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Accueil du site > Tribune Libre > Ils détruiront tout

Ils détruiront tout

Si l'Histoire ne nous avait pas tant de fois enseigné les inépuisables ressources de la bêtise humaine, on pourrait presque se croire dans un mauvais rêve.

Depuis les années que durent cette célèbre "crise", les sombres ignares qui nous gouvernent – à l'ère de la compétitivité et de la rentabilité, il ne reste plus beaucoup de place à la culture, à la pensée ou à l'intelligence – sont toujours incapables d'accepter des évidences aussi banales que le fait qu'une même monnaie ne peut convenir à des économies différentes, ou bien qu'une baisse des salaires ne peut entraîner qu'une baisse de la consommation et donc un crise de surproduction. Après toutes ces années de déclarations inacceptables – comme celle de Jean-Claude Junker, alias l'Al Capone de l'évasion fiscale, déclarant que "Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens" (1) – et de situations ignomineuses – la Grèce qui se meurt, des Grecs qui meurent (2) afin de payer des dettes, qui de surcroît ne seront jamais remboursées – on n'en sort pas. On en est toujours là, "à se faire chier, dans un ensemble de non-décisions, avec Bruxelles, avec Francfort, des négociations humiliantes, sans perspective, avec une histoire infiniment nulle qui se profile" (3).

Et que surgisse une force politique – Syriza, vous l'aurez deviné – qui ait l'outrecuidance d'oser remettre en cause, ne serait-ce que légèrement et pour des raisons d'urgence humanitaire, ce guilleret consensus, et immédiatement les accusations fusent contre ces salauds de Grecs, ces ingrats qui crachent sur la main qui les a "aidés". Mais le sujet ne sera pas ici les absurdités assénées autour de la dette grecque ou de ses origines, mais plutôt sur cette accusation suprême que lance de plus en plus de fanatiques de l'Euro : en menant une stratégie qui peut mener à la fin de la monnaie unique, le mouvement d'Alexis Tsipras menace de détruire l'Union Européenne, c'est-à-dire la paix et la coopération sur le Vieux Continent.

C'est sur ce "c'est-à-dire" que je voudrais revenir ici (4), car il contient une équation aux fondements du peu de légitimité qu'il reste à l'Union Européenne et qui est absolument fausse : l'Union Européenne, c'est la paix et la coopération sur le continent européen.

Car si il y a une chose que l'on peut dire sur les artisans de l'UE depuis les années 1970-1980, hommes politiques mais aussi pseudo-inllectuels à la Jacques Attali, c'est qu'ils ont avant tout détruit, et que si on les laisse faire ils détruiront tout.

 

Ils ont pris en main une Europe apaisée, marquée par la réconciliation franco-allemande et la réussite du gros travail sur soi-même du peuple allemand à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, et ils en ont fait une Europe où la Grèce accueille la chancelière Angela Merkel en brûlant des drapeaux de son pays, tandis que les journaux outre-Rhin insultes chaque jour les peuples du sud de l'Europe en des termes quasi racistes. Ils ont pris en main une Europe de pays prospères et à la justice sociale assurée par l'Etat-Providence, et il en ont fait le continent de l'égoïsme froid de la compétitivité économique.

Ils ont substitué la guerre économique à la paix politique. Oui, guerre économique est certainement ce qui désigne le mieux l'état de notre continent. Et cette guerre a naturellement généré de la haine.

Or, cette guerre – qu'ils appellent pudiquement, dans leur language soporifique de technocrates, la concurrence –, ils l'ont voulue et préparée. Et aujourd'hui ils en déplorent les conséquences : mais ils ne font que récolter ce qu'ils ont semé.

Car leur réticence à toute avancée sociale n'a eu d'égal que leur empressement à s'assurer de la mise en place de cette guerre de tous contre tous : liberté des capitaux, libre-échange et monnaie unique, ils ont tout fait pour qu'aucun des Etats de l'Union n'est la possibilité de se soustraire à cette logique folle par le recours à l'un des trois péchés capitaux de la religion néolibrale : le contrôle des mouvements de capitaux, le protectionnisme, la dévaluation. Et, histoire de bien vérouiller le tout, on s'est également assuré que toute politique industrielle devienne impossible, afin d'abandonner totalement l'économie aux merveilleux mécanismes du Marché.

