Immobilier, le dernier Eldorado, la dernière frontière
Français ! Françaises ! Vous êtes immensément riches ! Et comme disait Guizot : "continuez à vous enrichir ! Que d'or ! Que d'or disait un autre Maréchal d'Empire, resté célèbre dans notre histoire pour la finesse de ses observations. A l’instant même, la Russie avertit que les suites d’une attaque de l’ « Occident » sur la Syrie seront catastrophiques. Quel rapport ? Justement ! Ce qui se passe en ce moment corrobore en partie et bien malheureusement mes analyses sur l’immobilier. L’immobilier en Syrie, comme au Liban, comme tout autour, n’en finit pas de s’écrouler, au sens propre comme au sens figuré.
Lorsque je parle de l’immobilier Eldorado, ce n’est plus celui des banquiers-bourgeois bien pépère ni celui des gros propriétaires des beaux quartiers, bientôt râpés usés jusqu’à la corde, et dont le devenir est sans appel.
Le sujet de ce texte, c’est bien un nouvel Eldorado, dans lequel, pour l’instant peu se sont engagés mais vers lequel la ruée tôt ou tard ne saurait tarder.
Avant de vous livrer le secret, quelques rappels en chiffres
"Entre 1978 et 2007, la valeur du patrimoine national a été multipliée par huit, pour atteindre 12 513 milliards d'euros, selon une étude publiée hier par l'Insee." raconte un vieux Figaro de mars 2009. Aujourd'hui, en 2013, on doit être en toute logique autour de 15 000 milliards. 15 000 000 000 000 si vous préférez mieux visualiser. 20 000 000 000 000 de dollars. Ici seulement.
A raison d'environ 20 000 000 de ménages en France, cela nous fait 750 000 Euro chacun. Mais le calcul est grossier j’en conviens. De plus, pour tout dire, il n'a pas de sens car ce "patrimoine" appartient en grande partie aux banquiers. En 2025, par extrapolation, si vous calculez bien, ce sera 3 millions d'Euro chacun. Enfin, je veux dire, 30 000 milliards de dollars pour les banques, rien qu'en France.
Vous n’êtes pas noyé au moins ? Dans l’inondation de chiffres. Que d’or ! Que d’or !
Petite précision, les 30 000 milliards en question portés à l’actif des établissements financiers peuvent être légèrement surévalués comme disent les experts puisque pour la zone Euro, c'est autour de 40 000 milliards. Enfin, l'ordre de grandeur est acceptable vu que tout cela peut doubler du jour au lendemain, s’enfler ou se réduire comme peau de chagrin, au hasard des événements ou des prophéties d’experts.
L'OCDE n'a t-il pas dit il y a peu que tout l'immobilier belge était surévalué de 50 % ? Et même que Backchiche - Satire juste - titre justement il y a un mois : Les banques françaises au bord de la défaillance.
Mais je ne le crois pas n’est ce pas. Comme je ne crois pas à la guerre. Pas du tout. Ni à la faillite du système financier, ni à la chute de l’immobilier, ni à … Vous non plus d’ailleurs n’y croyez pas. D’ailleurs, c’est tabou. Marre du pessimisme, ressaisissez-vous !
De menus risques existent néanmoins, d’innocents bouleversements en perspective
Comme nous l’avons vu dans mes trois précédents textes ainsi que dans la quasi totalité des commentaires venus les enrichir, il convient malgré tout de prendre acte de l’existence de quelques menaces pesant sur ces extraordinaires richesses faites pour moitié de pierre, pour moitié de papiers, pour moitié de rêve, pour moitié de publicité, pour moitié de spéculation, pour moitié de nécessité, pour moitié d’électrons, pour moitié de prestidigitation, pour moitié de falsification.
Ceux pour qui la principale préoccupation est de se loger reliront avec profit les avis tels que celui de Razzara :
« Franchement, il faut vraiment être cintré pour s’endetter sur 25 ans ou plus pour une bouse pareille »
"Pour parler du marché immobilier de La Rochelle et de ses environs que je connais très bien, les biens immobiliers sont surévalués à trois fois leur valeur réelle, voire plus." dit Reveil.
