La sidérante chasse à 'homme et ses débordements qui ont suivi terminée, l'heure est au bilan à Boston, et certains se sont levés pour parler de l'atmosphère de guerre qui a régné plusieurs jours. Boston est devenu hystérique, avec des réseaux sociaux déchaînés obligés aujourd'hui de reconnaître qu'ils étaient allés trop loin. Chez Reddit, pas moins de 272 000 participants y sont allés de leur avis sur la question. Les inscrits de "findbostonbombers" ont dénoncé à tout va, dans une frénésie qui ne peut être expliquée que par ce qui s'est passé ses dernières semaines à Boston et dans ses environs, notamment à Worcester, qui un soir a vu débarquer sans prévenir des hélicoptères de l'armée comme dans un film célèbre, la musique en moins. Une atmosphère de paranoïa s'est emparée de l'Etat du Massachusetts, un état qui avait vu le soir les apprentis terroristes tester leurs bombes, semble-t-il comme il a vu des adeptes du tir sportif tester leurs capacités sur des produits qui devraient être interdits à la vente et qui ne le sont pas, hélas, et augurent de difficultés futures, à coup sûr dans tout le pays. C'est une Amérique malade de ses armes et de ses bombes en vente libre qui a effectué une chasse à l'homme digne de l'époque du Far-West, ne manquait au bout que l'arbre et la corde. Retour sur ce qui a précédé les événements de Boston...
L'info était tombée tard dimanche soir : "le 12 mars, deux bombes artisanales, faites de poudre, d’une mèche et d’un détonateur improvisé, auraient visiblement été testées près d’une zone boisée, au sud-est de Boston, sur la route 53. « Nous voulons trouver qui a fait cela, adéclaré le capitaine Jim Gallagher à CBS. Nous sommes inquiets car tous les composants sont disponibles sur Internet et c’est ce qui rend ces bombes si faciles à fabriquer. » Ça avait été décuvert en fait au nord de Hanover, situé à moins de 50 km de Boston même. Une déclaration précisée par le Daily Beast : "les enquêteurs tentent de découvrir qui a en fait déclenché des bombes artisanales à proximité d'un tronçon de la route 53. Les habitants de cette région ont signalé de fortes explosions et des éclairs de lumière. Le 12 mars, la police a trouvé deux bombes non explosées dans une zone boisée près de la Pine Street et Tower Hill Drive. Le capitaine Jim Gallagher dit qu'il veut aller au fond de qui ceux qui les ont fabriquées. C'étaient tout simplement de petits tubes en carton, remplis avec ce qui semble être de la poudre de tungstène, fermées au bout avec de la cire et ils dans lesquels a été inséré un fusible", a dit Gallagher à WBZ NewsRadio 1030 (...) Certains de ces appareils ont fonctionné et alors que les bombes artisanales sont petites, elles sont assez puissantes pour tuer quelqu'un". Des bombes de type "pipe-bomb", qui avaient donc peu à voir avec les cocottes-minutes des deux tchétchènes. Quoique : selon certaines sources, nos deux apprentis terroristes auraient été munis aussi de bombes faites à partir de tubes de plomberie coudés...
Ce n'est pas pour autant que l'Etat n'avait pas connu d'autres phénomènes de type explosion nocture ou diurne. A Chicopee, bien plus à l'Ouest de l'Etat du Massachusetts, c'est le maire qui avait dû rassurer ses concitoyens à la suite d'explosions
survenues à la même date et... provoquées par sa propre police :
"les résidents ont peut-être entendu une forte explosion après que les services de sécurité de la police aient fait détoner certains produits chimiques provenant d'un collège local. Le maire Michael Bissonnette, a dit sur sa page Facebook que des membres de l'escadron de l'Etat avaient retiré du Collège d' Elms des matières chimiques volatiles et potentiellement instables. Bissonnette a ajouté que ces équipes avaient emporté les matières qui ne présentaient pas de danger pour les populations pour les détruire sur l'aire de démolition de Dépôt Street. Le maire a rendu public l'information sur Facebook car les résidents qui ont peut-être entendu des détonations ne devaient pas s'alarmer. Le bruit des explosions à apparemment été bien entendu jusqu'aux frontières de Chicopee. Des gens ont relaté sur Facebbok avoir entendu des explosions jusque Holyoke et South Hadley"... en réalité, des explosions, au Masachussets comme ailleurs, on en entend depuis des années, mais elles sont d'un tout autre genre encore, ou plutôt pourraient davantage se rapprocher de notre cas de figure bostonien.
