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Accueil du site > Tribune Libre > Jamais contents, ces harkis

Jamais contents, ces harkis

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient peut-être d’expliquer ce qu’est un harki à la jeune génération qui connaît encore moins la guerre d’Algérie que celles qui virent s’affronter gaulois et romains ou les guerres napoléoniennes.
Gloire en soit rendue aux historiographes.

Donc, pour savoir ce qu’est un harki, un peu d’histoire s’impose.

En résumé,
Autrefois, en bord de méditerranée, côté Afrique du Nord, existait un pays qui était l’Algérie et qui était habité par différentes ethnies que les français appelaient arabes sans distinction. 
En 1830 la France se toque de ce pays qu’elle trouve bien plaisant et, comme les agences de tourisme n’existent pas encore, elle décide que le meilleur moyen pour s’y implanter est d’en faire la conquête par les armes.
Le 16 juillet 1857, l’Algérie devient française et sur les bancs des écoles, les ex-petits français devenus « pieds noirs » et les ex-petits algériens devenus « français » se voient enseigner les mêmes mathématiques, les mêmes leçons de grammaire et d’orthographe, les mêmes cours de géographie et d’histoire.
Pour ce qui est de la religion, connaissant la marotte des ecclésiastiques catholiques, il ne fait aucun doute qu’ils tentent de convertir au christianisme les arabes musulmans qui leur tombent sous la main. Mais la France étant un pays laïc, le gouvernement est respectueux des croyance de ses citoyens. Chacun continue à pratiquer la religion de son choix. Les pieds-noirs, en majorité chrétiens ou juifs, et les arabes algériens, musulmans, vivent leurs fois respectives.
Et puis, voilà qu’en 1954, on ne sait quelle mouche ‘pique’ certains groupuscules algériens qui ‘se piquent’ de rendre l’indépendance à leur pays sous prétexte que la terre d’Algérie n’est pas celle des pieds-noirs mais la leur qu’ils entendent exploiter eux-mêmes. Va naître, de cette collusion, le FLN (Front de Libération Nationale).

C’est ainsi que commence la guerre pour l’Algérie appelée plus communément guerre d’Algérie.
Et c’est là qu’apparaissent les harkis tels que nous les connaissons et qui sont des algériens musulmans qui ont choisi de rester fidèles à la France et de lutter avec les armées françaises pour que l’Algérie reste française.
Une allégeance logique puisque dans les écoles fréquentées on leur avait appris que leurs ancêtres étaient gaulois.
Ils y croient à la justesse de leur choix, les harkis. Surtout quand ce général de Gaulle, le sauveur de la France devenu président, clame dans tous ses discours, de 1958 et 1959, que jamais il ne permettra que l’Algérie cesse d’être française.
Ce qu’ils ignorent les harkis, c’est que de Gaulle tient moins à l’Algérie qu’au pétrole découvert dans la partie saharienne de l’Algérie.
Il faut reconnaître à de Gaulle qu’il ne veut pas garder le pétrole pour son usage personnel afin de remplir son briquet ; le général n’est pas fumeur.
Non, le général est un visionnaire qui veut le pétrole pour une France riche. Quand on voit le prix actuel du carburant à la pompe, on ne saurait lui donner tort.

Seulement, aussi têtu soit de Gaulle, le FLN l’est encore plus.
Le 5 juillet 1962, le président de Gaulle annonce officiellement la reconnaissance de la république algérienne, nouvel État indépendant. Dans les jours, les semaines qui suivent, les pieds-noirs devenus personæ non grata en Algérie se hâtent d’embarquer sur des navires pour gagner la France où ils espèrent trouver l’hospitalité.
Dans les jours, les semaines qui suivent, les harkis voudraient bien s’embarquer sur des navires en direction de la France pour s’y réfugier et sauver leurs bijoux de famille. Bien peu y parviendront, le gouvernement français ne favorisant pas leur évacuation. Les abandonnés, hommes, femmes, enfants, seront pour la plupart massacrés. 

Mais, au fait, pourquoi je vous raconte tout ça, moi ?

Et bien parce que peu à peu, les pieds noirs vont, non sans difficulté pour les plus démunis, trouver à s’intégrer dans ce qui est leur pays d’origine. Mais quid des harkis, ces arabes musulmans qui se croyaient français, qui sont parvenus à échapper à leurs congénères algériens ?
Et bien, ils ont la chance d’être accueillis par un gouvernement qui s’empresse de les parquer dans des camps.

La France étant une terre hospitalière, ils y sont toujours en 1975 quand ils se révoltent contre cet hébergement qu’ils estiment indigne.
Premier constat de la difficulté à contenter les harkis.