"Pour avoir voulu contenter des rentiers spéculateurs nos chères élites pleine de frics ont plombé notre compétitivité en faisant grimper le coût du logement.
Le mal est fait, ceux qui achètent aujourd’hui ne peuvent ignorer que la valeur de leur bien ne peut que baisser ......". C'est Viva qui dit cela.
"Et tout ça s’écroulera le jour ou le gouvernement ne pourra plus payer des HLM aux nouveaux migrants." Là, c'est nenecologue, iconoclaste et pourfendeur de bien-penser qui s'exprime.
Je ne peux tous les mentionner. N'y revenons pas, la piste d’analyse est ouverte, la cause est entendue. Chaque lecteur pourra suivre en temps réel le débat à travers Google actualités : tag Immobilier, agrémenté d'attributs suivant l'humeur, pour savoir comment se porte son immobilier, celui côté cœur, celui côté porte-monnaie, ou celui côté « radeau de la Méduse ». Ou revenir aux commentaires.
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’ Eldorado traditionnel des banquiers est bel et bien épuisé. Maintenant, chacun pensera comme il voudra, nous ne serons pas tous d’accord, sur Agora plus encore que sur les autres Media.
Bakerstreet ironise : J’avais bien dit à mère de partir avant, mais elle n’a pas voulu céder son 200 mètres carrés pour 20000 euros pendant qu’il était encore temps.
Je ne sais si sa mère est propriétaire et loge dans son appartement ou si elle le loue à un ménage aisé, mais je présume qu'elle n'est pas banquière, enfin, je veux dire, pas au guichet, mais plutôt patronne ou puissante actionnaire. Dans ce cas, elle ne risque rien effectivement, le papier et les comptes électroniques ont remplacé la pierre, ses risques et ses fatigues.
L’Eldorado, le nouveau ? Où serait-elle alors, cette dernière frontière ?
Bakerstreet en connait le chemin. Je le cite de mémoire :
Si vous voulez pas être poire, l’avenir est dans la Loire (au fond, précisons)
Pas finir dans la dèche, alors viser l’Ardèche (le plus loin possible de Valence)
Le bon investissement, c’est dans le Morbihan (un menhir suffira contre le vent)
Echapper au bordel, c’est la Meurthe-et-Moselle (côté Vosges, là où vit la bête)
Plus vivre comme un rat, alors ce sera le Jura ( le fromage à portée de dent)
Respirer de l’air pur, c’est à …
Eh bien oui, ce nouvel Eldorado il est constitué par le vaste ensemble à l’écart, loin des villes, qu’on pourrait appeler « l'immobilier de réserve », immobilier dormant, immobilier délaissé, voir ignoré, méprisé par deux siècles de science économique bourrique qui n’a rien vu venir, qui se trouve actuellement totalement dépassées par l’apparition de conditions historiques radicalement nouvelles, radicalement différentes. Immobilier "refuge", comme les valeurs du même nom ?
Immobilier dormant, immobilier de réserve. Je suis certaine que les termes vous deviendront familiers.
Il n’est pas aisé de poser des définitions pour expliciter un concept totalement nouveau.
Principales caractéristiques de cet immobilier dormant
Tout d’abord, il est bien gardé, par des étendues inhospitalières de forêts parfois, des espaces et des distances rebutantes, des ronciers, des orties, d’impénétrables buissons, une exubérante végétation. Il s’enveloppe de silence, d’obscurité la nuit, de froidure, de brumes, de hululements, de glapissements, de hurlement du vent, de pluie, de tous les ennemis enfin du citadin fabriqué par la pseudo modernité, de tout ce dont notre contemporain non encore affranchi à horreur, à peur, fuit bien souvent.