Des explosions provoquées par des américains bon teint, fanatique de tirs à l'arme de guerre. Leur pratique avait même ces derniers temps inquiété le FBI. Un mois avant l'attentat de Boston, en effet, le FBI, aujourd'hui accusé de ne pas avoir fait son travail, notamment par les sénateurs US, avait pourtant émis une alerte, sur un produit affligeant vendu en toute liberté au pays du n'importe quoi à n'importe quel prix. Ce produit, c'est de la Tannerite, qui est disponible en vente libre aux USA, et qui représente un danger certain pour tous. Car c'est un mélange très dangereux, tout bonnement de poudre d'aluminium et de nitrate d'ammonium, autrement dit la recette pour "doper" une explosion comme on a réussi à fabriquer des missiles tueurs de la même manière (devenus "thermobariques"), la poudre d'aluminium ajoutée provoquant davantage de dégagement de chaleur, notamment. Ce produit infernal sert aux fêlés du tir à distance pour montrer si leur cible a été atteinte, car une balle frappant le mélange provoque son explosion (ici un beau cas de son usage par un fêlé notoire - Kyle Myers, de FPSRussia - en pleine démo dans L'Oregon- en France, hélas, d'autres demeurés font de même et mettent en ligne ce genre d'insanités dangereuses).
Le FBi avait de quoi s'inquiéter en effet :
"ce qui sous-tend les préoccupations du FBI c'est que les "exploding targets" (ETs) ne répondent pas à la définition fédérale d'un explosif, e
t "leur achat n'est pas réglementée au même degré que le nitrate d'ammonium contenant des engrais." La Tannerite, par exemple, est vendu sous une forme binaire inerte, de sorte qu'elle ne peut pas exploser avant que vous ne le souhaitez. Les amateurs de tir sportif savent qu'il suffit de mélanger une boîte de la substance, de le placer sur un champ de tir, et de tirer dessus une balle, et l'énergie d'un coup de fusil provoque une grosse explosion, vérifiant ainsi que le tireur atteint avec succès sa cible". Le hic étant surtout que le produit n'est actuellement soumis à aucune restriction de vente :
"actuellement, n'importe qui peut acheter des ETs sans FEL [licence d'explosifs fédéral] et se les faire expédier sans coûteux frais d'expédition ou d'affiches pour matières dangereuses », indique le bulletin de mars du FBI, qui a été trouvé par en premier par les sites
The Examiner et Public Intelligence, précise l'article. A ce jour, ceux qui ont examiné la couleur de la fumée des deux explosions de Boston
penchent plutôt pour de la poudre noire, comme composant des explosifs utilisés, l'usage de Tannerite semblant délicat : il faut un impact à haute vélocité pour déclencher l'explosion, et la cocotte minute elle-même ne se fait pas traverser facilement par une balle. Chez les tenants des ET, autre méthode, on
tire même dessus à l'arc... Un mois avant les attentats, le FBI avait donc tenté d'alerter sur cette vente de bombes potentielles... sans succès.
Des américains placés devant leurs responsabilités, avec ces matériaux destructeurs livrés aux fêlés de tous poils (
des exemplaires fort représentatifs visibles ici) dont certains pourraient bien un jour se ranger dans les rangs de l'ennemi intérieur tant redouté par le pouvoir. Ce qui constitue un peu de distribuer des fouets pour se faire fouetter plus tard. Une hypothèse redoutée, visiblement, au point d'organiser régulièrement dans le pays des exercices où se mêlent police et armée, déployés pour s'en prendre à des terroristes fictifs. Plutôt que d'essayer (et de ne pas y arriver) de légiférer autrement sur les armes, on imagine toute une lourde infrastructure pour les combattre, le jour où ils seraient tentés de les retourner contre l'Etat.
Ou pour habituer la populace à la présence dans les rues de militaires ou de policiers (en photo ceux de Boston lors de la chasse au Tchétchène), puisqu'on ne peut pas empêcher le citoyen de s'armer individuellement. C'est le sentiment terrible qu'ont eu le jeudi 2 août 2012, les habitants de Worcester, la seconde ville de l'Etat après Boston, dans laquelle s'est tenu un exercice de ce type qui semble avoir marqué certains. Heureusement, certains, liés aux droits de l'homme, ont réagi pour dénoncer la pratique... devenue visiblement une habitude.
