Jamais contents, ces harkis
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient peut-être d’expliquer ce qu’est un harki à la jeune génération qui connaît encore moins la guerre d’Algérie que celles qui virent s’affronter gaulois et romains ou les guerres napoléoniennes.
Gloire en soit rendue aux historiographes.
Donc, pour savoir ce qu’est un harki, un peu d’histoire s’impose.
En résumé,
Autrefois, en bord de méditerranée, côté Afrique du Nord, existait un pays qui était l’Algérie et qui était habité par différentes ethnies que les français appelaient arabes sans distinction.
En 1830 la France se toque de ce pays qu’elle trouve bien plaisant et, comme les agences de tourisme n’existent pas encore, elle décide que le meilleur moyen pour s’y implanter est d’en faire la conquête par les armes.
Le 16 juillet 1857, l’Algérie devient française et sur les bancs des écoles, les ex-petits français devenus « pieds noirs » et les ex-petits algériens devenus « français » se voient enseigner les mêmes mathématiques, les mêmes leçons de grammaire et d’orthographe, les mêmes cours de géographie et d’histoire.
Pour ce qui est de la religion, connaissant la marotte des ecclésiastiques catholiques, il ne fait aucun doute qu’ils tentent de convertir au christianisme les arabes musulmans qui leur tombent sous la main. Mais la France étant un pays laïc, le gouvernement est respectueux des croyance de ses citoyens. Chacun continue à pratiquer la religion de son choix. Les pieds-noirs, en majorité chrétiens ou juifs, et les arabes algériens, musulmans, vivent leurs fois respectives.
Et puis, voilà qu’en 1954, on ne sait quelle mouche ‘pique’ certains groupuscules algériens qui ‘se piquent’ de rendre l’indépendance à leur pays sous prétexte que la terre d’Algérie n’est pas celle des pieds-noirs mais la leur qu’ils entendent exploiter eux-mêmes. Va naître, de cette collusion, le FLN (Front de Libération Nationale).
C’est ainsi que commence la guerre pour l’Algérie appelée plus communément guerre d’Algérie.
Et c’est là qu’apparaissent les harkis tels que nous les connaissons et qui sont des algériens musulmans qui ont choisi de rester fidèles à la France et de lutter avec les armées françaises pour que l’Algérie reste française.
Une allégeance logique puisque dans les écoles fréquentées on leur avait appris que leurs ancêtres étaient gaulois.
Ils y croient à la justesse de leur choix, les harkis. Surtout quand ce général de Gaulle, le sauveur de la France devenu président, clame dans tous ses discours, de 1958 et 1959, que jamais il ne permettra que l’Algérie cesse d’être française.
Ce qu’ils ignorent les harkis, c’est que de Gaulle tient moins à l’Algérie qu’au pétrole découvert dans la partie saharienne de l’Algérie.
Il faut reconnaître à de Gaulle qu’il ne veut pas garder le pétrole pour son usage personnel afin de remplir son briquet ; le général n’est pas fumeur.
Non, le général est un visionnaire qui veut le pétrole pour une France riche. Quand on voit le prix actuel du carburant à la pompe, on ne saurait lui donner tort.
Seulement, aussi têtu soit de Gaulle, le FLN l’est encore plus.
Le 5 juillet 1962, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance de la république algérienne, nouvel État indépendant. Dans les jours, les semaines qui suivent, les pieds-noirs devenus personæ non grata en Algérie se hâtent d’embarquer sur des navires pour gagner la France où ils espèrent trouver l’hospitalité.
Dans les jours, les semaines qui suivent, les harkis voudraient bien s’embarquer sur des navires en direction de la France pour s’y réfugier et sauver leurs bijoux de famille. Bien peu y parviendront, le gouvernement français ne favorisant pas leur évacuation. Les abandonnés, hommes, femmes, enfants, seront pour la plupart massacrés.
Mais, au fait, pourquoi je vous raconte tout ça, moi ?
Et bien parce que peu à peu, les pieds noirs vont, non sans difficulté pour les plus démunis, trouver à s’intégrer dans ce qui est leur pays d’origine. Mais quid des harkis, ces arabes musulmans qui se croyaient français, qui sont parvenus à échapper à leurs congénères algériens ?
Et bien, ils ont la chance d’être accueillis par un gouvernement qui s’empresse de les parquer dans des camps.
La France étant une terre hospitalière, ils y sont toujours en 1975 quand ils se révoltent contre cet hébergement qu’ils estiment indigne.
Premier constat de la difficulté à contenter les harkis.
Ensuite, alors qu’ils devraient manifester leur reconnaissance à cette France qui les a de si belle manière recueillis, ne vont-ils pas continuer à se plaindre au cours des années qui vont suivre, ces ingrats.
- Doléances pour le manque de reconnaissance eu égard à leur engagement pour défendre l’ hégémonie française en Algérie.
- Doléances au sujet de leurs indemnisations pour services rendus et pour les souffrances endurées, jugées insignifiantes.
- Doléances à propos de leur difficulté à trouver l’aide nécessaire pour s’intégrer dans le paysage français et y vivre décemment.
Se faisant, ils oublient un peu vite que c’est quand même un peu leur faute, aux harkis, s’ils se retrouvent dans cette situation. S’ils s’étaient renseignés avant de choisir de servir la France, ils auraient su que les gouvernements français n’ont pas habitude de traiter honorablement leurs combattants africains.
Preuve de l’ingratitude des harkis et de leurs descendants, c’est qu’ils mésestiment totalement les preuves de reconnaissance du Président Chirac qui
- le 25 septembre 2001 inaugure une plaque dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides pour une UNIQUE JOURNÉE d'hommage au drame des harkis.
- le 31 mars 2003 promulgue un décret officialisant et instaurant une ‘Journée nationale d'hommage aux Harkis et aux autres membres des formations supplétives des armées françaises’, le 25 septembre de chaque année.
Preuve de l’ingratitude des harkis et de leurs descendants, c’est qu’ils s’en trouvent plus d’un pour critiquer le discours du 14 avril dernier de notre sérénissime président Nicolas qui a eu l’élégance de se déplacer pour aller les rencontrer dans le camp de Rivesaltes près de Perpignan.
Alors même que notre très vénéré président Nicolas a déclaré de manière très ferme :
« La France doit, comme elle l'a toujours fait, regarder son histoire en face et assumer les erreurs qu'elle a pu commettre. En l'occurrence, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l'abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France. », il y en a déjà qui maugréent que prononçant ce discours, il ne fait là que réaliser une promesse faite en décembre 2007.
Oubliant, ces mesquins, que notre très sublissime président Nicolas, dans un esprit de pacification, a ajouté : « Maintenant que la faute a été reconnue, c'est le temps du pardon et de la réconciliation. ».
Omettant, ces grincheux, que notre très idolâtré président avait bien d’autres tâches à remplir depuis son avènement. Comme par exemple faire travailler plus et plus longtemps les français, instaurer une TVA variant entre 5 % pour les quiches vendues froides et 7 % pour celles vendues chaudes par nos boulangers et traiteurs, la loi Nome sensée électriser le marché de l’électricité et qui va électrocuter les budgets des citoyens français,...
Donc pour en revenir à nos harkis ronchons, il y en a même qui vont jusqu’à prétendre à une manœuvre électorale du président Nicolas pour appuyer la candidature du candidat Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012.
Remarquez, on peut, peut-être, comprendre leur insatisfaction quand on sait que la seule promesse concrète qu’ils ont obtenu ce 14 avril 2012, c’est la construction d’un monument national à Paris qui leur sera dédié.
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La photo du harki provient du site : www.librairie-pied-noir.com
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