J’insulte, tu insultes, nous insultons
Le sujet est grave et vraiment sérieusement inquiétant, le traiter à la légère serait une erreur, car l'insulte se banalise et prolifère comme le fait remarquer justement Madame Taubira. D'accord avec vous les grossièretés dans la rue, entre voisins, au volant, ce n'est pas une nouveauté. Mais depuis l'arrivée de l'électronique nous avons fait des progrès considérables. C'est vrai, j'admets votre pertinence, l'exemple vient d'en haut, ce qui est une bonne raison pour continuer.
Mais attention, il faut différencier l'insulte classique prononcée dans un mouvement d'humeur, un instant passager de colère ou d'énervement, ce qui ne l'excuse pas pour autant, de l'outrance plus sournoise, travaillée avec soin, perfectionnée à l'extrême, du grand "art". La calomnie, la diffamation, les moqueries sur le physique d'autrui sont également injurieuses et dans tous ces domaines l'imagination des insulteurs n'a pas de limites.
Des agressions verbales prononcées dont le but de déstabiliser, de ridiculiser, de décrédibiliser, d'offenser et de faire mal, pour le plaisir, par bêtise souvent liée à la méchanceté gratuite, voire par intérêt.
Maintenant vous si avez différents types d'insultes, parmi les plus graves sont certainement celles présentant un caractère raciste, xénophobe ou antisémite. Des propos punis occasionnellement par la loi à titre d'exemple, ce qui n'empêche pas la récidive.
La ministre de la Justice est actuellement une cible privilégiée disons d'extrémistes. Certes on peut dire voire même crier son mécontentement face aux réformes du gouvernement et de Christiane Taubira. Pour autant doit-on tolérer les comparaisons qui ont été faites entre Madame Taubira et un bébé singe par une adhérente du FN, ou encore avec une guenon par des excités opposés au mariage homosexuel. Une dérive pitoyable, preuve évidente de la faiblesse d'argumentation de leurs auteurs qui permet aussi de mesurer la noirceur d'esprit de ceux qui la pratique.
Or même si Mme Taubira considère que son cas personnel n'a que peut d'intérêt, quand elle prétend : " Très franchement sur ma personne c'est absolument sans importance" on a du mal à croire qu'elle n'est pas touchée si ce n'est blessée.
Mais l'acharnement contre la ministre de la Justice n'est qu'un exemple d'actualité. Nous avons tous été victimes de l'insulte, nous le serons encore et d'agressés nous pouvons devenir agresseurs.
D'autres personnalités se plaignent d'agressions verbales, Cécile Duflot par exemple qui pourtant elle-même n'a pas la langue dans sa poche, Christine Boutin qui semble s'étonner des invectives que déclenche ses tweets, qui sème le vent récolte la tempête dit-on. Quand cessera donc cette manie, à quoi rime ce cirque cette foire d'empoigne permanente, cette mode dérisoire qu'ont les femmes et les hommes politiques de balancer des "bons" et des gros mots sur Tweeter, c'est cela la modernité, le lecteur et l'électeur devrait parfois se poser des questions sur le niveau de certain de ses élus.
Mais Tweeter après tout n'est qu'un échantillon navrant du politiquement incorrect, l'exemple vient d'en haut, de la cour de récréation nationale, notre Assemblée. C'est là que vous avez la représentation du talent à l'etat pur. La politique c'est un métier, il faut donc un centre de formation. Après cinq ans de présence plus ou moins assidue pour étudier les subtilités de la langue françaises l'élève peut devenir un maître, obtenir une promotion et s'asseoir au premier rang sur le banc des ministres où il sera copieusement insulté. Oui être ministre ça se mérite !
72 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON