Il est interdit de s’indigner

Il est évident que ce titre est un clin d’œil au fameux slogan des soixante-huitards, où une jeunesse révoltée de cette époque, quoique relativement aisée dans son ensemble, trouvait à redire sur un système devenu sclérosé, somnolant sous l’ivresse des délices d’une liberté chèrement arrachée des griffes du nazisme. Par un cri, devenu leitmotiv, ‘’ il est interdit d’interdire ‘’, cette jeunesse a voulu se débarrasser d’un carcan que l’on pensait déjà contraignant.
Il était donc difficile de suivre des règles dictées par des adultes ringards, dès lors que ‘’l’American life’’ est passée par là, avec sa déferlante ‘’New wave’’. En menant leur révolution, les jeunes ont voulu renverser l’ordre établi, suivant l’exemple de la jeunesse américaine, il était de mode d’être ‘’anti-establishment ‘’, non pas seulement pour la forme, mais aussi pour le fond, qui avait pour cadre le ‘’Peace and love’’ avec le désir de mettre fin à toutes les injustices dans le monde.
Il n’a pas fallut longtemps, quelques décennies à peine, pour que cette même jeunesse révoltée qui a muri entre temps, se détermine dans son engagement devenu multiple, et pour cause, les objectifs individuels n’étant plus les mêmes, ils ont pris un caractère‘’ambitionnel’’, le chacun pour soi en quelque sorte, ce qui a permis a certains de gravir les échelons de la hiérarchie citoyenne, souvent à contre sens de leurs idéaux de jeunesse, au point de se retrouver dans des centres de gestion managériale, devenus des gestionnaires économiques ou Hommes politiques, oubliant toutefois ce qui peut trotter dans la tête d’un jeune, ses désirs, ses envies, et sa soif de liberté.
Aussi difficile que cela puisse paraitre, la réalité de la jeunesse actuelle est là devant nos yeux, pénible et insupportable à plus d’un titre, avec des formations universitaires et professionnelles diplômant es pour leur grande majorité, ils n’arrivent cependant pas a trouver du travail, malgré tous les efforts fournis dans leurs recherches dans des centres d’embauche et autres démarches toutes personnelles, dans l’espoir de dégoter un boulot fut-il des plus ardu voire incompatible avec son profil. A contrario, nos Hommes politiques soixante-huitards ont appris à s’accoquiner avec les banquiers, les véritables maitres du monde, dans un ‘’jeu(x) de haine’’ (allusion à la dernière publication de Jean-Louis Debré, a lire…), pour être plus proche de leurs bourses, c’est en tout cas leur propre lecture de l’engagement politique, ou la notion d’intérêt à titre personnel a pris des proportions exagérées.
En ce siècle informatisé, la jeunesse du monde s’est invitée au dialogue par la petite fenêtre (j’allais écrire par la grande porte), à travers ‘’face book’, ‘’twitter’’, et autres vecteurs de télécommunication, parfois contre la volonté de leurs gouvernants ; Elle a compris que seule l’action est en mesure de répondre a leurs besoins, en agissant activement pour faire accepter ses idées en s’indignant contre la sourde-attitude des décideurs, devenus plus narcissiques que jamais. Stéphane Hessel ne s’est pas trompé en invitant cette jeunesse a s’indigner, lui qui a tant vécu et vu une certaine injustice embellir la cupidité des riches et des gouvernants, avec leur arrogance affichée, ils s’indignent bizarrement à l’idée d’une répartition équitable des richesses.
La gouvernance de Nicolas Sarkozy est la plus catastrophique qu’a connu la France, celle qui a mis a nu le plus d’affaires de corruptions voire de compromissions avec l’oligarchie, allant jusqu'à effacer l’impôt sur la fortune (ISF), afin de l’enrichir davantage ; Ce qui n’a pas été le cas de la grande majorité des citoyens, ou le revenu de solidarité active (RSA) a été soumis à certaines conditionnalités, serrant encore plus la ceinture de ceux à revenus modestes. Comment ne pas s’indigner devant une telle injustice ! L’homme du Fouquet’s se permet le luxe de mater tous ceux qui osent contester ses décisions, impliquant les forces de l’ordre pour se faire ; Quant à la richesse de la France, celle-ci est bradée dans des guerres inutiles, occasionnant plus de pertes que de gains, mettant en péril son prestige même.
Opposer la force au droit de s’indigner, relève d’une ‘’dictature’’ qui impose sa marche à suivre à une majorité de citoyens, devenue depuis une décennie corvéable à merci, sous la hantise du spectre du tout sécuritaire, afin de mieux sévir. Il est plus que temps de dire ‘’Stop’’ à l’injustice et à l’inégalité dans la répartition des richesses et des chances de travail, dans un cadre d’une résistance active participative ; Il est impératif d’agir pour le changement. Cet été sera l’accalmie qui précédera la tempête de l’automne qui emportera les profiteurs de l’UMP au pouvoir.
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