Vous l’avez compris, cet immobilier dormant, ces biens de réserve, ils se nichent au fin fond du monde rural le moins traversé par les hordes motorisés. Vous gens-des-villes-et-des-cités, ne les avez peut-être même jamais entre aperçus ces choses venues du fond des âges, conservées authentiques, intactes, splendides en leur isolement et leur immuabilité, terrains recouverts de végétation dense et drue, augustes maisons ou fermes chenues d’ancêtres encore pleines des images de la vie d’homme libre, bois épais et profonds, manoirs, moulins, étangs, jachères, bruyères, masures, nids d’aigle… C’est décidément loin des villes que vous le trouverez.
Initialement, ils ne sont pas en vente ces biens dormants, ou rarement, il faudra aller les débusquer vous même sans se décourager. Les obstacles ne vous manqueront pas, vous aurez à affronter des gardiens ombrageux, pas très sympathiques à priori , vieillards solitaires atrabilaires très butés, bien décidés à ne jamais céder ces fragments d’héritage passés de générations en générations au fil des siècles.
Pourtant, avec un peu d’habileté, d’efforts de compréhension, vous pourrez conclure le pacte directement, et pour pas cher. Méfiez-vous seulement de la SAFER ! Cette horrible vieille mégère d’administration issue d’un régime infâme d’exception, et qui s’est attribuée sans partage le rôle de chienne de garde jalouse du jardin des Hespérides. Mais il y a des solutions.
Au hasard d’on ne sait trop quel engouement, le génération 68, celle de mes grands-parents, avait envoyé des pleins contingents revivre à la terre. Qu’en est-il resté ? A vrai dire, il n’y avait pas nécessité ! Aujourd’hui, c’est une toute autre affaire ! Les raisons de s’intéresser à cet immobilier de réserve, cette nouvelle frontière, cet immobilier dormant n’en finissent pas de s’accumuler. Vous n’en avez pas l’intuition ?
Comme pour la conquête de l’Ouest, comme pour la recherche de l’Eldorado, le premier, le vrai, la migration sera d’abord le fait de pionniers visionnaires et courageux, une poignée. Puis suivront des caravanes de plus en plus nombreuses et mieux équipées et prédatrices, puis viendront, à nouveau, les voyous, les putains et les banquiers. Vous rappelez-vous ce film, de la génération 68 justement, il était une fois dans l’Ouest ?
Mais nous avons encore du temps devant nous
Pour vous, pour moi, pour les pionniers, un conseil : partez cependant sans tarder, avant que la belle au bois dormant ne soit réveillée par la horde des cupides et concupiscents Caliban aux doigts crochus et aux dents qui rayent la terre.
Pour les banquiers et l’establishment immobilier, actuellement aux prises avec les tumultes qui agitent leur terrain de jeu du moment et qui songent à se ruer à la conquête du dernier Eldorado que constitue l’immobilier dormant, un conseil également :
Banquiers ! Lorsque vous aurez identifié la merveilleuse opportunité, si jamais vous l’identifiez, ce que nous souhaitons voir arriver le plus tard possible, dans cent ans et plus, faites comme vos illustres prédécesseurs du Canal de Panama, ou de Suez : ne prenez pas la pelle et le pic du travailleur vous même ! Accumulez les milliards, magouillez au niveau le plus élevé de l’Etat et entrez dans l’Histoire. Comme Bienfaiteur et sauveur de l’Humanité.
Nous vous faisons confiance, banquiers, si vous existez encore - la question est posée - vous saurez faire.
L’immobilier, quel qu’il soit, in fine, c’est votre affaire.
NB : à méditer, citation Atlantico, 4 août
La France, parce qu’elle est un pays qui dispose de magnifiques ressources agricoles et qui dispose aussi de réserves en eau très enviées, ne pouvait manquer d’intéresser la Chine. Celle-ci a réalisé une première percée stratégique en réussissant ces dernières années à acheter, selon le journal le Parisien, plus de cinquante châteaux viticoles dans le Bordelais (ce qu’auparavant, ni les Britanniques ni les Américains ne s’étaient autorisés à cette échelle). On ne peut que déplorer une telle aliénation à la Chine d’actifs agricoles aussi performants, aliénation qu’apparemment, la France a laissé faire sans même que la Chine ne consente de contreparties particulières à la France…
Citations graphiques
Golden_Girl__WIP_2_by_Luc_Esprit
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