Immigrés au Royaume-Uni : fini le logement social, restriction sur les aides sociales et la sécu
À l'approche des élections législatives nationales de 2015, David Cameron dévoile quelques propositions du Parti conservateur, dont il est le chef. Mais les autres partis ne sont pas en reste.
De toute évidence, la question du coût de l'immigration sera au centre des débats – ou du moins est-elle placée au cœur du discours politique ces jours-ci.
Parmi les propositions de M. Cameron, visant l'accès par les immigrés aux aides sociales et à la sécurité sociale, le Premier ministre souhaite forcer les autorités locales à interdire aux immigrés de figurer sur les listes d'attente de logements sociaux pendant au moins cinq ans après leur arrivée. M. Cameron dit souhaiter que le système « défende les gens qui travaillent dur et agissent bien » et faire cesser la politique de « générosité sans rien en retour » qui prévaudrait actuellement.
L'intervention de M. Cameron intervient aussi après que son vice-Premier ministre (et néanmoins adversaire politique), le libéral-démocrate Nick Clegg a proposé que les immigrés en provenance certains pays doivent payer une « caution » d'au moins 1 000 livres (environ 1 200 euros) afin de prévenir les risques d'immigration opportuniste.
Le propos politique des divers partis se déporte ainsi vers la droite, et les positions des Conservateurs en particulier se rapprochent de celles du Ukip (« parti de l'indépendance »), dont le dirigeant a affirmé vouloir réserver les prestations sociales, issues de la fiscalité britannique, aux Britanniques uniquement.
Le Ukip dénonce aussi une alliance des « grands partis traditionnels » qui seraient tous, en réalité, complices dans la politique d'immigration menée par le passé.
Une situation et un discours qui rappellent fortement l'affrontement de l'UMP et du PS français, étiquetés « UMPS » par un Front National se posant en seul véritable défenseur du pays.
Dans cette surenchère, le Parti travailliste a quant à lui, par la bouche de son chef Ed Miliband, admis qu'il avait échoué à répondre aux inquiétudes des électeurs en la matière lorsqu'il était au pouvoir. Très populaire dans les sondages, M. Miliband se voit ainsi attaqué de toutes parts sur un thème qui joue en sa défaveur.
La réplique n'a pas tardé à venir et le Labour a avancé que depuis l'arrivée de Cameron au pouvoir moins d'immigrés auraient été arrêtés aux frontières, moins de criminels étrangers reconduits dans leurs pays d'origine tandis que davantage de clandestins seraient entrés frauduleusement dans le pays.
La version britannique de la populaire (et populiste ?) « préférence nationale » du Ukip, récupérée en partie par les Conservateurs, a été mal reçue par les défenseurs des droits des immigrés, qui dénoncent l'accent mis sur le thème de l'immigration et qui risquerait de faire monter le ressentiment des Britanniques envers la population immigrée résidant dans le pays.
La colère gronde en effet chez les Britanniques, en particulier depuis qu'ils ont appris que davantage de liberté de circulation sera accordée aux ressortissants roumains et bulgares dès le 1er janvier 2014, alimentant les peurs d'une immigration aussi massive que oisive, coûteuse et porteuse de criminalité.
Source : « New migrants will not get free housing, warns David Cameron as Prime Minister stakes out ground for next election », The Independent, 24 mars 2013
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