Ensuite, alors qu’ils devraient manifester leur reconnaissance à cette France qui les a de si belle manière recueillis, ne vont-ils pas continuer à se plaindre au cours des années qui vont suivre, ces ingrats.

  • Doléances pour le manque de reconnaissance eu égard à leur engagement pour défendre l’ hégémonie française en Algérie.
  • Doléances au sujet de leurs indemnisations pour services rendus et pour les souffrances endurées, jugées insignifiantes.
  • Doléances à propos de leur difficulté à trouver l’aide nécessaire pour s’intégrer dans le paysage français et y vivre décemment.

Se faisant, ils oublient un peu vite que c’est quand même un peu leur faute, aux harkis, s’ils se retrouvent dans cette situation. S’ils s’étaient renseignés avant de choisir de servir la France, ils auraient su que les gouvernements français n’ont pas habitude de traiter honorablement leurs combattants africains.

Preuve de l’ingratitude des harkis et de leurs descendants, c’est qu’ils mésestiment totalement les preuves de reconnaissance du Président Chirac qui

  • le 25 septembre 2001 inaugure une plaque dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides pour une UNIQUE JOURNÉE d'hommage au drame des harkis.
  • le 31 mars 2003 promulgue un décret officialisant et instaurant une ‘Journée nationale d'hommage aux Harkis et aux autres membres des formations supplétives des armées françaises’, le 25 septembre de chaque année.

Preuve de l’ingratitude des harkis et de leurs descendants, c’est qu’ils s’en trouvent plus d’un pour critiquer le discours du 14 avril dernier de notre sérénissime président Nicolas qui a eu l’élégance de se déplacer pour aller les rencontrer dans le camp de Rivesaltes près de Perpignan.
Alors même que notre très vénéré président Nicolas a déclaré de manière très ferme :
« La France doit, comme elle l'a toujours fait, regarder son histoire en face et assumer les erreurs qu'elle a pu commettre. En l'occurrence, rien ne peut expliquer, rien ne peut excuser l'abandon de ceux qui avaient fait le choix de la France.  », il y en a déjà qui maugréent que prononçant ce discours, il ne fait là que réaliser une promesse faite en décembre 2007.
Oubliant, ces mesquins, que notre très sublissime président Nicolas, dans un esprit de pacification, a ajouté : « Maintenant que la faute a été reconnue, c'est le temps du pardon et de la réconciliation. ».
Omettant, ces grincheux, que notre très idolâtré président avait bien d’autres tâches à remplir depuis son avènement. Comme par exemple faire travailler plus et plus longtemps les français, instaurer une TVA variant entre 5 % pour les quiches vendues froides et 7 % pour celles vendues chaudes par nos boulangers et traiteurs, la loi Nome sensée électriser le marché de l’électricité et qui va électrocuter les budgets des citoyens français,...

Donc pour en revenir à nos harkis ronchons, il y en a même qui vont jusqu’à prétendre à une manœuvre électorale du président Nicolas pour appuyer la candidature du candidat Sarkozy à l’élection présidentielle de 2012.
Remarquez, on peut, peut-être, comprendre leur insatisfaction quand on sait que la seule promesse concrète qu’ils ont obtenu ce 14 avril 2012, c’est la construction d’un monument national à Paris qui leur sera dédié.

✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍ ✍

La photo du harki provient du site : www.librairie-pied-noir.com
 


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27 réactions à cet article    


  • La râleuse La râleuse 18 avril 2012 17:30

    Merci Juluch

    C’est exactement ce que je ressens.
    Cordialement,


  • Fergus Fergus 18 avril 2012 17:41

    Bonjour, La Râleuse.

    Entièrement d’accord avec Juluch.

    J’ajoute que les harkis sont priés de se contenter de mots et de plaques commémoratives. Car pour les indemnisattions, on attendra qu’ils soient tous décédés.

    Cordialement.


  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 18 avril 2012 12:49

    C’est de l’humour, pas de l’histoire !


    • momo momo 18 avril 2012 15:41

      On oublie effectivement que la seule chose qui différencie un harki d’un FLN est que le 1er à choisi le camp de la France parce que l’autre à choisi l’autre camp... et ça aurait été l’inverse si l’autre avait fait l’autre choix.

      Quand à De Gaulle, il fumait et fini par abandonner le Sahara en 1965... qu’il (qu’on) aurait pu garder en y installant les harkis.


    • La râleuse La râleuse 18 avril 2012 17:29

      Bonjour Monsieur Jean J.MOUROT

      Parce que ce que je raconte est un tissu de mensonges, selon vous ?


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 18 avril 2012 18:08

      Pas un tissu de mensonges : un raccourci humoristique . Le persiflage n’est pas l’histoire.


