Islamisme radical : dans toute guerre, quelle qu’elle soit, il s’agit de comprendre le contexte historique et de définir la bonne stratégie
Comme de plus en plus d'auteurs, je suis très étonné que nos gouvernants politiques et militaires n'aient pas encore compris que la guerre à laquelle nous sommes actuellement confrontés ne se gagnera pas par l'épée mais par la plume, en l'occurence par la retraduction et la réinterprétation des textes religieux fondateurs, ceci pour savoir exactement ce qu'ils disent et ce qu'ils ne disent pas. Je suis très étonné que les médias n'abordent pratiquement jamais cette question. Est-ce par manque de culture ou par pusillanimité ?
Que ce soit en Occident comme en Orient, au monde romain ancien a succédé, quoiqu'on dise, un monde judaïsé. En 70, ce monde judaïsé se soulève contre l'empire romain de Néron. La prise de Jérusalem par Titus est-elle un coup d'arrêt ? Non ! Oeuvre de l'empereur Julien mort au combat en 363, la carte de Peutinger nous montre un monde en cours d'unification dans la même croyance judaïque en un Dieu céleste suprême révélé par Abraham et Moïse.
Dépassant le patriotisme ancien des cités qui animait jusque-là les Grecs et les Romains mais les opposait entre eux en célébrant le culte du héros national, cette carte porte l'espérance d'un monde nouveau porteur d'une morale universelle qui doit animer tout citoyen. D'où un jugement dernier où seront jugés les défunts après leur mort selon leur conduite sur terre, la sanction étant la condamnation aux enfers pour les mauvais, la vie éternelle pour les bons. La question est de savoir quelle est une conduite bonne ? Quelle est une conduite mauvaise ? Arrivé à ce point de ma démonstration, toute personne sensée devrait déjà comprendre la dramatique erreur que font les djihadistes qui, par des actes aveugles contraires à la morale, s'imaginent gagner le ciel alors qu'il se condamnent aux enfers, ce qui fait qu'ils en sont les premières victimes.
Sur le front de l'Orient, la mort au combat de l'empereur Julien, en 363, nous révèle la scission entre un Occident judaïsé "essénien" - je dis bien "essénien" - qui se christianise et un Orient qui s'y refuse suite à l'échec d'unification du concile de Nicée de 325. Bien sûr que le patriotisme des cités a subsisté. Il n'empêche que c'est à partir de là que s'est amorcée la coupure entre les deux mondes qui vont suivre : le monde chrétien d'une part, le monde musulman d'autre part.
Le jugement dernier dans les tympans sculptés judaïques de l'Occident.
Extraordinaires témoignages sur les origines de la pensée occidentale, fabuleux patrimoine bien mal compris et pourtant porteur d'un énorme potentiel touristique - seule solution intelligente pour combler le trou du budget - les tympans sculptés de l'antiquité gauloise tardive expriment une croyance extrêmement forte en un tribunal divin devant lequel les défunts comparaîtront après leur mort. Plus redoutable qu'un tribunal terrestre, plus efficace que des lois, c'est devant un tribunal céleste que tout homme connaîtra son sort définitif.
Si le tympan de San Isodoro de Léon (1) est encore purement druidique, n'évoquant que le sacrifice humain volontaire pour ouvrir les portes du ciel, ce que César et Strabon mentionnent (2), celui de Sainte-Foy de Conques - fin IIIème siècle - est indiscutablement le témoignage d'une colonie juive qui cherche pacifiquement à s'intégrer dans l'espace gaulois tout en étant un bréviaire de conduite exemplaire pour ses membres (3). Cette assemblée des Saints, qui se tient debout à côté du XPRIST, est indiscutablement celle des textes juifs de Qumrân, engagés volontaires dans un grand conseil de Dieu (4). Ce XPRIST IUDICE est un Christ juge - un signe - qui apparaîtra dans le ciel pour rappeler le martyr des 800 esséniens crucifiés en Palestine par
Alexandre Jamnée, au premier siècle avant JC.(5). Ce ENS REX IUDEORUM dont le nom est inscrit en haut de la croix est le roi des Juifs, littéralement "l'étant roi des Juifs" (6). Il n'y a dans ce tympan aucune évocation des évangiles, à fortiori aucune allusion à une sainte Foy qui n'apparaîtra que beaucoup plus tard. Il ne s'y trouve que du judaïsme essénien avec, dans le ciel, un Christ à venir dont le sculpteur n'a pas osé sculpter le nom précis. En réalité, il s'y trouve un jeu, non de mots, mais de lettres, XP désignant le fils de Jessé, le roi David.
