conclusions, et de mettre fin au mythe de la Terreur, sans pour autant minorer les violences propres à la guerre civile et à l’affrontement des factions [8]. L’auteur n’insiste pas non plus suffisamment sur le fait que le 9 Thermidor ne clôt pas la période qu’il est convenu de nommer la Terreur — et il est vrai que là n’était pas son sujet.

                Le fait est qu’à la mort de Robespierre le tribunal révolutionnaire se perpétue, et avec lui, le gouvernement du même nom. Celui-ci se maintient en vérité jusqu’à l’entrée en vigueur de la Constitution de l’an III et celui-là jusqu’au 12 prairial an III, tandis que le 1er Germinal de la même année, Sieyès présente une nouvelle loi de police générale, aussi sévère que celles qui avaient précédé : elle prononce la peine de mort, la déportation, les fers et la mise-hors-la-loi « sous le misérable prétexte de rassemblement » — elle sera appliquée dès les journées de Germinal et de Prairial an III par une commission militaire — alors même que plusieurs des Girondins de retour appellent à « jeter la terreur au sein des nouveaux conspirateurs » [9]. Et de fait, des hommes qui passent pour modérés, Cambacérès et Merlin de Douai en particulier, sont à l’origine de la plupart des lois dites terroristes, que ce soit celle des suspects du 17 septembre 1793 (Merlin) ou celle du tribunal révolutionnaire de mars 1793 (Cambacérès), y compris la catégorie hors-la-loi conçue alors par ce même Cambacérès. Les deux éminents juristes se sont perpétués à la présidence du Comité de Législation et refusaient même après Thermidor qu’on abolisse les lois susnommées. Lors de sa détention en l’an III, l’ancien membre du Comité de Salut public, Robert Lindet, ne craint pas du reste d’attribuer à Merlin de Douai la responsabilité de ce qu’il appelle les « assassinats judiciaires » commis dans les départements [10]. Parmi les lois répressives seule celle du 22 prairial an II, présentée à la tribune par Couthon, a été rédigée et imposée par le petit cercle robespierriste [11]. Une étude sérieuse et motivée juridiquement serait nécessaire pour comprendre ce qu’elle impliquait réellement. Les critiques unanimes qui s’élevèrent alors contre cette loi concernaient avant tout l’article XX (par lequel était stipulé que la Convention dérogeait à toutes celles des lois précédentes — ce qui suggérait que l’Assemblée n’aurait plus à statuer sur le sort de ses membres suspects) et l’article XI (les suspects seraient directement traduits devant les deux grands comités). Ainsi apparaît, me semble-t-il, une configuration bien plus complexe que ce que veut bien le dire l’historiographie traditionnelle — soit marxiste, soit révisionniste. Dans cette configuration figurent donc des acteurs secondaires qui au 9 Thermidor sont restés prudemment à l’arrière-plan, mais auxquels est due la plus grande partie de la législation révolutionnaire que l’on reproche si violemment aux seuls Robespierristes. Qu’ils n’aient jamais été inquiétés démontre certes qu’ils étaient vus comme des ‘technocrates’ — Merlin de Douai fut le plus grand juriste de son temps, et, banni en 1815, poursuivit sa carrière à Bruxelles — et non comme des idéologues. Cela suffit-il à faire porter toute la responsabilité à Robespierre, Barère, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois ? Robert Lindet en tout cas y répugnait.

                Robespierre est devenu le bouc émissaire de la Révolution française, parce qu’il avait perdu son sens politique (p. 206) : il a été assassiné par des hommes qui craignaient pour leur vie, mais aussi et surtout par ceux qui avaient exercé une répression sanglante durant leurs missions de commissaire. Eux n’étaient pas restés confinés dans un bureau comme Robespierre. L’auteur en est conscient et le note explicitement. Mais en tire-t-il toutes les conclusions qu’il conviendrait ? Car ce que suggèrent les remarques relatives à Merlin et à Cambacérès et la politique de l’an III, c’est que le gouvernement révolutionnaire était sincèrement accepté par une grande partie de la Convention — y compris par des hommes qui passent encore et toujours pour modérés.

