Iowa, les primaires américaines : rebelote
À l’issue du tout premier caucus des partis démocrates et américains, l’impression générale est consternante. Après un tour rapide dans la presse aussi bien télé, radio, qu’écrite, il semble que les candidats soient déjà connus d’avance.
D’un côté Barack Obama le leader noir et jeune représentant l’espoir (voire « le bien ») et de l’autre Mike Huckabee (l’ancien pasteur, l’évangéliste, digne successeur de W. Bush, bref « le mal » !). À croire tout ce qui se dit depuis quelques semaines et même mois, rien ne laisserait envisager un retour des « faucons » à la White House.
Tous ces chroniqueurs qui ont pourtant jusqu’à aujourd’hui misé sur Al Gore, Kerry, Jospin, Paul Martin ou même Boisclair (dans le cas du Québec), voudraient nous annoncer en début janvier 2008 qui sera le grand gagnant de la présidentielle américaine, pourtant prévue seulement pour novembre 2008.
Il y a comme un air de déjà vu dans tout ça. Les hommes ont cette capacité déconcertante de vouloir toujours se tromper. D’ailleurs peut-être suis-je en train d’en abuser présentement. Mais il est effarant de constater comment les faiseurs d’opinion et de sondages sont en train de manipuler complètement l’opinion publique et forcement l’électeur américain. Quoique...
On nous dit, chez les démocrates, Obama gagnant à coup sûr, mais peut-être que Rodham Hillary Clinton sera deuxième (sous-entendu vice-présidente, à la manière d’une Geena Davies dans Commander in chief). On parle un peu d’Edward mais juste assez pour ne pas énerver les deux premiers.
Quant au républicain, on n’en parle tout simplement pas. À croire que l’élection pour le prochain successeur de Lincoln et Washington devra incontestablement mener au camp démocrate. C’est pourtant avoir une mémoire courte et oublier les deux derniers résultats. Pourquoi est-ce que George W. Bush a remporté son premier mandat alors qu’on sortait d’un bilan démocrate « presque » excellent ? Certains me brandiront le spectre de la tricherie. Ok d’accord. Mais alors, pourquoi contre John Kerry, le même camp a nettement mis à KO les espoirs de Michael Moore ?
Il n’est nullement question de défendre corps et âme un quelconque bilan républicain. Simplement les faits sont là. L’opinion publique américaine comme celles des autres nations est difficile à décrire et à modéliser dans une hypothétique formule mathématique.
Pour cette longue période qui ne fait que commencer, il y aura des surprises. Faut-il dès aujourd’hui annuler les prochains caucus et simplement se fier à ce qui s’est passé hier ? Est-ce qu’au final les deux « stars-académiciens » que sont Barack Obama et Hillary Clinton traverseront la ligne finale ? Est-ce que les démocrates sont nécessairement les gagnants indubitables de l’élection de novembre ? Faut-il aussi facilement oublier les autres candidats républicains ?
L’année risque d’être très longue pour l’opinion publique internationale. On a l’impression que toute la planète a décidé d’arrêter de respirer toute une année en attendant le successeur (démocrate) de Bush 2. Espérons que le réveil en ce lendemain de novembre prochain n’aura pas un goût d’amertume généralisée et de gueule de bois.
En attendant, rendez-vous mardi prochain pour une nouvelle étape d’abrutissement de l’opinion publique. Cette fois, ce sera au New Hampshire.
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