Le tympan d'Autun - début IVème siècle- reprend ce thème du jugement des morts, toujours dans le même prosélytisme juif - quelques chapiteaux le prouvent (7) - mais le Christ espéré qui y trône das le tympan est le César romain Constance-Chlore dont le visage a été divinisé. Après la reconquête de la Gaule qui avait fait sécession, les Romains se sont donc accordés avec la colonisation juive essénienne pour incarner l'empereur dans le sauveur qui vient. (8)
La basilique de Vézelay - milieu du IV ème siècle - est le témoin indiscutable de ce prosélytisme juif essénien qui a réussi à s'imposer en Gaule en s'appropiant les textes évangéliques mais en les adaptant à la situation du moment, ce qui leur fait dire tout autre chose. (9)
Au Vème siècle, l'église Notre-Dame du Port confirme que ce judaïsme essénien pré-chrétien est devenu la religion d'État de l'empereur Avitus. A noter qu'il n'y figure que du Protévangile de Jacques et pas encore d'évangiles. (10)
Sauf erreur de ma part, on ne trouve dans ces tympans et chapiteaux antiques aucun anathème contre des "infidèles" qu'il faudrait condamner aux enfers parce qu'ils refuseraient de croire à la religion qui se met en place. Seulement un constat.
La condamnation, quelques siècles plus tard, des hérétiques et des juifs non convertis est une autre histoire.
Le jugement dernier dans le Coran.
En revanche, quand, au début du VIIème siècle, le Coran reprend, à profusion, ce thème du jugement dernier, ce n'est plus seulement pour convertir mais surtout pour condamner aux enfers tous ceux qui ne se sont pas convertis à l'islamisme, c'est-à-dire tout le reste du monde : les infidèles et les mécréants. Les infidèles sont les chrétiens qui pourtant ont cru aux livres précédents mais qui se refusent à en accepter la suite. Les mécréants sont les ignorants et les incultes (sourate 56, le jugement). Il faut toutefois reconnaître que cette sourate donnée à La Mecque ne condamne ces damnés que dans l'autre monde.
Premier constat : les auteurs musulmans s'inscrivent dans les mêmes thèmes bibliques développés, avant eux, en Palestine et en Occident. En ne faisant remonter nos églises romanes qu'au Moyen âge, nos historiens ont créé une grande confusion qui pourrait laisser croire que cette annonce du jugement dernier a été "révélée" dans un Coran du VII ème siècle alors qu'il ne fait que reprendre les croyances "occidentales". Exemple : la pesée des bonnes et mauvaises actions.
Deuxième constat : à cela, le Coran ajoute, en plus, comme en surenchère, la promesse d'une vie charnelle idéalisée dans un paradis de délices que le peintre flamand Jérome Bosh mettra plus tard en peinture mais sans vouloir prétendre à l'exactitude.
Abraham, un fondateur bien mystérieux.
3300 avant JC, "L'Histoire commence à Sumer" (11). Ce sont les Sumériens. Probablement aussi dans la cité d'Adam que je situe aux sources du Jourdain (12). Ce sont les Sémites. Dans cette deuxième hypothèse, on peut penser que Caïn (les paysans), qui lors d'un soulèvement populaire (?), avaient tué Abel (les soldats), ont émigré au pays de Sumer, la Bible dit "à l'est d'Éden". On peut penser qu'il en fut de même pour des émigrants venant du pays d'Aram. Ces colonies, les tablettes sumériennes les auraient-elles désignées sous le nom d'Ab Aram ? Abraham n'est-il pas le nom d'une colonie sémite qui s'est installée à Ur en Chaldée, puis qui en aurait été chassée par les Sumériens, premiers occupants ? Abraham ne serait-il pas le nom d'un clan ? Ne serait-il pas le nom d'un conseil de chefs/prêtres, élu ou choisi par le clan ? Pourquoi, après avoir rejoint la cité-mère d'Aram, est-il repartI vers le sud pour "nomadiser" dans le pays de Canaan ? en y bâtissant des forteresses ? pour y maintenir l'ordre égyptien ? avec son troupeau de moutons et de brebis bêlantes ? Laissez-moi rire ! Ces moutons sont des soldats. Abraham est un conseil de chefs, probablement de sept membres, autant d'étoiles qu'il y a dans la petite Ourse. Sarah, sa femme, est une troupe militaire d'élite que le pharaon désira et qu'il mit dans son lit. Tout cela, je l'ai développé dans mes ouvrages et dans mes articles, références à l'appui.