                Peter McPhee est également attentif au nombre de signatures apposées par Robespierre et au nombre de discours qu’il a prononcés. Régulièrement, il les cite soit comme preuves de l’innocence de son personnage — absent notamment lors des exécutions en masse du printemps 1794 — soit comme signes de fatigue et de repli sur soi. Il étudie également l’œuvre accomplie par Robespierre au Bureau de Police générale entre mai et juin 1794, et découvre seuls trente décrets de sa main, mais rarement un ordre d’arrestation. L’Incorruptible exige plus de preuves, réfute l’anonymat, et renvoie les dénonciations à qui de droit (p. 192). Seule exception notoire : la Cabarrus, dont « il faut réunir toutes les pièces à conviction » [12]. L’auteur n’oublie pas non plus de noter les références privilégiées de Robespierre : 119 références à la vertu contre 28 seulement à la terreur (dans les discours de novembre 1793 à février 1794). Encore pourrait-on ajouter que son usage de la notion de terreur est rarement pris dans un sens « actif ». Par terreur il peut tout aussi bien indiquer la terreur infligée aux amis de la liberté par les contre-révolutionnaires ou celle que suscitent ses ennemis personnels aux députés de la Convention — notamment après messidor an II quand circule la liste de ses prétendues victimes à venir, stratégie que Robespierre qualifie lui-même de « système de terreur ». La Terreur mise en œuvre par la Révolution, à l’inverse, est pour lui synonyme de justice (comme dans le fameux discours du 5 février 1794 : une « justice prompte, sévère, inflexible »). Pour comprendre le sens précis du terme, force est d’examiner le contexte dans lequel il est employé. Rares sont les historiens qui s’y sont attachés. De là une confusion certaine."

                En espérant que cela vous aidera à comprendre qui était Robespierre. Un Homme, certes, avec tous les défauts que cela implique... Mais un grand Homme !


              • logan 30 juillet 2012 13:33

                Parce qu’ils mettent fin à la révolution, tous les leaders de la révolution ont été exécutés. Donc plus de tribunaux révolutionnaires, donc plus d’exécutions de contre révolutionnaires. Les contre révolutionnaires ont gagné.

                Qu’est ce que vous reprochez à Robespierre ? Le condamnations à mort par les tribunaux n’étaient pas de son fait, il était lui même contre la peine de mort.
                Il n’a obligé personne à choisir le camp des contre révolutionnaires.
                Qu’auraient du faire les révolutionnaires dites-moi ? Laisser les contre révolutionnaires comploter pendant qu’ils négociaient avec les puissances étrangères ?
                Quand les vendéens se sont rebellés, auraient-ils du les laisser gagner et ne pas se défendre ?

                Arrêtez donc de prendre la Terreur comme excuse pour essayer de diaboliser Robespierre. Ce qui vous dérange c’est que Robespierre défendait des idées révolutionnaires, des idées de partage des richesses, des idées de démocratie, en le diabolisant cela vous permet de diaboliser ces idées, n’est-ce pas ?


              • Soi même Soi même 30 juillet 2012 14:32

                Je me fou de Robespierre aussi bien de coco apprentie dictateur !

                La Terreur est le nom par lequel on désigne1 deux périodes de la Révolution française.

                Suite à la chute de la monarchie, le 10 août 1792 et à l’élimination des députés girondins lors des journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793, les montagnards prennent le pouvoir. Le 5 septembre 1793, la Terreur est « mise à l’ordre du jour, » elle s’achève avec la chute de Robespierre le 26 juillet 1794.

                La République française, alors engagée dans une guerre révolutionnaire contre une coalition européenne et une guerre civile contre les royalistes et les fédéralistes, est gouvernée par un pouvoir d’exception reposant sur la force, l’illégalité et la répression2 à l’encontre des opposants politiques qualifiés de « contre-révolutionnaires » ; royalistes, girondins, modérés... Avant que les montagnards ne se déchirent entre-eux et que ne soient à leur tour frappés les Hébertistes, partisans d’une radicalisation de la Terreur et de la déchristianisation, puis les dantonistes et indulgents. Suite à la victoire des armées républicaines, les députés de la Plaine, les anciens dantonistes et hébertistes s’unissent contre les robespierristes qui sont renversés le 27 juillet 1794, mettant ainsi fin de fait à la Terreur.

                Pendant cette période, environ 500 000 personnes sont emprisonnées et approximativement 100 000 sont victimes d’exécutions ou de massacres ; dont 16 594 guillotinés, 20 à 30 000 fusillés, et des dizaines de milliers de prisonniers et de civils vendéens, victimes notamment lors des massacres du Mans, de Savenay et des colonnes infernales.

                https://fr.wikipedia.org/wiki/Terreur_%28R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise%29

                L’histoire est plus net que votre tentative de dédouané Robespierre !

                De toute façon, la révolution française a été sabordé des le début, ce qui explique pourquoi vous êtes incapable de comprendre ce que veux dire Liberté, Légalité Fraternité !


              • Soi même Soi même 30 juillet 2012 15:16

                Je n’en fou de vos argument, car vous n’arrives pas à expliquer pourquoi, Robespierre l’« incorruptible », l’âme du comité de salut public, de la Terreur, est guillotiné . Avec lui prend fin la Terreur qui a entraîné 17.000 condamnations à mort par les tribunaux révolutionnaires et 20.000 exécutions sommaires.

                Qu’il soit de gaude fachos coco ou de droite pétainiste, c’est pas le probléme pourquoi la terreur cesse à la mort de Robespierre ?


              • JahRaph JahRaph 30 juillet 2012 15:31

                Je m’en fou, je m’en fou.... Votre pseudo ne devrait pas être « Soi même », mais « Jmenfou » smiley
                 
                Et puis, c’est vraiment stupide, dans le cadre d’un débat entre internautes, de dire « je m’en fou de vos arguments ».
                 
                Enfin, lisez le Chevalier Jean-François de la Harpe, vous comprendrez que la Terreur était prévue avant la Révolution, et pas par Robespierre, justement pour éliminer les vrais révolutionnaires comme Robespierre.
                 
                Le texte auquel je fais allusion relate l’avertissement de Jacques Cazotte, lors d’un repas du début de l’année 1788. Les convives (dont Condorcet) furent stupéfaits de cet avertissement.


              • JahRaph JahRaph 30 juillet 2012 15:34

                @Soi-même : et arrêtez de troller pour répéter la propagande anti-Robespierriste !! L’historienne Cécile Obligi démontre de manière implacable que, justement, les arguments que vous répétez sont FAUX : la Terreur n’a pas cessé à la mort de Robespierre, et imputer la Terreur à Robespierre est plus que malhonnête historiquement.
                 
                N’ayez pas peur : lisez nos sources (nous avons bien lu les vôtres).


              • Soi même Soi même 30 juillet 2012 19:37

                Vous oubliez Le conte de Saint Germain qui à dit ; Qui sème le vent récolte la tempête !


              • chapoutier 30 juillet 2012 14:26

                ceux qui aujourd’hui dénoncent la ’’’’terreur’’’ de Robespierre et de la révolution française sont ceux là même qui dénonceront la ’’’’terreur’’’’ de la résistance et de la libération.

                et cela a déjà commencé , avec la remise en cause des acquis du CNR et les revendications de la famille Renault qui conteste la nationalisation de Renault et demande la réhabilitation du collabo louis renault.


                • Soi même Soi même 30 juillet 2012 14:45

                  @ chapoutier, va relis ton manuelle d’histoire !
                  Et tu comprendra que l’histoire est une fable convenus !


                • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 juillet 2012 14:56

                  La guillotine n’est qu’un coupe cigare agrandi !


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 juillet 2012 19:47

                    Suis pour la protection du Calmos ,c’est mon coté écolo .
                    Le comparer à un havane roulé par des petites mains socialos-cubaines .......
                    Déjà que tout à l’heure l’a failli péter une durite en voyant Mimollette au judo de London.....
                    Tellement perturbé qu’il a laissé passer ,lui si prompte d’habitude,que dès que Moulande apparait la France n’était plus capable que de chier du bronze !!!


                  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 30 juillet 2012 20:18

                    J’aurais bien voulu le voir en slibar avec les nageuses ,mon avis qu’elles se seraient fait twitter par le rotweiler de l’Elysée !


                  • Maître Yoda Castel 30 juillet 2012 16:17

                    Chacun son rôle sur terre. Je n’aurais de toute manière pas aimé être à la place de Robespierre -surtout vers la fin d’ailleurs !- Il n’y a pour moi, pas de jugement à émettre, juste des faits à identifier. Je ne suis pas convaincu que Robespierre n’ait pas eu des tendances un peu bizarre. Il avait un fort sens de l’histoire. Il parait qu’il avait prévu Napoléon (l’arrivé d’un général instaurant une tyrannie) avant qu’il arrive au pouvoir.
                    A ce sujet, on aime beaucoup critiquer Robespierre, mais, ces même personnes ne critiquerons pas Napoléon, l’honneur de la France smiley à cause de lui, nous avons notamment eu beaucoup de guerres contre les Allemands !


                    • dixneuf 30 juillet 2012 19:57

                      Cela a commencé avec Louvois et le ravage du Palatinat qui nous a valu des haines tenaces, puis par Napoléon qui a favorisé la fusion des petits états allemands et enfin Napoléon le petit qui s’est laissé distancé par la Prusse et s’est lancé dans une guerre sans y être préparé. Les saignée qui se sont succédées ont provoquées notre lente dégringolade, et maintenant nous en sommes à importer en nombre des émigrés inassimilables. smiley


                    • Antenor Antenor 30 juillet 2012 18:30

                      Les discours des politiques, on sait ce que ça vaut... Jugeons sur les actes plutôt que sur les belles paroles.

                      Dommage que Mirabeau et Hoche soient morts si tôt.


                      • JahRaph JahRaph 30 juillet 2012 20:39

                        Mirabeau ??? Mais d’après mes sources, c’est justement l’un des plus corrompus, des plus misérables......


                      • Christian Labrune Christian Labrune 30 juillet 2012 22:30

                        Charles VI, Charles IX, Marat, Robespierre, Tallien, Fouquier-Tinville, Saint-Just - et j’en oublie !- sombres crétins, crapules fanatiques, pages honteuses de l’histoire.

                        Vous feriez mieux de célébrer Danton, et de montrer un peu sa tête au peuple, elle le mérite.

                         


                        • JahRaph JahRaph 30 juillet 2012 22:53

                          Qu’il est fatiguant de lire tous ces commentaires qui ne sont que des opinions non argumentées.....
                           
                          En plus, là, c’est un joli amalgame des familles....


                        • Christian Labrune Christian Labrune 30 juillet 2012 23:10

                          @JahRaph

                          Vous voudriez peut-être que je fasse ici un résumé de l’histoire de la révolution ? Je veux dire par la là que pour moi, comme pour François Furet et pas mal d’autres, la révolution s’arrête aux massacres de septembre 92, et plus précisément le 10 août. Ensuite, ce sera la boucherie, si ignoble qu’elle appellera la réaction thermidorienne et plus tard le consulat et le petit malfrat corse. Vous trouvez ça glorieux ? Robespierre était un minable petit illuminé fanatique et sanguinaire, une crapule, au sens étymologique du terme. Tout ce que mérite encore sa mémoire, c’est qu’on aille cracher sur ses statues. 


                        • JahRaph JahRaph 31 juillet 2012 09:48

                          Sincèrement, lisez le livre de Cécile Obligi. Prenez le risque d’ébranler vos certitudes !! En même, vu votre pseudo, il y a encore du boulot....
                           
                          « minable petit illuminé fanatique et sanguinaire, une crapule »
                          Mais à part insulter, vous savez faire quelque chose ???
                           
                          PS : avez-vous lu mon commentaire à propos du Chevalier Jean-François de la Harpe ? Avez-vous lu son texte ? Parce que, c’est marrant, j’ai tendance à le croire plus honnête et surtout mieux renseigné que François Furet, et ce qu’il écrit 160 ans avant bat complètement en brèche ce que votre historien des beaux quartiers a écrit.

                          Variez vos sources !!! smiley


                        • Christian Labrune Christian Labrune 31 juillet 2012 10:02

                          @JahRaph,

                          Ce n’est pas parce que vous n’avez pas le courage de révéler votre propre identité qu’il faut croire que tout le monde se cache sous un pseudonyme. On ne choisit pas son patronyme.

                          La Terreur n’a pas eu lieu, c’est bien connu, et les Robespierre, les « amis du peuple » et les Tallien ne sont pour rien dans le développement des fureurs sanguinaires qui ont suivi le 10 août. On ne fait pas de bonne révolution sans casser des oeufs, n’est-ce pas ? Et les cent millions de morts du communisme, au XXe siècle étaient sans doute aussi très nécessaires au bonheur actuel des générations qui pour lors n’étaient que « futures ». Ceux qui sont encore dans ces sortes de délires feraient mieux de consulter d’urgence à Saint-Anne. 


                        • JahRaph JahRaph 31 juillet 2012 10:20

                          Toutes mes excuses, je ne voulais pas parler de votre pseudo, mais de l’image de votre avatar... J’implore votre indulgence, je n’ai que très peu dormi, ayant passé la nuit dernière à répondre à Jacques Attali.

                          Pour ce qui est de mon pseudonyme, il s’agit de mon nom d’artiste. Ceux qui suivent mes publications savent parfaitement qui je suis : Raphaël « JahRaph » Berland.

                          « La Terreur n’a pas eu lieu [...]. On ne fait pas de bonne révolution sans casser des oeufs, n’est-ce pas ? Et les cent millions de morts du communisme [...] »

                          Je n’ai jamais rien dit de tel, vous avez l’art de faire dire aux autres de ce ces énormités !! Encore une fois, lisez le livre de Cécile Obligi, cette historienne est nuancée dans son portrait historique de Robespierre, bien que j’ai choisi les extraits les plus élogieux, afin de tenter de casser l’image du fou assoiffé de sang que la propagande des vainqueurs a très bien réussi.

                          Comme on dit, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. Avec un petit h.


                        • Christian Labrune Christian Labrune 31 juillet 2012 10:47

                          @JahRaph

                          A vrai dire, je me fous de Robespierre. L’illuminé qui veut rendre un culte à la déesse Raison ne m’intéresse pas plus que n’importe quel salafiste contemporain. C’est une espèce de demeuré mais c’est aussi un symbole : celui d’un certain radicalisme révolutionnaire qui conduit à des fureurs d’ivrogne, on a vu ça encore il n’y a pas si longtemps avec la rhétorique du Mélenchon, habile à faire vibrer la corde populiste.

                          Il faudra près d’un siècle de monarchie restaurée et de césarisme avant que la France se relève, sous la troisième république, de sa « révolution ». La misère du petit peuple sous la monarchie de Juillet est bien pire que ce qu’elle était à la fin du règne de Louis XV ! Et les millions de morts du communisme, qu’on n’arrive même pas à dénombrer, à quoi ont-ils servi ?

                           A quoi aura servi la révolution libyenne ? Et la révolution Tunisienne ? Que se passera-t-il demain en Egypte ? Si les choses vont mieux dans un siècle - et rien n’est moins sûr -, cela fera tout de même quatre ou cinq générations qui vont vivre l’horreur au quotidien. Sans doute, il faut bien que changent les situations historiques devenues calamiteuses, mais l’exaltation révolutionnaire, l’illusion lyrique, pour parler comme Malraux, liée à de grands soulèvements populaires, cela correspond à un mythe romantique désastreux auquel il serait urgent de renoncer désormais.


                        • JahRaph JahRaph 31 juillet 2012 11:39

                          A propos de Mélenchon, des morts du Communisme, et sur le soit-disant « Printemps Arabe », je suis totalement d’accord avec vous.

                          Je vous souhaite une très bonne journée !

                          PS : la devise de notre Cercle est « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise », je suis très heureux de constater qu’elle se vérifie chaque jour un peu plus. Certains disent que c’est mon côté optimiste, j’espère être simplement réaliste smiley

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