Internet, liberté chérie

Dans ce monde en crise depuis environ 5 ans déjà, avec des conflits et des guerres qui se multiplient (Libye, Syrie, printemps arabe en général, Soudan, Mali,...), un élément me parait très positif : le rôle d'internet dans l'accès à l'information, dans le partage de l'information, dans la constitution de groupes d'opinions qui peuvent s'organiser et jouer un rôle local voire plus.

Je ne pense pas que nos chères élites au pouvoir soient satisfaites de cette situation, de cette liberté de penser, d’analyser, de comprendre, d’appréhender la réalité sous un éclairage différent de celui des mass medias, liberté que nous avons, nous, aujourd'hui, la chance d'avoir.

En effet, nos medias traditionnels nous ont bernés, roulés dans la farine, désinformés sans aucun moyen pour nous, le peuple, de nous en rendre compte, et ce jusqu'à l'avènement de ce formidable outil, espace qu'est internet. 

Bien sûr, le vrai et le faux, le cohérent et l’incohérent, la parcelle de vérité et les manipulations ou mensonges éhontés se côtoient sur internet, mais là n’est pas le point essentiel.

Le fait est, qu’aujourd’hui, l’individu lambda a les moyens d’obtenir une information riche, variée, contradictoire s’il s’en donne la peine. Les générations avant internet non, ou si peu et si difficilement.

Soyons clairs : 

Personne du "peuple" n'aurait dû savoir à quel point nous avons été lésés par cette collusion banques/gouvernements qui dépossèdent les peuples de leurs richesses et met à bas petit à petit un siècle d'acquis sociaux.

Personne du "peuple" ne devrait remettre en question cette affirmation selon laquelle les Grecs sont des fainéants qui trichent avec l'impôt, selon laquelle les Espagnols sont des fêtards qui font la sieste toute la journée, et que la crise qui sévit dans leur pays est donc parfaitement légitime et ne peut nous atteindre. 

Personne ne devrait même songer à douter du bien-fondé des interventions militaires en Irak, en Afghanistan, en Libye, et ne pas gober comme une réalité avérée que le pouvoir en Syrie massacre son peuple qui ne cherche qu'à se révolter.

Personne ne devrait se demander si Fidel Castro a réellement été un tyran aussi sanguinaire, et si les conditions économiques très difficiles à Cuba ne pourraient également être liées au blocus draconien mis en place par les US au détriment de cette île rebelle depuis 1962.

Personne ne devrait savoir que le Vénézuela est en train de tirer de la pauvreté et réussir l'alphabétisation de la quasi totalité de sa population, et que Chavez, ce soi-disant dictateur assoiffé de pouvoir et d'argent, a été sauvé in extremis et remis sur son siège présidentiel par son peuple qui a jeté hors du pays Carmona, la marionnette des Etats-Unis, en 2002.

Personne ne devrait également se rappeller que l'Iran n'a jamais agressé aucune nation, et que son isolement lié à sa prétendue volonté d'accéder à l'arme nucléaire peut être consideré comme contestable.

Personne de la "populace", enfin, n'aurait dû prendre conscience des techniques économiques d'asservissement et d'appauvrissements de pays disposant de matières premières, de richesses naturelles importantes (en Afrique par exemple, évidemment) par le binôme infernal de l'époque, banque mondiale/FMI, laquais de la finance mondiale et des multinationales mortifères, et dont la Troïka actuelle (FMI/BCE/UE) n'est qu'une résurgence avec pour seule fin de s'accaparer les revenus des pays d'Europe fragilisés par une crise qui ne doit son existence qu’à cette même oligarchie financière.

Pourquoi, donc, une telle haine, aversion envers Internet est-elle en train de s'emparer des puissants de ce monde ?

Parce que, sans cet espace de liberté, nous serions, bien malgré nous, manipulés par les douces naiseries télévisées et nos cerveaux lavés par les inepties écrites dans les grands journaux de presse.

Nous n'aurions pas ce formidable outil de communication, d'information, d'organisation qui permet à tout un chacun de s'intéresser, de participer, de se révolter, de se sentir libre.

Alors, on pourrait me dire : « Vous exagérez, les medias traditionnels sont beaucoup plus objectifs que ce que vous assénez ».

Ma réponse tiendrait en deux points : Premièrement, non, ils ne sont pas si objectifs, il suffit de noter leur position géopolitique absolument identique ; deuxièment, si leur manipulation est moins flagrante qu’il y a peu, c’est justement du fait de ce contre-pouvoir que constitue internet et de leur impossibilité de masquer, déformer autant les événements et faits qu’auparavant, sous peine de voir leur discours immédiatement récusé et ridiculisé. 

Rappellez-vous les Romains et les jeux du cirque, rappelez-vous de ce peuple qui fit la révolution parce qu'il n'avait pas de pain pour se nourrir et à qui on aurait jeté : « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche », phrase prétendument prononcée par Marie-Antoinette « l’Autrichienne ».

Qu’est-ce à dire ? Que les puissants passent leur temps à diviser et endormir leur peuple pour asseoir leur pouvoir et empêcher toute manifestation d'exploser en révolution.

De quelle manière : par la désinformation qui transforme le peuple potentiellement éclairé en populace manipulable et corvéable à merci, par l’assouvissement de ses besoins élémentaires et l’exacerbation de ses passions qui calment ou éloignent toute vélléite de revendication digne et légitime.

Si nous sommes en mesure de nous élever contre ce système entre les mains de quelques-uns au détriment de tous les autres, si nous sommes capable de percevoir le poids de ces chaînes avec lesquelles on cherche à nous emprisonner, nous museler, c’est grace à notre libre-arbitre, à notre prise de conscience collective conditionnée à un accès libre à des sources d’information fiables, sources qui naturellement contredisent les vérités officielles et les criminelles bien-pensances.

Alors, ne soyons pas naïfs : à l’instar ce qui se passe en Chine, cette liberté va subir des tentative de musèlement très prochainement, et dans de « beaux » pays aussi democratiques que les nôtres.

Au fur et à mesure que les crises sociales s’envenimeront, que le peuple sera de plus en plus nombreux à descendre dans la rue, tout espace de liberté d’expression va etre attaqué.

La IIIème guerre mondiale pourrait bien ne pas être entre pays, entre alliances de pays, mais bien entre les peuples et cette clique au pouvoir qui cherche à nous soumettre, tous, par tous les moyens.

Ce serait peut-être d’ailleurs la meilleure chose qui pourrait nous arriver.