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La crise financière n’est pas une banale crise économique, mais elle s’est inscrite au contraire ces derniers mois dans une stratégie planifiée par les banquiers et dirigeants financiers pour impliquer les états et resolder leur insolvabilité ou dettes dues aux excès de la spéculation bancaire virtuelle, suite aux dernières initiatives politiques de « remoralisation » de la finance internationale énoncées par quelques dirigeants d’états européens, puis mondiaux lors de la récente réunion du G20, qui a permis notamment aux organismes financiers internationaux de renflouer leur caisse avec la légitimité politique des gouvernements des pays les plus industrialisés.

- La création d’une liste blanche, grise et noire des zones financières dérégulées ("paradis fiscaux"), basée sur le modèle de la punition et de la récompense, s’avère être totalement anachronique, les listes et documentations concernant ces zones existant déjà depuis de nombreuses années et faisant l’objet des travaux d’investigation et d’information de nombreuses associations de réflexion autour du développement de la finance internationale.
- La révision des modes de rénumération et de surveillance des traders apparaît également comme un faux-problème : la crise n’est pas due aux traders qui ne font que se conformer à un système de compétition déséquilibré, mais bien au comportement des sociétés financières elles-mêmes dont l’unique objectif est l’accumulation de bénéfices, que celles-ci soient des industries des secteurs primaires, secondaire ou tertiaires.
- Enfin, la création d’un organisme de supervision bancaire international et de nouvelles normes comptables apparaissent également comme fort superficielles, tant les directions politiques actuelles dans le cadre des transferts financiers internationaux s’inscrivent au contraire dans l’optique d’une liquidité et d’une efficience maximale des marchés, impliquant une traçabilité toujours plus difficile des transferts d’argent, principalement relayé par les chambres de compensation internationales et autres réseaux interbancaires.
Mais étonnamment, malgré leur importance essentielle, ces multinationales du routage financier ne sont pas du tout interrogées en temps de crise économique, comme si ce n’était pas leurs problèmes. Et pourtant, ces organismes ne semblent pas des plus transparents, comme le témoignent les chefs d’accusation retenus contre la multinationale luxembourgeoise et reprochés à l’ancien dirigeant de Clearstream et ses associés : « escroquerie fiscale », « faux et usage de faux », « fabrication de faux-bilans », « non-dénonciation de délit financier » et « blanchiment d’argent ». Pourtant, les suites de cette affaire judiciaire ont été stoppées par l’état luxembourgeois lui-même, par ordonnance du 30 novembre 2004 de la Chambre du Conseil du Tribunal d’arrondissement de Luxembourg, et sur réquisitoire du Parquet et rapport du Juge d’instruction conformes, déclarant qu’il n’y a pas lieu à suivre.
Et effectivement, les banquiers siégeant au Conseil d’Administration de ces chambres de compensation internationales sont loin d’être des moralisateurs de la finance internationale. Bien au contraire, ils œuvrent depuis plusieurs décennies pour le contrôle total du système financier mondial par le sommet, notamment en cherchant à se dédouaner de toute restriction ou régulation politique liées à leurs activités. C’est ainsi qu’en créant les perturbations récentes ayant plongé le monde des médias et de la finance dans la panique, les opérateurs de la finance ont poussé les dirigeants politiques des états, les uns après les autres, à intervenir en faveur des banques par des plans de sauvetage financier, comme le plan Paulson aux Etats-Unis, ou en demandant directement aux gouvernements de subvenir à leur besoin comme en Grande-Bretagne où le Trésor Public débloquait en automne dernier 200 milliards de livres sterling pour les huit grandes banques du pays, tandis qu’en France un plan de 360 milliards d’euros en faveur des banques était présenté par le gouvernement.
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