Inventaire du Sarkozysme : Oeufs, salades, fromages, cerises et peaux de bananes
Objectif 2017, on oublie rien on efface presque tout et on recommence. Malgré les objections soulevées par les Hortefeux, Morano et consorts, tous téléguidés par une ombre. La grande famille disloquée de l'UMP se réunira 17 octobre au siège parisien du parti pour une convention dont le thème sera une "évaluation" du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. L'occasion peut-être d'ouvrir la porte et de pousser gentiment l'ancien président dehors, sans oublier de barricader les fenêtres, pour tenter d'éviter son retour aux affaires.
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Oui gentiment, sans froisser ni blesser ou diviser personne dans un parti déjà moribond dans les rêves élyséens de Marine Le Pen, et "mort comme incarnation de la droite et du centre" selon Borloo. Une convention qui sera dirigée le temps d'une soirée par Hervé Mariton. Mais n'allez pas imaginer que ce rassemblement pourrait tourner au règlement de compte, que nenni ! D'ailleurs même Jean-François Copé ne veut pas d'un "procès" du sarkozysme, d'ailleurs est-il utile de rappeler le désintéressement et l'honnêteté du président mal élu de l'UMP. N'a-t-il pas récemment déclaré qu'il voulait un travail sérieux avec comme perspective "exclusivement l'avenir". Peut-être parlait-il du sien ?
Chacun sait qu'un inventaire par exemple dans un grand magasin est une journée particulièrement stressante et fatigante pour le personnel qui doit le réaliser, car il s'agit d'enregistrer tous les articles en rayons et en stock sans rien oublier. Ensuite les comptables et la direction feront leurs comptes et il arrive quelquefois que les chiffres soient mauvais. Dans ce cas les responsables du magasin devront assumer leurs responsabilités dans une ambiance tendue, où chacun aura tendance à rejeter la faute sur l'autre.
Eh bien pour un gouvernement et son président c'est presque le même schéma, sauf qu'un chef d'Etat n'a rien à vendre si ce n'est des propositions ou idées appelées communément salades. Seulement les acheteurs électeurs trompés sur la marchandise feront savoir assez rapidement leur mécontentement et glisseront une lettre de réclamation dans l'urne. Souvent le contrat est rompu et le président remplacé par un autre pour un CDI de 5 ans avec obligation de résultats. Sinon pas de quoi en faire un fromage, en reprend l'ancien président licencié ou l'un de ses adjoints et c'est reparti pour un quinquennat.
Mais redevenons un peu sérieux, enfin essayons car l'exemplarité ne vient pas d'en haut. Depuis un certain temps les ex associés de Nicolas Sarkozy osent enfin parler du passé, mais pas trop durement tout de même car l'ancien président est encore très apprécié par les adhérents de l'UMP, mieux vaut donc marcher sur des oeufs et glisser les peaux de bananes discrètement sous les trois tables rondes thématiques de la convention.
Et le menu de la soirée de fête sera copieux avec des plats réchauffés comme l'immigration et la sécurité, le tout bien assaisonné avec du FN. Le social avec l'assistanat en toile de fond. L'international et les projets guerriers des prochaines années pour oublier le pétard mouillé par Poutine de François Hollande. En dessert des cerises, avec la retraite à 65 ans et la fin des 35 heures que Sarkozy dans sa grande lâcheté n'a pas osé imposer aux Français.
En fin de compte et pour solder le déficit de l'UMP creusé par Sarkozy, que reproche-t-on à l'ancien président. De ne pas avoir été assez dur, d'avoir laissé debout des pans entiers de notre si cher modèle social. C'est vrai, sarko président avait un coeur trop tendre, en fait c'est un mou qui s'ignore et il en deviendrait presque sympathique. Presque !
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