Il peut être mortel de se trouver sur le chemin du « Président normal » !
Un retraité de 83 ans est mort des suites d'un accident provoqué par le passage du convoi présidentiel
photo prise avec le téléphone de la victime
Dégagez, manant !
Marcel Briché, ancien forçat des Halles de Rungis, retraité à Nieul-sur-Mer, au nord de La Rochelle, roulait à bord de sa BMW au niveau de La Rochelle pour se rendre à Rochefort le 08 novembre dernier. Tout à coup, vers 10 heures, alors qu'il s'apprête à entrer sur la rocade rochelaise au niveau de Lagordun, un motard en uniforme lui intime l'ordre de se ranger en le serrant afin de le contraindre. Il s'agit d'un des motards qui ouvrent le passage du convoi qui emmène François Hollande aux Assises de l'économie de la mer. Le convoi présidentiel bloque les deux voies de la rocade.
Dégât collatéral
Surpris, le conducteur, qui n'a pas encore quitté la voie d'accélération, obéit mais vient s'encastrer dans une Mercedes qui a pilé devant lui pour les mêmes raison. La Mercedes percute à son tour un véhicule utilitaire.
Les pompiers ont mis une heure et demie à désincarcérer Marcel Briché qui, toujours conscient, a demandé à l'un d'eux de prendre des photos avec son téléphone. Les examens ont révélé une fracture au niveau des vertèbres cervicales. Une minerve lui a été posée. Jeudi matin, un médecin a vu que sa nuque était bleue et a appelé le Samu. C'est alors que le retraité a fait un arrêt cardiaque.
Après être resté 48h à l’hôpital, l’homme a finalement succombé à ses blessures.
Les obsèques de Marcel Briché sont célébrées aujourd'hui, à 14h30, au crématorium de Mireuil.
RIP
Mort d'un "sans dent", et après ?
Sa famille souhaite à présent comprendre ce qui s’est réellement passé.
Thierry Briché, fils du décédé, s'est rendu au commissariat de La Rochelle le lendemain de la mort de son père. Il confirme qu'un extrait du procès-verbal fait bien mention du convoi présidentiel. Il a déclaré au quotidien Sud Ouest :
"Les circonstances m'ont été confirmées lundi par la brigade des accidents. En fait, la police n'était pas au courant du décès. La procédure habituelle veut qu'elle prenne des nouvelles d'une victime hospitalisée vingt-quatre heures après l'accident, si le pronostic vital n'est pas engagé. Or, il est mort quarante-huit heures après, alors que son état n'était pas jugé critique. À la suite de mon appel, une enquête a été ouverte. Nous avons rendez-vous jeudi matin avec l'officier de police judiciaire pour être entendus." "On veut connaître la vérité, quelle qu'elle soit. Et peut-être aussi faire la lumière sur les pratiques des convois officiels. Là, il s'agit d'un homme de 83 ans. Mais ça aurait pu être un gamin en conduite accompagnée. Que la mort de notre père serve de leçon"
La famille se réserve la possibilité d'engager une procédure en fonction des conclusions de l'enquête, si une faute est avérée. Pour le moment, elle veut simplement comprendre.
Article paru sur Tous Pourris ?
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