Il est temps de reformater le logiciel France !
La France est dans une situation économique, sociale, environnementale et morale critique. Les dernières élections européennes et les chiffres de l'économie qui décline depuis la fin des 30 glorieuses illustrent ce contexte. Aussi nous pouvons avoir de vives craintes pour notre avenir. Mais il existe aussi des raisons d'espérer.
45 ans après le premier choc pétrolier, la situation de la France est critique
La France est dans une situation économique, sociale, environnementale et morale critique. Aussi nous pouvons avoir de vives craintes pour notre avenir.
En tant que citoyen ayant accompli son service militaire par devoir mais aussi par rapport à mes aïeux (deux de mes arrière-grands parents ont été mobilisés à Verdun et ont survécu) et également père de famille, je suis attristé par les orientations politiques de ces dernières années. Le virage raté de l’après premier choc pétrolier creuse chaque jour un peu plus la dette et les intérêts de la dette qui sont désormais le premier poste de dépense dans le budget de l’État. La France avait reçu un premier avertissement par les agences de notation (Moody's, Standard & Poor's et Fitch) avec la dégradation de sa notation financière qui était AAA jusqu’en 2012-2013. En outre le spectre du dépassement de la dette publique, l’un des critères de Maastricht, est une réalité (bientôt 100 % alors qu’il ne doit pas excéder 60 %).
Parmi les conséquences des politiques successives, nous avons la fracture sociale évoquée par Jacques Chirac dans Réflexions 1 et qui n’a cessé de s’amplifier. Mais aussi la peur du déclassement, la fin de la méritocratie au profit du clientélisme, la pression fiscale croissante infligée aux classes moyennes et supérieures laborieuses qui supportent les cadeaux aux très grosses fortunes, en particulier boursières et en même temps les aides cyniquement accordées aux défavorisés pour acheter la paix sociale et se maintenir au pouvoir. Il n’est nullement question pour le Gouvernement de tenter de les sortir de cette situation qui devrait être passagère et les élever par le haut. Pourtant Confucius disait « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson ». À cet égard, une éducation tout au long de la vie aurait du sens pour permettre à chaque citoyen de prendre sa place dans une société où les changements s’accélèrent. Je pense aux drames humains vécus par les fermetures d’usines où des salariés ont travaillé, parfois avant leur majorité et pendant plus de 30 ans et qui se retrouvent « sur le carreau », sans possibilité de reconversion ni travail à moins d’une heure de voiture de leur domicile… Sachant aussi que l’abandon de lignes de transport SNCF et le manque d’entretien des routes, la limitation à 80 km/h et la flambée récente du prix à la pompe sont d’autres facteurs de difficulté qui s’ajoutent. L’establishment parisien n’a pas vu le phénomène Gilets Jaunes arriver alors même que 30 % du territoire et rural et que la voiture reste motrice pour les déplacements. Voici peu, un Français sur dix vivait même de l’automobile.
Un sentiment d’injustice attise le vote des extrêmes : quand on songe par exemple au cumul du RSA avec un travail illégal comme le trafic de stupéfiants qui « rapporte » plus qu’un travail difficile à moins de 1 500 euros par mois. Sans compter que le métier d’enseignant est à revaloriser tant dans les moyens que dans le respect par les élèves de leurs enseignants.
Un spectre d’un sempiternel duel entre le parti en place et l’extrême droite est glaçant. D’un côté le déclin à petit feu sans réforme d’envergure permettant de baisser dépenses et impôts pour libérer la croissance, de l’autre le chaos. Tout ceci éclipse le débat d’idées entre la gauche et la droite qui doivent se réinventer car avec 15 % des suffrages aux européennes et la non-prise en compte de la question écologique, nous resterons dans un statu quo mortifère. En outre, il est important et stimulant de voter pour un projet et non contre un autre. Le dégagisme ambiant n’est que frustrant car pas de nature à construire un projet.
La grandeur et l’ambition gaullienne pour la France ont disparu alors que notre nation a longtemps été 4e puissance mondiale. Rappelons Thomas Jefferson qui déclarait que « Tout homme a deux patries : la sienne et la France ». La vision de construction européenne, qui a permis la paix en Europe (hors ex-Yougoslavie au début des années 1990) avec Robert Schuman et Jean Monnet mais aussi Simone Veil et poursuivie par les présidents Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, ont permis de solidifier une paix durable entre la France et l’Allemagne. Pour autant si l’Allemagne reste une puissance industrielle, il n’en est pas de même de la France qui a bradé une partie de son industrie (idée d’Alain Juppé de céder Thomson Multimédia pour 1 franc symbolique, vente de l’activité énergie d’Alstom à General Electric), n’a pas opéré le choix de montée en gamme et décroche. En outre si l’Allemagne est notre premier client, la balance commerciale entre les deux nations est clairement structurellement en notre défaveur avec un écart qui se creuse (différentiel de 28 % entre les importations et les exportations). Des rééquilibrages sont à imaginer même si nous devons miser aussi sur le numérique, fantastique relai de croissance s’il est bien appréhendé. N’occultons pas en effet le secteur industriel et notre agriculture qui doit se muer avec davantage de bio qui, produit massivement et avec le temps d’assainir les sols, permettra une baisse des coûts. Sans compter l’opportunité que représentent nos océans et le fait qu’avec nos territoires partout dans le monde nous sommes la 2e nation pour l’exploitation maritime.
Par ailleurs, il est frustrant de constater une complexification des lois en prenant les exceptions pour la règle, ce qui va à l’encontre de ce que Raymond Barre exprimait : « Dans une démocratie, la loi ne doit pas être bavarde mais sobre ». On pourrait multiplier les exemples de cette surenchère législative et des normes qui va à l’encontre de l’efficacité. Être ferme sur les valeurs, respectueux des traditions et de notre histoire n’est pas antagoniste avec la modernité et la volonté de transformer notre société car comme disait ma grand-mère « Il faut vivre avec son temps ».
Des raisons d’espérer demeurent même si chaque mois qui passe rend la situation plus délicate
Mon expérience américaine pendant 3 ans m’a permis de prendre du recul mais aussi d’ouvrir les yeux sur les raisons de la puissance américaine dans le numérique. Bientôt les richesses créées par les GAFA dépasseront celles de la vieille Europe. L’Europe risque d’assister impuissante à un combat de Titans entre États-Unis et Chine avec une montée des autres nations (BRICM entre autres) qui vivent un dynamisme plus fort. Nous avons pourtant des formations d’excellence (plusieurs Grandes Écoles d’ingénieurs et de commerce notamment) mais la taille critique n’est pas atteinte. Quand la France forme 400 polytechniciens ou 380 HEC, c’est par dizaines de milliers que sortent des rangs les diplômés chinois. Ceci nous impose entre autres d’avoir des relais de croissance depuis l’étranger pour penser mondialement. Nous avons quelques réussites comme PSA qui, au début des années 1980 était au bord de la faillite, a été sauvé par sa 205 et a racheté Opel récemment.
Loin d’un constat accablant, il existe des raisons d’espérer car le « gaulois » a une fierté, une envie de se rebeller et répond présent au moment où on l’attend le moins. Cela se constate souvent en sport où le rôle d’outsider est plus facile à endosser par les Français que lorsqu’ils sont favoris.
