Ne chipotons pas les détails et posons qu’avant 1700, la masse des Français convenait qu’il soit normal ou dans l’ordre des choses, à partir du moment où l’on trouve bien d’être gouverné par un chef, qu’il y ait une chefferie dotée de privilèges (les chefs servent la Nation en étant son épée contre les méchants et en contrepartie, la plèbe nourrit cette chefferie) Posons qu’à partir de 1550, cet état de chose ait été considéré comme trop dogmatique et ait été progressivement mis en cause par un nouveau concept d’égalité profonde, surtout intellectuelle et morale donc, entre tous les individus de la Nation. En gros, on allait à dire que chacun était polyvalent, que chacun était remplaçable par chacun.
Cette voie égalitariste par l’éducation, la connaissance, l’éducation, l’apprentissage, défonçait donc le dogme précédent fondé sur une question de droits et devoirs par le lignage, par le sang. Ce dogme ayant été lui-même précédé par un autre davantage fondé sur la bravoure et l’adresse au combat physique que par le lignage.
Pour parvenir à briser le dogme du lignage qui était soi-disant soutenu par Dieu, la voie égalitariste avait déployé des prodiges de dialectique en recourant en particulier au mot UNIVERSEL. Il fallait bien un concept aussi gigantesque pour peser contre celui de Dieu.
Un peu après 1789, Napoléon 1er avait rétabli l’esclavage aux Antilles contre l’avis des Révolutionnaires des premières heures et de régime en régime, il faudra attendre disons 1960 pour que le principe égalitariste universel devienne un peu plus appliqué. Jusque là, à l’exception de quelques puristes de l’égalitarisme, le peuple français dans son ensemble voulait bien de ce principe dans ses frontières mais pas au-delà. Ne remuons pas le couteau dans la plaie du colonialisme mais convenons simplement que même aujourd’hui, nombreux sont les Français qui relativisent l’égalitarisme ou en restreignent, au moins in petto, son champ de validité.
Comme depuis 1800 la masse des Français a tenu un double discours, égalitariste dans ses frontières mais différencié au-delà, elle a forcément mis en place des systèmes et structures jouant de ce double discours "Un coup je peux me montrer égalitariste, un coup je peux me montrer supérieur".
L’école est un des endroits où se pratique ce double discours :
Vous pouvez tous réussir si vous travaillez / Les meilleurs élèves auront les meilleurs emplois.
Soyez camarades, entraidez-vous / Rendez votre copie seul sans copier ni aider votre voisin.
Travail insuffisant / Elève doué
Le double discours conduit tôt ou tard à la schizophrénie, au blocage, à la rigidité ou à la dépression.
Mercredi, l’UGPBAN publiait sur AVox un article pour nous sensibiliser sur le problème que vivent les bananiers de la Guadeloupe et de la Martinique " La banane durable peut-elle durer ?"
En gros, les pouvoirs publics français, sensibilisés par cette activité, l’avaient depuis longtemps aidée. On ne pouvait acheter, en France, que de la banane de nos Antilles.
Mais, universalisme oblige, la France devait bien entendre les revendications des pauvres Latinos lors des conférences Sudistes et ouvrir son marché à la banane archi exotique comme elle l’ouvrait déjà au chocolat, au café et au riz archi exotiques.
On avait donc, nos Martiniquais et Guadeloupéens qui, dans un premier temps, réclamaient qu’ici on mange de la banane et qui demandaient qu’on tienne compte de leur misère en leur offrant un régime préférentiel. Mais les voilà qui, tout en bénéficiant de la couverture maladie universelle, de la déclaration universelle des droits de l’homme et de l’enfant, demandent maintenant qu’on n’universalise pas au-delà de leur île, qu’on offre pas à des gens plus misérables qu’eux, les mêmes droits.
Le concept de commerce équitable exclut la notion de frontière ou de marché protégé. Selon lui, les consommateurs doivent pouvoir acheter le plus directement possible aux plus pauvres de la Planète pour les sortir de la misère. Implicitement, nos bananiers des Antilles y sont opposés. Ils veulent bien du commerce équitable si c’est à eux qu’on achète. Pas si c’est à d’autres.
L’hôpital en vient à se moquer de la charité quand il est fondé sur un double jeu.