"Chris Robarge, organisateur de terrain (ACLU, American Civil Liberties Union) pour le centre du Massachusetts, qui vit à Worcester a été témoin de ce qu'il décrit comme une descente terrifiante. Il étaient sept hélicoptères (trois énormes Blackhawks et quatre plus petits, des MH-6 peut-être ?), venus faire des exercices à l'ancien Auditorium Worcester, qui ont duré de 19 heures à juste avant 23 heures. Ils volaient très bas, venant de de l'ouest, les gars à bors avec des armes à feu tournées vers le toit de l'immeuble ou dans la rue en face d'eux, puis ils sont repartis dans l'autre sens et pour se diriger vers quelque part sur la côte Ouest. Il y a eu des coups de feu tirés et quelques grosses explosions. L'intégralité de Lincoln Square (intersection la plus achalandée de la ville) a été fermée aux voitures et aux piétons. Robarge dit être descendu à Lincoln Square pour essayer de voir ce qui se passait, et a parlé avec un officier de police qui lui a dit que les officiers hauts gradés n'avaient donné aucun avertissement préalable sur les exercices. L'officier de police, qui a parlé avec était aussi surpris que tout le monde de voir des hélicoptères militaires et des forces américaines lourdement armées s'élancer au bas au-dessus des immeubles d'appartements dans le centre de Worcester. Un des bâtiments sous les survols, bien à portée des explosions et des tirs entendus, accueille un abri pour les vétérans militaires américains." En prime, l'opération ne semble pas avoir été la seule dans le pays : "L'opération de Worcester s'inscrit dans la foulée d'un événement similaire l'an dernier, ainsi que de nombreux autres grands zone d'exercices d'entraînement militaires américaines urbains au cours des dernières années, non limités à des opérations similaires à Los Angeles et Boston. L'armée appelle ces opérations de la « formation en terrain urbain », ce qui soulève la question suivante : quel genre de terrain urbain ont-ils donc l'intention d'envahir ou d'occuper, étant donné que ces exercices se déroulent dans les grandes zones métropolitaines des États-Unis, sans parler des fausses "villes arabes" que les militaires ont fabriqué pendant des années ?" On comprend alors pourquoi l'Etat fédéral a passé une commande conséquente de munitions, il n'y a pas si longtemps : à voir le stock de balles que possède l'américain moyen, cela devient de la prévoyance, tout bêtement, ce qui est complètement incompréhensible de ce côté de l'Atlantique. On ne peut là-bas raisonner autrement qu'en pensant armes, nécessairement ! On prévoit d'acheter la bagatelle de 6 milliards de balles pour les 5 ans à venir pour munir les policiers de munitions... au cas ou... "pas de panique, c'est un exercice" entendra-t-on à nouveau bientôt. Mais avec des balles réelles ?
Le plus étonnant de ces opérations étant en effet le manque d'information préalable donné aux civils qui se retrouvent nez à nez avec
ce genre d'événements, parfois en pleine nuit, donc :
"un représentant de l'armée américaine a parlé avec le Télégramme et la Gazette, de Worcester révélant qu'il y avait également des opérations à Boston et dans le comté de Norfolk : Le major Potter dirigeà travers l'Etat les unités d'opérations militaires et de la "formation en terrain urbain". Il a déclaré que l'exercice, qui a commencé vers 9 heures, a été coordonné avec les responsables de la ville et du comté appropriées et les propriétaires fonciers."Toutes les mesures de sécurité ont été prises pour éviter les risques inutiles pour les participants ou des résidents ou leurs biens" a déclaré le major Potter. "Nous nous excusons pour tout inconvénient ou une perturbation imprévue." La formation a porté sur approximativement 100 personnes et de nombreux hélicoptères. Le major Potter a refusé de divulguer le nombre d'avions ayant participé." (ici des
Blackhawks photographiés de nuit à Boston le 3 août 2011 et là à
Worcester le 28 juin 2011). Les hélicoptères vus à Walpole, Norfolk et Worcester étant ceux du "160th SOAR Special Unit Force" de Fort Campbell ; des Blackhawks accompagnés de petits MH-6 Little Birds bien connus (ce sont ceux qu'utilise Blackwater et ses nouvelles appellations). Un étonnant débarquement de troupes censées restées "discrètes" comme le rappelle intelligement cet article et
là visibles en plein jour. Worcester, une ville du Massachusetts qui a vu arriver au loin des hélicoptères en formation serrée rappelant une
célèbre scène de film sur le Viet-Nam...
