Immigration : problème pour certains, solution pour d’autres, est-ce légitime d’en avoir peur ?
Depuis quelques mois, l’Europe connaît l’arrivée massive de migrants fuyant pour la grande majorité la guerre présente au sein de leur pays. Entendons-nous sur le fait d’appeler ces personnes des réfugiés et non pas des migrants. En effet, ces personnes fuyant la guerre et la terreur de leur pays viennent trouver refuge en Europe, d’où le fait que le mot « réfugiés » prenne ici tout son sens. En France, 56% des français sont opposés à un accueil de ces réfugiés, et en général, sur la question de l’immigration, le français lambda a un avis négatif sur la question, mais est-ce légitime ?
La question relative à l’immigration, en France, n’est pas un phénomène nouveau, en effet, plusieurs vagues d’immigration en France sont à distinguer. En 1850, après la révolution industrielle Française, le pays connaît une vague d’immigration de Belges et d’Italiens. Au début du XXème siècle, la France connaît une vague d’immigration venant du Maghreb, et ce jusqu’au début de la première guerre mondiale. Pendant l’entre-deux guerre, c’est une vague d’immigration de polonais (pour le travail dans les mines dans le Nord Pas de Calais notamment), d’espagnols (du à la guerre en Espagne sous la dictature de Franco entre juillet 1936 et Mars 1939) et Belges. Enfin, dans les années 70 la France connaît à nouveau une vague d’immigration venue du Maghreb et d’Afrique du Nord. La première vague d’immigration Asiatique en France, et celle venue du Vietnam, surnommée dans les médias à l’époque la vague d’immigration dites des « boat peoples ».
Certaines personnes physiques sont responsables de cet afflux massif de réfugiés, et ces mêmes responsables sont aujourd’hui les premiers à pleurer la mort du petit enfant Syrien de 3 ans échoué sur une plage en Turquie. Le premier d’entre eux est l’ex Président Américain G.Bush, qui après les Attentats du 11 septembre 2001 emploie la rhétorique de « l’axe du mal » pour désigner les pays responsables ou potentiellement responsable d’héberger des terroristes, d’être à l’origine d’actes terroristes ou encore de fabriquer des armes de destructions massives à grande échelle. C’est pour la dernière raison présentée, que Bush a décidé en 2003, sans le soutien unanime de L’ONU (notamment sans le soutien du Président français de l’époque Jacques Chirac) d’entamer une guerre contre l’Irak. Cette guerre qui a tourné en véritable massacre a entrainé la chute du régime de Saddam Hussein. Bien que le système instauré par ce dernier était fort discutable, il était néanmoins possible d’entamer des discutions. Aujourd’hui ce pays, sans régime précisément défini après le départ des américains est un territoire fertile au développement du terrorisme de Daech. De plus, cette guerre asymétrique a fait se développer des guerres civiles dans le pays et n’a fait que renforcer la haine des pays arabes envers les Occidentaux. Le deuxième dirigeant occidental responsable d’une partie du problème actuel est l’ex Président français Sarkozy, en effet, son ancien ami Kadhafi (qui avait planté sa tente à l’Elysée ne l’oublions pas), est devenu un tyran à abattre. Chose faite le 20 octobre 2011. Mais une fois le tyran Lybien abattu, la même problématique qu’en Irak est apparue, à savoir : aucune aide au peuple Lybien pour mettre en place une autorité politique démocratique digne de ce nom, en ce sens, aujourd’hui c’est l’anarchie la plus totale en Lybie qui est également un bastion du terrorisme au Moyen Orient. Nous passerons le cas des pseudos philosophes français comme BHL qui prônait l’intervention Américaine et Française en Lybie et qui aujourd’hui de façon hypocrite pleure la mort du petit garçon syrien échoué. Le philosophe Français Michel Onfray a dit d’ailleurs à propos de cette affaire à BHL « Il n’a pas honte ? Il ferait mieux de rester caché ».
Il est à noter que certaines sources invitent à penser que certains ont l’idée d’évincer Bachar Al-Assad et ainsi recommencer encore une fois la même erreur, cette fois ci en Syrie.
L’Allemagne va accueillir a elle seule 800 000 de ces réfugiés, évidemment on peut croire de façon légitime à un véritable acte de solidarité de la part des Allemands, pays d’où est né le slogan « Refugees Welcome ». Néanmoins je vous invite à remettre les choses dans leur contexte. D’abord, en Allemagne les prévisions en ce qui concerne l’évolution démographique sont mauvaises, comprenez que la population Allemande vieillit et qu’il y aura de ce fait bientôt trop d’inactifs pour trop peu d’actifs, en ce sens, qui va financer les retraites Allemandes ?