Ce jeu bizarre conduit notre Antillais à préciser qu’il est mieux payé, qu’il travaille dans de meilleures conditions que le Latinos, qu’il est donc plus cher et qu’il faut donc le protéger en payant ses bananes plus chères soit au magasin soit en impôts.
Ce qui se passe dans cette histoire Antilles-banane-Latinos, se passe en Métropole, il suffit de remplacer banane par chaussure, aspirateur ou télé et Latinos par Polonais, Roumains et Indiens et ça le fait.
Nous pourrions en finir avec le double langage en élaborant un autre concept. Maintenant qu’on est suffisamment éloigné du concept de lignage, maintenant qu’on n’a plus peur de Dieu, on pourrait laisser mourir de sa belle mort l’universalisme.
Le Monde est bigarré et si l’on faisait un véritable référendum planétaire sur des concepts à vocation universelles, aucun ne passerait. Le seul qui aurait quelques chances d’être adopté par tous serait celui de la liberté de chacun d’aller et de vivre où il veut (en partageant les droits et devoirs liés à l’endroit choisi). Et encore, j’en vois plein qui n’ont jamais quitté leur quartier et qui verraient d’un très mauvais oeil que n’importe qui puisse s’installer près d’eux.
L’air de rien, le mot universel fait peur à énormément de gens. Et ils n’ont pas forcément tort.
Une fois ce mot universel enterré, nous sortirons automatiquement des notions contenant de l’absolu ou de l’infini. Dont celui de la richesse. (les seules notions qui surferont mieux que jamais sur les infinis seront celles qui relèvent de l’amour)
Non seulement le mot "universel" était chargé d’infinitude mais, convenons-en, il s’agissait, à l’époque où il fallait repousser Dieu, de l’imposer au Monde. Il fallait que notre fantasme devînt réalité, qu’il se répandit partout. Et c’est cette visée impériale, hégémonique, qui faisait peur à bien des gens d’ailleurs. Ca fait 200 ans qu’on essaye de refourguer cette merveilleuse idée d’universel et que ça ne marche pas. Même les pays amis qui ont juré père et mère sur l’universalisme, le bafouent constamment. Même nous.
Quand nous en aurons fini avec l’ universel, (il nous faudra peut-être deux siècles pour en arriver là) nous pourrons aborder la question de l’infini des richesses. Nous pourrons constater que globalement, ce qui nous fait souffrir la plupart du temps, ce n’est pas que nous ayons trop peu de soleil, c’est qu’il y en a qui se le réservent impérialement.
Nonobstant la question du prix, une simple opération nous permet de comprendre que nous ne pouvons pas être 60 millions à disposer d’une piscine de 200 m² ensoleillée d’une vue directe sur la Côte d’Azur. Nous ne pouvons pas être 60 millions à vivre dans 200 m² avec balcon sur le Champs de Mars non plus.
Nous serions tous parfaitement heureux avec notre Sam’suffit et nos trois nains de jardin si nous n’avions pas le sentiment que certains, parce qu’ils sont milliardaires, peuvent faire raser notre quartier pour y installer leur palais. En fait nous serions heureux si personne ne gagnait plus de 10 000 E par mois.
Comme il ne peut être question que cette limitation à 10 000 soit universelle, il s’agirait d’un système seulement national.
Il est de plus en plus clair que nos concepts politiques contenant trop d’infinis (ou ne les interdisant pas) permettent à un seul individu d’acheter le pays entier et de faire de nous ses valets s’il est bon stratège.
Comme son avatar le loto, la carotte de la réussite présentée comme accessible à tous mais en réalité prenable par quelques uns seulement, pousse la masse à accepter ce jeu fou qui la frustre parce qu’elle se sent infiniment dépassée par quelques pointures devenant symboles de réussite.
Cette folle course en avant de tous, génère à la fois un rapide épuisement des ressources, des espaces et du sentiment de bonheur dans la population.
Cette plus haute marche dont on ne limite pas la hauteur et que l’on propose à tous les élèves soi-disant camarades mais en réalité rivaux, est un leurre épuisant.
Est-il possible de vivre ou survivre dans un pays où les revenus seraient plafonnés à 10 000 alors que partout ailleurs ils peuvent être infinis, alors que partout ailleurs règnerait encore le fantasme du Roi du Monde ?
A l’époque où il n’était pas concevable de se passer de roi par lignage, les Américains et les Français avaient eu l’audace de tenter le coup (sans trop y réfléchir avant, à vrai dire). Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience des revenus limités au lieu de nous prendre la tête avec les impôts par milliards sur des gens gigamilliardaires ?