      Tout votre article pourrait se résumer ainsi : La France a été ingrate envers les « indigènes »qui ont cru qu’ils étaient français, le resteraient et qu’on ne les laisserait pas tomber. De Gaulle dans cette histoire a été machiavélique. Avec cela, je suis d’accord. 
      Mais votre façon de raconter l’histoire de la conquête de l’Algérie, de la période coloniale et de la guerre d’indépendance est trop réductrice.

    • Serpico Serpico 18 avril 2012 18:14

      râleuse

      Un tissu de conneries.

      Vous essayez de nous faire croire que les algériens « se sentaient français » et que c’est pour ça que les harkis auraient décidé de rester fidèles à la France.

      Non seulement c’est du foutage de gueule mais ça ne tient pas la route une seconde. Même raconté à un gosse de 3 ans.

      Comment peut-on décemment laisser penser que les algériens étaient considérés comme français quand il y avait -jusqu’à la fin de l’occupation- DEUX collèges d’électeurs, la voix d’un pied-noir comptant 10 fois plus que celle d’un « indigène » ?

      Comment peut-on arriver à transformer en un conte pour couillon l’attitude des harkis qui a consisté purement et simplement en une trahison des algériens ?

      Cette tendance complètement hypocrite à faire croire qu’un collaborateur est un type bien PARCE QUE c’est un collabo de la France, est proprement scandaleuse.

      Vous pouvez employer toute la rhétorique que vous voulez : même la France militaire les considérait comme non dignes de confiance. C’est la réalité crue et simple.

      D’un autre côté, il est terrible de constater que même les jeunes générations arrivent à se persuader d’une symétrie entre FLN et armée française. Le colonialiste serait toute innocence et même dans le cas contraire, on reproche aux algériens d’avoir lutté contre une occupation.

      Tout ça, tout ça pour éviter à tout prix de reconnaître tous les crimes français.

      Que d’efforts honteux déploie la France d’aujourd’hui pour ne pas assumer ses crimes !


    • La râleuse La râleuse 18 avril 2012 18:36

      Cher Monsieur Jean J. MOUROT

      Veuillez excuser la brièveté de cet article mais si j’avais voulu faire œuvre d’historien, je n’aurais pas choisi AgoraVox comme support.
      Ne voyez donc, dans ce bref récit, que ma révolte face à une injustice parmi tant d’autres, et dans sa tentative de le traiter avec humour, l’envie de ne pas en pleurer.
      Cordialement,


    • La râleuse La râleuse 18 avril 2012 18:37

      Serpico, bonsoir.

      Telle est votre opinion et je la respecte.
      Cordialement,


    • Serpico Serpico 18 avril 2012 18:58

      Ce n’est pas très élégant de continuer à se foutre de la gueule des autres avec des airs de « râleuse » bien élevée.

      La conquête de l’Algérie a duré 40 ans. 40 années de massacres, d’enfumades, de mépris, de livret de circulation pour les indigènes...

      Et vous pliez ça en deux, trois plaisanteries.

      Ce n’est pas une opinion, ce sont des faits. Comme d’habitude, on se cache derrière les « divergences de vues ».

      C’est une fumisterie bien française que de se planquer derrière ce genre de foutaises.


    • titi titi 18 avril 2012 22:26

      @Serpico

      Le fait est qu’il y avait plus de « supplétifs » algériens dans l’armée francaise que d’algériens dans le FLN. Et à ce « supplétifs » s’ajoute environ 10% des effectifs du FLN qui ont été « retournés ». Ca interpelle non ?
      Les effectifs du FLN s’étofffent à partir de mars 62... ce que les algériens appellent les marsiens.


    • rosemar rosemar 18 avril 2012 23:24

      Pour ma part ,j’aime bien le petit exposé clair qui s’adresse aux jeunes et leur explique ce passé pas si lointain...


      C’est aussi plein d’humour et d’ironie !

      Merci la râleuse pour cet article qui rend justice aux harkis

    • Serpico Serpico 19 avril 2012 18:30

      titi : « Le fait est qu’il y avait plus de »supplétifs«  algériens dans l’armée francaise que d’algériens dans le FLN »

      ------------------

      Outre que ça ne veut strictement rien dire (à part faire croire qu’il y a « quelque chose » qui ne va pas), je me demande d’où vous tirez ces chiffres ?

      Les harkis sont EXACTEMENT la preuve que les algériens n’étaient pas considérés comme des français : pourquoi un corps de « supplétifs » et pas une incorporation pure et simple dans l’armée française ?

      Ben c’est simple : ils ont joué le même rôle que les renégats indiens auprès de l’armée US.

