Interview de François Hollande du 14 juillet : contexte, forme et fonds, une analyse complète

Contexte
Des interventions passées de moins en moins efficaces
Au terme du défilé militaire du 14 juillet, les Français ont eu l’occasion d’entendre pour la quatrième fois de l’année le président de la république s’exprimer dans le cadre d’une interview télévisée en direct. Peu d’attentes, mais une prise de risques sans cesse plus grande. En effet, malgré ses interventions de plus en plus nombreuses, Hollande ne parvient pas à endiguer sa chute de popularité qui s’était d’ailleurs accentué lors de son intervention du 28 mars dernier dans l’émission des paroles et des actes sur France 2. Son aura décline rapidement depuis la fin de l’année 2012, en témoigne la chute d’audience à chacune de ses interventions télévisées comme le montre un graphique du Monde (une petite erreur sur le graphique, le 16/03 correspond en fait à sa prestation dans l’émission Capital le 17/06) :
L’émission Capital, parlons-en, déjà il y a une légère ironie pour un président « de gauche » à passer dans une émission au nom si délicieusement évocateur… D’autre part, l’émission économique de « référence » du PAF qui préfère le grossier montage dramatique à une réelle analyse des enjeux économique est le symbole de l’amateurisme généralisée qui sévit à la télévision, Hollande ne pouvait donc pas espérer gagner en crédibilité dans ce genre d’émission. Il n’avait d’ailleurs pas brillé lors de cette émission, au contraire, il n’a fait que défendre et répéter ses mesures notamment sur le chômage (les emplois d’avenir…), annoncé quelques régressions sociales comme l’allongement de la durée de cotisation et confirmé son plan d’austérité de 14 milliards d’euros pour 2014.
En fait, depuis son interview dans l’émission Des Paroles et des Actes, les Français ne semblent plus assimiler François Hollande en président porteur de l’action politique. En clair, les Français ont compris que ses interventions ne reflètent aucune annonce concrète s’en détournent. D’ailleurs, à la veille de l’interview du 14 juillet, ils étaient 52% à être opposés à l’idée d’une intervention télévisée du chef de l’état.
Contestation croissante à l’égard de l’austérité
La contestation à l’égard de l’austérité monte peu à peu et pas seulement celle venant du FdG, il y a aussi les ministres de son gouvernement (Montebourg, Duflot et Hamon) qui ont organisé une montée médiatique en avril pour remettre en cause cette stratégie, celle de l’aile gauche du PS représentée par la motion Maintenant la Gauche qui se sont vus refusés l’adoption d’amendements au sujet d’une réorientation de l’UE par les instances du parti qui ont manipulé les règles d’adoption pour écarter ces amendements gênants. Il y enfin le « couac » (mot à la mode décidément) Batho qui a eu le malheur de critiquer la baisse de 7% du budget du ministère de l’écologie.
Les affaires
Une avalanche d’affaires politico-financières ont été relancées par l’affaire Cahuzac :
- Claude Guéant et ses 500000€ de la vente de tableaux qui en valent 15000, ses primes non déclarés
- Bernard Tapie et l’arbitrage favorable concernant l’affaire Crédit Lyonnais
- Karachi et ses rétro-commissions qui auraient alimenté la campagne de Balladur
- Mais aussi la liste du banquier privé Condamin-Gerbier, le témoignage de l’interprète de Khadafi sur le financement supposé de la campagne de Sarkozy en 2007…
Hausse du Front National
Conséquence quelque peu logique du pourrissement de la vie politique par les affaires mais aussi, émergence progressive d’un refus de l’internationalisme et du mondialisme, le FN tire son épingle du jeu : côte de popularité record (31% en juillet), 45,59% des voix au second tour dans l’Oise, 46,24% dans le Lot et Garonne, évinçant par la même le PS. A ce rythme là, il est à parier que le FN monte sur la première marche du podium dès 2014 lors des élections européennes.
