J’ai assisté à une becerrada...
Savez-vous ce qu'est une Becerrada ? C'est une petite corrida pour des apprentis toreros avec des becerros, mot espagnol signifiant : veau, taurillon, qui désigne le petit mâle du taureau de combat...
Ici, pas de banderilles et pas de mise à mort.
Pour le reste, les rituels de la corrida sont quasiment respectés. L'occasion pour les jeunes de faire démonstration de leur talent et pour les écoles taurines d'expliquer les rudiments de l'art tauromachique à un public curieux, en partie composé de touristes et de novices.
Cette corrida est scandée par de la musique, un orchestre qui joue des airs espagnols...
Lors de la Feria de Nîmes, j'ai assisté à une Becerrada : un spectacle où le sang ne coule pas, où le taureau n'est pas encore voué à la mort.
On peut admirer le courage de ces adolescents, apprentis toreros, on peut être ébloui par les couleurs flamboyantes de leurs capes, on peut être entraîné par le rythme des musiques espagnoles.
Pour autant, la violence n'est pas absente de cette petite corrida.
Le spectacle est dur, féroce : les jeunes taureaux pleins de fougue sont parfois imprévisibles.
Et une antenne de la Croix Rouge est présente, près des arènes, en cas d'accident... le danger est constamment présent et les jeunes toreros sont exposés à recevoir des coups de corne.
La poussière vole, la tension est palpable...
Le taureau lui-même est mis à mal, fatigué par les différentes passes : parfois il s'effondre, s'affaisse sur ses pattes, mord la poussière...
On assiste aussi à des simulacres de mises à mort : le toréador mime le geste avec le bras et la main.
Et quand il s'agit de faire rentrer le petit taureau dans sa bétaillère, tout le monde est à la peine : l'animal est rétif et on le malmène à nouveau...
Eh bien, je trouve ce spectacle assez cruel, même si ce n'est pas une véritable corrida.
On est loin de la course landaise...
La corrida met en scène un combat, "certes le torero risque sa vie. Mais cette lutte est au départ biaisée, truquée. Son scénario exige l'affaiblissement de la bête par des moyens abjects... Homo sapiens appartient lui aussi au règne animal, il est proche des autres mammifères. Il est bien placé, par conséquent, pour apprécier le caractère mauvais de la douleur et du stress, que rien ne l'autorise à infliger gratuitement, par négligence, cruauté ou appât du gain, aux autres animaux...", comme l'écrit Axel Kahn dans son ouvrage intitulé L'éthique dans tous ses états.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2019/06/j-ai-assiste-a-une-becerrada.html
Vidéos :
Photo et vidéos : rosemar
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