      Allez, expliquez-moi pourquoi on choisit des gens pour en faire des supplétifs au lieu de les intégrer dans l’armée ? S’ils sont français, pourquoi MONTRER qu’on emploie des gens CONTRE leur peuple ?

      La France elle-même a agi dans cette optique : dresser les algériens contre les algériens en tant qu’algériens.

      La France elle-même les a vus D’ABORD comme des collabos.

      Tout le bla bla sur les harkis qui « croyaient en les valeurs de la France » et autres conneries ne sont que balivernes à l’usage des imbéciles.


    • Christian Labrune Christian Labrune 18 avril 2012 16:54

      à l’auteur :
      "Ils y croient à la justesse de leur choix, les harkis. Surtout quand ce général de Gaulle, le sauveur de la France devenu président, clame dans tous ses discours, de 1958 et 1959, que jamais il ne permettra que l’Algérie cesse d’être française.« 

      Je ne suis pas historien, et vous me pardonnerez si je dis une bêtise, n’ayant pas le temps de vérifier comme il conviendrait, mais je connais assez bien les discours de De Gaulle ; à l’époque, je les entendais, j’étais un gamin. J’ai eu l’occasion d’en réentendre plusieurs et à aucun moment De Gaulle ne s’engage sur la question de l’Algérie française, sauf une fois, peut-être par maladresse. Le reste du temps, il utilise toute sorte de circonlocutions habiles du genre »je vous ai compris« . Et la foule croit bien évidemment qu’ils approuve ses désirs les plus secrets et les plus inavouables. SI vous lisez les »Mémoires de guerre« , vous verrez qu’il était convaincu, dès la fin de la guerre, qu’il n’y avait pas d’autre solution que la décolonisation. Il est possible que vous confondiez avec le ministre de la justice de Guy Mollet, fanatiquement partisan, lui, de l’Algérie française, au point de refuser de voir que les Algériens avaient entrepris une guerre de libération et qu’il ne s’agissait pas de simples »événements« , comme le voulait la vérité officielle de l’époque. C’est ce qui fait que Mitterrand a envoyé à la guillotine, comme s’il s’agissait de méprisables criminels de droit commun, des terroristes algériens, au lieu de les faire fusiller. En 58, De Gaulle parlera de la nécessité d’une »paix des braves", ce qui est moins indigne. Il reste qu’on a laissé tomber les harkis, considérant probablement qu’ils étaient des traîtres à leur nation devenue indépendante : on utilise les traîtres mais on ne les récompense jamais. Ce principe moral s’accorde quand même si bien avec la nécessité de faire des économies qu’on peut tout de même en la circonstance déplorer une telle inhumanité : ces braves gens nous avaient fait confiance, ils aimaient la France et des valeurs qui n’avaient rien à voir avec celles du fascisme, on ne peut pas les mépriser comme on mépriserait les collabos de Vichy. Ils méritaient assurément mieux que cet abandon et deux ou trois minables monuments commémoratifs dans des jardins publics parisiens en bordure du périphérique.


      • La râleuse La râleuse 18 avril 2012 17:38

        Bonjour Christian Labrune,

        Vous admirez de Gaulle et le défendez. C’est honorable et c’est votre droit.
        Seulement, si vous, étiez un gamin, moi, j’étais déjà une femme et me rappelle, pour les avoir écoutés, les discours du président de la république Charles de Gaulle et je puis vous assurer qu’il a répété plus d’une fois soit que l’Algérie resterait française soit qu’il ne concevait pas qu’elle ne reste pas française.
        Je pense que des recherches vous permettront de vérifier mes assertions.
        Je vous demande également de bien vouloir considérer que mêmes les gens admirables peuvent commettre des erreurs et que ceux qui écrivent leurs mémoires ne sont peut-être pas les plus objectifs pour juger de leurs actes.

        Cordialement


      • Christian Labrune Christian Labrune 18 avril 2012 19:08

        @ La Râleuse.
        Je veux bien mettre un peu d’eau dans mon vin, après lecture de cette page internet sur De Gaulle et l’Algérie française :
        http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=73
        Je ne sais pas qui l’a rédigée, le nom de l’auteur ne me dit rien et je ne sais pas de quel bord il est mais la recension des faits paraît animée par un souci d’objectivité.

        Selon lui, jusqu’en septembre 59, De Gaulle essaierait de préserver, moyennant toute sorte d’adaptations, une manière de statu quo. Là où je ne suis pas d’accord, c’est lorsque vous dites qu’il « clamait que jamais il ne permettrait que l’Algérie cesse d’être française ». Il n’a jamais dit ça, et pour cause : il ne croyait que modérément et peut-être même pas du tout à cette possibilité et ne se serait pas condamné au ridicule d’une franche palinodie. A votre tour de me produire une citation du bonhomme où il affirme ce que vous pensez pouvoir exprimer au style indirect ! Mais n’imaginez pas que mon intention soit d’engager une polémique, cette question ne me passionne pas et j’accepterais bien volontiers d’avoir tort.


      • regorama regorama 18 avril 2012 19:05

        Chère râleuse,


        En 1958, lorsque de Gaulle est venu prêcher l’Algérie Française à Colomb-Béchar où je suis né, (devenu Béchar depuis), j’avais 18 ans. Parmi les milliers de mains qu’il a serré sur la Place des Chameaux, il y’avait la mienne. Soucieux d’immortaliser ce geste historique, j’ai refait le tour parmi la foule pour la lui serrer de nouveau, et là, il m’a tendu la main en me disant « Mais ? Je vous ai déjà vu, vous ! ». Trop tard, la photo était déjà dans le Kodak de ma copine.
        Ma famille était de ces petits juifs, petits commerçants qui votaient petit socialiste sans trop savoir pourquoi et moi, étudiant à Alger, j’étais en vacances.
        Pour faire court, me voilà démobilisé à Toulouse, où je reprends mes études à la fac de Sciences, sous l’égide de l’IPST (Institut de la Promotion Sociale du Travail) ; tout en travaillant 10 h/jour, je fréquentais la fac de Sciences, alors située aux Allées Jean Jaurès, où je me rendais le soir à 20 heures pour assister aux cours généreusement prodigués par des profs après les heures de travail. 
        Fauché comme les blés, je devais à ma carte d’étudiant le droit de prendre mes repas dans les restos-U ; derrière la place Esquirol, j’avais loué une chambre d’étudiant et le soir je me préparais ma petite bouffe, souvent partagée avec ma copine.
        Quelques harkis de mes amis ont fait le même parcours que le mien. D’aucuns ont fini médecins, avocats, scientifiques comme moi ou officiers dans l’armée. D’autres, moins instruits, ont trouvé du boulot sans aucune difficulté, la France manquant de mains à cette époque.
        Et les plus nombreux, à l’instar des « réfugiés palestiniens » qui végètent ici et là, se sont assis et faisant de la voix, ils ont réclamé reconnaissance, indemnités, privilèges et prébendes.
        Pour ce qui me concerne, j’ai été démobilisé à Toulouse avec un « trésor » de 500 F en poche, soit 80 € pour les jeunes lecteurs.
        Nos harkis l’ont été avec 5000 F, soit environ 800 €.
        Au lieu de se fondre dans la population française comme l’ont fait des centaines de milliers de pieds-noirs, de s’adapter aux circonstances, de s’intégrer jusqu’à faire oublier leur origine, tout comme les « réfugiés palestiniens » ils se sont mis à jouer du « victimisme », à hurler contre la trahison dont ils auraient été victimes ; ils se sont mis à gémir sans dignité pour obtenir un statut particulier et des avantages particuliers, assis sur la certitude que la République Française leur était redevable à vie du « sacrifice » qu’ils avaient consenti à combattre aux côtés de l’armée française.

        No more comments.

        Votre ami Roger ;
         



         
         


        • deborah30 19 avril 2012 06:38

          «  »Au lieu de se fondre dans la population française comme l’ont fait des centaines de milliers de pieds-noirs, de s’adapter aux circonstances, de s’intégrer jusqu’à faire oublier leur origine, tout comme les « réfugiés palestiniens » ils se sont mis à jouer du « victimisme », à hurler contre la trahison dont ils auraient été victimes ; ils se sont mis à gémir sans dignité pour obtenir un statut particulier et des avantages particuliers, assis sur la certitude«  »"

          Un grand bravo.

          Au fait vous viviez dans quel camps votre famille et vous ? ? ?


        • Punkonfou Punkonfou 19 avril 2012 10:08

          Ben tiens c’est la faute aux harkis si ils ne sont pas intégrés !!!! Non mais on se fout que vous ayez serré la main à De Gaule, deux fois, ce qui est sûr c’est qu’ils ont été parqués dans des camps, berbères, gnawa, kabyle, et la plus part non eu d’autres choix que te travaillaient aux champs puisqu’ils ne parlaient pas bien le français pourtant cultivé dans leur langue, de plus il ne faut pas oublier qu’ils vivaient encore peu dans leur pays avec leurs racines leurs familles, leurs traditions et que certains en plus d’avoir tout perdu, ont surtout perdu toutes leurs familles, ça crée certains problèmes psychologiques qui ont tendance à bloqué l’envie ou le dynamisme de plus d’uns, vous pensez pas ???!!!, et c’est sans compter la trahison de la France !!! Ce qui s’est passé, aussi, c’est surtout que les hommes exploités une fois en Algérie et l’ont été une fois de plus en France... Allez visiter les camps, j’ai vu celui de Bias dans le lot et garonne et vivre là ne m’aurait pas donné envie, avec ce passé catastrophique, de m’intégrer sans de vrai moyen humain, sociaux et environnementaux !!!! Ce sont des humains pas des esclaves, chairs à canon, ouvriers exploités, exclu de cet France prônant pourtant l’égalité !!!


        • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 19 avril 2012 11:15

          @regorama


          Ce que vous décrivez prouve bien que, contrairement à ce qu’on affirmé certains, l’Algérie n’était pas la France et les Algériens pas des Français (pour la plupart d’entre eux). On a eu le tort de proclamer trop longtemps le contraire ce qui a entrainé ce qui a suivi.

        • harki44 28 octobre 2015 22:44

          @regorama

          « »Au lieu de se fondre dans la population française comme l’ont fait des centaines de milliers de pieds-noirs, de s’adapter aux circonstances, de s’intégrer jusqu’à faire oublier leur origine, tout comme les « réfugiés palestiniens » ils se sont mis à jouer du « victimisme », à hurler contre la trahison dont ils auraient été victimes ; ils se sont mis à gémir sans dignité pour obtenir un statut particulier et des avantages particuliers, assis sur la certitude« »"


          Mazeltov !

          Quelle illustration, comparé des soldats de l armée française d origine nord africaine à des palestiniens !

          Alors celle là, jamais entendu, allez donc faire un tour du coté des camps de Rivesaltes, Bias, du coté des casernes garnisons ou les Harkis ont été parqués dans des tentes en plein hiver, sur des massifs, balayés par le vent, isolés de tout, cachés des autres pour mieux les oublier...

          150 000 massacrés et des milliers qui arrivaient au compte goutte, sauvés par la Croix rouge ou venus par leurs propres moyens d’ Algérie, des années après le cessez le feu, il est vrai que vous avez tant souffert dans votre chambre de bonne bien Parisienne.

          Quelques centaines de francs vous ont rendu jaloux, mais vous êtes dérangés cher Monsieur, ou le coté ultra sioniste anti arabe vous fait oublier d’ ou vous venez et que vous avez traversez la méditerranée sur le même bateau ?

          Faites votre Alia, des indemnités sont réservés aux nouveaux colons !

          En attendant de boucler vos valises pour la Terre Promise, lisez ceci, et ce n’ est pas de l’ hébreu :

          http://memoireharkidenantes.weebly.com/les-camps.html




        • ddacoudre ddacoudre 18 avril 2012 19:19

          bonjour la râleuse
          très bon article.
          j’en ai donc apprécié le discourt de Mélenchon à Marseille.
           mais le dilemme vient de bien plus loin, et il y aurait tant à raconter, sur ceux que savent les historiens des sources d’événement qui sont encore à l’ordre du jour et qui laisse tant de blessures
           personne n’est a blâmer mais chacun doit assumer ses actes.
          je n’en rapporterais qu’un exemple : le croisement « avec des indigènes musulmans » donnerait naissance à une « race déclassée » pétrie de vices et d’orgueil« R.RICOUX, médecin, membre de la société d’anthropologie de paris dans »la démographie figurée de l’Algérie" 1880.

          ainsi les racine de nos maux sont bien profonde et pourrait se formuler en une question , pourquoi dieu n’a pas permis aux hommes de se reconnaitre les uns les autres, nous connaissons la réponse à cela, ce qui donne d’autant plus de valeur au discourt de Mélenchon à marseille.

          cadeaux

          Les montreurs du doigt.

           

          J’ai une main où il y a cinq doigts

          Je ne me sers que de celui là

          Pour montrer l’autre du doigt.

          Il n’est pas beau et il est laid

          Suivez mon doigt

          Je vous indique où il est.

           

          Les autres je les aie

          Mais aussi je les hais

          Ils sont tous repliés

          Pour ne pas les montrer

          Et ne pas me tromper

          Sur la direction donnée

          Car  là est mon bonheur

          Le pouce sur le majeur

          Tendant l’index moqueur

          D’un geste vengeur.

           

          Je suis montreur du doigt

          Je ne montre que celui là

          Des autres je n’en fais rien

          Car je suis un bon aryen

          Pour me déplacer je n’ai

          Pas besoin de mes mains

          Avec la bave que j’ai crachée

          Je n’ai qu’à me laisser glisser.

