J-M CAVADA : stricte neutralité difficile
« Qu’est-ce qu’on fait dimanche, monsieur le président du Mouvement Européen France (MEF) ? ». Personne n’attend de réponse précise tant la situation est délicate. Le président Cavada est élu depuis le 3 décembre 2011 à la tête du Mouvement après la démission impromptue du pâle recteur Christian Philip, lui-même successeur de la brillante Sylvie Goulard. Cette dernière avait considéré que son élection au Parlement Européen ( Modem) n’était pas compatible avec sa fonction.
Voilà où le bât blesse car le nouveau président est également député européen NC (Nouveau Centre) donc membre du PPE ( droite) au Parlement donc logiquement…
Le professeur « par défaut ».
« Je m’impose une stricte neutralité ».
Est-ce compatible avec toutes les prises de position de tous les candidats à la présidence ? Sûrement pas ou alors à des degrés divers. Où en est le président du MEF ? A la question, il répond, feignant la sérénité :« Je m’impose une stricte neutralité ». A ce moment là, il ne sait pas encore que, le lendemain, Hervé Morin va inviter, François Bayrou, le chef dont, il y a cinq ans, ils ont tous deux partagé les projets et qu’ils ont quitté, à rejoindre Nicolas Sarkozy. Alors offrons à Jean-Marie Cavada l’opportunité, au nom de sa « stricte neutralité » de se désolidariser de son ami et de ses paroles en l’air.
Alors on pourra persister à le considérer d’abord comme un Européen convaincu, qui est venu donner cette conférence en toute légitimité impartiale, loin des anciennes sirènes dont il avait, comme son compère, entendu le chant sans se mettre de la cire dans les oreilles.
Dans sa condamnation de l’absence de vision et d’action pour la construction européenne de tous les gouvernements depuis plus de cinq ans, on perçoit une critique implicite mais prudemment généralisée, « en stricte neutralité ».
Désormais, arrêt sur les objectifs et mise à disposition de tout le talent de l’homme de communication, c’est ce que souhaitent sans doute tous les adhérents de la cause européenne, si malmenée.
A la décharge du député du Parti Populaire Européen, on doit ajouter que, jadis, Pierre. Moscovici avait également superposé des fonctions officielles et la présidence du MEF.
Et comme en même temps, J-M Cavada se dit compter au premier rang de ses amis Michel Rocard, on est rassuré dans tous les camps.
Antoine Spohr ( article paru également sur Médiapart)
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