Hausse du chômage
Petit paragraphe car tout le monde connaît la situation ou la vit tout simplement. Le chômage augmente sans discontinuer depuis deux ans : 3,256 millions en mai si l’on considère uniquement la catégorie A, 5,418 millions si l’on considère toutes les catégories, et plus de 9 millions si on lit Agora Vox J
Le discours sur la forme : un président apeuré et impuissant
Depuis son intervention du 28 mars dans Des Paroles et des Actes, François Hollande parle pour ne rien dire, il passe son temps à se répéter à la manière d’un automate programmé et à faire la promotion de sa « boîte à outils », formule malheureuse, qu’il n’utilise plus désormais. Il part du constat que les Français ont besoin de « pédagogie » et ne comprennent pas ses mesures. Entre deux outils, il y a toujours ces tirades volontaristes qui relèvent du story telling :
« Ma priorité c’est l’emploi, mon cap c’est la croissance (…) ce n’est pas un pronostic, c’est un engagement et une bataille. »
Hollande semble se sarkozyser en apparaissant de plus en plus à la télévision et en adoptant des éléments de langage relevant non plus de l’action politique mais du souhait.
Cette intervention ne contredit pas les précédentes, nous retrouvons sans surprise le Hollande incantatoire millésime 2013 :
- Dès la 7ème minute, avec une affirmation de type Sarkozyste « Moi je me bats » suivi d’une litanie antagoniste aussi pompeuse qu’insignifiante : « La politique, c’est pas de la magie ; c’est pas un tour de passe-passe. C’est une volonté, c’est une stratégie, c’est une cohérence. »
- Des assertions qui relèvent de la croyance : « la France est un pays d’inventeur »
- Des affirmations Coué ou la méthode Madame Soleil au choix : « Pour qu’il y ait de la croissance, il faut qu’il y ait de la confiance. Il faut que les Français se disent, voilà nous sommes dans un pays, nous ne devons pas céder au dénigrement de nous même, au pessimisme, à une forme de résignation. Non ! Nous somme un grand pays ! »
- La croissomanie ou le chant rituel destiné à invoquer le Dieu Croissance « la reprise, elle est là »,
Ces affirmations lénifiantes n’apportent aucun fond, elles ont pour but de donner une image d’empathie au président, de rassurer, voire de donner de l’espoir et de la force aux Français pour retourner au combat pour la croissance et contre le chômage. Mais elles ne marchent pas, au contraire, déjà parce que la technique a été répétée de trop nombreuses fois, mais aussi parce qu’en déléguant au patient la gestion de sa propre maladie et en délaissant l’action, François Hollande se pose en sophrologue ou en coach en développement personnel, pas en président.
Il y a aussi son « incongruence » permanente : son comportement non verbal et ses intonations sont opposées à la force de ses affirmations. Il a toujours une voix calme qui accélère lorsqu’il évoque des choses négatives et qui ralentit (tout en étant monocorde) lorsqu’il évoque du positif, ce qui semble antinomique. Ainsi en va-t-il de son affirmation « C’est une volonté(…) » son débit ralentit, et le ton de sa voix ne varie pas, le téléspectateur ne perçoit donc pas ici la force qui devrait émaner d’une telle affirmation, à vrai dire il ne perçoit pas grand-chose.
Et la dissonance cognitive ne s’arrête pas là : à la force des mots s’opposent la faiblesse des gestes, il fait des gestes courts et saccadés comme s’il avait peur de s’affirmer ou de dire des bêtises devant la maîtresse, les expressions faciales dont la dominante est le froncement de sourcils à l’extrême qui lui donne un air de chien battu faisant appel à la compassion des Français, les intonations souvent du bas vers le haut lui donnant l’air d’être dans l’adjuration, le débit plus qu’hésitant ponctué par des euh et des gestes poussés vers l’avant qui ne veulent pas vraiment sortir, le ton monocorde et placide, beaucoup trop placide. Bref, tout au long de l’interview, le téléspectateur n’a pas l’impression que Hollande cherche à l’informer sur son action mais à l’endormir, au mieux à l’émouvoir.
Le discours du président sur le fond
A l’instar de ses précédentes interventions, François Hollande n’a pratiquement rien dit et rien annoncé de nouveau. La principale nouveauté est qu’il a fait preuve de davantage de concision, puisqu’il n’a rien dit mais en 35 minutes, ce qui est déjà un progrès par rapport à ses précédentes interviews fleuves de 2h, voire plus.
