Je blogue mais j’me soigne...
A l’air de la blogmania, il est grand temps pour certains de faire un bilan et de se poser la question du : « Pourquoi un blog ? »
La première image qui vient à l’esprit est une soupape de sécurité, genre Cocotte-minute... En gros c’est comme d’aller chez le psy, les honoraires en moins. On peut évacuer tout ce qui restait coincé au fond de notre cervelle et qui, consciemment ou non, était enterré sous une tonne de bons sentiments.
On peut légitimement se demander si c’est une bonne chose que de lancer ses pensées intimes à tous les vents ? Pas sûr que ceux qui reçoivent ce matériel aient grand-chose à en faire. Si ce n’est à constater qu’ils ne sont pas les seuls à enfouir... A bien y réfléchir, bloguer semble donc être une activité égocentrique, limite égoïste... On ouvre les vannes et puis c’est tout... Enfin c’est tout ! C’est déjà ça !
La question du pourquoi étant évacuée, reste le "Pour qui ?" La réponse est ici très claire : c’est pour moi. Mais alors, si c’est juste un truc entre moi et moi, quel besoin y a-t-il de dévoiler son intimité cérébrale en public ?
C’est ici qu’on touche à la seconde particularité du blogueur : l’exhibitionnisme. Il faut dévoiler, exposer, s’épancher, il faut imaginer le regard bienfaisant des autres caresser ses pensées profondes. Et là, c’est l’extase !
Il y a juste un petit hic ! C’est que personne ou presque personne ne va lire notre prose. Seuls quelques élus ont droit à la notoriété, les autres finiront en état avancé de frustration. Une pêche effrénée au lecteur va alors s’engager, tous les moyens seront bons pour attirer les "blogueurs dérivants" dans nos filets. C’est à ce moment que la descente aux enfers commence...
Etre conscients du fait que nous sommes égocentriques, égoïstes, exhibitionnistes et sans doute frustrés est déjà un pas vers la guérison. Mais le chemin est long et les précipices obsessionnels profonds...
On a vite fait de "chater" comme un fou dans des forums pour blogueurs ou de poster des commentaires inutiles à tous les vents, souvent de façon stérile et chronophage, juste pour attirer le client. On se croirait parfois dans une rue remplie de sex-shops où sur le pas de chaque porte se trouve l’harangueur qui vous fait miroiter mille trésors.
Un autre signe de névrose consiste à se détourner de son objectif premier pour tomber dans des sujets plus porteurs agrémentés de liens variés et avariés. Le tout finissant par ressembler au sapin de Noël du Père Fouettard, boules et guirlandes clignotantes comprises.
Sans doute cette guérison tant souhaitée passe-t-elle par un retour aux sources. Bloguer pour soi, bien tranquille avec ses petites pensées intimes et surtout oublier les autres, les classements et les statistiques... Il semble que le propre du blogueur soit de se mettre tout seul la pression, alors du calme et de la sérénité... Un jour viendra où nous serons nous aussi... célèbres... Non je veux dire guéris.
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