 

Evidemment, cet espace économique, ce paradis de la "concurrence libre et non faussée" tout droit sorti d'un manuel d'économie libérale du XIXème siècle – comme quoi les archaïques ne sont pas ceux qu'on croit –, ne pouvait fonctionner sans transformer les multiples différences entre pays – démographie, structure de l'économie, conception des droits sociaux, etc – en autant de distorsions et de déséquilibres, dont les dettes publiques et les déficits commerciaux ne sont que les exemples les plus éclatants.

La clé de voûte de leur système étant la monnaie unique, source de leur fierté et réalisation la plus digne de leur incompétence crasse, il était logique que les tensions finissent un jour ou l'autre par s'y cristalliser, même lorsque on vous répète chaque jour que l'euro est indépassable ou que le changement politique est projeté sans vouloir y toucher – c'est le cas de Syriza, qui n'a pas annoncé sa volonté de sortir de l'euro mais qui y sera contraint si il souhaite appliquer son programme. Mais ne vous inquiétez pas, nos petits génies ont trouvé la solution : il faut "plus d'Europe", il faut un fédéralisme européen.

Très bien, regardons. Qu'est-ce qu'implique un fédéralisme européen ? Observons les Etats-Unis : un budget fédéral de 25% du PIB – celui de l'UE plafonne à 1%, avec un baisse lors des dernières années –, un parlement unique et donc une acceptation par la minorité des décisions de la majorité, ainsi que des transferts des pays les plus riches vers les pays les plus pauvres – transferts atteignant pour l'Allemagne entre 8% et 10% du PIB par an et pendant dix ans selon Jacques Sapir (5), économiste autrement plus qualifié que les guignols qui se pressent chez Yves Calvi ou au JT de TF1.

Ainsi, dans un contexte ou même au sein des Etats-Nations la solidarité s'effrite sous l'action de la crise – comme en Catalogne ou en Flandre – on entend l'organiser entre ces Etats-Nations. On imagine déjà le Parlement unique fraîchement élu, votant démocratiquement l'obligation pour les allemands d'éponger les dettes des pays du Sud : l'accepteront-ils ? Et accepteront-ils les immenses tranferts que supposent le bon fonctionnement de la monnaie unique ? Non, et je les comprends, c'est leur droit le plus strict. Il faudrait donc les forcer : qu'on se souvienne de l'importance du problème fiscal dans les révolutions, et on cromprendra que l'on joue ici avec des choses très dangereuses.

Sous leurs beaux discours de la coopération et de la solidarité européennes, voici la réalité : pour sauver leurs constructions bancales et brouillonnes, ils devront forcer les gens. Ils généreront – encore – de la haine, de la souffrance, du ressentiment. Ils détruiront tout ce qui a été bâti à la sortie de la guerre : la réconciliation après les torrents de sang versé, la protection contre la guerre économique par l'Etat-Providence, l'idée d'un progrès et de lendemains meilleurs. Ils nous les remplaceront par le dumping social et les injonctions méprisantes des technocrates, par une concurrence généralisée qui ne laisse aucune chance aux plus faibles, par un futur où l'on travaillera plus et sera payés moins. Et iks ont déjà largement commencé.

 

L'enfer est pavé de bonnes intentions : au nom de la paix et de la coopération ils ont déjà tellement détruit – finie l'époque où toute l'Europe se rendait en Grèce, berceau de la civilisation : aucun allemand n'oserait y mettre le pied –, et si rien ne les arrête ils détruiront tout ; mais toujours en nous annonçant le jardin d'Eden.

Car que font tous ces "experts" et économistes de pacotilles, ces abrutis consommés qui jamais n'eurent raison mais qu'on continue à consulter pour dire le vrai ? Que font tous ces gens qui depuis des décennies justifie et contruise cette Union Libérale, face aux destructions et à la misère qu'on causés leurs idées ?

