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Accueil du site > Tribune Libre > Japonais, nous le sommes tous ...

Japonais, nous le sommes tous ...

Ainsi il serait nécessaire que « l’Impériale Nature » se manifeste de temps en temps pour rappeler aux petits hominidés qui est le véritable Patron. A la vision des cruelles images en provenance du Japon on ne peut que ressentir cette extrême fragilité des plus belles constructions humaines en face d’une simple vague, certes un peu plus forte que les autres, certainement aussi un pâle reflet de forces encore plus considérables que Dame Nature garde en réserve dans son sac et n’a pas encore décidé d’utiliser. Les plus belles technologies, les raffinements sécuritaires, les systèmes d’alerte, les ordinateurs les plus sophistiqués sont balayés comme fétus, le prévisionnel bafoué. Tout comme sont balayés, camions, trains à grande vitesse, navires et autres 4X4 ...

Nous ne sommes plus ici dans un archipel perdu et au développement désuet, mais à la pointe d’une civilisation du modernisme se revendiquant comme telle.

Sur les images qui nous parviennent c’est aussi un contraste qui frappe. Celui de cette modernité bafouée, bien sûr, mais aussi de cette extraordinaire « maturité » du peuple Japonais, dur à l’épreuve, digne dans l’adversité, cachant ses larmes, ce n’est pas poli … Comme si, en dépit de la religion du développement, ils avaient su conserver la certitude de l’éphémère, la conscience de la petitesse de l’homme face aux éléments déchaînés. Ainsi, ce serait dans la détresse que justement l’homme pourrait véritablement retrouver sa grandeur : celle qui ne s’exprime correctement que face à sa propre mort.

Beaucoup décriront un Japon entraîné à cette adversité face aux éléments déchaînés : terre des tremblements sismiques, mais aussi terre de la folie des hommes en guerre. Les Japonais vivaient depuis toujours dans la crainte du « Big One », ce séisme mythique qui transformera d’abord leur pays en ruines avant de les submerger par un tsunami. La vie sur l’archipel au bord de « la faille » ne peut que laisser planer dans les têtes l’idée permanente de la fragilité.  « Ils affrontent leur « Long One », stoïquement, avec le calme qui règne dans l’œil du cyclone. Un cyclone fait de nouvelles alertes sismiques, de terreur nucléaire, d’informations incomplètes et de rumeurs »

Moins nombreux dans le reste du monde, sur la terre ferme, seront ceux qui profiteront du petit « buzzer » de rappel qui vient de vibrer au Levant pour percevoir la « faille » qui est devant leur propre porte.  Cet épisode japonais douloureux devrait pourtant nous rappeler à tous la présomption de nos croyances, l’inanité de certaines de nos certitudes, la pusillanimité de nos « précautions » Il suffit que la planète s’ébroue une à trois petites minutes pour que l’homme soit menacé de disparition. Voilà qui devrait pourtant remettre les choses à leur plus juste place. Soyons absolument certains qu’il n’en sera rien et qu’à l’image du tsunami dans l’océan Indien en 2004, l’humain reprendra ses querelles du futile une fois la boue séchée. Ont-elles d’ailleurs cessées ne serait-ce qu’un instant ?

Il est vrai que si la perception de sa propre « finitude » est évidente pour chacun, encourageant sa propre humilité (ce n’est pas vérifié à 100% !) ; pour ce qui est de « l’humanité » dans sa globalité, du genre humain, l’exercice se révèle beaucoup plus difficile même pour les lecteurs et adeptes de l’Apocalypse selon St Jean. Certains scientifiques ont trop fait croire que le cerveau humain était capable, à terme, de dominer les vicissitudes naturelles, que les technologies de plus en plus fines et sophistiquées résoudraient progressivement les équations encore incomprises. C’est ce leurre la que Dame Nature, « cette salope » dirait benjamin, vient de temps en temps débusquer avec sa force encore « contenue »

Pour combien de temps ? On ne sait, mais un temps compté c’est certain.

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6 réactions à cet article    


  • Nanar M Nanar M 14 mars 2011 12:45

    Meuh, meuh, meuh, y savent marcher au pas et courber l’échine.
    Dommage qu’ils soient tous jaunes.