Il y a 40 ans, à Vancouver, naissait Greenpeace. On y développait un concept nouveau où il était question d’interdire l’exploitation infinie des ressources naturelles. Par rapport au discours de Victor Hugo (pour prendre quelqu’un que j’aime beaucoup) qui exhortait les Français à aller se servir des inépuisables trésors de l’Afrique, celui de Greenpeace était très contrariant et il en a contrarié plus d’un. Mais progressivement, son concept de "manger raisonnable" s’est imposé et désormais, partout sur la Planète on peut évoquer Greenpeace pour dire stop à la dévoration. Greenpeace n’a rien de communiste, ce n’est que du bon sens au service d’une vision d’économie des ressources et valeurs naturelles.
De plus en plus de choses, dont les ressources naturelles, nous apparaissent désormais limitées et nous sommes invités par les courants comme Greenpeace à consommer moins. Mais pour autant, tout et plus reste permis aux plus gourmands.
Bien des misérables surtout minés par la jalousie (le sentiment de jalousie est la réponse normale à un contexte injuste) qui n’avaient que l’espoir de devenir un jour kilomillliardaires (car c’est ça ou rien) vont hurler "Nooooonnnn pas la carotte, pas la carotte, ne touchez pas à la carotte géante, on n’a plus que ça pour rêver !"
Je les comprends mais je crois qu’il faudra bien qu’on sorte un jour de notre folie.
Au fait, vous connaissez le WHY ?
Le libéralisme oui, le mérite oui, la compétition oui, mais pour gagner une médaille en bronze, en argent ou en or, pas pour devenir le maître du Monde.
Ce concept de revenus limités sera certainement très critiqué. Il y aura mille et mille arguments contre ; comme il y en avait eu autrefois pour conserver les rois.
Peu importe. Ce qui compte c’est d’avoir dit une première fois que la gourmandise matérialiste est un très vilain défaut et qu’elle doit être concrètement limitée.
Quand sur un radeau on manque d’eau, on la rationne, riche ou pauvre, c’est la même ration. Il serait temps d’en faire autant concernant tous les biens matériels du monde.
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Vos commentaires et cet article soulignent à quel point vous avez le sens des nuances et de la complexité de la vie. Ce que l’on sait juste et ce que l’on désire, bien qu’étant opposé. Les actions paradoxales d’aujourd’hui et de demain. les efforts pour quitter des tyrannies et qui conduisent vers d’autres tyrannies. Ainsi sans doute, les hommes préfèrent-ils un monde injuste où ils peuvent rêver à un monde juste où ils seraient dépouillés de cette excitation extrême qui vient de la nuit des temps : être le premier, le maître des richesses, roulant dans la jouissance des richesses, plongeant ses mains dans la malle aux trésors. Ce que nous oublions , c’est que sur cette planète, à l’origine, les richesses sont à tous.
Pour oublier une jouissance, il faut en trouver une autre. Et je crois que le plaisir de parler, d’agir avec les autres, de créer des beautés et des nouveautés ensemble est mille fois supérieur à celui de posséder tout seul.
Je plains celui qui habite un château n’ ayant pour vue que la ville des pauvres. je préfère être le pauvre qui jouit de la fenêtre de sa mansarde d’une belle architecture.
Quand au désir d’y habiter soi-même. une visite suffit pour savoir à quel point les palais sont sombres. Lumière !
Finalement, c’est constat que nous courrons tous vers des chimères, étant incapables d’apprécier le moment présent.
Non pas qu’il ne faille plus rêver, sûrement pas, mais que le rêve soit un simple loisir.
De quoi donc avons-nous besoin réellement ?
D’eau, de nourriture en quantité et variété suffisante, d’un toit pour se protéger de la nature et de ses sautes d’humeur, de bois pour se chauffer ; Là est l’essentiel, l’indispensable.
Pour le reste nous avons la chance de maîtriser la parole, d’avoir un cerveau permettant l’intelligence, nous pouvons donc gratuitement partager les idées, les rêves, les connaissance, la création.
Nous avons oublié d’où nous venons, c’est peut-être justement l’aspect d’un lignage trop mal géré puis abandonné.
Alors, banane ou carotte, selon l’endroit de la planète où on se trouve, tant qu’on peut en faire une bonne soupe...
Il nous est indispensable de fantasmer (le rêve c’est quand on dort et on a peu de prises sur lui)
De là on pourrait se dire qu’il n’est pas pathologique de fantasmer à une lampe d’Aladin. Et de là, on se retrouve forcément à faire des trous partout dans la Planète.
Alors que j’étais plutôt à fantasmer de caverne d’Ali Baba et de tapis volants, j’ai remarqué qu’il y a des gens qui fantasment de devenir champion au jeu d’échec, d’autres de courir les 100m en moins de 8 secondes.
Il semble donc possible de nourrir des fantasmes qui ne conduisent pas à épuiser la Planète. Mais de plus en plus systématiquement, ceux qui fantasment du dur abordent ceux qui fantasment du mou pour leur proposer du dur. De sorte que le mou conduit très souvent au dur.
Quelqu’un fantasme d’être un génie du foot. Et il y parvient (ce n’est pas définitif, il a des challengers qui cherchent à le dépasser). C’est à ce moment là quelqu’un qui est complètement dans son trip mou, ne conduisant à aucun trou dans le sol. Arrivent des businessmen qui lui proposent d’utiliser son image (d’idéaliste mou) contre de l’or. Et ses conseillers l’encouragent à demander plus, plus encore. On a au départ un Pelé qui se donne à corps perdu pour le foot et rien que le foot et in fine, on se retrouve avec un Pelé qui encaisse 18 millions par an depuis qu’il ne joue plus au foot.
Il y a donc fantasme et fantasme, carotte et carotte. C’est pour ça que je dis que les médailles sportives c’est très bien, ça montre qu’on peut brûler d’un feu qui ne dévore pas la Planète alors qu’il y a d’autres fantasmes très destructeurs, ceux qui tournent autour de l’argent.
Il semblerait donc que nous devrions inviter nos enfants à embrasser des passions molles du genre surfer la plus haute vague du monde, jongler avec 20 épée ou trouver un remède contre le Sida mais en considérant bien que ces passions peuvent vite être récupérées par des passionnés de l’or.
Du coup, les manifs au sujet des retraites pose problème. Car il montre à tout le monde et en particulier aux jeunes qu’on sort dans la rue, qu’on combat les CRS et la pluie glaciale uniquement pour une question d’argent. Je n’ignore évidemment rien des problèmes que la nouvelle formule des retraites posera à chacun. Mais je me demande simplement comment je vais pouvoir soutenir à mes enfants que du moment qu’on a de l’eau fraîche, un toit, un tas de bûches et un morceau de pain, ça le fait bien, alors que je hurle dans la rue qu’il me faut de l’argent.
Alors OK, il faut bien un minimum d’argent pour avoir ce minimum de confort. A ce niveau minimaliste, tu retires les bûches et ça vire à la misère. Tu retires l’eau fraîche et c’est le choléra. Ce minimum est donc indispensable. Et il ne serait pas juste que chacun ne l’ait pas alors qu’il aura engraissé pendant 40 ans des gens qui se baladent en voiture à 300 000 € ou en yatch à 2 000 000 €.
Il est logique de protester contre la réforme des retraites mais il faudrait pouvoir le faire sans que les jeunes le voient.
Tout enfant qui voit sa mère souffrir de la misère matérielle fantasme sur l’or d’abord. Charlie Chaplin qui a vu sa mère dans la misère, qui a fait des films traitant de la misère a exigé très vite les plus hauts cachets. Inversement, Gérard Philippe, qui avait des parents aisés, n’a jamais demandé à être mieux payé que ses camarades de scène.
Il faut donc dire, en même temps qu’on proteste du manque d’argent, que c’est profondément dommageable d’avoir à le faire. En considération des conséquences toxiques à long terme, il faut dire que c’est une défaite morale que de réclamer de l’or. Cette manif ne devrait pas être considérée comme une fête, mais comme une tragédie.
Tout à fait d’accord avec votre analyse du fantasme.
Par contre, plus d’accord du tout sur le reste. Sur ces manifestations, pourquoi ne les regarder que par le petit bout de la lorgnette et n’y voir que l’or qui brille dans les yeux des participants ?
Ne vous vient-il donc pas à l’esprit qu’au travers des ces mouvements, c’est une recherche du plus juste, du plus égal, de l’indispensable, en finalité, d’une vie meilleure pour chacun ?
Les jeunes gens ont donc toute leur place, ici ! C’est le choix de la manière dont ils vivront demain Dans quel monde, si on laisse tout faire n’importe comment ?
Voyez c’est un fantasme qui ne fait pas de trou dans la planète, qui génère de l’énergie positive, de l’espoir, de l’envie de vivre...
« »« »Sur ces manifestations, pourquoi ne les regarder que par le petit bout de la lorgnette et n’y voir que l’or qui brille dans les yeux des participants ?« »« »
Quand je vois des gens d’ici manifester contre la guerre du Vietnam, je ne vois pas d’or dans leurs yeux. Pareil quand j’en vois manifester pour qu’on aide la Floride après Katrina ou pour Ingrid Betancourt. Pareil si je voyais les gens manifester pour qu’on ne harcèle pas les Roms, pour qu’on paye plus d’impôts afin d’alléger la dette de nos enfants, pour qu’on cesse nos importations de pétrole qui pue la mort.
Mais quand je vois des gens manifester pour réclamer de l’argent pour eux sous des airs de « tous ensemble », je vois effectivement de l’or dans leurs yeux.
Bon c’est vraiment pour forcer le trait que je dis ça car réellement, exactement au moment où l’on manifeste, on est déjà pas mal désespéré sur l’or. On ne pense vraiment pas à l’argent. On est plus là pour la communion, pour ne pas se sentir seul et trouver de l’énergie par la solidarité dans la galère. Mais dans les jours qui précèdent la manif, avant de penser à se regrouper, chacun dans son coin ne pense qu’à l’or qui lui manque gravement pendant que d’autres se torchent avec.
Je remplace le mot argent par le mot or pour renvoyer à la conscience qu’en effet, le billet de papier euphémise le trou que provoque l’extraction de l’or, du cuivre, du fer, du pétrole, du charbon.... Si nous en étions resté à l’or métal, on n’aurait pas déliré autant. Comme il n’y a pas autant d’or métal que de ¥€$ papier+virtuel et de loin, on se serait contenté du métal jaune et on n’en serait pas à compter tout le temps en milliers de milliards.
L’argent dont nous parlons et que nous réclamons fait des trous, toutes sortes de trous dans la Planète.
Vous parliez de cabane, d’eau fraîche, de feu de bois. Ce sont des choses que les pioniers de l’Amérique se sont procuré sans or. En échangeant, en troquant entre eux. Ce n’est qu’à partir de la ruée vers l’or que tout a dégénéré.
Nous manifesterions pour réclamer plus d’amitié et de solidarité entre nous non pas pendant une manif mais après, non pas au travers des tuyaux financiers mais au travers de gestes de proximité, nous préparerions un meilleur futur à nos enfants.
En appelant à toujours plus de système (et la caisse des retraites, quel système !), à plus de tuyaux, bin on demande plus de ce poison qui nous empoisonne déjà.
« »« »« »« Ne vous vient-il donc pas à l’esprit qu’au travers des ces mouvements, c’est une recherche du plus juste, du plus égal, de l’indispensable, en finalité, d’une vie meilleure pour chacun ? »« »« »« »«
Avant 1789, le cristal était Roi ou Dieu. Pour l’emporter, on devait parler en leur nom. Après 1789, le cristal est le Peuple. Pour l’emporter, il faut parler en son nom. Il ne faut donc pas réclamer pour soi, même quand c’est ça qu’on cherche. Il faut réclamer pour tout le monde. Ce qui est à la fois hypocrite et absurde.
On peut faire tous les calculs qu’on voudra. Comme nous les vieux travailleurs nous n’avons pas thésorisé, nos retraites devront être payées par nos enfants. De là, réclamer plus d’or, plus tôt en feignant croire que c’est NS qui a les moyens de dire oui alors que c’est à nos enfants que nous aurions dû poser le problème puisque c’est eux qui devront payer, c’est du déni de réalité.
Autant dire que les vieux sans enfants ont absolument intérêt à manifester
Plus juste, plus égal ? Il fallait scander »Députés, électeurs, alignés« Soit nos élus trouvent la recette miracle pour nous aligner à leurs conditions, soit ils mettent la leur au niveau de la nôtre.