Le taux d’enfants par femmes en Allemagne est de 1,42 enfants/femmes contre quasiment 2,1 enfants/femmes en France. L’Allemagne éprouve donc un véritable besoin d’accueillir des réfugiés, ce n’est pas faire un sacrifice mais au contraire effectuer un acte primordial pour la future survie de l’économie du pays. De plus, le taux de chômage en Allemagne est beaucoup plus faible qu’en France, il est de 4,7% en avril 2015 selon l’organisme statistique EUROSTAT. Pour compléter sur l’économie Allemande, bien qu’un « SMIC » allemand ait été instauré il y a peu par la chancelière Merkel, les rigidités du travail en Allemagne sont bien moindres qu’en France, ce qui facilite les réfugiés à trouver un emploi. Enfin, il ne faut pas nier l’aspect historique Allemand. En Janvier 1933, Hitler devient chancelier et jusqu’en 1945 commande la mort d’environ 6 Millions de juifs, l’Allemagne a donc besoin de racheter son image, surtout que Merkel, intransigeante avec la Grèce doit elle aussi racheter son image dans un sens.
Ne croyez donc pas que l’Allemagne réalise un véritable sacrifice en accueillant 800 000 réfugiés, de plus l’Hebdomadaire « Courrier internationale » révèle que L’Allemagne va dépenser à peu prés 10 Milliards d’Euros pour les réfugiés, mais « Wolfgang Schäuble rentrera cette année dans ces caisses plus d’argent qu’il n’avait prévu. Beaucoup plus. Cette manne inattendue pourrait s’élever à 12 milliards d’euros » pour reprendre les dire de ce même journal. Comprenez que l’immigration, cette année, va rapporter 2 milliards d’Euros à l’Allemagne.
Bien entendu que c’est un acte remarquable de l’Allemagne et qu’il est bon de savoir généreux un peuple Européen. Néanmoins il ne faut pas dans ce cas confondre générosité et véritable besoin.
La France va devoir accueillir 26 000 réfugiés de plus chaque année, et si l’on en croit les sondages réalisés par Elabe pour BFM TV, « 56% des Français sont opposés à l’accueil de migrants, et cela va jusqu'à 91% pour les électeurs du Front National ». Mais c’est le chiffre de 26 000 migrants qui effraye ces 56% de Français ?
Ce serait étonnant, car en 1979, la France, sous la demande de Bernard Kouchner avec son fameux « un bateau pour le Viet-Nam », avait accueillie 120 000 « Boat People » soit 94 000 personnes de plus que ce que l’Europe impose à la France aujourd’hui. Pourquoi ce chiffre de 26 000 impressionne ? « En 1914, il y avait en France 420 000 Italiens, 287 000 Belges, 105 000 Espagnols, 102 000 Allemands et 72 000 Suisses » selon Gérard Noiriel dans son livre « Le Creuset Français, histoire de l’immigration » paru aux éditions du Seuil en 1988. Encore une fois, le chiffre de 26 000 paraît dérisoire au vu de l’Histoire Française sur la question relative a l’immigration. Dernier exemple, « en 1931 il y avait 2 890 000 étrangers en France, soit 5,9% de la population » (selon Pascal Le Pautremat dans son livre, « la politique musulmane de la France au XXeme siècle »). En 1931, il y avait donc 5,9% d’étrangers en France, et bien aujourd’hui Bruxelles demande à la France d’accueillir 26 000 réfugies, ce qui correspond à 0,038% de la population Française, dérisoire.
En conclusion, pourquoi les Français sont si fermés et hostiles à l’arrivée de migrants en France ? Alors que l’on vient de prouver précédemment que l’immigration rapporte de l’argent aux Etats, dans la mesure où les réfugiés « pour un tiers d’entre eux sont des enfants et des adolescents, un autre quart est âgé de moins de 25 ans » (Courrier internationale, du 10 au 16 septembre 2015, « sauve qui peut »), dans la mesure également ou la France a déjà accueilli dans son histoire bien plus de 26 000 migrants par an. Et enfin, nos gouvernements sont responsables de cet afflux massif de réfugiés, il est donc trop facile maintenant de vouloir s’en débarrasser. Enfin, la question morale entre en jeu, est-ce correct de renvoyer en bateau (comme le préconise l’extrême droite française) des réfugiés qui fuient guerre et misère ? Absolument pas. On ce plaint souvent de la « désertification » dans certains endroits de France les plus isolés, mais nombres de familles de réfugiés seront heureux d’habiter ces villages calmes et tranquilles et ainsi permettre la sauvegarde de certaines classes par exemple.
Nous venons de prouver qu’en aucun cas l’accueil de réfugiés est un mal pour un Etat, alors pourquoi majorité d’entre nous en est persuadé ? Peut être parce que l’audimat du Front National porte malheureusement ses fruits, ou alors peut être que la majorité des migrants étant musulmans, cela pose problème pour certain mal informé n’ayant même jamais lu le Coran mais le critiquant quand même. Bref, là n’est pas la question, en effet la question était « est-ce légitime que le Français lambda ait un regard négatif sur l’accueil de migrants ? », et bien la réponse est clairement et fermement : NON.
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