Hyperburo : le mépris de l’humain
Un mardi comme un autre, un hyperburo comme un autre, une porte ouverte me permet d'entendre :
"M(x) votre contrat est terminé, nous allons voir les formalités pour votre départ,
- Ah bon, mais pour quelles raisons ?
- Vous ne faites pas assez vendeur
- Au bout de deux jours ?
- Oui, au bout de deux jours, c'est suffisant pour le voir
- Mais voir quoi ? Je n'ai fait que de la manutention, je n'ai pas pu exercer mes talents de vendeur
- C'est aussi ça la vente
- Je sais bien, mais à mon avis ce n'est pas que ça ...
- C'est comme ça, voici votre papier que vous remettrez à ...
- Attendez là, vous me virez au bout de deux jours, c'est absolument scandaleux !
- Mais non, pourquoi c'est scandaleux, on a le droit ...
- Le droit ? Mais derrière votre droit il y a des réalités humaines, c'est facile de prendre les salariés et de les jeter comme ça, comme de la marchandise, vous acepteriez vous de travailler deux jours ?
- Oui, bien sûr si mon contrat le stipule
- Il est écrit noir sur blanc, une semaine, avec c'est vrai une carence de deux jours, mais vous vous avez une paye, et ça vous semble normal de payer les gens deux jours de travail ?
- Si on me le disait , oui.
- Eh bien j'espère que ni vous ni vos enfants, ni vos proches ou vos connaissances ne se retrouveront un jour dans cette situation
- Mais c'est ce qu'il ya avait écrit sur le contrat d'intérim
- C'est bien facile de profiter de la situation actuelle, du marché de l'emploi, pour traiter les gens n'importe comment.
- Attendez, je reviens
(La chef d'équipe revient avec une personne qui semble être la responsable, je me cache derrière une armoire en métal pour continuer d'écouter cette conversation)
- Ah, parce que vous avez besoin de renfort maintenant ? Il faut assumer de foutre les gens dehors et de les remettre sur le marché de l'emploi
- Mais vous cherchez bien un travail non ?
- Et alors, je vois pas le rapport, et c'est bien pour ça que j'ai postulé ici, en refusant un autre contrat par ailleurs.
(La directrice avec un petit sourire en coin)
- Ben oui, mais c'est bien ce qui était prévu dans votre contrat ?
- De me virer ?
- De pouvoir le faire au bout de deux jours
- Vous savez la situation ne vous sera pas toujours favorable comme cela, il arrivera un moment où nous serons tellement sur le marché du travail, que le rapport de force changera, allez donné moi mon papier maintenant, que je m'en aille...
*Conversation entendu dans un Hyperburo en Bretagne, après une fin de période d'essai en contrat d'intérim. Je suis allé voir cette personne ensuite pour lui demander quelques précisions et si je pouvais rapporter cette entretien dans mon blog. Elle a accepté et m'explique qu'Hyperburo, c'est pas vraiment le paradis du papier. Dont acte.*
Je tiens à ajouter que nous sommes des milliers comme cette personne à subir les injustices du patronnat, et qu'il est temps que ces tout pouvoirs cessent. L'humain n'est plus considéré, cette personne a un enfant en bas-âge à charge et c'est à sa précarité qu'on la renvoi en la rejetant comme ça.
L'instant où la révolte basculera en action se rapproche. Nous sommes plus de 10 millions de salariés à subir ce patronat arrogant. Joignons nos force aux Parti de Gauche pour renverser cet ordre fiancier, et à l'approche de l'ANI (les nouveaux contrats d'embauche) pour ordonner de vrais contrats qui permettent aux salairés de ne pas être à la merci de l'employeur.
Révolutionnairement Vôtre
Boris Rannou.
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