IA et obsolescence de l’Homme
Se soucier des méfaits de l’Intelligence Artificielle est assez ridicule, puisque c’est bien trop tard. L’humanité est entrée depuis trop longtemps dans l’idéologie du travail, c’est-à-dire de l’esclavage. Une organisation sociale déjà totalement artificielle, aux antipodes du monde vivant, où les animaux (que nous sommes) ne connaissent ni le travail ni l’esclavage. Une organisation que l’on ne retrouve que chez certaines espèces d’insectes, où l’individualisme de la conscience n’existe pas ; seul le collectif mène l’espèce. Ainsi, les humains, théoriquement dotés de conscience personnelle, vivant comme des insectes, ne peuvent être que perturbés, plongés en permanence dans la schizophrénie et se livrant à des actions contre nature. Afin qu’une telle organisation sociale perdure, elle doit être soumise au mensonge omniprésent et permanent.
« Regardez les oiseaux du Ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent et ils n’amassent rien dans des greniers » Matthieu 6-25.
« Ce n'est pas Dieu qui fait les belles récoltes, mais le fumier qu'on met dans la terre ... Qui donc fait pousser les arbres et murir leurs fruits ? Rien d'autre que la "putrerie" de la terre ! » Dicton cathare.
L’esclavage est seulement humain. Lors de la conquête des Amériques, des peuples autochtones se sont fait massacrés parce qu’ils refusaient de travailler.
Il est bien tard aujourd’hui pour guérir une humanité profondément malade.
« C’est bien la pure folie que de vouloir être sage dans un monde de fous ».
Érasme, Éloge de la folie, il y a 5 siècles.
Et plus récemment, Krishnamurti : « Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale d’être bien adapté à une société malade ».
Comment furent fabriqués les esclaves que nous sommes ?
La mythologie sumérienne par L'Epopée de Gilgamesh, écrite sur des tablettes d'argile il y a 5000 ans présente une légende assez étrange, rarement sortie des bibliothèques unioversiataires.
Cette histoire de la création de l’homme est peu conforme à celle contée par le Livre. Il s’agit d’un mythe très ancien dont le texte fut découvert au milieu du XIXᵉ siècle. Une légende, qui non seulement n’est pas plus irréaliste et affabulatoire que l’Ancien Testament, mais qui en constitue, en partie, l’inspiration. Certains éléments étant copiés quasiment textuellement, ou modifiés, afin de les adapter aux différents épisodes de l’histoire postérieure d’un peuple.
Cette Épopée raconte que des êtres venus de l’espace ont colonisé la Terre. Première réflexion : la Terre existait donc déjà. Aucune divinité, à cette époque n’en revendique la création (L’Épopée de la création, l’"Enûma elis", n’est écrite que bien plus tard, afin de glorifier Marduk, dernier venu dans le panthéon mésopotamien).
Ce récit explique que ces extraterrestres, les Anunnakis, ont créé les humains, semble-t-il en manipulant les gènes d’un animal, peut-être disparu depuis.
Mais il peut aussi s’agir du singe, déjà doté d’une main permettant de saisir un outil. Et étant donné le grand nombre d’hominidés, dont il ne reste que l’"homo sapiens", ils ont dû tenter de nombreux essais avant de réussir à créer des esclaves capables d’obéir à leurs ordres.
L’objectif de cette manipulation génétique, était de remplacer les Igigis par une race d’esclaves. Les Igigis, des « dieux laborieux », qui de nombreuses années après l’arrivée des Anunnakis sur terre, en eurent assez de travailler.
Annugal, leur chef, s’adressa ainsi aux autres Igigis :
« Avons-nous traversé l’univers pour ainsi nous éreinter à la tâche, alors qu’Anu et les grands dieux se prélassent dans leur vaisseau céleste et nous imposent mille corvées ? Considérable est notre besogne, infini notre labeur : nous excavons les cours d’eau, nous ouvrons des canaux, nous vivifions la terre, nous entassons des montagnes, nous aménageons le grand marécage méridional. Allons exprimer nos revendications à Enlil. N’est-il pas le fils d’Anu, chargé de la gestion de la terre ? »
Il y a plusieurs milliers d’années, une Confédération Générale des Dieux Travailleurs, troublait déjà la quiétude égoïste de la classe dominante.
Le vacarme et les vociférations des Igigis ne mirent pas longtemps à réveiller Nuska, le page d’Enlil, le fils d’Anu.
Celui-ci réunit le Conseil des Grands Dieux. Comme Enlil et quelques autres membres du Conseil, Anu est outré de cette révolte et souhaite la mater fermement.
À noter que l’on retrouve le Conseil des dieux dans l’Iliade et l’Odyssée.
Mais d’autres, comme Enki, également fils d’Anu, et Nintu, "Mère des dieux", rappellent l’énorme travail réalisé par les Igigis.
« Je pense que nos connaissances nous permettent de créer des êtres à notre image pour assurer ces corvées et ainsi libérer nos frères. Nous aurions dû y penser plus tôt ! » s’exclame Enki.
Nintu : « Par moi seule cela ne peut se faire. Enki l’ingénieux devra me fournir l’argile purifiée. »
Enki : « Je donnerai cette argile à Nintu, la déesse mère, afin qu’elle associe du dieu et de l’homme ». L’argile symbolise la terre et le monde vivant qui en est issu.
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière », sera-t-il dit, plus tard, dans la Genèse.
Nintu, la "Dame de la Naissance", mélange l’argile au « sang » (quelques gènes ?) du dieu Kingu mis à mort. Il était le héros et le défenseur de la Grande Déesse Tiamat, vaincue par Marduk, le fils d’Enki. Un dieu condamné par l’assemblée divine, un dieu déchu. L’argile rappellera au nouvel être créé, son corps de poussière et donc son destin de mortel.
Plusieurs millénaires plus tard, que fais-tu donc "homo stupidus" ?
Jacqueline Bousquet, chercheuse honoraire au CNRS, auteure d’Au cœur du vivant.
À noter que dans la mythologie grecque, Prométhée le Titan, crée le premier homme à partir du limon.
Le « sang » de ce dieu doit humidifier l’argile afin de la rendre malléable, mais surtout, il doit apporter l’intelligence, la volonté et la capacité au travail.
Relevons ici le parallèle avec le mythe grec de Dionysos (version orphique), tué par les Titans. Des particules de sa divinité tombent dans les corps humains, de telle sorte que le corps humain est appelé la prison de l’âme.
Nintu et Enki rassemblèrent 14 matrices dans la salle aux destins, 7 à droite de la paroi de brique et 7 à gauche. Sept matrices devaient produire les femelles, sept matrices devaient produire les mâles.
Le premier couple eut pour noms Ullagarra, qui signifie en sumérien "créé par le ciel" et Annegarra, qui signifie "créée par l’éternité", parce qu’elle doit engendrer.
Ainsi les Igigis purent rejoindre les grands dieux. Et dès que les hommes eurent pullulé, sous la responsabilité d’Enki, les Igigis dirigèrent le travail des hommes, leurs esclaves.
Ils leur enseignèrent comment fertiliser la terre, comment confectionner des pioches et des houes, comment édifier de grandes digues d’irrigation afin qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes et fournir de la bonne chère aux dieux.
"Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front", commandera plus tard La Bible.
Cet animal, manipulé génétiquement pour assumer un travail, perd sa liberté, devient un insecte, un instrument dans les mains des tyrans qui l’ont façonné. Et cet animal dénaturé fut pour la Terre, comme un loup que l’on fait entrer dans la bergerie. Capable de multiplier sa nourriture, de la stocker, de l’échanger, d’acquérir ainsi la richesse, et donc le pouvoir de corrompre et de gangrener la Terre.
Philippe Annaba, auteur de "Homo sapiens, un animal dénaturé" et de "Si j'étais né d'une femelle bonobo".
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