Moïse, un refondateur encore plus mystérieux.
Merveilleuse Égypte, merveilleuse époque où les prêtres inventaient les dieux ! Vers 1500 avant JC, Aménophis régnant, un devin lui révèle que des calamités allaient s'abattre sur l'Égypte, qu'il a vu en songe un peuple allié faire alliance avec les impurs. Il lui conseille de purifier le pays en envoyant travailler dans les carrières 80 000 impurs, lépreux et infirmes (13). Difficile de ne pas faire le rapprochement avec les dix plaies d'Egypte de la Bible. Manethon précise que parmi eux se trouvaient quelques prêtres savants atteints de la lèpre. Il dit par ailleurs que Moïse s'appelait Osarseph (prêtre d'Osiris ?). Moïse était-il lépreux, c'est-à-dire impur pour un Égyptien ?
Vers 1458 avant JC, Toutmosis III régnant, ou plus tard vers 1445, date donnée par la Bible, le peuple hébreu se soulève et sort d'Égypte ; c'est l'exode. À leur tête, des prêtres lépreux portant le nom collectif de Moïse ? Ces prêtres auraient donc quitté Osiris pour Yahvé ? Des Hébreux devenus prêtres d'Osiris, puis prêtres de Yahvé ?
Moïse est l'auteur du Pentateuque. Tout s'explique.
Ces prêtres d'Osiris d'Héliopolis étaient cultivés. Ils avaient accès à des archives égyptiennes, notamment sur l'histoire du pays de Canaan et sur Abraham. Personne d'autres n'était mieux habilité pour mettre en forme le Pentateuque, y compris le texte de la Genèse, y compris l'histoire d'Abraham.
Mais alors pourquoi ont-ils présenté cet Abraham comme un individu alors que c'était un conseil de prêtres (ils montaient ou il montait à l'autel pour rendre grâce à Dieu El). Pourquoi se sont-ils mis en scène comme un individu sous le nom de Moïse ? et ainsi de suite.
Mahomet à La Mecque.
Le Coran dit dans sa sourate 18, verset 24, que les sept dormants de la légende d'Éphèse, victimes de la persécution de Dèce de 250, demeurèrent 300 ans dans la caverne. Cela les fait donc sortir en 550, date de la bataille de l'éléphant où il est dit que le Prophète naquit. Et si le verset 21 précise qu'on disputera sur leur nombre, trois, cinq ou sept, n'est-ce pas pour nous faire comprendre qu'il n'était pas un individu mais un conseil de sept individus ?...un nombre que seul Dieu connaît... et les intelligents qui veulent bien faire l'effort pour comprendre.(14)
Ce premier Mahomet qui prêchait pacifiquement était donc un croyant dans l'Évangile. Quel évangile ?- quelle interprétation ? Un croyant, oui, mais un croyant d'avant le concile de Nicée qui fit Jésus vrai Dieu, ce qu'il conteste. Dans la sourate 19, versets 16 à 37, le Coran rappelle le Protévangile de Jacques mais le corrige.... Je suis le serviteur de Dieu, répondit l'enfant. Il m'a donné l'Évangile et m'a établi prophète (verset 31). Ainsi parla Jésus, vrai fils de Marie, sujet de doutes d'un grand nombre (verset 35). Dieu ne saurait avoir un fils... Dieu est mon Seigneur et le vôtre (versets 36 et 37). Il s'agit bien là d'une mise au point anti-concile de Nicée qui avait imposé son crédo en un Jésus, fils de Dieu, Dieu lui-même. (14)
Ce premier Mahomet est mort à La Mecque, lapidé par ses adversaires et enterré vivant jusqu'aux cheveux. Le texte de Tabari le dit d'une façon détournée. De retour à sa maison, une de ses filles, en lui nettoyant la tête (toilette funéraire) pleura (des pleureuses accompagnent la levée du corps ; c'est la tradtion). Le Prophète (mort) lui dit : ne pleure pas. Ces choses-là arrivent quand on perd ses parents et ses oncles. Lecteur, ouvre tes yeux, que diable ! Je n'invente rien. Je ne fais que reprendre le récit des Chroniques du musulman Tabari dans sa traduction abrégée de H. Zoteberg, page 96.
Mahomet ressuscité émigre à Médine.
Mahomet (ressuscité) se présenta aux portes de Tâïf pour y demander l'hospitalité, comme un pauvre. De La Mecque à Taïf, cela fait trois journées de marche ; trois jours, c'est le temps qu'il faut pour une résurrection. (Ils tueront le Fils de l'Homme, mais une fois tué, trois jours après, il ressuscitera - évangile de Marc 9, 31). Suit l'évocation de Jonas, le prophète qui, avalé par la baleine/léviathan, fut recraché trois jours après. Suit l'évocation de la parabole de la vigne de l'évangile de Luc et du retour du Maître... Les années passent... La persécution des disciples continue... Mahomet émigre à Médine...
La sourate II de "la vache" est un appel au soulèvement général qu'il adresse depuis Médine à tous les musulmans restés à la Mecque pour qu'ils le rejoignent ou pour qu'ils réagissent à la persécution : Tuez-les où que vous les rencontriez ; chassez-les d'où ils vous ont chassés... Ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu'ils ne vous y aient combattus. S'ils vous y combattent, tuez-les. Soulèvement justifié ou non, je ne sais pas. En revanche, il est dit clairement que si... Tu as tué un être innocent qui n’avait jamais tué personne, tu as commis un acte abominable. (Sourate 18, verset 73 ou 74).
Deuxième mort, deuxième résurrection.
Après le combat de Badr qu'ils ont remporté avec l'aide de Dieu, les musulmans connaissent la déroute lors de la bataille d'Ohod.
Ô musulmans, rappelez-vous !
Lorsque vous étiez en train de fuir,
Abandonnant derrière vous le Prophète qui vous appelait en vain.
Fuyant l’angoisse de la défaite,
Vous couriez vers l’angoisse du châtiment divin.
Repentez-vous et que Dieu vous pardonne ! (Sur III, v 147)
À Ohod, Mahomet est mort, couvert de blessures. Cela ne fait aucun doute. Abou Sofyan l'a proclamé à la vue de tous...Surprise ! Le lendemain ou presque, un nouveau Mahomet repart au combat, le visage voilé, deuxième résurrection. C'est ce troisième Mahomet qui entrera en vainqueur à La Mecque. C'est ce troisième Mahomet que les califes enterreront en lui rendant les honneurs.
E. Mourey, 12 octobre 2017, Saint-Cyrien de la promotion "Ceux de Dien Bien Phu", légion d'honneur, mérite national. Photos Wikipédia.
Renvois
1. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-sacrifice-humain-au-temps-des-107526
2. DBG VI, 16. Strabon IV, IV, 5. Pomponius Mela
3. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/jesus-suite-du-debat-avec-antenor-166386
4. Qumrân, Rouleau de la Règle VI, 14 -20
5. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XIII, XIV, 2. Mais il ne s'agit pas de pharisies mais d'Esséniens.
6. La lecture actuelle reconstituée est <IESUS NAZAR> ENUS REX JUDEORUM en supposant que les lettres entre parenthèses ont disparu et en supposant un N dans ENS.
7. Il s'agit de deux chapiteaux de l'entrée : Israël fracasse les tempes de Moab et le crâne des fils de Seth (Nbr 24.17). Le prophète Balaam et son ânesse.
8. La lecture actuelle est de voir dans la mandorle du tympan le Christ des évangiles. Il s'agit en réalité du visage divinisé de Constance-Chlore.
9. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vezelay-la-basilique-de-l-empereur-87450
10. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nos-belles-eglises-gauloises-d-61085
11. "L'Histoire commence à Sumer" par l'historien américain Samuel Noah Kramer
12. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-paradis-terrestre-d-adam-et-le-47114
13. Flavius Josèphe, contre Appion.
14. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/evangiles-coran-ce-serait-si-183320
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