Il y a un an : Deepwater Horizon
Rappelez-vous, il y a un an : Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique. La plateforme de forage semi-submersible pétrolière, exploitée par la société British Petroleum et propriété de la société suisse Transocean, a explosé le 20 avril 2010, puis coulé par 1 500 mètres de fond. Avec elle, 2,6 millions de litres de pétrole. Des vies détruites, anéanties encore à ce jour et pour longtemps.
L’explosion de la plate-forme pétrolière BP dans le Golfe du Mexique a déversé au moins 4,9 millions de barils de pétroles (un baril contient environ 159 l)dans le milieu marin. Par ailleurs, la compagnie BP a admis avoir utilisé 1,9 millions de gallons (1 US gal = 3,78 l) de dispersants toxiques, y compris un produit chimique interdit en Grande-Bretagne.
Selon les recherches de chimistes (Analytical Chemical Testing Lab in Mobile, Alabama), les produits utilisés avec le pétrole brut en font un mélange encore plus toxique. Ces chercheurs sont effrayés par ce qu’ils ont trouvé.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) résultant de ce mélange toxique causent de graves maladies. Ils contiennent des éléments qui sont cancérigènes, mutagènes (ADN, cancers), tératogènes (atteintes fœtus).
Pour ce qui est des personnes ayant travaillé pour des compagnies de nettoyage utilisées par BP, certains sont morts, d’autres souffrent de nausées, vomissements, problèmes de respiration, œdèmes, peau, urinant du sang, etc. (La plupart du temps, ils étaient mal équipés et mal protégés.) Des personnes s’étant baigné dans les eaux du Golfe ou travaillant dans l’industrie de la pêche ou dans l’entretien du littoral sont atteintes de maux de tête, de problèmes de mémoire et temps de réaction, de saignements internes,etc. Des tests sanguins ont dévoilé des éléments chimiques à un niveau très élevé utilisés dans les dispersants utilisés par BP. Et leur état se détériore rapidement (paralysie, épilepsie).
Les habitants résidant sur les côtes du Golfe aux USA dénoncent un manque de prise en compte des problèmes par les agences gouvernementales et l’industrie pétrolière. « On veut nous faire croire que tout est réglé et qu’il faut aller de l’avant. Mais c’est faux. Le pétrole brut continue à se déverser sur les côtes, ainsi le risque est toujours là. Il y a des montants énormes de pétrole enfouis dans les marais, dans les plages. » Les produits toxiques ont été trouvés également dans les sédiments côtiers, dans les tissus des crabes, huitres et moules. Depuis le début de cette année, au moins 67 dauphins morts ont été retrouvés sur les côtes du golfe (en 2010 : 89). L’administration climatique et océanique nationale a parlé d’un « événement tout à fait inhabituel » !
Des réseaux d’activistes et des médecins ont organisé des ateliers d’information, des contrôles sanguins et des aides pour les malades. Ils ont constaté que les malades sont de plus en plus nombreux, et malgré les demandes réitérées les autorités ne réagissent pas . De jeunes enfants sont testés avec des niveaux très élevés de produits chimiques dans le sang risquant d’altérer leur ADN et leur corps à jamais.
Par ailleurs, les dispersants toxiques continuent à être utilisé par BP semble-t-il et le sénateur de Louisiane AG Crowe a écrit au Président Obama pour lui faire part des grandes inquiétudes pour les dommages et l’impact provoqués maintenant et sur le long terme pour les citoyens, l’éco-système, l’économie, l’industrie de la pèche, la faune et la flore et la culture de l’Etat de Louisiane et les côtes du Golfe du Mexique.
« Nous sommes des cobayes, des rats de laboratoire ! » disent les résidents.
Rappel d’autres catastrophes du même type :
18mars 1967. Le Torrey Canyon s’échoue près de la Grande-Bretagne :120.000 t de brut sur le littoral breton. 16mars 1978. L’Amoco Cadiz libère 230.000 t de brut sur environ 400km de côtes françaises au large du Finistère. 3juin 1979. L’explosion du puits de pétrole Ixtoc Unoe entraîne le déversement d’un million de tonnes de pétrole dans le golfe du Mexique. 24mars 1989. L’Exxon Valdez heurte un récif en Alaska, déversant 50.000 t de pétrole. Seul un quart de la faune sous-marine a survécu. C’est jusqu’à ce jour la plus grande marée noire connue par les États-Unis. Janvier1991. Un million de tonnes de pétrole échappé des réservoirs des tankers en rade, de terminaux et de puits off-shore sabotés, sont déversées dans le Golfe après le déclenchement de la guerre contre l’occupation du Koweït par l’Irak. 3décembre 1992. L’Aegean Sea se brise sur un rocher à La Corogne, en Espagne, entraînant la fuite de 70.000 t de pétrole. Août-Octobre1994. Entre 14.000 et 60.000 t de pétrole (selon Moscou), s’échappent d’un oléoduc en Russie. Washington et Greenpeace parlent de 280.000 t. 16février 1996. Le Sea Empress fait naufrage près du pays de Galles et libère 147.000 t de brut. 12décembre 1999. L’Erika se brise en deux avant de couler au large de la Bretagne, libérant. 20.000 t de fioul, polluant 400km de littoral. 19novembre 2002. Le Prestige coule près de l’Espagne. Plus de 50.000 t d’hydrocarbures s’échappent. 14juillet 2006. Lors de la guerre entre le Hezbollah libanais et Israël, les réservoirs de la centrale électrique de Jiyé sont touchés et laissent s’écouler en mer 15.000 t de pétrole. 7novembre 2007. Un porte-conteneurs heurte une pile du Bay Bridge, à San Francisco, provoquant la fuite de 220.000 l de fioul.
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