           

          Je suis montreur du doigt

          Sans bouger j’agite le caca

          Ça sent mauvais et ça me plait

          Quand je relève le majeur

          Au jeu du geste d’enculeur

          A l’œuvre je suis le meilleur

          J’ai la posture du censeur.

           

          Je gangrène mon locuteur

          Suborné d’un doigt pointé

          Je l’enfonce dans les cœurs

          De ceux qui ont des malheurs

           

          Je fouine dans leurs plaies

          Pour plus encore les saigner

          Je suis le bienfaiteur

          De tous les ricaneurs.

           

          Je les prends à témoin

          Et digne de bonne foi

          De suivre le bout de mon doigt

          Indiquant très sournois

          D’un sourire narquois

          Celui que je foudroie.

           

          Je crache je persifle

          Je déverse ma bile

          Je transfère ma noirceur

          En cachette de ma cible

          Sur l’autre en bon daubeur

          Assuré d’être écouté

          Par icelui qui sur mon dos

          Fera avec celui que je montrais

          Ce que je fais sur son dos

          Dés que le mien sera tourné.

           

          Je suis montreur du doigt

          Je dénature ce que je vois

          D’une langue d’amertume

          Je marmonne ma rancune

          Pour délimiter mon arène

          Je pisse comme les hyènes

          Avec l’acidité de mes mots

          Je creuse des tombeaux.

           

          Je suis montreur du doigt

          C’est pour cela que j’introduis

          Mon doigt dans leur anal logis

          Plein d’acrimonies bien senties

          Aux plaisirs des beaux parleurs

          Les rumeurs des purificateurs

          Sont d’abjects discours d’éboueurs.

           

          Les montreurs du doigt

          Se reconnaissent comme il se doit

          Ils ont les oreilles bouchées

          Pour entendre ce qu’ils ont fait

          Ils déversent sur d’autres

          Leurs profondes laideurs

          Arguant quelle n’est pas leurs

          Tel de putréfiant menteurs.


          ddacoudre.over-blog.com cordialement.



          • arobase 18 avril 2012 19:52

            après la guerre de libération, les harkis et ( les pieds noirs , des français quoi ! ) ont retrouvé la France où comme eux ce sont devenus des « français rapatriés d’Algérie. »


            en tant que tels ils devraient bénéficier d’un traitement strictement identique et pas différent de celui des pieds noirs puisque les uns et les autres sont des « français rapatriés d’Algérie. »




            • Hieronymus Hieronymus 19 avril 2012 03:16

              bonjour Raleuse
              je suis né avec la Veme rèpublique et ne connais le drame de l’indépendance de l’Algérie que par des lectures ou oui-dire d’ayant vécu (rapatriés)
              ce n’est pas le seul (voir les fusillés à la « liberation ») mais sans doute le principal crime de De Gaulle (par ailleurs j’admire l’homme d’Etat)
              c’est un crime car :
              1) il y a eu trahison de la parole donnée, De Gaulle est revenu aux affaires à cause de la question algérienne, il est revenu en promettant de garder l’Algérie française
              2) il y a eu abandon, abandon à plusieurs niveaux
              - abandon d’un pays magnifique, ds lequel la France avait bcp investi, avec toutes les réserves du Sahara
              - abandon d’une population française de plus de 1 million de personnes qui avaient foi en lui et n’ont plus eu d’autre choix que la valise ou le cercueil, il faut rappeler les massacres d’européens après le 19 mars sans que l’armée française réagisse
              - abandon des harkis qui s’etaient engagés au coté de la France et ont été abandonnés (sur ordre de De Gaulle) à leurs bourreaux, c’est non seulement un crime mais une stupidité profonde, un grave manque à l’honneur

              il faut quand même ajouter, même (je dirais surtout) si c’est politiquement incorrect que les principaux responsables du massacre des harkis sont la clique criminelle du FLN qui s’etait engagée lors des accords d’Evian à ne pas exercer de vengeance envers les harkis
              depuis le début de la guerre d’Algerie cette bande de vulgaires maffieux avait fait le choix de la cruauté pour parvenir à leurs fins, en effectuant des actes atroces, ils entendaient rendre toute réconciliation impossible, pour finir les vengeances d’une cruauté inouie exercées envers les harkis désarmés place ces politicards affairistes définitivement dans la catégorie de l’infra-humain, ce sont des dégénérés

              encore plus politiquement incorrect :
              quelle erreur tragique d’avoir refusé l’entrée chez nous des harkis et de leurs familles, cela aurait correspondu à une venue de maximum qq. 1/2 million d’Algériens supplémentaires, mais c’étaient des gens de qualité, qui aimaient la France et se seraient certainement bien intégrés
              depuis ce refus opposé aux harkis, nous avons par ailleurs laissé des millions d’Algériens rentrer et s’installer sur le sol français, lesquels eux ne nous aiment pas, ne s’intègrent pas socialement et en plus souvent en prime nous crachent à la gueule !
              faut vraiment être CON pour avoir fait ce qu’on a fait ..


              • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 19 avril 2012 11:26

                @Hieronymus


                « la clique criminelle du FLN »

                Le FLN n’était pas monolithique et ses divergences internes étaient telles que ses chefs se sont assassinés entre eux ! Le non respect des accords d’Evian n’était pas inscrit dans l’histoire a priori. Les responsabilités sont partagées entre certains dirigeants du FLN, ceux de l’OAS et les petites gens, européens ou indigènes qui se sont lancés dans une guerre d’Algérie-bis à base de règlements de compte, de massacres et d’assassinats.
                A ce sujet, on peut consulter les articles de l’universitaire Guy Pervillé, comme celui-ci : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2012/03/19/23498869.html

                Si le FLN s’est montré trop souvent criminel, que dire de l’Armée française depuis Bugeaud ?


              • Hieronymus Hieronymus 20 avril 2012 00:26

                @ Mourot
                vous allez l’air de bien connaitre le sujet
                mais ne seriez vous pas en train de procéder à un essai de réhabilitation du FLN ?
                bien sur qu’un mouvement n’est pas monolithique, il est travaillé par des rivalités de personnes et ce sont bien souvent les plus pourris et les plus dégueulasses qui emportent la mise ..
                ds le cas du FLN, on a vraiment, mais vraiment la dose !
                il faut rappeler que dès 1954, la Toussaint rouge, le début de ce qu’on appelait encore les évènements, les activistes de base se sont manifestés par des actes d’une cruauté inouie, leur but étant double : inscrire la terreur ds la population française et arabe d’Algerie, mais aussi rendre impossible un retour en arrière (le crime engendrant le crime et la haine engendrant la haine)
                à coté des activistes qui risquaient leur peau sur le sol algérien, la clique criminelle (sic) qui entendait plus tard tirer les marrons du feu était généralement planquée au Maroc ou en Tunisie, ceux-la n’avaient aucun scrupule, ils ont fait ensuite assassiner les vrais combattants afin de disposer du pouvoir (et de la rente pétrolière) sans partage, ils ont rendu pauvre un pays riche, se sont comportés comme une bande de cleptomanes, ce qui ne les empêche pas toute honte bue, de continuer à injurier régulièrement la France en voulant la faire passer pour responsable de leur propre désastre, ces gens-là ne méritent absolument aucune considération, AUCUNE !!!

                le non respect (quel euphémisme) des accords d’Evian n’était pas inscrit a priori ?
                quelle naiveté, que de croire que ces gens cruels et sans aucun scrupule, une fois le rapport de forces en leur faveur, n’allait pas en user et abuser à satiété ..

                il y a des comparaisons choquantes, que l’armée francaise ne soit pas irréprochable, c’est un fait, mais elle ne peut en aucun cas être comparée au niveau de déliquescence morale de la caillera des généraux algériens, totalement corrompus et moralement méprisables, voyez l’histoire (la vraie) de l’assassinat des moines de Thibérine, lesquels ont été horriblement torturés avant d’être assassinés !


              • La râleuse La râleuse 19 avril 2012 12:58

                Bonjour à toutes et à tous

                En premier lieu, je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps de me lire et je vous demande de bien vouloir m’excuser si je ne réponds pas individuellement.

                Sachez que, si bien sûr, je ne peux m’empêcher de ressentir une préférence certaine pour ceux qui sont d’accord avec moi (on ne pourrait m’en vouloir d’être un être humain imparfait), je respecte toutes les opinions… Lorsqu’elles sont exprimées avec correction.

                À ceux qui me pourfendent, je répondrai seulement que cet article, qui leur déplaît tant, leur aura au moins permis d’exprimer leur sentiment.

                Mon ami Roger (regorama) m’aura, lui, appris une chose que j’ignorais, à savoir la différence de traitement faite aux pieds-noirs et aux harkis.
                Les pieds-noirs lésés, c’est une injustice de plus à porter au débit du gouvernement. Les pieds-noirs que j’ai connus et fréquentés, avec lesquels j’ai travaillé, après 1962, étaient pour la plupart de ceux qui avaient tout perdu dans cette débâcle mais qui affrontaient l’adversité avec dignité, humour parfois, et courage toujours.

                En espérant vous retrouver à l’occasion d’un prochain article, que vous soyez détracteurs, apologistes, ou louangeurs, je vous exprime toute ma sympathie.

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