Injure raciale : Brigitte Bardot ciblée par une information judiciaire
La star mondiale et présidente de la fondation de défense des animaux qui porte son nom est ciblée par une information judiciaire pour injures raciales. Brigitte Bardot s’était exprimée le mardi 19 Mars dans une lettre ouverte relative à la maltraitance animale. Elle avait qualifié les réunionnais d' « autochtones qui ont gardé des gènes de sauvages ».

Multirécidiviste
L’ex actrice et figure féminine des années 1950 et 1960 se proclame « conservatrice, française de souche lointaine et fière de l'être » et n’a pas fini d’être trainée devant la justice pour ses sorties choquantes, dans son combat pour la protection animale.
Rappelons que c’est en 1962, après avoir vu des photos montrant les pires conditions dans lesquelles les animaux étaient abattus, que Brigitte Bardot s’était engagée pour la première fois pour cette défense. Elle milite depuis pour que soit instauré, le pistolet d'abattage indolore dans les abattoirs et décide de devenir pescétarienne. Elle se lance corps et âme dans de nombreuses revendications auprès des médias et des hommes politiques.
Repoussant son combat au-delà des frontières françaises, l’ancien sex symbol avait en 1976, aux cotés de Brian Davis de l'IFAW, déclenché une vaste campagne internationale pour dénoncer la chasse aux phoques dans la région arctique. Ses efforts avaient été récompensés lorsque le président français Valéry Giscard d'Estaing avait interdit l'importation de peaux de phoques en France.
Le 20 mars 1977, elle s’attaque sous une pression médiatique inouïe, à la chasse aux blanchons pour leur fourrure au Canada. Fidèle à elle-même, Brigitte Bardot n’avait pas manqué de traiter les chasseurs dès son arrivée de « Canadiens, assassins ».
Toujours dans sa logique, Brigitte Bardot ne manque pas de fustiger l'émergence de l'islam en France. Pendant l’Aïd al-Adha de 1997, elle fait un rapprochement entre l'égorgement rituel des moutons et les égorgements d'humains en Algérie. Dans le deuxième tome de ses Mémoires, Le Carré de Pluton (1999), une « Lettre ouverte à ma France perdue », elle critique durement le nombre d'immigrés musulmans en France et fustige leurs pratiques d'égorgement des moutons. Elle est alors poursuivie pour incitation à la haine raciale par des associations antiracistes (MRAP, LICRA, LDH) et condamnée à une amende de 20 000 francs. Elle finit par déclarer dans l'émission Le droit de savoir : « Ce que je réprouve profondément, c'est que soi-disant pour une religion, pour un culte, pour un rituel, on en arrive à faire souffrir des animaux dans de telles conditions. C'est ce qui est à la base de tous les procès de racismes que l'on me fait à cause du fait que je m'attaque à une religion ».
« BB » est réputée pour ses propos à polémiques. Anti immigration et accusée d’être homophobe, elle a affirmé « ne pas comprendre la place de la femme dans les gouvernements » et être en faveur de la réouverture des maisons closes. En 2006, dans une lettre publique adressée à Nicolas Sarkozy, elle réitère sa position contre les musulmans, la maltraitance des animaux en rappelant qu’ « il existe une loi en France imposant l'étourdissement des animaux avant leur mise à mort ». A cet effet, le 3 juin 2008, le tribunal correctionnel de Paris la condamne à 15 000 euros d'amende pour injure raciale.
« Des gènes de sauvage »
Après 5 poursuites judiciaires, Brigitte Bardot ressort à nouveau son « instinct animal ». Dans sa lettre ouverte publiée ce 19 mars où elle dénonce particulièrement les "fêtes indiennes Tamoul avec décapitations de chèvres et boucs en offrande à leurs Dieux, et dont les abats jetés à la mer attirent les requins", la star de 84 ans profère des insultes racistes contre toute la population réunionnaise. Avec le prétexte de défendre sa chère cause, Brigitte Bardot avait atteint les limites en la traitant de « population dégénérée », souffrant de « réminiscences de cannibalisme des siècles passés » « encore imprégnée de coutumes ancestrales ». Pour elle, les réunionnais sont tout simplement des « autochtones ayant gardé des gènes de sauvages ».
Saisi par le Préfet de la Réunion, les nombreuses associations culturelles et autres parties civiles, le procureur de Saint-Denis a ouvert une information judiciaire pour injures publiques à caractère raciste. La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, a indiqué sur un tweet qu'elle entendait être solidaire au Préfet et poursuivre Brigitte Bardot à son tour.
« BB » a présenté de plates excuses : « C'est une révolte qui couve en moi depuis 24 ans qui, telle une irruption volcanique, a explosé et dont je subis les conséquences. Mais au moins, cela fera peut-être réagir ceux qui sont responsables et ne font rien pour améliorer les choses. », rapporte IPréunion.
Pour ces faits, la peine encourue est d'un an de prison et 45 000 euros d'amende.
En attendant, l’ancienne gloire est passée à un autre combat il y a quelques jours et se révolte contre les chasseurs tueurs de loups qui attaquent les brebis : « Foutez la paix aux loups, qui ont le droit de vivre », lance Brigitte Bardot sur 20 minutes.fr.
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