Nous pouvons être moteurs en matière d’écologie, laquelle ne doit pas être basée sur une taxation et une contrainte aveugle pour les citoyens mais sur l’opportunité selon l’une des deux significations étymologiques du mot « crise » en chinois. Prévention doit primer répression. Imaginons de nouvelles solutions pour lutter contre la pollution des mers alors que nous sommes la deuxième puissance maritime dans le monde, la reforestation (alors que la nouvelle présidence au Brésil fait peser de grosses craintes sur l’Amazonie et la planète), la pollinisation. Pour cela, il convient de « sortir du cadre » en pensant différemment, de faire appel à notre créativité, de coopérer au-delà de la francophonie avec, par exemple, le continent africain qui dépasserait les 4 milliards d’habitants à la fin du siècle avec une situation explosive tant pour le continent que pour l’Europe elle-même. Pourquoi ne pas imaginer des aides sur place et conditionnées à une maîtrise démographique dans le respect des choix humains qui seraient créatrices d’emplois de part et d’autre ? La passivité encourage le « tsunami migratoire » qui se prépare sur notre sol et l’économie souterraine. Il fait le jeu des extrêmes et présente le risque d’une implosion de notre modèle républicain. D’autant plus que celui-ci est mis à mal avec des zones de non-droit où les forces de l’ordre, pompiers et même médecins craignent de s’aventurer. Cela avait d’ailleurs été souligné comme aveu d’impuissance lors de la démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb lors de sa passation de pouvoir. Sans compter que la planète ne peut plus vivre à crédit en épuisant ses matières premières et en reportant une dette écologique, économique et morale sur les générations futures.
La France est motrice en matière d’innovation mais si le « choc de simplification » ne reste que parole, que le « Coup de com’ permanent » nous faire croire que de simples réformettes suffiront, notre pays ne pourra connaître qu’un inexorable et long déclin. Pour preuve, la croissance de la France est bien en deçà de celle de la zone euro (estimée à 2 % par l’OCDE en 2018 et également à ce niveau pour l’Allemagne). Stéphane Hessel écrivait « Indignez-vous » alors qu’au XIXe François Guizot prônait un « Enrichissez-vous ». Si par une grande ambition, nos idées, notre travail et une refonte de nos modèles nous arrivions à juguler ce déclin et cet appauvrissement qui nous guettent, ce serait une belle revanche. Car nos retraités vivent une spirale d’appauvrissement et en même temps les jeunes générations sur le marché du travail connaissent une insécurité grandissante qui fait fuir les cerveaux vers d’autres nations où l’immigration est choisie.
Ne plus accepter le déclin à petit feu de notre pays : le choix d’Objectif France
Alors qu’une profusion de listes (34) se sont affrontées lors du rendez-vous européen, en marge de cette actualité politique, il existe un nouveau parti politique disruptif qui apporte un souffle nouveau : Objectif France. C’est un peu une start-up dans le paysage politique avec des personnes connaissant le terrain, des experts, l’ensemble dans un mode collaboratif et avec une vision. On peut croire à une alternative à la politique actuelle, une troisième voie salvatrice non extrémiste, résolument progressiste et tournée vers l’avenir et l’écologie mais enracinée dans les traditions et les valeurs républicaines qui sont les nôtres et ont fait notre histoire.
Il s’agit d’un chantier ambitieux que d’aucuns diront disruptif mais il en va de notre sursaut pour que la France puisse continuer à peser sur la scène internationale. Il convient pour cela d’expliquer les enjeux et la réduction du train de vie d’un État glouton qui laisse peu de marges de manœuvre pour le désendettement de la France, prise en tenaille entre les laisser pour compte qu’il convient d’aider et les classes moyennes et supérieures chaque mois davantage taxées pour un déclin à petit feu et sans résultat tangible (croissance en berne, chômage qui perdure, désespoir qui gagne, travailleurs pauvres). Une nouvelle équation possible est de faire mieux avec moins, de changer de vision, d’avoir un niveau administratif en moins, de repenser le rôle de l’État pour le bien de tous.
Rafik Smati et le général Soubelet présentent un programme ambitieux mais crédible au service de la France. Les acteurs sont des personnes qui n’ont pas besoin de la politique pour vivre et c’est là un changement radical. C’est un renouveau de la politique laquelle peut constituer pour chaque Française et Français une parenthèse dans sa vie de citoyen. Ils méritent d’être écoutés (et soutenus).
Vive la République et vive la France !
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON