Jacques Séguéla
Le publicitaire Jacques Séguéla, celui qui fit fortune en vendant des slogans Citroën et plus sûrement fit la gloire de Mitterrand au travers de « La force tranquille » et de la « Génération Mitterrand » vit une fin de carrière publique bien agitée et contrastée.
L’heureux et
riche fondateur de RSCG puis d’Eurocom ne pouvait rester indifférent à
la présidentielle à venir. On ne se refait pas et avec un spécialiste
de la communication politique, Thierry Saussez, il sortait un remarqué La Prise de l’Elysée.
Deux
experts de la vie politique française et même au-delà si l’on veut bien
se souvenir de leur attrait pour le continent africain. Saussez n’a
jamais fait mystère de ses engagements au Congo, Togo ou Côte-d’Ivoire.
Des régimes contestables d’accord, mais ô combien rémunérateurs... pour
peu que l’on sache les accueillir en France et leur faire partager
certains carnets d’affaires...
Bon en même temps M. Saussez est un éminent membre de l’UMP qui n’a jamais caché son goût pour la réussite...
Conseiller de Nicolas Sarkozy, il disait d’ailleurs dès 2004 « La démocratie n’est plus représentative, elle est cathodique » ce qui explique bien des choses...
Forts
de leur ouvrage rétrospectif sur les élections présidentielles sous la
Ve République, les deux compères n’en demeuraient pas moins partagés
puisque Jacques Séguéla affirmait son soutien sans faille à la
candidate socialiste. Son vote au premier tour fut donc sans surprise
et son engagement alla crescendo. C’est peu dire qu’il n’apprécia pas
le changement de bord du camarade Besson. L’occasion d’une sortie vive
et sans équivoque :
« Besson si tu
étais là je te foutrais ma main dans la figure. Je ne sais pas quelle
aigreur t’a pris, je ne sais pas qui t’a fait du mal dans la vie, je ne
sais pas si c’est une course à la gloriole, comment peut-on trahir à ce niveau-là, avec autant de vilenie ? ».
Quinze jours s’écoulèrent alors avant qu’il ne déclare voter... Sarkozy au deuxième tour... tout en précisant « Je pense que le moment est venu de voter non pas pour un parti, mais pour un homme ».
Pas très rassurant si l’on veut bien se souvenir qu’en 1990, ce visionnaire de la com prédisait :
"La
société de consommation qui se meurt fut celle de l’argent. La société
de consommation qui s’annonce sera celle du talent. Attention danger ! L’argent se contrôle, le talent pas. Désormais, le pouvoir est à portée
de main du premier incontrôlable venu."
A cette époque il confessait : « Faire
une élection, c’est raconter une histoire de telle façon que l’enfant
qui sommeille en tout électeur croie que le candidat est le seul héros
crédible de cette histoire. »
A rapprocher de la stratégie affichée désormais par le pouvoir "Nous sommes là pendant cinq ans pour écrire une histoire avec les Français. Ce récit est jalonné par les discours et les actes du président".
Aujourd’hui il résume l’action du président Sarkozy d’un prometteur et rassurant « Il invente un mode de démocratie non pas "directe", mais "en direct" ».
Le sens de la formule, cela ne se perd pas. L’influence si. Séguéla
n’est plus un conseiller écouté. Son dernier rôle public ? Entremetteur
de Nicolas et Carla, bonjour le second rôle ou la triste confirmation
de ce que pressentait Pierre Desproges :
« Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup ! »
Vice-président d’Havas, il a au moins plein de choses à raconter à un autre vice-président d’Havas, Vincent Bolloré...
13 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON