Identité et patrimoine
Dans la société contemporaine, la compétence est prise en considération et la représentation est hypertrophiée. En revanche, la tradition est totalement occultée et méprisée, ce qui constitue, à notre avis, l’une des causes du déséquilibre de la société moderne.
L’identité d’une nation comme la France est indissociablement liée à son patrimoine.
En effet, la France doit son existence, d’une part à la volonté politique de plusieurs dynasties de souverains qui ont réussi à réunir et fédérer des peuples d’origines très différentes, et d’autre part à l’émergence d’une culture à la fois linguistique, artistique et scientifique qui constitue un patrimoine collectif inestimable et unique au monde.
Ce patrimoine continue à exercer un rayonnement universel en dépit du déclin politique et économique de ces dernières années, et du déferlement de puissance militaire et économique du monde anglo-saxon.
Ce patrimoine est donc la marque de l’identité française qui se définit par sa culture et non par une ethnie ou un mode de vie économique. Il est extraordinairement varié puisqu’il embrasse tous les aspects de la civilisation, de la littérature à la gastronomie, de l’architecture à la mode. Ce n’est pas pour rien que la France est la première destination touristique du monde...
Or d’un point de vue paradoxal, cette authentique « exception culturelle française » est peu valorisée par les dirigeants actuels de la France qui préfèrent se livrer régulièrement à des exercices de repentance ou d’auto-flagellation, quand ils ne cherchent pas à nier et à rejeter la tradition plus que millénaire du pays.
La politique de la France, plutôt que d’obéir à des choix idéologiques dépassés et pour tout dire délétères, aurait grand avantage à prendre un tournant décisif en se consacrant désormais à la valorisation de son identité et de son patrimoine. Préserver la qualité de vie et le patrimoine collectif, inciter les personnes privées ou publiques à se consacrer au patrimoine national, et aider ces personnes privées ou publiques à se constituer un patrimoine, le conserver et l’accroître, sont les objectifs prioritaires d’Université du patrimoine.
Car la préservation du patrimoine et de l’identité française ne sont évidemment pas antinomiques avec le multiculturalisme et le respect des différences, puisque le propre des biens intellectuels, à la différence des biens matériels, est de s’accroître par le partage.
Une telle tradition pourrait pourtant constituer un atout extraordinaire dans le monde moderne...
Au cours d’une soirée organisée par l’Université du patrimoine le mercredi 19 mars 2008, au palais du Luxembourg, hommes politiques, journalistes, universitaires, chefs d’entreprises, représentants d’associations, particuliers, feront part de leurs actions et de leurs travaux, et nous nous attacherons à mettre en avant les idées innovantes, créer des synergies, et dégager des solutions nouvelles pour dynamiser l’économie grâce à cette richesse collective.
Car les investisseurs internationaux s’intéressent aux nations qui ont un génie propre et qui souhaitent valoriser et développer leur patrimoine intellectuel et historique ; ils n’ont pas d’attirance pour celles qui sont animées d’un esprit négatif et suicidaire, et semblent vouloir se dissoudre dans le non-sens en reniant leurs valeurs.
2 réactions à cet article
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Article intéressant parcequ’il pose le doigt sur une solution d’avenir, le passé !
En effet c’est le constat le plus simple que l’on puisse faire, nous trouvons des solutions aux problèmes qui nous sont posés chaque jour grâce à nos connaissances et à la façon de les croiser. Cela pourrait être la définition du Patrimoine et de ce que nous pourrions en faire dorénavant.
Mon projet de fin d’études portait sur l’accès au Patrimoine par l’hypermedia : comment utiliser le réseau sans fil pour rendre nos rues et les lieux patrimoniaux parlants, qu’on puisse se les réaproprier et commenter les informations si nous sommes férus du sujet en question. Une sorte de wikipedia géolocalisé. Mais le propos reste de dire qu’il faut faciliter l’accès à ces connaissances pour amener une discussion sur la façon de les réinvestir pour améliorer la situation actuelle.
On constate aujourd’hui que nombre d’agriculteurs se mettent au bio en reprenant des techniques ancestrales et constates qu’elles fonctinnent souvent aussi bien que les techniques chimiques employées aujourd’hui, sans les effets collatéraux... ! La question est, valoriser cette exception culturelle par le tourisme c’est bien, mais comment la fusionner dans la pierre angulaire de l’économie d’aujourd’hui : le knowledge management ?
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Le patrimoine, comme la culture, ne doit pas être figé à une date donnée. Je suis d’accord avec cet article mais il faut le compléter en incluant dans le patrimoine la production industrielle. C’est elle qui est le véritable moteur de l’identité nationale et qui est le véhicule d’une culture. On doit la défendre à tout prix car sans elle on n’existe plus.
L’Italie c’est autant les vestiges romains que Ferrari, le design et maintenant la haute couture.
Les USA c’est autant Eming Way que CocaCola, la General Electric ou la General Motors. La culture américaine est véhiculée par les grosses bagnoles de 6 mètres, 7 litres de cylindrée et 40kg de CO2 au 100 mètres. Sans MacDo, sans Apple et sans F16 les USA n’existent plus.
La mondialisation et l’uniformisation de tous les objets (personne ne voit plus de différence entre un pantalon chinois et un pantalon marocain) détruit le patrimoine et la culture des nations aussi vite que l’érosion abîme nos monuments.
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