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Accueil du site > Tribune Libre > Je m’appelle Mathilde. Je n’ai que 4 ans. J’attends le (...)

Je m’appelle Mathilde. Je n’ai que 4 ans. J’attends le coeur qui pourra me sauver. J’aime la vie. Soutenez-moi !

Lettre des parents de Mathilde à Nicolas Sarkozy :

« Deux enfants qui attendaient comme notre fille une greffe cardiaque sont morts en août et en octobre à l’âge de 20 mois et de 3 ans, faute d’un petit cœur disponible à temps. Toutes nos pensées vont à ces petits anges et à leurs parents.

Aujourd’hui, notre fille est atteinte d’une maladie cardiaque très grave. Sa vie est menacée à chaque instant. Je ne sais pas combien de temps elle survivra encore. Elle est inscrite sur la liste depuis le mois de juin 2007. Seule une greffe de cœur pourra la sauver.

Nous sentons bien le souffle aigre de la fatalité et l’échéance qui approche.

Il n’y a pas d’organe disponible, alors à quoi bon se battre ? Il n’y aurait rien à faire.

Nous n’acceptons pas cette renonciation annoncée, car des solutions existent. Et nous voulons poser cette question simple : qu’attendent les pouvoirs publics pour mettre enfin en œuvre les mesures qui s’imposent ? Et dont on sait qu’elles sont efficaces ? En Espagne, pas très loin de chez nous...

Nous voulons des actes, pas des paroles.

Pourquoi l’Espagne est-elle parvenue à faire chuter le taux de refus de prélèvements d’organes en dessous de 15 %, alors que la France est confrontée à cette réalité consternante de plus de 32 % de refus, inchangé depuis des années, dans l’autosatisfaction ronronnante de nos autorités de santé ?

Pourquoi l’Espagne atteint-elle le chiffre de 35 donneurs prélevés par million d’habitants alors que la France s’est hissée péniblement à 23 ?

Nous voulons des réponses. Nous ne voulons plus que nos enfants meurent dans l’indifférence. Nous voulons sauver Mathilde et pour y parvenir nous avons besoin du soutien de l’opinion publique.

Car la solution, nous la connaissons. Il faut qu’en France, comme cela a été le cas en Espagne, une volonté politique forte s’exprime, au plus haut niveau de l’Etat.

C’est pourquoi, nous demandons instamment à M. Nicolas Sarkozy de déclarer le don d’organes et la greffe Grande Cause Nationale.

Nous voulons qu’un véritable dispositif d’information de la population soit mis en place, pour que plus personne ne puisse dire « je ne savais pas  » et que la loi sur le don d’organes puisse enfin être appliquée.

Nous voulons que des moyens supplémentaires soient attribués à la chaîne du prélèvement à la greffe, et que l’ensemble des établissements hospitaliers soient mobilisés. Il n’est plus supportable que certains hôpitaux ne se sentent pas concernés.

Nous voulons que le travail remarquable des équipes de prélèvements et de transplantation soit mieux reconnu et valorisé. Pour qu’une greffe puisse avoir lieu, de longues heures d’un travail extrêmement difficile sont nécessaires, de la part de très nombreux intervenants, qui s’engagent tous avec un dévouement total.

Paradoxalement, un tel engagement permettrait immédiatement des économies substantielles pour notre système de santé. Savez-vous que le maintien en survie d’un malade sous cœur artificiel coûte des sommes énormes en comparaison du prix d’une greffe, pour une rémission de seulement quelques mois ? Que si l’on greffait toutes les personnes dialysées qui peuvent l’être, 600 millions d’euros seraient économisées chaque année et des souffrances énormes épargnées ?

Que dois-je répondre, Monsieur le président, à Mathilde quand elle me demande « maman, c’est quand mon nouveau cœur ? »

Il faut que la société française toute entière se mobilise pour mettre fin à ce scandale insupportable de la mort de nos enfants, parce que les pouvoir publics ne font pas ce qu’il faut pour leur donner accès au traitement qui les sauverait.

C’est pourquoi nous invitons tous nos compatriotes à signer l’Appel à la solidarité nationale de Mathilde. Nous remettrons personnellement cette pétition à Monsieur le président de la République.

Vous pouvez également adresser à Mathilde vos messages de soutien.

Mathilde, par avance, vous remercie. »

Rachida et Christian Bertrand, parents de Mathilde


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11 réactions à cet article    


  • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 17 octobre 2007 12:17

    Il y a une façon simple de régler le problème du don d’organe, c’est d’imposé le prélèvement automatique d’un organe (si c’est possible) à chaque fois qu’une personne décède, quit à en prendre plusieurs si la personne a fait le voeux de son vivant.


    • Le Chacal Le Chacal 17 octobre 2007 21:57

      En ces temps de communautarisme forcené, certains vont hurler à la mort de leurs croyances si on impose ce genre de chose. Il faut continuer d’informer et convaincre la population, au lieu de légiférer une fois de plus dans l’émotion et non à froid...


    • Internaute Internaute 18 octobre 2007 14:08

      Quand on voit les secouristes ramasser à la petite cuiller le plus petit bout de viande laissée par les victimes juives des attentats sur les routes de Gaza, on se demande si les juifs sont prêts à donner leurs organes.

      Chaque cas particulier est émouvant mais de là à demander le dépecage de gens qui n’en ont pas envie, on sombre tout simplement dans le totalitarisme. L’individu n’existe plus, sa volonté n’a aucune importance, c’est un fonctionnaire qui décide de tout.

      On est déjà sous une loi inique qui dit que toute personne qui n’a pas fait de déclaration préalable est supposée accepter d’être dépecée comme un cochon. C’est ignoble. Avec la même attitude on pourrait dire que toute personne qui n’a pas fait de déclaration préalable accepte d’être débitée de son compte par l’Etat quand bon lui semble. C’est du grand n’importe quoi.


    • Lydiac 18 octobre 2007 14:43

      A chacun son libre choix : engraisser les asticots ou sauver des vies... Là est la question. Pour se la poser sereinement, sans doute faut-il accepter l’idée que quand on est mort, on est mort... smiley


    • pallas 17 octobre 2007 12:20

      Vive la liberter, vive l’obligation de donner un de ces organes une fois mort, sa ferai presque culpabilisé la personne qui n’a pas de pb de santé et qui devrai mourrir pour donner son coeur. Je ne donnerai pas un de mes organes, c’est egoiste ? oui, c’est mon corps, chaque cellules de mon corps represente une parti de moi. Donc la recherche d’organe est une chose, faire culpabilisé les individues bien portant est autre chose.


      • floruf floruf 17 octobre 2007 14:46

        Il n’est aucunement question de culpabiliser les non-donneurs, si c’est leur choix, par contre ç’est tout à fait dommageable que certaines personnes (comme ce p’tit-bout) ne puissent être sauvés tout ça parce que la loi n’est pas de leur côté ! Personnellement , même si je n’ai pas de carte de donneur, j’ai déjà prévenu mon entourage que ces braves chirurgiens pourraient me dépouiller si l’occasion se présentait , c’est tout de même bien mieux que de se faire bouffer par les vers et puis de toute façon vu que je serai déjà mort... j’en aurai plus rien à faire !

        Bref ! d’un côté comme de l’autre , il est donc important que chacun s’exprime à ce sujet afin d’éviter que des organes soient inutilement gâchés .

        PS:Grosses bises à cette petite dont le témoignage me touche particulièrement car ma fille, quasiment du même âge, s’appelle aussi Mathilde !


      • Yohan Yohan 17 octobre 2007 12:26

        Je propose de remplacer le fichier des donneurs par celui des non-donneurs.

        Il faut que la loi considère que nous sommes tous donneurs par principe jusqu’à ce que nous nous y opposions par courrier formel (un fichier des non donneurs-étant établi.

        Ceci oblige chacun d’entre nous à être en règle avec sa conscience. Courage Mathilde


        • Internaute Internaute 18 octobre 2007 14:13

          Vous n’êtes pas au courant mais c’est déjà fait. Bien entendu les députés ne se sont pas vantés de leurs actes.

          La preuve en est qu’il existe un :

          Régistre National des Refus de prélèvements

          B.P. 2331 - 13213 Marseille Cedex 02


        • Rapetout 17 octobre 2007 23:13

          On ne greffe pas un coeur d’adulte dans un corps de 4 ans, le saviez-vous ? Mathilde aurait besoin d’un coeur de la bonne taille, et, comme ça pousse vite à cet âge-là, il faut assurer l’approvisionnement de cadavres frais de gamins de 4, 5, 6 ans à la rigueur, plus jeune c’est trop petit, moins jeune c’est trop gros.

          « Nous n’acceptons pas cette renonciation annoncée, car des solutions existent. Et nous voulons poser cette question simple : qu’attendent les pouvoirs publics pour mettre enfin en œuvre les mesures qui s’imposent »

          Les mesures qui s’imposent ? Eh bien on voit tout de suite. Il va falloir soit donner un sacré coup de pouce à la mortalité infantile en France soit aller se servir dans le Tiers-Monde où un gamin ne coûte pas cher et ses parents sont bien contents de se défaire d’une bouche à ... nourrir ? mourir ?


          • Lydiac 18 octobre 2007 09:15

            Des enfants de l’âge de Mathilde meurent malheureusement chaque jour, accidentellement, en France... « Prendre les mesures qui s’imposent », c’est leur donner la possibilité de sauver sa vie et peut être celle d’autres enfants en attente de d’un foie, d’un rein, de poumons, plutôt que d’emporter avec eux leurs organes dans la mort. Votre référence au Tiers Monde est totalement déplacée. De plus, elle n’a pas de sens : saviez-vous qu’un coeur prélevé doit être greffé sous 4 heures ?


          • Catherine Coste Catherine Coste 18 octobre 2007 01:27

            Bonjour, Ce weblog d’information sur l’éthique et les transplantations d’organes vous intéressera peut-être : témoignages, vidéos... Le douloureux problème de pénurie d’organes montre effectivement combien il est difficile ... d’être au plus près de la douleur de chacun. Les greffes représentent un problème complexe et douloureux : « les greffes d’organes, matière à la fois compliquée, à cause des rejets, et douloureuse, en raison du manque chronique... d’organes à greffer ! » (Professeur Bernard Debré). Sans parler des problèmes du constat de décès du point de vue de l’éthique dans le cas de patients en état de mort encéphalique ou en arrêt cardio-respiratoire persistant (prélèvements « à coeur arrêté », mais dans ce cas précis le coeur ne peut pas être prélevé). Tout témoignage ou réaction bienvenus sur le site : http://ethictransplantation.blogspot.com/

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