  • Albar Albar 14 mars 2011 10:37

    Merci jlhuss pour cet excellent article, cela montre bien notre petitesse et notre insignifiance devant le tout puissant, déjà que la nature peut suffire à tous ces ravages, alors quand les Hommes s’en mêlent avec leurs guerres absurdes, ma foi je reste pantois et hébété.
    J’ai toute ma compassion pour le peuple Japonais !!!


    • Nanar M Nanar M 14 mars 2011 12:46

      Meuh meuh meuh, le tout puissant pouvoir du pognon.


    • Kalki Kalki 14 mars 2011 16:24

      oh oui dame nature, la pauvre, comme si nos armes nucléaire, ne sont capable , en terme d’énergie de détruire

      OH non, imbécile, nous sommes moins fort que la nature, forcément, hein

      nous il y a 200 ans, pour les imbéciles

      Vous souvenez de ce que je disais a propos d’accident artificiellement naturel ?

      L’argument irréfutable, pour imposer tout ce que vous voulez et ici le changement de société pour un totalitarisme , de la mort

      Soit l’arret du système

      1) Tremblement et tsunami au japon

      2) Tchernobil 2 et 3 le retour, par hasard, comme il fait bien les choses le hasard

      3)
       » rationnement de l’énergie au japon »

      Plus c’est gros, plus ca passe pour les imbéciles

      1) Des méthodes de création de tremblement de terre, et ou de tsunami

      2) Des méthodes de destruction de centrale atomique

      3) Des méthodes d’imposition de système totalitaire

      Argument fallacieux, basé sur la peur, d’un grand tout supranaturel : contre lequel il faut donner plus de pouvoir au pouvoir, soit

      le pouvoir absolut

      vous signez votre arret de mort


      • terreetciel terreetciel 14 mars 2011 16:57

        Quelle dignité ! je suis admirative devant le comportement des japonais. Ils se mettent au travail pour faire fonctionner leur économie et réparer les dégats. Ceux qui ont perdu un proche souffrent sans cris, sans accusation, sans recrimination.
        Quelle différence avec le tsunami de 2004 en Indonésie !


        • mouvement démocrate cluny mouvement démocrate cluny 17 mars 2011 19:31

          Compassion pour nos frères du soleil levant.

          Le Japon est aujourd’hui touché dans sa chaire et au cœur de son système énergétique.

          Certains politiques utilisent sans compassion cet événement pour mettre en fusion les électeurs, d’autres élaborent des positionnements d’une autre époque.

          Ce qui se passe, d’heure en heure, chez nos frères japonais, doit nous mettre en mouvement pour générer une vague de chaleur humaine, un tsunami fraternel afin de compenser les alertes de la nature sur nos constructions mentales.

          Ce qui se passe au cœur du réacteur, au cœur des japonais confrontés au non sens des morts rejetés par la mer, c’est d’en finir avec les relations de cause à effet, réactions en chaîne qui nous font nous éloigner de l’Homme et par conséquent des mesures dont par tradition il était l’étalon.

          Cette Catastrophe nous touche tous, le monde est un village, la terre se moque des frontières, le ciel est pour tout le monde, les océans sont en nous au cœur de notre mer intérieure

          Poussières d’étoiles, nous portons l’univers, nous sommes de la terre et des étoiles, c’est notre regard à chacun qui doit changer pour que le monde change au centre de ces réactions.

          C’est possible !

          Le nucléaire, il sera temps d’en parler, mais c’est aujourd’hui qu’il nous faut nous changer, il n’est plus temps de tergiverser.

          La transparence, oui mais pour cela, il faut laisser passer la lumière, se garder d’être des colonnes réfractaires afin de construire un monde fraternel où la transparence par l’authentique engagement pour l’autre ira de soi.

          C’est possible, le pays du soleil levant vit des heures de cauchemars, ces heures deviendront des semaines, cette catastrophe nous invite à une aube nouvelle.

          Essayons d’être à la hauteur de l’horreur, sans générer des réflexes de peur, de récup, il n’est plus l’heure.

          Nous vivons un destin collectif, et c’est collectivement que ce destin peut changer.

          N SIMON

          Mouvement démocrate cluny

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