Israël-Palestine dénouement ?
Il est plus facile de déclencher une guerre que de l’arrêter. Celle-ci dure depuis plus de 100 ans. D’intensité variable. Très forte actuellement.
La Palestine est dans un confit violent quasi permanent depuis le jour où des juifs sionistes sont venus pour y fonder un État, à la fin du 19ème siècle. Soutenus par les puissances du jour, hier par le Royaume-Uni surtout après la déclaration de Balfour en 1917. Aujourd’hui, par les États-Unis, après la seconde guerre mondiale et l’Holocauste.
Ce conflit, au départ, interne à la Palestine, entre immigrants sionistes et Palestiniens, s’est étendu à toute la région qui, sans compter de plus petits affrontements, a connu onze guerres (et insurrections) israélo-arabes et israélo-palestiniennes : guerre d'indépendance d'Israël (1948-1949), crise du canal de Suez (1956), guerre des Six Jours (1967), guerre du Kippour (1973), guerre du Liban (1982), première (1988) et seconde Intifada (2000-2005), conflit israélo-libanais de 2006, guerre de Gaza de 2008-2009, opération de novembre 2012, guerre de Gaza de juillet-août 2014 et guerre actuelle Israël-Hamas (acronyme partiel de Mouvement de résistance islamique).
Quand une guerre commence, les belligérants pensent la finir par une victoire nette définitive. Elle s’arrête souvent par un compromis, durable seulement si les antagonistes pensent avoir obtenu plus ou moins satisfaction. À défaut, la partie qui se croit lésée fait tout pour remettre en question l’accord avec l’aide d’alliés éventuels, rarement bénévoles.
Le conflit repart avec une possible extension.
La fin du conflit en Palestine a eu lieu plusieurs fois ! Avec des cautions locales, régionales, internationales. Chaque fois, les frontières se déplacent. Les réfugiés s’éternisent dans des camps multipliés.
Les morts s’accumulent.
Les haines s’exacerbent. Les enfants naissent. Les futurs combattants sont formés. Pour la prochaine fois.
En Palestine, un accord, durable, ne peut être envisagé qu’entre un État israélien fort du soutien ferme de sa droite dure. Et des représentants palestiniens reconnus par le peuple pour leur résistance à l’occupation. Mandatés par ceux qui se battent. Sans exclusives.
Qui sont les plus terroristes ?
Ceux qui estiment que tout Israélien sur le territoire palestinien est un occupant ?
Ceux qui estiment que tout Gazaoui est un terroriste ou un complice des terroristes ?
Quels que soient l’âge, le sexe, la validité, la fonction, les opinions des un ou des autres… ?
Seule l’arme de mort diffère !
Cet accord entre Israéliens et Palestiniens devra être approuvé par les belligérants et leurs alliés. Peut-être en aidant les uns et les autres à s’accorder. Aider, pousser, obliger.
Il n’y aura pas de paix sans la volonté forte et imposée par les États-Unis.
La solution de ce conflit entre deux peuples pour la même terre, se révèle, de plus en plus difficile, faute de concessions, opposant les forces des deux parties en Palestine, de plus en plus dures, religieuses. Ce qui rend les compromis plus difficiles
Les bases de cet accord sont pourtant connues, maintes fois évoquées. Deux États, palestinien et israélien, aux frontières reconnues par les deux parties, garanties diplomatiquement et surtout par une forte présence militaire internationale sur le terrain pour le faire respecter et empêcher la multiplication des incidents.
Ce type d’accord a déjà été envisagé et bloqué par l’assassinat de Yitzhak Rabin. Le reprendre, l’accommoder à la situation du jour ne sera pas facile après tant d’années d’échanges douloureux.
Le récent accord avec libération d’otages, de détenus et brève trêve humanitaire, montre bien que les belligérants se reconnaissent, que des négociations sont possibles, qu’elles on eu lieu, partielles, discrètes, en même temps qu’actes belliqueux et déclarations intransigeantes.
Que les États-Unis sont susceptibles de l’obtenir comme ils l’ont obtenu. Avec l’aide du Qatar, bien placé pour jouer les doubles, abritant, à la fois, une importante base aérienne des États-Unis et la branche politique du Hamas qu’il finance comme d’autres forces islamistes.
Des implications internationales.
Paradoxalement, la situation internationale actuelle, générale et régionale, peut être un moment favorable à une solution.
Plus intéressante aujourd’hui qu’hier pour certains…
Quel est l’intérêt de la Chine qui joue un rôle de plus en plus important au Proche-Orient avec l’accord Iran-Arabie saoudite et ses achats de pétrole ? Une entente sino-étasunienne est-elle pensable qui prendrait acte, discrètement, de la place nouvelle de la Chine...
Comment Mohamed Ben Slimane peut-il concilier le rapprochement avec Israël, avec l’Iran et la Chine, la modernisation et la rue arabe ?
L’Iran a-t-il intérêt à continuer à subventionner le Hezbollah, subir le blocus et faire face à la rue ?
Israël peut-il tenir tête aux États-Unis, à les affaiblir davantage, à faire perdre l’élection à Joe Biden ? À favoriser antisémitisme et antisionisme aux États-Unis, dans le Sud-Gloibal, dans le monde entier ?
Les déclarations de Netanyahou sur la prise de contrôle de Gaza par Israël, sur l’émigration forcée des Gazaouis vers de nouveaux camps de réfugiés en Égypte ou ailleurs, sont elles soutenues pas les États-Unis ou au contraire une pression sur les États-Unis, une montée aux extrêmes avant l’inévitable compromis ?
Car Natanyahou sait que, in fine, il cédera à la volonté des États-Unis.
Les États-Unis sont engagés sur 3 fronts où leur suprématie mondiale est en jeu. Trouveront-ils, dans chaque cas, le moyen d’éviter une explosion qui peut ne pas être que locale ?
Vont-ils continuer à soutenir inconditionnellement, comme ils le font depuis 70 ans, Israël qui paraissait comme le 51ème État des États-Unis ? Et la droite israélienne jusqu’à la conquête du Grand Israël vidé de tous les Palestiniens ? Mais dont la politique brutale au vu du monde entier devient insoutenable. Même aux États-Unis avec la division croissante de l’opinion publique étasunienne qui pèse sur la réélection de Joe Biden ?
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Les États-Unis sont affaiblis au Proche-Orient. Comment garder la première place ? Par la guerre ? Comme ils l’ont si bien réussi en Irak ou en Afghanistan ?
Peuvent-ils, en même temps, soutenir l’Ukraine contre la Russie dans une guerre qui dure plus que prévu et qui commence à peser sur le budget, les parlementaires et l’opinion publique… Une Ukraine jusqu’au-boutiste qui risque, sans un plan Marshall, de s’écrouler avant d’avoir reconquis l’Est de l’Ukraine et la Crimée ?
La confrontation qui compte, directe ou non, sans affrontement militaire pour le moment, est la Chine.
La Chine qui construit son développement scientifique, développe son influence politique, les routes de la soie.
Qui, seule, détient la clef de l’Horloge avec Taïwan comme point de fixation.
Des dénouements négociés sont encore possibles au risque d’un dernier affrontement accidentel.
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