Il y a bien de quoi s'inquiéter, et fort peu de gens là-bas pour s'en plaindre : "Le membre du personnel ACLU, Chris Robarg,e a écrit la lettre suivante au conseil municipal, en exprimant son malaise à l'exercice militaire tenu dans son quartier. Il n'a pas encore reçu de réponse : "je vous écris parce que je suis bouleversé et concerné car pour la deuxième année consécutive, nous avons juste eu de grands exercices militaires menées en plein cœur de la ville, et le soir en début de semaine avec absolument aucun préavis sur ce qui se passait. Pendant près de quatre heures (jusqu'à presque 23 heures), sept hélicoptères ont volé du centre-ville vers l'ouest à moins de 100 pieds de hauteur avec des hommes et des fusils suspendus à leurs côtés, et il y a eu des explosions dans le quartier de Lincoln Square et de l'Auditorium. Lincoln Square lui-même a été entièrement fermé sur une longueur de plusieurs blocs. Je pourrais continuer ... J'ai joint une photo pour vous donner une idée, si vous n'en possédez pas vous-même, mais une seule photo ne peut rendre à quel point troublant et perturbant cela a pu être. Personnellement, je ne crois pas que le centre-ville d'une région métropolitaine majeure soit un endroit approprié pour des exercices militaires à mener, point-barre. C'est une question de qualité de vie (essayez de dormir avec Blackhawks qui bourdonnent au dessus de votre maison) et c'est aussi un problème de sécurité. Que faire si l'un de ces hélicoptères s'écrase ? Que faire si une ambulance doit descendre de Highland Street ? Que faire si quelqu'un est a assez peur de ne pas savoir ce qui se passe au point de faire une crise cardiaque ? C'est la 2ème plus grande ville de Nouvelle-Angleterre et les habitations contiennent 186 000 personnes. Il ne s'agit pas d'une base militaire. Je pense que de façon minimale, que l'on devrait au moins averti si ces exercices sont effectués ici. C'est ce qui arrive quand on fait ces formations dans d'autres endroits, pourquoi n'est-ce pas le cas ici ? Pourquoi nous n'utilisons pas de le 911 inversé ? Pourquoi nous n'utilisons pas le système d'information d'Alert Worcester ? Je comprends qu'il y aît un certain niveau de sécurité opérationnelle, mais une simple annonce, à un certain moment de la journée ou deux, comme quoi il y aura beaucoup d'hélicoptères qui voleront alentour (...) ..
Même son de cloche chez le posteur Julian Tchad chez News Telegram, qui s'est dit alarmé par ce qu'il avait vu, pensant qu'un crime majeur était en cours dans la ville. "Habituellement, quand vous avez des hélicoptères qui font fonctionner leurs mitrailleuses dans des quartiers avec projecteurs et quand vous voyez des soldats descendre en rappel sur les toits, cela ne vous provoque pas vraiment un sentiment de sécurité et de bien-être », écrit-il. « Je pensais qu'il y avait un raid de drogue, un échappé condamné ou pire encore ... une attaque terroriste. Vous ne pensez pas que cela aiderait et aurait mis l' esprit du public à l'aise de savoir qu'il y avait une explication raisonnable pour tous ce remue-ménage d'autant plus que c'était seulement un exercice d'entraînement " . L'Amérique, pays de la violence institutionnelle, ne prend pas le chemin de l'apaisement, tout au contraire, c'est une évidence.
Le bilan est là : un pays paranoïaque s'enfonce chaque jour davantage dans sa véritable maladie mentale :
incapable de réformer son commerce intérieur des armes, qui transforme un grand nombre de ces concitoyens en terroristes potentiels, il a choisi la fuite en avant consistant à renforcer une police et une armée de l'intérieur pour faire rempart aux vélléités d'éventuels candidats à la révolte surarmés. A ce rythme, l'Amérique n'a pas fini d'en voir, des ennemis de l'intérieur tant redoutés... en en fabriquant elle-même. Les prochains ne seront pas nécessairement thchétchènes ni islamistes ou d'extrême droite. L'armée, la police, secondés par des mercenaires aux slogans inquiétants ne suffiront pas. Le Homeland Security et ses contraintes anti-démocratiques pas abrogées par Obama fabriquera c'est sûr lui-même ses monstres, venus d'horizons divers. La violence inhérente à la société US, glorifiée par des
cinéastes irresponsables, est en train de tisser le linceul de la démocratie dans le pays.
PS : cela ne nous dit pas ce qu'est cette vidéo mise en ligne par CNN et d'autres clamant avoir arreté un individu présenté comme étant Tamerlan Tsarnaev complètement nu, mais vivant et menotté... intercepté à Watertown est-ce lui, c'est difficile à déterminer : le détenu paraît plus frêle. Dans l'hystérie collective qui a suivi la chasse au terroriste, imprégnée des récents "execices" militaires, d'autres personnes suspectes ont été arrêtées, et ce pourrait très bien être l'une d'elles.