Israël-Palestine, un conflit ancestral ou le mouvement perpétuel de la violence
La violence à Gaza n’est pas inexorable. Elle n’est pas non plus le fait imprévisible et subi tel que relaté dans les médias classiques. Se renvoyer dos-à-dos la responsabilité n’augure aucune possibilité de paix future. C’est selon moi la prise de conscience de cet effet de spirale et le désir de l’inverser qui peuvent nous laisser espérer des jours meilleurs pour tous.
Contrairement à ce que peut laisser pressentir mon prénom, je ne suis pas arabe. Je ne suis pas non plus musulman. Je ne suis pas magrébin et encore moins du Machrek. Non. C’est tout bonnement en qualité d’Etre Humain – ce que Je suis avant toute chose – que je m’exprime ici. Et s’agissant de ce qui se passe au Proche-Orient tout comme ce qui se produit en Ukraine ou partout ailleurs, je veux réagir en tant que colocataire de cette planète et non comme un membre de je-ne-sais-quelle communauté ou confrérie.
Mon intension ici est poussée par un élan altruiste, d’amour et de désir farouche de paix. La paix d’abord pour moi, ensuite pour mes proches et pour finir à l’attention de l’ensemble des Etres vivants sur cette Terre.
Soyez certain(e)s que chaque fait de violence perpétré (justifié ou non, ça n’est pas le débat) est un fait que subissent d’autres éléments vivants à leur dépend. Dès lors que je vais commettre un acte de violence, quelqu’un(e) subira cela et vivra un mal-être. Et ce mal-être sera à son tour source de violence à l’égard d’autres et ainsi de suite. Prenions l’exemple d’une femme avec enfants abandonnée par son compagnon et mise sous pression dans son travail, va générer de la violence dans sa vie, et son fils, violent à l’école ou en société sera l’écho de la violence de sa mère. Violence qui venait pour son mari peut-être de ses parents et pour son patron de la violence des marchés par exemple. L’enfant brulera des voitures et ces actes de violences mèneront Marine Le Pen à faire des déclarations violentes dans les médias. Je ne cherche pas à justifier la violence. Je mets ici en exergue le caractère perpétuel du mouvement violent.
Quiconque est simplement insulté n’a comme premier reflèxe de réagir violemment par une autre insulte. Apres, le fait de marquer un temps d’arrêt, de réfléchir à l’ensemble que nous composonst peut amener à tenter d’élever l’Autre dans cette conscience que la violence que l’on assène nous reviendra tôt ou tard, à soi ou à un proche. Ce que j’écris là, j’essaie de m’y astreindre. Je pèse mes mots et cherche à éviter qu’il soit reçu comme un acte de violence, fusse-t-il pour des gens radicalement en opposition à ces idées.
L’utra-violence disséminée à Gaza où des dizaines d’enfants sont tués par pure négligence, la haine que ces crimes élèvent s’inscrit dans le mouvement perpétuel de la violence et la vague future n’en sera que plus dévastatrice. Je ne peux m’empécher de penser à cette Mère Hollandaise dont le fils a été lâchement tué dans l’avion de la Malaysian Airlines au-dessus de l’Urkraine et qui a exprimé le souhait qu’il n’y ait « plus d’autres morts ». Cette grande Dame a lutté intérieurement contre sa haine pour parvenir à inverser le balancier de la violence. Merci Madame.
En période de « guerre » on peut penser que les victimes sont du camp adverse, compte-tenu du statut, de la religion, de la nationalité… que sais-je. Ça ne change pas l’appartenance de ces éléments victimes de violence au même et unique ensemble vivant sur la Terre. Des tueries commises à Gaza germeront des faits de violence grave dans un futur plus ou moins loin. La violence que l’on vit dans les rues de Paris provient de Gaza mais aussi et surtout de la colonisation passée, des crimes et des erreurs passées. Cela est. Changer le passé n’est pas possible mais éviter/limiter la haine pour le futur se dessine aujourd’hui.
Au-delà de fait que sont considérés comme des crimes les génocides, les crimes de guerre, les tortures, la construction de murs entre les peuples, c’est avant tout totalement ridicule et vain. Comment croire que l’on peut éradiquer une population avec son histoire, sa culture… comment croire qu’un mur peut régler définitivement nos problèmes ? Ces « solutions finales » seraient des remèdes définitifs aux maux de l’Humanité ? Quand bien même l’on penserait que telle ethnie serait responsable de nos malheurs, l’éradiquer est censé tout régler ? Soyons sérieux.
En France, beaucoup craignaient que « ce conflit ne s’importe dans l’Hexagone » pensant que cette violence puisse être refoulée à nos frontières tout comme le nuage de Tchernobyl 30 ans auparavant. Ridicule. La télévision et les réseaux sociaux aujourd’hui nous lient dans une immédiateté. Pensez à des enfants qui ont vu un homme armé faire irruption dans leur école et pour qui l’on s’est empressé, après le dénouement heureux de l’affaire, de monter la (désormais classique) cellule psychologique. Souvent moquée, je trouve cette réaction très opportune pour tenter d’enrayer ce mouvement perpétuel de la violence. Mais alors imaginez toutes ces populations qui voient très régulièrement des cadavres, des blessures par balle, des roquettes et des états de siège. Et pour seule cellule psychologique, les vidéos guerrières et revanchardes du Hamas. Le mouvement de violence n’est pas prêt de s’arrêter.
Je dénonce ici l’horreur avérée à Gaza et tous les crimes et violences perpétrées. Je ne cherche pas à juger les coupables. Je n’ai pour unique ambition que de faire prendre conscience que cette spirale n’entraine qu’à sa propre perte. Israël élabore sa propre perte comme futur. Que reste-t-il de l’Empire Napoléonien ? Où sont les garnisons romaines qui réglaient le monde ? Et que penser de la Grèce de feu Alexandre le Grand.
Mon idée est de faire progresser cette idée au plus grand nombre. La violence est une énergie qui est exercée sur un élément faisant partie d’un ensemble dont l’agresseur fait aussi partie. Cessons de nous auto-agresser. Ce déferlement de violence sur toutes populations, palestiniennes (des êtres humains), juives (des êtres humains), ukrainiennes (des êtres humains), somaliennes (des êtres humains)… n’est que l’élan de la violence de demain.
Dès mon plus jeune âge, j’ai vécu, j’ai subi des actes de violence extrême. J’ai haï très fort, avec une légitimité. Mais je n’ai trouvé ma paix intérieure qu’après avoir pris conscience de ce que j’écris ici.
Je ne suis pas dans une caricature de Peace & Love babacool ou dans un quelconque précepte religieux qui ordonnerait de tendre la joue à ses bourreaux. Je sais que la Paix est possible et j’y œuvre chaque seconde de ma vie.
Je suis convaincu que tous les êtres sur Terre – même les plus guerriers – aspirent à la paix et à la sérénité au plus profond d’eux-mêmes et que leurs histoires, leurs mémoires ancestrales les y ont détourné et qu’il ne tient qu’à nous, conscients de cela, de les aider à revenir sur ce chemin universel de paix.
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