"Ils gardent encore leur silence. Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés. L'écart entre leur pensée et l'univers en proie aux catastrophes grandit chaque jour, et ils ne sont pas alertés. Et ils n'alertent pas. L'écart entre leurs promesses et la situation des hommes est plus scandaleux qu'il ne fut jamais. Et ils ne bougent point. Ils restent du même côté de la barrière. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous ceux qui avaient la simplicité d'attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire." (6)

 

 

(1) Entretien paru dans Le Figaro du 29 janvier 2015

(2) Sanjay Basu et David Stuckler, "Quand l'austérité tue", Le Monde Diplomatique, octobre 2014, disponible ici : http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/BASU/50879

(3) Emmanuel Todd, dans l'entretien publié à la fin de – l'excellent – François Ruffin, "Pauvres actionnaires !" Quarante ans de discours économique du Front National passé au crible, Amiens, Fakir Editions, 2014, p.97

(4) Sur les liens entre euro et Union Européenne, je me permets de renvoyer à la note du 12 mars 2015 sur le – très bon – blog de Jacques Sapir, note accessible via ce lien : http://russeurope.hypotheses.org/3590

(5) cf https://www.youtube.com/watch?v=AQtfq65I1KA à 1'01'10

(6) Paul Nizan, Les chiens de garde, Paris, Agone, 2012 (1932), p.146


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20 réactions à cet article    


  • lsga lsga 17 mars 2015 18:33

    « une même monnaie ne peut convenir à des économies différentes »

     
    vite vite ! retournons aux provinces, et créons une monnaie différente pour la Bretagne et la Corse, voir pour le 93 et le 16ème arrondissement !
     


    • 1984 17 mars 2015 21:56

      @lsga
      Isga « l’ami » américain !


    • Doume65 17 mars 2015 23:54

      @lsga

      En quoi ta réponse est-elle marxiste, STP ?
      Merci de nous éclairer.


    • lsga lsga 18 mars 2015 10:38

      Le Manifeste du Parti Communiste, écrit par Marx et Engels, rappelle comment le Capitalisme ne peut QUE sans cesse agrandir ses marchés pour faire face aux crises économiques. 


    • Doume65 18 mars 2015 14:46

      @lsga
      D’accord, mais je ne vois pas pourquoi cela te fais soutenir l’Euro. Quel est le lien ?


    • lsga lsga 18 mars 2015 14:54

      L’agrandissement des marchés est nécessaire à l’union internationale du prolétariat.

       
      Si l’État Providence français avait été détruit dans les années 80, aujourd’hui, nous aurions une révolution européenne. Au lieu de cela, les gauchistes français (plus tous les réacs) veulent pousser la Grèce dans les escaliers hors de l’Europe. Mais le process n’est que retarder. L’État Providence français sera détruit, quoi qu’il arrive, et les français redeviendront révolutionnaire, de manière certaine. Alors une grande révolution européenne sera possible.
       
      De même, TAFTA nous amènera à des grandes grèves et manifestations synchrones en Europe et en Amérique. D’ailleurs, TAFTA, sous ce nom ou sous un autre, est absolument inévitable. 
       
      Le Capitalisme a des lois, un déterminisme fort. Il est impossible d’échapper à ses évolutions historiques. Tant mieux : ses évolutions nous mènent à la Révolution Mondiale, à l’instauration d’une démocratie directe planétaire, à la collectivisation des multinationales, à l’abolition du travail. 
       
      Vivement.

    • Doume65 18 mars 2015 23:44

       @lsga
      «  L’agrandissement des marchés est nécessaire à l’union internationale du prolétariat. »

      M’enfin, Isga, juste au-dessus tu écris : « Le capitalisme ne peut QUE sans cesse agrandir ses marchés pour faire face aux crises économiques. »

      Comment veux-tu qu’on s’y retrouve ? Ça sert le prolétariat ou le capitalisme l’agrandissement des marchés ??
      Mets-toi d’accord avec toi-même STP. Tu expliques sans arrêt que personne ne comprend rien au marxisme, mais tu ne nous aide pas à comprendre.

      D’autre part, la monnaie unique est-elle vraiment une condition nécessaire à cet agrandissement, chuis pas sûr. La mondialisation a existé bien avant l’euro, non ?


    • lsga lsga 19 mars 2015 00:13

      Il y a la tendance historique et les volontés individuelles. L’instauration du fascisme dans les différents pays européens peut ralentir l’Histoire de plusieurs décennies, et la faire passer par une nouvelle guerre mondiale. L’utra-libéralisme : c’est l’autoroute vers la révolution mondiale.

       
      La mondialisation commence à l’age du Bronze : les toutes premières grande cités humaines reposaient sur l’alliage du Bronze, dont les métaux constituants allaient se chercher aux 4 coins du monde. 
       
      L’abolition des douanes est ce qui permet l’agrandissement des marchés, l’unification monétaire en est sa conséquence, voir sa condition. TAFTA aboutira à la création d’un euro-dollar, déjà en préparation. Le Franc lui-même était le produit de l’unification monétaire et douanière des provinces de France par Louis XIV. La Révolution Française en a été la conséquence directe.
       
      Là, maintenant, tout de suite, les temps sont mûrs pour une Révolution Européenne. Si la France sombre dans le fascisme, elle sera repoussée de 20 ou 30 ans. 
       

       

       


    • La Plume de Maat 18 mars 2015 06:55

      Très bon article LF, t’inquiètes, malheureusement « ils détruiront tout »... les jalons ont été mis en place tout au long de l’année 2014, les foules ont été moutonisées ( 11/09, merha, maïdan, nemmouche, charlie, nemtsov ), le Système presse pendant ce temps ses troupes sur les frontières des pays de l’Est...je prévois de grandes difficultés pour la Grèce de par ses positions pro-russe et vénézuélienne... cette phase de destruction semble avoir été maintenant « armée »... à moins d’un sursaut salutaire de l’Europe...warf, warf, en fait j’y crois pas et je pense même honnêtement qu’on aura du souci à se faire de la position hégémonique de l’Allemagne dans les prochaines décennies en Europe vu les dernières réflexions d’Emmanuel Todd ( d’ailleurs « disparu » du mainstream ) à ce sujet... sic
      Peut-être la condition sine qua non pour une reconstruction sur de nouvelles bases...


      • mimi45140 18 mars 2015 15:12

        @La Plume de Maat
        Pourquoi << ils détruiront tout >>, je pense que malheureusement c’est plutôt << Nous détruirons tout >> , notre fond est le même , dans une de ses chansons ( je ne hurlerais pas avec les loups )Gilles SERVAT chante ( Que chacun regarde en soi. La bête est là, tapie, sournoise, prête à tout dévorer. L’hydre du fascisme est en chacun de nous. Chaque soir je la décapite. Chaque nuit ses tètes repoussent dans ma tète. Parfois, elle me soumet. Parfois, je suis vainqueur ) 

        Nous sommes tous des hommes et devons en être conscient .

      • La Plume de Maat 20 mars 2015 01:07

        @mimi45140
        Pourquoi « ils détruiront tout », c’est justement parce que contrairement à ce que tu dis, notre fond n’est pas le même, loin de là, je te l’assure... Nous sommes tous certes des hommes avec nos fonds de passion et de haine mais nos cultures sont différentes et nous orientent différemment... Je suis un étranger dans ce pays et je te prie de me croire quand je dis que notre fond n’est pas le même.... Une idée généralement admise en Occident et qui m’a fort choqué à l’époque est que l’Homme est un Loup pour l’Homme.... Et pourtant, moi qui suis d’une culture différente, je m’inscris en faux contre cette idée car j’ai connu une autre société basée plus sur la solidarité, le lien familial, des valeurs optimistes... mais ça c’était avant de venir ici où j’ai effectivement découvert ce « même fonds » dont tu parles, ces façons égoïstes, nihilistes, déprimantes...
         Penses-tu que si les Amérindiens ou les Tibétains ou les Aborigènes d’Australie ou les Africains dominaient ce monde, celui-ci serait dans la même folie consumériste et auto-destructrice ? D’ailleurs, ces peuples n’ont jamais eu de velléités hégémoniques.... Folie de l’Occident, qui a oublié la spiritualité et de fait le respect pour la nature et les hommes.... Et c’est pourquoi, du « lieu » où je regarde, je confirme bien, « ils » détruiront tout...
        Pour finir une parole d’un sage amérindien Hopi :
        « Quand le dernier arbre sera abattu
        La dernière rivière empoisonnée
        Le dernier poisson capturé
        Alors seulement vous vous apercevrez,
        Que l’argent ne se mange pas. »

         


      • christophe nicolas christophe nicolas 18 mars 2015 07:25

        Croire à l’argent est un reniement de son humanité. C’est cela Bruxelles, un veau d’or.


        • Le p’tit Charles 18 mars 2015 08:33

          ++

          Bel article...« Guerre économique » que je dénonce depuis longtemps mais nos chers « Cons-Citoyens » sont aveugles et lobotomisés..incapable de voir la réalité en face..Rendez vous compte..au salon de l’agriculture pas une tarte à la crème sur la tronche du traître de service Hollande...et pour dimanche une élection sans savoir à quoi elle sert..Les gens iront voter ne sachant pas à quoi va servir ce nouveau découpage...Tenez pour l’Europe en 2005...55% de non...Personne dans la rue pour réclamer de respecter le non...pour charlie là y avait du monde.. ?
          La mondialisation et le libéralisme sont à court terme la mort de notre société..Notre monnaie est une farce dans l’UE des banquiers...mais les mafieux en place qui gouvernent veulent continuer à s’en mettre plein les poches...


          • lloreen 18 mars 2015 10:37

            Branle-bas de combat en partance de l’ Allemagne" : les colombes de la paix en route pour propager la Paix dans le monde, dirigées par le célèbre Prix Nobel de la Paix, le très pacifique Président de Washington DC (District of Columbia).

            http://www.stripes.com/news/army-looking-to-store-tanks-equipment-in-eastern-europe-1.325693


            • BA 18 mars 2015 11:25

              La nouvelle tour de la BCE a coûté 1,3 milliard d’euros.

              Mercredi 18 mars 2015 :

              A Francfort, la BCE claquemurée face à une foule d’activistes.

              La BCE, qui travaille déjà dans ses nouveaux locaux depuis fin novembre, avait à l’origine prévu de faire les choses en grand pour fêter l’inauguration de la nouvelle tour. Histoire de marquer le coup, alors que la construction du bâtiment a mis huit ans et coûté 1,3 milliard d’euros, pour permettre à l’institution la plus puissante de la zone euro d’opérer dans ses propres locaux.

              Mais les gardiens de l’euro ont dû revoir leur plan face à la détermination des manifestants à tout faire pour vouloir gâcher la fête. Résultat, une cérémonie réduite au strict minimum sera tenue en présence de Mario Draghi, le président de la BCE, l’ensemble des gouverneurs de banques centrales de l’Union Européenne, faisant office de représentants de leurs nations, également l’ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet, le maire de Francfort et le ministre de l’économie du Land de Hesse.

              Seule une poignée de journalistes a été invitée à se joindre au pince-fesses : des grandes agences de presse et une équipe de la télévision locale. La plupart des autres journalistes doivent ainsi rester dehors.

              http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204232265682-ca-se-passe-en-europe-a-francfort-la-bce-claquemuree-face-a-une-foule-dactivistes-1103170.php

              Chaque siècle a sa forteresse.

              Chaque siècle a sa Bastille.

              Le XVIIIe siècle a eu la forteresse de la Bastille, à Paris. Le 14 juillet 1789, la foule en colère a pris d’assaut la forteresse de la Bastille. Elle l’a détruite. Aujourd’hui, il n’en reste rien.

              Le XXIe siècle aura la tour de la BCE, à Francfort. La foule en colère prendra d’assaut la tour de la BCE. Elle la détruira. Il n’en restera rien.

              En direct devant la tour de la BCE :

              https://www.youtube.com/watch?v=P7gfyZ5we3w#t=12608


              • Attilax Attilax 18 mars 2015 14:59

                Bien résumé. On marche sur la tête...


                • ddacoudre ddacoudre 18 mars 2015 19:07

                  bonjour LF

                  je t"avais fait un commentaire circonstancié j’ai fais une mauvaise manip tout c’est effacé. globalement d’accord, les citoyens sont demandeur d’un (tyran)http://ddacoudre.over-blog.com/2015/03/le-20-mars-j-ecrivais-la-france-enceinte-d-une-dictaure-5-ans-apres-je-confirme.html.
                  je te copie un poème que j’avais écris sur ce thème.

                  Révérence à la vie. en souvenir de  (Théodore Monod).