»« »« »« Voyez c’est un fantasme qui ne fait pas de trou dans la planète, qui génère de l’énergie positive, de l’espoir, de l’envie de vivre... »« »« »« »« »«
Sur le plan énergétique, je l’ai déjà reconnu, ça fait effectivement un bien fou de se tenir les coudes dans la misères, ne serait-ce que quelques heures...
Le seul fantasme d’une vie meilleure pour chacun, comme tous les fantasmes ne fait pas immédiatement de trous. Mais quand on cherche à réaliser le fantasme d’une vie meilleure pour tous qui passe par plus d’or plus vite et que cet or devra être fourni par nos enfants, je ne vois pas bien commment ça ne produira pas de trous.
Le seul moyen de ne pas provoquer plus de trous c’est de revenir vers les vieilles formules de solidarité.
Ma vieille moto me demande de vous transmettre un message que je ne comprends pas.
Ce que vous dites, c’est ce que je dis ! Bon sang !
Foutez-moi tout cet or au panier et qu’on en parle plus !
Alors peut-être suis-je naïve ou idéaliste, et quelque part, tant mieux, mais moi, je ne veux pas voir ces mouvements de rue, de peuple autrement que comme cela.
Si les syndicats, eux, n’ont que cela en tête, il suffit de se dire qu’ils furent la clé du déblocage d’un ras-le-bol insupportable. Les gens qui sont dans la rue, ne cherchent pas l’or, ils cherchent à vivre, parce qu’ils ont peur que demain ne leur permette plus de le faire, et encore moins pour leurs enfants.
C’est une refonte totale du système social - social dans le sens de société humaine, pas dans le sens politique du terme - qui est en jeu.
Tout ceci ne peut être que bénéfique si nous savons nous rappeler la raison de nos luttes. Et d’ailleurs ce qui est devenu lutte aujourd’hui, qu’est-ce, sinon un simple refus de ce qui nous est proposé ? Mais voilà il faut lutter, faire une espèce de guerre pour pouvoir passer le cap du matérialisme absolu, (re)-trouver un juste milieu qui permette à chacun de s’épanouir, de sentir en paix, de souffler enfin, de se poser. Et ceci ne concerne pas que la France, regardez, partout, en Europe les peuples se bougent pour la reconnaissance de leur simple droit de vivre. Croyez-vous qu’ils ne pensent qu’à eux ? Moi, je crois que s’ils pensent à eux, ils pensent aussi que c’est le monde entier qui tourne à l’envers et qu’il est temps d’y remédier.
Je ne soutiens pas ce mouvement, ni n’y participe sans cela dans l’esprit.
Alors, vous mettez l’accent sur la solidarité et quelque part aussi, l’amour. Et vous avez pleinement raison car c’est bien là que se situe le coeur de la question, c’est bien ce que chacun a au fond de lui. Reste que certains le reconnaissent quand d’autres se fourvoyent, mais c’est en parlant que l’on permet à l’autre d’avancer.
Oui, oui ! Le vieux radote ! Dites donc à votre moto de faire preuve d’un peu plus culot... Et cessez de me narguer avec ! Non mais !
Et je ne retire rien de ce que je vous ai dit il y a deux jours ! « Pourvu, pourvu... » Et puis quoi, encore ?!?
Cf : Vous avez lu les Asterix, n’est-ce pas ? Vous vous souvenez d’Obelix devant Falbala, avec son petit bouquet de fleurs cachées ridiculement derrière son énorme masse ?
Voilà ! J’adore, j’adore, j’adore !
Et la Vallée sus-dite est proche de vous, j’en suis à peu près persuadée...
Ah ban vous avez pressenti juste Falsabil (et je me demande bien comment O ) Je suis dans le secteur de la grande souris. Ici c’est pas trois fois qu’il siffle le train de la vieille mine, c’est toute la sainte journée.
’’’’’’’’’’Je plains celui qui habite un château n’ ayant pour vue que la ville des pauvres. je préfère être le pauvre qui jouit de la fenêtre de sa mansarde d’une belle architecture’’’’’’’’’’
Si vous ne l’avez pas déjà vu, je pense que vous le découvrirez avec grand plaisir. J’imagine que vous aurez très souvent envie d’être là où était la caméra. Seule, ou avec quelq’un à côté de vous, pour regarder le spectacle, en silence
J’ai vu hier soir le merveilleux baraka. Merci de ce lien. Que le monde est beau ! je vais relire les réactions que vous m’aviez écrites sur « Ka jeune Europe » et je vous répondrai ici. Bonne et belle journée sur la planète « Belle ».
J’aime beaucoup le détachement de vos textes, l’attachement de Gül à défendre l’amour et l’eau fraiche, et Ariane qui pose ses lunettes rouges pour constater que les palais sont sombres.
" Sous la présidence du Général De Gaulle, le
ministre communiste Ambroise Croizat, métallurgiste CGT, instituait la
Sécurité sociale, les conventions collectives, le nouveau Code du
travail et les retraites par répartition " Les réformes actuelles visent à détruire les dernières barrières communistes du pays. Si la 5ième R&publique ne se remet pas de cette crise, c’est le moment d’instaurer une nouvelle constitution base d’une politique nommée internaucratique.
Il ne faudra cependant pas confondre « débattre et décider d’un clic » avec « faire d’un clic ».
A ce titre, observons que l’on attache déjà notre ceinture d’un clic, qu’on pose des parquets flottant d’un clic, des carrelages d’un clic, des tubes de plomberie d’un clic, qu’on remplit notre déclaration d’impôts d’un clic. Ce qui fait déjà de plus en plus de clicomanie.
J’espère qu’on en viendra pas à faire nos ébats d’un clic
Tu as raison sur l’aspect « internautique » de l’expression populaire. J’ai malgré tout souvent eu du mal à te suivre sur tex exposés à ce sujet et fut en fait en désaccord sur ta conception du vote par ce biais. Je ne me souviens plus bien de tous les détails mais il y avait quelque chose que soit, je ne comprenais, soit était passible de fraudes, (donc pas gérable).
Bref, tout ça pour dire que, il me semble que c’est elle, la Lituanie, - sinon un des deux autres pays baltes - a déjà utilisé ce principe qui s’est avéré fonctionné au-delà des espérances.
Donc, oui, tous les moyens pouvant nous permettre d’exprimer nos souhaits, nos désaccords, et pour finir nos votes, sont bienvenus. C’est une forme de démocratie participative pour laquelle j’ai le plus grand respect.
J’ai fait votre pub pour votre style pur et simple et vos thèmes divers et variés, vous ne vous en êtes même pas rendu compte. C’est amusant, je n’ai pas fait que me réjouir du texte de votre premier lien, je l’avais aussi commenté et même retransmis une dizaine de fois sur d’autre support ainsi qu’ici. Quand au second lien, c’est dans son fil que vous m’aviez fait remarqué « enfin, il y en a un qui suit ». Il faut dire que j’y ai été fort dans l’allégorie.
@ Gül,
Mon sentiment et que le net a fait échouer le plan h1n1 et la vaccination massive avec effets inconnus dans la précipitation. C’est donc depuis que j’accorde un certain respect pour lui. Bon, c’est vrai, la fraude est le pire des risques mais la répartition des votes électroniques sur les fiefs ump aussi. Si cela fonctionne parfaitement dans les banques, ayons tous une carte de vote avec kiosque en mairie imprimant le bulletin de son choix à remettre dans l’urne en parallèle.
« »« »« »J’ai fait votre pub pour votre style pur et simple et vos thèmes divers et variés, vous ne vous en êtes même pas rendu compte. C’est amusant, je n’ai pas fait que me réjouir du texte de votre premier lien, je l’avais aussi commenté et même retransmis une dizaine de fois sur d’autre support ainsi qu’ici. Quand au second lien, c’est dans son fil que vous m’aviez fait remarqué « enfin, il y en a un qui suit ». Il faut dire que j’y ai été fort dans l’allégorie.« »« »« »
Je vous présente mes excuses car en affet, je n’avais pas mémorisé tout ça. Normalement, je dois prendre un médoc pour la mémoire mais je me souviens jamais où je l’ai rangé.
Votre allégorie dans sexe machine, je l’avais trouvée au poil.
Ca fait du bien de se lâcher de temps en temps. De toutes manières c’est ça, le vidage régulier du grand barrage intérieur ou c’est le lape suce.
Vous avez remarqué aussi j’en suis sûr que les mêmes qui prétendent pousser à l’illimité (ce mot d’ailleurs est utilisé par un marketing qui vise à tromper) sur des ressources limitées, sont en train de poser des verrous ( HADOPI par exemple...) sur ce que Ariane plus haut a si bien décrit et que je cite : « ....le plaisir de parler, d’agir avec les autres, de créer des beautés et des nouveautés ensemble... »
En ce moment plus que jamais c’est la « promotion du vice et la punition de la vertu ». De toutes façons on constate bien que ce qui colle le mieux aux exigences de l’économie de marché c’est bien l’économie d(es)u vice(s), la dérive en ce moment est terrible... (petite illustration sur l’ile de Saint Martin où l’apparente opulence financière de la partie de l’île qui consacre la défiscalisation, les jeux et la prostitution. Pour comprendre un peu mieux http://com.revues.org/index73.html)
Il va falloir et ça va être magique inverser les valeurs ...
J’avais complètement oublié l’infini du Net. Pour le coup un véritable infini, encore que peut-être bien plus énergivore qu’il n’y paraît.
Et en effet, cet infini là, bin Hadopi cherche à le contrôler.
La Netisation n’est pas sans poser de profonds bouleversements dont un très négatif à mon sens : l’anonymat. A priori, ça semble être au contraire un énorme avantage.
Et bien moi, j’en suis à discuter l’anonymat des élections. Bien sûr, bien sûr, le fait qu’on vote anonymement nous protège de représailles et nous permet de voter vraiment ce qu’on veut. Mais ça nous habitue à quelque chose que je n’apprécie pas : la lâcheté.
Puisqu’on a exigé de voter caché, on a d’abord permis des tas de trucages et des tonnes de contestation, ce qui a rendu le système de vote lourd et compliqué sans jamais être sûr. Mais surtout, de ce principe d’action masquée, on en a déduit qu’un postier n’avait pas à décliner son identité, pas plus qu’un policier, etc. Non seulement les flics sont désormais masqués (ou s’ils sont démasqués, ils doivent fuir et déménager) mais tout devient anonyme et les robots téléphoniques complètent ce jeu.
Une société anonyme devient de plus en plus concrètement anonyme et un employé ne sait plus vraiment pour qui il travaille. Il ne sait à qui s’adresser quand les machines disparaissent en un WE. Je vois énormément de perversions et de lâchetées nées de l’anonymat. Alors s’il advient un jour un système de vote politique par le Net, je demanderais qu’on réfléchisse à ce qu’il ne soit plus secret. Il y a beaucoup trop de secrets et les chefs peuvent les invoquer puisque nous, les électeurs, nous voulons le secret. Si nous renonçons au secret de notre vote, plus aucun secret ne pourra nous être opposé.
En ce moment c’est une gigantesque chasse à la licorne qui se poursuit ... Alors les licornes d’autant plus que c’est voyant la corne et très convoitée, se préservent quelque peu en attendant un monde meilleur ....
Si des gens ont besoin d’être anonymes pour dire des choses (cf l’employé de TF1 viré pour délit de pensée), on est pas en démocratie, et Internet est pour moi un des verrous (ironique n’est-ce pas ?) des dérives de ces gouvernement de salopards.
Il y a une analogie aujourd’hui avec cette lointaine époque de la résistance (cette histoire de protection par l’anonymat relatif en est un signe) : "des anciens membres du CNR et d’autres résistants, ont lancé un appel, le 10 mars 2004, avec l’association Attac faisant un parallèle entre le néo-libéralisme et les puissances d’argent dénoncées dans l’appel originel ... http://dictionnaire.sensagent.com/appel+%C3%A0+la+r%C3%A9sistance/fr-fr/
@ herbe J’adore votre formule. la promotion du vice et la punition de la vertu !! Exacte par dessus le marché !
Je pense aussi que nous entrons dans une grande époque. ce sont les balbutiements. je trouve aussi que c’est très excitant. la mondialisation à l’envers. la mondialisation du Bien et du droit.
Merci Ariane ! Mais j’espère que cette formule effectivement exacte pour l’instant, (il suffit de voir ceux qui réussissent de façon rapide à s’enrichir et/ou à monter dans la hiérarchie sociale ce n’est pas joli joli, il faut pouvoir/vouloir un peu se boucher le nez ...sinon c’est l’ascenseur social mais dans le sens de la descente uniquement), sera fausse le plus rapidement possible ça devient un enjeu de civilisation.
Je vais partager votre optimisme car il y a quelques signaux (encore très) faibles, il y a beaucoup d’initiatives porteuses d’espoir, vous en faites partie (merci !), modestement à mon niveau aussi (mais pas de pub...) et en voici par ex une qui me plait beaucoup :