Ingrid Riocreux démonte les « anti-complotistes » et les escrocs du politiquement correct
Les temps changent. Après des années de baratin sur le "complotisme" des médias alternatifs, les "fake news" et autres douceurs, un livre récent remet les pendules à l'heure sur le sujet.
Une fois de plus, le salut vient de l'intelligence des dames de talent. Ingrid Riocreux, professeur de lettres modernes en Sorbonne, décortique dans un essai agréable et teinté d'humour l'hypocrisie et les mensonges de nos grands médias, télévision en tête, qui ont reconditionné les cervelles de nos compatriotes depuis quarante ans.
Vous vous méfiez des "clés de compréhension", des "décryptages" et autres "pédagogues" tels qu'Apathie, Alain Duhamel, Bernard Henri-Lévy ? Vous êtes certainement un "complotiste" et un "populiste", qui devrait se soigner aux éditoriaux salutaires de Libé et aux émissions de débat de France 5. Sauf que...
Comme le rappelle Mme Riocreux, "quand les biais de la langue médiatique sont démasqués, l'objectif apparait dans toute sa nudité : non seulement dire aux gens ce qu'ils doivent penser, mais même à quoi ils doivent penser ; de là l'idée d'une emprise totalitaire..." Faux scoops, promotion de personnalités amies, mise au placard des mal-pensants, reportages bidonnés, on est loin de l'esprit des lumières. Ainsi, par exemple, le traitement de certains attentats est symptomatique, tel que celui du massacre du père Hamel à Rouen en juillet 2016 (p.214 de l'ouvrage), où notre presse et nos chaines TV ont diffusé des images sur des cérémonies christiano-islamiques visant à prêcher la concorde entre les communautés. En oubliant que nombre de musulmans ne condamnent que timidement ces actes violents, et que le but depuis 2015 (et même depuis les émeutes communautaires de 2005) est d'empêcher des actes de représailles de la part d'une population excédée par les attentats. On notera une "coquille", où Mme Riocreux confond Potemkine et Raspoutine, mais nos amis russes mis à l'index par nos médias pour leur "servilité" pro-Poutine lui pardonneront volontiers, car là n'est pas l'essentiel. Quand les réalités sont tronquées, il y a bien la volonté d'influencer les consciences.
Notons quelques passages salutaires dans l'ouvrage, tel que le démontage de la très conformiste CLEMI, comité chargé de l'éducation aux médias dans les écoles. S'il est utile d'expliquer ce qu'est une fake news aux enfants, il ne s'agit pas de remettre en cause leur esprit critique, mais de donner les éléments pour comprendre. Un écolier de dix ans normalement constitué est capable de rejeter sans aide une vidéo montrant des crocodiles sur la planète Mars. Seul un attardé ne comprendrait pas qu'il s'agit d'un montage. En revanche, la vision de la question des migrants, des guerres au Proche-Orient ou encore la politique économique, c'est sujet aux documents qui lui sont proposés. Et surtout à l'idéologie de leurs auteurs.
Mme Riocreux s'attaque aussi à la question BFM-TV et de sa tendencieuse vedette Ruth Elkrief, autant juge de l'actualité que "marchande de nouvelles". Les tartufferies pro-migrants, telle que celle du petit Aylan, sont rappelées. De même les anglicismes et détournement de langage sont évoqués (déjà abordés par le réseau Voltaire il y a quelques années), ainsi que la promotion d'un féminisme de pacotille par la mise en évidence des faits de violence des maris jaloux (affaire Jonathan Duval) censé démontrer que les hommes sont des brutes, et les femmes uniquement des victimes même quand elles sont à l'origine de meurtres de droit commun (affaire Sakineh en Iran).
Promotion de l'immigration illégale, des "droits des femmes" et des minorités sexuelles, ringardisation du patriotisme (on citera le traitement médiatique de la manif pour tous), ce n'est pas l'intérêt général qui motive l'action de nos médias mais la sauvegarde d'un système libéral-libertaire permettant à quelques-uns de s'enrichir aux dépens des autres, que l'on divise pour mieux régner. A quand des reportages télévisés sur l'effondrement du niveau de vie du français moyen depuis la fin des frontières, l'avénement de l'euro et la perte de notre souvenaineté ? Détail : l'ouvrage d'Ingrid Riocreux est sorti en novembre dernier, quelques temps avant la révolte des gilets jaunes, imprévisible comme le sont les révolutions.
Il ne faut pas s'y tromper, et les pires dictatures du siècle dernier l'ont compris. Qui contrôle les médias contrôle les têtes. Pour être libre, l'information doit être libérée. Les "complotistes" sont ceux qui détournent les faits, le vocabulaire, les actes, pour mieux asservir le peuple et le cantonner à sa place de dominé. Les révolutions à venir se feront contre un système politico-économico-médiatique. Les "marchands de nouvelles" sont prévenus : les populistes ont une cervelle, et entendent préserver leur esprit critique !
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