Au cours de ces 35 minutes, il a donc abordé successivement les sujets suivants (les temps sont approximatifs) :
- La catastrophe de Brétigny (3 minutes)
- Les questions militaires et diplomatiques (4 minutes)
- L’économie (11 minutes)
- Les retraites (3 minutes)
- Nicolas Sarkozy, les institutions (2 minutes)
- Les affaires (3 minutes)
- La discipline gouvernementale (7 minutes)
- La progression du FN (1 minute)
- La question de la fin (2 minutes)
- La catastrophe de Brétigny
Ca commence bien, première contradiction dès la première question sur la supposée vétusté du réseau. Selon Hollande, il n’y a pas les preuves que le réseau soit vétuste (« trop tôt pour le dire »), pourtant il admet à peine une phrase plus tard que les lignes ne sont pas assez entretenues, surtout cette ligne qu’il a emprunté « pendant des années avec des wagons qui n’étaient pas toujours les plus modernes » !
- Les questions militaires et diplomatiques
- Le budget de la Défense
Hollande a annoncé que celui-ci serait sanctuarisé sans préciser à quelle échelle de temps. Il a néanmoins admis qu’il y aurait des suppressions de poste. En effet, le dernier livre blanc publié fin avril prévoit 24000 suppressions de poste. Il n’y a aucun crédit à donner à cette prétendue « sanctuarisation », ne serait-ce que parce qu’il faut se rappeler dans quelles conditions celle-ci a été obtenue. Le scénario privilégié du livre blanc prévoyait d’abaisser le budget de l’armée de 1,56% du PIB à 1,18% du PIB ainsi que 50000 suppressions de postes. Après des premières fuites, l’armée et les services de renseignements s’y sont massivement opposés amenant l’exécutif à reculer et à choisir le deuxième scénario plus « doux ». Le premier scénario était soutenu par Jerôme Cahuzac, l’hebdomadaire suisse L’hebdo y voit même la main de l’armée dans l’explosion de l’affaire Cahuzac.
- Le Mali
François Hollande considère que l’opération au Mali est une victoire et qu’elle était en plus légitime (car soutenu par l’Europe et les Nations Unis) : « une victoire pour l’Afrique, une victoire contre le terrorisme ».
Une opération légitime donc ? Pour commencer, ce n’est pas l’ONU qui a soutenu l’opération mais le conseil de sécurité de l’ONU, un petit club de seulement 5 pays qui décident des interventions qui sont légitimes ou non… mais ce n’est pas grave, puisqu’on a le soutien de l’Europe. 450 millions d’habitants vous soutiennent Monsieur Hollande, ou peut-être voulez-vous parler de l’Union Européenne et de sa statue d’argile Catherine Ashton, élue par personne et qui ne représente qu’elle-même ?
Un succès contre le terrorisme donc ? Déjà fallait-il considérer une bande de 200 narco-trafiquants comme des terroristes. Mais là, on a fait mieux, on a vaincu un concept là-bas : le terrorisme. On a vaincu un mot en fait, peut-être un jour triompherons nous du manichéisme ou du pessimisme. Mais si on a gagné, pourquoi continuait-on à participer à des opérations militaires pas plus tard qu’au 9 juillet ?
Heureusement que c’est une victoire pour l’Afrique en tout cas…
- L’économie
Sujet qui constitue la majeure partie du temps de l’entretien (environ 1/3 du temps), on pouvait attendre de la part de François Hollande quelques précisions concernant le plan de rigueur cru 2014 ou peut-être des nouvelles mesures pour endiguer un chômage qui n’en finit pas de crever le plafond. Cela tombe bien, la première question porte sur l’échec des mesures Hollandes pour contrer le chômage dont les principaux outils sont :
- Les emplois d’avenir : 100000 espérés d’ici à la fin de l’année (seulement 33000 signés en juillet)
- Les contrats de génération : 100000 espérés d’ici à la fin de l’année (65000 selon la Dares), aucun retour pour le moment sur ces contrats alors que la loi a été promulgué en mars. Cela dit, les chefs d’entreprise et les DRH ne sont pas du tout convaincus par cette mesure. A noter que le président a annoncé un chiffre à la baisse : 70000. Commencerait-il déjà à revoir ses ambitions ?
