J’abuse... !
Un pastiche, sinon rien.
La meilleure défonce c’est l’attaque
"J’attendais qu’une voix s’élève contre ce torrent de boue. L’attente est trop longue !" Frédéric Lefebvre
L’umpiste et porte-parole Lefebvre,ex-député remplaçant de Santini, a " mal à la politique, mal à la démocratie, mal au peuple, mal à la France".
Aussi a-t-il voulu commettre un pastiche du fameux "J’accuse... ! " d’Émile Zola, publié le 13 janvier 1898 en première page du quotidien parisien L’Aurore pour défendre Dreyfus contre les antisémites, la droite cléricale et l’armée. (Accusé d’espionnage, Dreyfus fut condamné par un tribunal militaire à la dégradation et à la déportation dans l’île du Diable..).
Sa tribune, à Lefebvre, est parue dans France-Soir, propriété à 85 % du jeune Alexandre Pougatchev - fils de Sergueï Pougatchev, oligarque russe et "banquier de Vladimir Poutine" dont la fortune est estimée à 2,4 milliards de dollars. Précision nécessaire pour apprécier tout le sel de l’ accusation lancé contre Médiapart : " un site aux méthodes inqualifiables financé par un riche homme d’affaires" - à savoir Xavier Niel, présent à hauteur de 3% dans le capital...
En fait le pastiche s’arrête au titre, ce qui n’enlève rien au comique de l’ensemble qui dénonce :
L’alliance d’une opposition rageuse et sans idées, et de certains médias aux relents d’extrême droite et de trotskisme mêlés, auxquels s’ajoute la vengeance de riches fraudeurs qui ne pardonnent pas à un ministre de les avoir combattus… Cette alliance immonde veut mettre à bas les principes qui fondent notre société. J’attendais qu’une voix s’élève contre ce torrent de boue. L’attente est trop longue ! Je le fais, moi, en sachant parfaitement qu’une fois de plus le " système " va me prendre pour cible car il n’aime pas les vérités qui dérangent, et qu’on va me dire en " service commandé".
A comparer avec le combat de Zola qui, dans une lettre à sa femme, datée du 24 novembre 1897, commentait son premier article sur l’affaire Dreyfus à paraître le lendemain dans Le Figaro ( rien à voir avec l’actuel).
" Tu ne sais pas ce que j’ai fait ? Un article, écrit en coup de foudre, sur Scheurer-Kestner et l’affaire Dreyfus. J’étais hanté, je n’en dormais plus, il a fallu que je me soulage. Je trouvais lâche de me taire. Tant pis pour les conséquences, je suis assez fort, je brave tout !
Ah ! la dure vie des martyrs contemporains et modernes de la Vraie Vérité Véridique ! Les temps ont bien changé...
"Il y eut un sursaut. La bataille pouvait recommencer. Toute la journée dans Paris les camelots à la voix éraillée crièrent L’ Aurore, coururent avec L’Aurore, en gros paquets sous le bras, distribuèrent L’Aurore aux acheteurs, empressés. Ce beau nom de journal, rebelle aux enrouements, planait comme une clameur sur la fiévreuse activité des rues. Le choc donné fut si extraordinaire que Paris faillit se retourner."
Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine, le 4 décembre 1902.
Attendons le sursaut. Attendons le retournement.
![1114625261.jpg](http://zec.blogs.letelegramme.com/media/00/02/1114625261.jpg)
> La lettre de Zola au Président de la République Félix Faure - Wikisource
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