                   

                  Je suis l’enfant à naître

                  Le bébé de vos passions

                  Le nourrisson qu’on aime

                  Celui pour qui l’on rêve

                  D’un monde sans prison

                   

                  Regardez la planète

                  Que vous me destinez

                  Elle crie sa détresse

                  Et avant que je naisse

                  Vous m’avez assassiné

                   

                  Vous Hommes civilisés

                  La liberté en prêtre

                  Prêchant que l’argent est maître

                  Ce monstre que vous servez

                  Ne veut que m’aliéner !

                   

                  Fidèles sujets zélés

                  Goulus de consommation

                  Traits d’une civilisation

                  Alléchés par les profits

                  Du monstre froid de l’envie

                   

                  Le monde est mal engagé

                  Il découvre les dégâts

                  Des crimes de ses États

                  Qui nous répètent à l’envie

                  Devoir protéger la vie


                  De cette étonnante oasis

                  Sortie des ténèbres à la vie

                  Qu’offre l’univers infini

                  Pour développer notre vie

                  Même sans être le paradis

                  Que restera t-il à nos enfants

                  De cette oasis si humaine

                  Seront-ils seulement là

                  Pour contempler nos méfaits

                  D’hommes qui se croient parfaits

                   

                  Rien ne nous touche vraiment

                  Aucune mise en garde répétée

                  Des hommes de sciences alertés

                  Ni celles des intellectuels

                  Inquiets de nos concepts mortels

                   

                   

                  Tel des rocs pétrifiés

                  Nous partageons ce festin

                  De souffrances et de morts

                  Qui menace nos maisons,

                  Nos citées et nos garçons,

                   

                  Mais rien ne nous touche vraiment

                  Ni les cris de convictions.

                  Dénonçant ces situations

                  Ni l’occasion de s’émouvoir

                  Moribonde sous l’éteignoir

                   

                  Ce monstre froid vénéré

                  Au journal de vingt heures

                  Qui en est son temps fort

                  Donne pour toutes informations

                  L’écho d’horreurs de nos actions


                  Et nous aveugles de Breughel.

                  Imperturbables et têtus

                  Aventurier d’un monde perdu

                  Sommes sourd aux témoignages

                  Qui ont marché dans les âges

                   

                  D’un cerveau créateur fou

                  Doué de grande raison

                  Obscurcie par le pognon

                  Ce primate s’ouvre à la vie

                  Et doit perdre sa barbarie

                   

                  Mais nous sillonnons l’ornière

                  Du poids de l’indifférence

                  Label de notre croissance

                  Manteau de plomb sur l’épaule

                  Qui devient notre geôle

                   

                  L’humain en disparaîtra

                  Sans quitté sa chaise son lit,

                  L’ordinateur sa table de nuit

                  Les Cassandres maculent l’horizon

                  D’un noir poisseux plein de goudron

                   

                  Quand les galons font la fête

                  Dressant leur silhouette

                  Maléfique à l’horizon

                  Les gouvernants en tête

                  Ont perdu toute leur raison


                   L’homo sapiens s’hominise

                  Avec lenteur exaspérante

                  Sortant de la nuit ancestrale

                  Pourquoi ne pas lui tendre la main

                  Et lui apprendre demain

                   

                  Pouvons-nous être touchés

                  Par ce beau jardin dévasté

                  Du spectacle bouleversant

                  D’assoiffés de gros profits

                  Modernes comme l’on dit

                   

                  Comment s’éveille-t-on

                  Aux beautés incomparables

                  De ce jardin bordé de nuit

                  Avons-nous le don des larmes

                  Faut-il prendre les armes

                   

                  Pour que l’enfant à naître

                  Le bébé de nos passions

                  Le nourrisson qu’on aime

                  Celui pour qui l’on rêve

                  Ne naisse pas en prison

                   

                  Faites de l’esprit la révolution.

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   

                   


                  • La Plume de Maat 20 mars 2015 01:11

                    @ddacoudre
                    Très beau poème...


                  • La Dame du Lac La Dame du Lac 19 mars 2015 08:10

                    Le capitalisme est une déclaration de guerre contre l’humanité. Ils détruiront et ils vendront tout : la nature, la Terre , les pays, les nations, les peuples,
                    la vie...

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