J’suis célibataire et je t’emmerde (*)
Aujourd’hui, on va parler du célibat les ami(e)s.
Ben oui, parce que, bien que les sites de rencontres pour célibataires plus ou moins exigeants fleurissent comme les mycoses chez les acteurs porno, le célibataire est loin d’être une espèce en voie d’extinction. Vous l’avez remarqué, j’en suis sûr – perspicaces comme vous êtes.
A fin 2014, l’INSEE indique que la France compte environ 40% de célibataires (auxquels il faudrait ajouter les veuves et les divorcé(e)s), ce qui fait pas mal de monde sur le marché !
Et que fait ce monde sur le marché ? Ben, il essaye d’en sortir a priori, le couple étant socialement plus accepté que le célibat (ajouté au fait que quand on est en couple, on peut baiser quand on veut (ou presque)). Ce statut de personne seule serait, en effet, une sorte de tare dans l’imaginaire collectif, une conséquence directe du fait qu’on est trop moche ou trop con(ne) pour trouver quelqu’un (ce qui n’est pas faux pour une partie de ces abrutis).
Et pourtant, moi-même, je ne dirais pas que je regrette totalement cette période où je me baladais le zobe à l’air dans mon appartement, mais ça avait quelques avantages, on peut pas dire l’inverse.
Allez tiens, petite liste non exhaustive.
- Je rêvais d’une fille idéale
Eh oui, forcément. Quand on est en couple, on ne peut que constater l’humanité de notre partenaire (avec tous ses petits défauts : irritabilité une semaine par mois, pets nocturnes, goût pour les séries débiles, etc.), alors que quand on est tout seul, on se prend à rêver qu’on va se taper la seule femme au monde qui ne grossit jamais et mange sans mettre les coudes sur la table (et en souriant la bouche à moitié pleine).
Entre vous et moi, le retour à la réalité est brutal.
- J’étais libre
Franchement, je pouvais baiser à couilles rabattues et personne venait se plaindre derrière que je ramenais des saloperies de MST à la maison (même mon chat s’en carrait le ouin-ouin). Je me trimbalais le spaghetti aéré et personne ne me disait que j’étais chichement membré. Je faisais le ménage une fois tous les euh… ouais pas souvent quoi. Je faisais pas mon lit. Je me couchais sans m’être lavé les dents. Bon en gros, j’étais un porc, ce qui constituait une sorte de cercle vertueux : j’étais libre => je devenais sale => je ne risquais pas de trouver une gonzesse => j’étais libre !
- Je pouvais claquer mon blé comme bon me semble
Bon évidemment, là j’exagère un peu parce qu’il aurait fallu que j’en ai (du blé). Mais bon, c’est bon de se dire que si on était riche, on aurait pas à partager notre richesse. Dieu merci, on est pas riche et on s’en fout.
- J’avais plein de copines qui s’inquiétaient pour moi
Elles me disaient toutes « non mais vraiment, faut que tu te laves tu peux pas rester tout sale seul ». Alors, elles me présentaient des femmes de ménage copines. C’était le bon vieux temps. Aujourd’hui, on me présente plus personne. Zobi. Genre je dois m’investir dans mon couple. Sérieux ? Vous pouvez vous occuper de votre cul ?
- Je m’occupais de ma tronche
J’étais à l’écoute de mon corps (si, si, c’est qu’il en fait du bruit ce con). Par exemple, toutes les semaines, je calculais combien de kilos j’avais pris (cf. point #6).
- Je sortais tout le temps
C’est pas pour dire, mais bizarrement quand t’es en couple, tu pleures sur ta vie de célibataire et quand t’es célibataire, tu passes ton temps à essayer de t’accoupler, c’est à n’y rien comprendre (à croire que l’homme est vraiment complètement con, en plus d’être poilu).
Donc forcément, dans mes périodes de célibat, mon budget alcool explosait les compteurs (et ma balance accessoirement). C’est pas compliqué, je sortais plus souvent qu’un chien d’appartement et j’étais plus arrosé qu’un lampadaire.
Vous avez remarqué d’ailleurs comme vos meilleurs souvenirs, ce sont souvent des souvenirs de cuite ? Non, pas vous ? Bizarre, tiens…
- J’étais pas obligé de m’intéresser à des trucs pas intéressants
Je pouvais mater un film avec trois T sur Telerama sans être obligé de regarder jusqu’au bout et sans avoir à faire une note de synthèse après. Je pouvais laisser mon appartement ressembler à une chambre d’étudiant, j’étais même pas obligé de refaire la déco toutes les deux semaines. Bref, j’avais le droit d’être un ado attardé.
- Je pouvais me taper des soirées « régression »
Je vous dépeins pas le truc : pizza, bière, foot, ça vous parle ?
Allez, on passe au #9.
- Je pouvais faire mon snobinard de merde
Ah Dieu que j’adorais dire à mes copains / copines célibataires « franchement je suis pas désespéré au point de m’inscrire sur un site de rencontres ». Et ça, ça vaut tous les couples du monde.
- Je pouvais dormir dans mon vomi chez des gens que j’avais jamais vus avant
A part mon chat qui gueulait un peu quand je rentrais (« non mais t’as vu l’heure ??! »), tout le monde s’en foutait – à part peut-être les propriétaires du lit dans lequel j’avais vomi (et encore, je me suis cassé sans leur avoir demandé).
- Je pouvais me plaindre
C’est sûr que maintenant que je sors avec la plus belle fille du monde qui a 20 ans de moins que moi, je vais pas cracher dans la soupe, bordel. C’est malin, ça. Quel con !
- Je pouvais me taper mes copines sans qu’elles m’en veuillent
Ben oui, je mettais ça sur le compte de la solitude et elles me pardonnaient à peu près toutes (sauf quand j’abusais trop. En gros, au bout de la 10ème fois, y’en a qui te voient venir).
- Je pouvais faire mon gros mytho
Je pouvais raconter que j’avais couru le marathon en 3h15 ce week-end même s’il y avait pas eu de marathon, je m’en foutais, personne n’était là pour tousser derrière mon dos ou lever les yeux au ciel. J’étais le roi du monde (en tout cas, au moins du mien).
- Je pouvais arrêter quand je voulais
Eh ouais les petits gars, on y pense pas à ça. Mais c’est quand même plus simple d’arrêter le célibat que le couple, hein ?
Bon allez, faut que je vous laisse, ma femme va rentrer et j’ai pas fini le ménage. Et puis même pas finir sur le numéro 13, si je l’avais voulu, j’aurais pas réussi.
A+ dans l’bus bande de nazes. Et arrêtez de vous tripoter la nouille comme des gros dégueus, allez plutôt draguer dans les bars.
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(*) ce n’est pas mon cas, mais j’aime bien me mettre dans la peau de mes personnages (par ex. : j’suis pas vraiment écrivain non plus, tu vois ?)
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