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J-M CAVADA : stricte neutralité difficile

« Qu’est-ce qu’on fait dimanche, monsieur le président du Mouvement Européen France (MEF) ? ». Personne n’attend de réponse précise tant la situation est délicate. Le président Cavada est élu depuis le 3 décembre 2011 à la tête du Mouvement après la démission impromptue du pâle recteur Christian Philip, lui-même successeur de la brillante Sylvie Goulard. Cette dernière avait considéré que son élection au Parlement Européen ( Modem) n’était pas compatible avec sa fonction.

Voilà où le bât blesse car le nouveau président est également député européen NC (Nouveau Centre) donc membre du PPE ( droite) au Parlement donc logiquement…

 

Le professeur « par défaut ».

 Invité pour animer une conférence-débat sur un thème aguichant : « L’actualité européenne à la veille de l’élection présidentielle », l’ancien journaliste s’est livré à une prestation en demi-teinte mardi soir à Strasbourg, laissant planer un doute compte tenu de la position très inconfortable pour l’ardent supporter de Hervé Morin lequel a disparu comme une girouette gazéifiée dans le vent, sans retombées évidentes ou substantielles pour Nicolas Sarkozy. C’est ce qui explique vraisemblablement qu’en la circonstance, devant une assistance de Jeunes Européens encadrés par des séniors souvent vieux militants du Mouvement, J-M Cavada ait choisi plutôt le rôle de professeur d’ Histoire, que celui d’homme politique. A un public averti, Il a imposé avec un enthousiasme apparent de jeune homme frais émoulu de l’agrégation, un cours d’histoire du niveau d’une classe de baccalauréat, style marche d’un siècle, de la première guerre mondiale à la grave panne actuelle de la construction européenne, prenant au passage quelques libertés en envoyant, par exemple, Daladier à Munich en 1939. Même pas grave, n’était ce ton et cette présentation dans une gestuelle exagérée très sarkozienne, cette fois pour élève du primaire. On lui pardonnera plus facilement quand on aura entendu son plaidoyer pour la gouvernance européenne de type fédéral, précisant bien que seuls les pouvoirs régaliens lui seraient dévolus. Mieux, il milite pour un budget et une armée européens comme aux Etats-Unis. A demeure, il réaffirme l’intangibilité du siège du Parlement Européen à Strasbourg et toute sorte de suggestions qu’on retrouve en gros ou en vrac dans les programmes des candidats à l’élection de dimanche sauf bien entendu celui du Front National qui devient la cible privilégiée agitée devant un auditoire qui, par définition, ne compte aucun frontiste parmi ses adhérents… Soit !

 

« Je m’impose une stricte neutralité ».

 Rappel :« Le Mouvement Européen-France (ME-F) est une association qui regroupe, au delà de leur appartenance politique, les hommes, les femmes et les associations qui souhaitent s’engager en faveur de la construction européenne dans une perspective fédérale. Sa vocation est de « développer dans le peuple français la prise de conscience de l’Europe et de la communauté de destin des peuples qui la composent ».

Est-ce compatible avec toutes les prises de position de tous les candidats à la présidence ? Sûrement pas ou alors à des degrés divers. Où en est le président du MEF ? A la question, il répond, feignant la sérénité  :« Je m’impose une stricte neutralité ». A ce moment là, il ne sait pas encore que, le lendemain, Hervé Morin va inviter, François Bayrou, le chef dont, il y a cinq ans, ils ont tous deux partagé les projets et qu’ils ont quitté, à rejoindre Nicolas Sarkozy. Alors offrons à Jean-Marie Cavada l’opportunité, au nom de sa « stricte neutralité » de se désolidariser de son ami et de ses paroles en l’air.

Alors on pourra persister à le considérer d’abord comme un Européen convaincu, qui est venu donner cette conférence en toute légitimité impartiale, loin des anciennes sirènes dont il avait, comme son compère, entendu le chant sans se mettre de la cire dans les oreilles.

Dans sa condamnation de l’absence de vision et d’action pour la construction européenne de tous les gouvernements depuis plus de cinq ans, on perçoit une critique implicite mais prudemment généralisée, « en stricte neutralité ».

Désormais, arrêt sur les objectifs et mise à disposition de tout le talent de l’homme de communication, c’est ce que souhaitent sans doute tous les adhérents de la cause européenne, si malmenée.

A la décharge du député du Parti Populaire Européen, on doit ajouter que, jadis, Pierre. Moscovici avait également superposé des fonctions officielles et la présidence du MEF.

Et comme en même temps, J-M Cavada se dit compter au premier rang de ses amis Michel Rocard, on est rassuré dans tous les camps.

 

Antoine Spohr ( article paru également sur Médiapart)

 


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5 réactions à cet article    


  • Cropcircle 19 avril 2012 19:20

    Cavada un troll qui s’écoute parler...en plus cautionner l’ectoplasme Morin...mort de rire


    • A. Spohr A. Spohr 19 avril 2012 19:28

      Vous m’avez mal lu. Je ne cautionne absolument pas, je rends compte aux membres du MEF.


    • Hussein Hussein 19 avril 2012 20:20

      Et dire que j’ai failli laisser tomber ma partie de pétanque pour aller écouter le monsieur Cavadada.

      Merci monsieur Tonio, je suis rassuré.


      • A. Spohr A. Spohr 20 avril 2012 09:58

        Il y avait pourtant quelques têtes à boule

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