- La formation de chômeurs pour combler les 35000 emplois qui ne trouvent pas preneurs
C’est tout. Oui vous avez bien lu, c’est tout. A-t-il annoncé quelque chose de nouveau face à l’un des problèmes majeurs de notre pays ? Non.
Pour ramener au travail entre 3,5 millions et 9 millions de chômeurs, notre président propose de créer 170000 postes non pérennes (qui seront d’ailleurs revus à la baisse dans 3 mois) et de former 35000 chômeurs pour des postes dont personne ne veut (on se demande bien pourquoi). Sans analyser le fond du problème, on se rend bien compte de l’abyme entre quelques mesurettes de pacotille et la catastrophe humaine du chômage.
Concernant, l’idéologie qui se cache derrière ces mesures, il y a d’abord cette croyance dans le fait qu’il y a inadéquation entre l’offre et la demande d’emplois. Eureka, c’est donc cela ! Les chômeurs ne sont pas bien formés donc ils ne trouvent pas de travail ! Si seulement on en avait parlé plus tôt, l’ennui c’est qu’en 2007, l’Expansion avançait la même thèse, et pendant 5 ans Mr Sarkozy a cru à la même chose. Mais la réalité est crue : il y a 167 466 emplois disponibles sur le site du pôle emploi et au moins 3,5 millions de chômeurs. Si l’on considère les emplois cachés (estimés entre 60 et 75% du marché), il y aurait en gros entre 500000 et 700000 emplois disponibles. Donc, accordons nous tout de suite pour dire qu’il restera tout de même un gros contingent de demandeurs d’emplois, même si toutes les offres étaient tout le temps comblées, ce qui est d’ailleurs impossible.
Quant aux emplois aidés, ils consistent à créer une demande là ou il y en pas, ce qui entraîne involontairement un effet d’aubaine, ce même principe préside pour les niches fiscales, ce qui fait que le coût de l’emploi crée excède en général le revenu que celui-ci génère. En plus, ces emplois sont limités dans le temps, ils ne constituent en rien une mesure appropriée contre le chômage.
Des mesures qui s’avèrent donc inefficaces, et pourtant François Hollande les martèle à qui de droit.
Puis vient cette phrase choc : « La reprise, elle est là », il nous avait déjà fait le coup avec « la crise de l’euro est derrière nous » avant que la crise chypriote ne le rappelle aux dures réalités de la vie.
Il parle aussi d’un obscur plan d’investissement qui serait le contrepoids de sa politique d’austérité portant sur la transition énergétique, les transports et le numérique, mais en l’absence de chiffres et de données réelles et constatant l’annonce de la baisse du budget, ce plan ressemble à un produit cosmétique.
Face à l’une des rares questions pertinentes des journalistes sur le classement Challenges qui révélait que les 500 Français les plus riches avait vu leur capital augmenté de 25% depuis un an, Hollande ne « va pas s’en plaindre » car ceux-ci ont bénéficié de « l’augmentation des cours de bourse ». Pour résumer, alors que le pouvoir d’achat de presque tous les Français s’effondre « 0,9% en 2012 soit la baisse la plus forte depuis l’après-guerre », Hollande annonce avec un rictus narquois qu’il trouve normal que le capital des ultra-riches explose. On savait qu’Hollande avait trahi la gauche, mais là il y a un certain culot à le faire en souriant face à des chiffres aussi aberrants…
- Les retraites
Rappelons pour commencer que d’une manière ou d’une autre Hollande a soit trahi son parti soit menti par omission. Menti, car il n’a pas évoqué d’augmentation de la durée de cotisation dans son programme, à peine a-t-il dit qu’il faudrait un jour « revenir sur la réforme des retraites » lors d’un entretien sur RTL fin 2011. Trahi son parti qui avait fait tout un tintouin sur la « justice » (mot que le PS ne devrait plus avoir le droit d’utiliser) et qui avait appelé à manifester contre la réforme des retraites en 2010. Aujourd’hui, Hollande propose à peu de choses près la même chose que l’UMP à l’époque (si ce n’est sur l’âge légal de la retraite) et nous sort les mêmes refrains que l’on peut entendre au bar PMU du coin : « Il y a une espérance de vie qui s’allonge, comment faire autrement (…) »
5.6 Nicolas Saroky, les institutions, les affaires
Sur ces questions, le président n’aura de cesse de prendre de la distance en adoptant une posture de neutralité : en parlant de Sarkozy, il déclare que « s’il a envie de revenir, c’est tout à fait son droit », sur les affaires il réaffirme « l’indépendance de la justice » et sur la vie politique, il « ne se mêle pas de la vie politique de l’opposition ». On ne peut qu’être en harmonie avec cette réserve que son prédécesseur avait laissée aux oubliettes, mais fallait-il vraiment prendre 5 minutes pour en parler ?
7. Discipline gouvernementale, mélodrames politiciens
Nous entrons maintenant dans un thème qui n’intéresse que les médiacrates : le soap opera politicien. Instabilité du pouvoir, éviction de Delphine Batho, bisbilles de Montebourg, flagorneries de Valls….il y a les gentils et les vilains, heureusement que Hollande distribue des susucres aux gentils et met les vilains au piquet.
Une information intéressante tout de même : la confirmation que le gaz de schiste ne sera pas exploité tant qu’il sera président. On verra bien…
8. Progression du FN
Ca y’est, il revient en mode « déni » avec cette phrase inouïe : « c’est pour ça que je veux changer l’Europe ». Oui, Monsieur le président, à vos ordres Monsieur le Président. Au fait qui a fait adopter le MES, le mécanisme permettant à l’UE de contrôler notre budget ? Qui respecte à la lettre les recommandations de l’UE pour améliorer notre « compétitivité » en « réformant » notre système de retraites ?
En tout cas, la diabolisation du Front National est toujours de mise, ce sont des « populistes » qui « veulent faire du protectionnisme, ne plus commercer avec les autres », notez ici l’amalgame fallacieux entre protectionnisme et repli total. Hollande n’a toujours pas compris que c’est son action politique catastrophique et la diabolisation permanente d’un parti politique qu’il a encore utilisée ici qui pousse les électeurs dans les bras du FN, ce qui ne l’empêche pas de persister dans l’aveuglement : « les Français qui votent extrême droite, ils veulent sans dont que leur pays réussisse, alors je dois leur donner ces garanties ».
9. La question de la fin
Pour finir la question surprise pour détendre l’atmosphère, s’approprier la mondanité du lieu en discutant madeleine de Proust et tableaux de Delacroix…ou juste pour poser une question totalement à côté de la plaque. Laurent Delahousse se lâche, on le sent satisfait d’avoir enfoncé Hollande dans ses gonds, d’avoir joué le rebelle avec ses questions/affirmations : « Monsieur le Président, vous ne croyez plus dans les entreprises ? » ou encore « Pour relancer l’emploi, il faut de la croissance ».
La question donc : « Si un jour un parti islamiste, fondamentaliste se crée en France, quelle serait votre réaction ? »
Merci Monsieur Delahousse de faire votre devoir de journaliste d’investigation et de poser des questions dérangeantes, ah excusez-moi il vous reste un peu de poudre sur votre col…
Conclusion
Hollande prenait des risques avec cet entretien, il savait qu’il devait aborder les sujets importants pour les Français de plus en plus inquiets de la situation économique du pays. Pourtant il n’a fait que se répéter sans rien annoncer de concret. Concernant un éventuel plan de rigueur en 2014, nous ne savons rien, concernant d’autres mesures pour lutter contre le chômage, pour protéger nos industries, rien non plus. Notons au passage, qu’il a discuté pendant 15 minutes de sujets annexes n’ayant rien à voir avec les sujets politiques (affaires, question de la fin…). On ne peut que blâmer les journalistes qui se sont décidément complu dans l’atmosphère garden party qui régnait en ces lieux. La sanction a d’ailleurs été immédiate : 3 millions de téléspectateurs en moins entre l’allocution de 2012 et celle de 2013.
Au niveau de la forme, malgré l’ambiance cosy et les teints hâlés, Hollande n’a pu se dépêtrer de cette image de lâcheté et d’impuissance (issue de son comportement non-verbal) lui donnant un air constipé. Peut-être commence-t-il à ne plus supporter les mensonges, les reniements et les trahisons ? Peut-être voudrait-il enfin commencer à dire la vérité ?
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON