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Accueil du site > Tribune Libre > Je me suis fait tout seul

Je me suis fait tout seul

Qui n'a jamais entendu dire à propos d'un dirigeant d'entreprise : « il s'est fait tout seul, personne ne l'a aidé ». Quel est ce concept curieux ? Toutes les entreprises sont aidées d’une manière ou d’une autre, directement par les exonérations de charges, les diverses subventions, les crédits d’impôts, les allègements fiscaux, ou indirectement par les conditions favorables que la collectivité crée pour son développement : la formation de ses salariés, les infrastructures et les services publics dont elle peut bénéficier … Une entreprise n’est pas un ovni qui vivrait dans un monde parallèle. Une entreprise vit en interaction étroite avec son environnement économique, social et politique.

Beaucoup d'entreprises parmi les plus importantes se sont même créées grâce à l'Etat en fabriquant du matériel militaire ou des infrastructures financées par les contribuables. D'autres se sont contentées de profiter des privatisations pour s'accaparer des entreprises qui appartenaient à tous. Non seulement elles n'ont rien créé, mais elles ont même détruit des emplois pour augmenter leurs profits. Ces entreprises qui ont été financées par l'ensemble des Français appartiennent maintenant à quelques privilégiés proches du pouvoir, qui engrangent les bénéfices.

Pour donner l'illusion de l'égalité on vend quelques actions aux citoyens pour leur faire croire aux vertus du capitalisme et les dividendes qu'ils toucheront leur donneront l'impression de jouer dans la cour des grands. Ils ne seront pas trop regardant sur la façon dont le cours de l'action augmente : réduction du personnel, gel des salaires, délocalisations … En leur distribuant quelques miettes, on les conforte dans l'idée que de toute façon c'est comme ça, il faut profiter du système !

Dassault fabrique des avions pour l'Etat avec l'argent de l'Etat, et quand ça chauffe pour Total dans certains pays, on envoie l'armée prétextant d'obscures raisons de droit de l'homme ou menaces terroristes ! Car toutes ces sociétés et leurs dirigeants ont besoin de l'Etat par le biais des hommes politiques qu'elles contrôlent : soit pour faire voter des baisses d'impôt, soit pour demander de nouvelles subventions ou intervenir plus ou moins violemment dans les pays où elles ont des intérêts.

Tout entrepreneur est bien content de pouvoir disposer des infrastructures, des services publics et du tissu économique et social mis en place depuis des générations. On ne peut pas critiquer l'Etat et les fonctionnaires et accepter des marchés publics ou compter des fonctionnaires parmi ses clients. La richesse d'une entreprise est le résultat de tous ceux qui travaillent dedans, un patron sans salariés ne peut rien. Il est plus facile de se passer de patrons que de salariés, les différentes expériences d'autogestion l'on prouvé.

Pour une démocratie il n'est pas sain que des entreprises privées nationales ou multinationales soient plus riches que les Etats. La richesse permet de corrompre les pouvoirs politiques. Pour les capitalistes, le gouvernement n'est plus qu'une courroie de transmission des fonds publics vers le secteur privé. La course au gigantisme et à la richesse aboutit au final à plus de pauvreté, de précarité et d'insécurité. Toutes ces personnes qui « réussissent » l'on fait grâce au système mis en place par la collectivité.

Pour se faire tout seul il faudrait être parachuté, nu dans la forêt amazonienne ou sur une ile déserte et là, le peu que l'on ferait, on pourrait dire « je l'ai fait tout seul ! ». Évidemment dans ce cas là aussi le parachutage resterait à la charge du contribuable !!

Article original sur  http://2ccr.unblog.fr/


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17 réactions à cet article    


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 mai 2011 12:33

    Dans ce cas on ne comprend pas que les gens restent à se suicider au lieu de se mettre à leur compte ....


    • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 9 mai 2011 19:08

      Et ceux qui se suicident car ils se sont mis à leur compte et ont échoué, faute d’avoir eu le « coup de pouce » nécessaire ?


    • thomthom 9 mai 2011 13:26

      dans le même genre, ce qui m’énerve c’est quand pour expliquer sa réussite, un gars nous sort « quand on veut, on peut ».

      c’est vraiment outrageusement simplificateur : pour une personne compétente et déterminée qui réussit, combien de bonnes volontés galèrent, juste parce qu’ils n’ont pas autant de chance ? et combien réussissent sans faire tant d’effort que ça, juste parce qu’ils ont eu la chance d’être au bon endroit au bon moment, ou de s’être lancé un peu par hasard dans une activité qui au final (pour des facteurs externes) s’est avérée très profitable ??


      • Marc Bruxman 9 mai 2011 19:35

        Et pourtant on peut dire que même si il y a des injustices, le vieux proverbe « la chance sourit aux audacieux » s’applique. Il arrive d’avoir un grand coup de pot c’est vrai. Mais le grand coup de pot n’arrive pas en restant chez soi à regarder Derrick.

        Le loto disait : « 100% des gagnants ont tentés leur chance ».

        En soi c’est vrai.

        Après tout le monde n’est pas doué pour les mêmes choses, il est clair que si je voulais être champion du monde du 100m je ne pourrais pas. Mais avec la volonté et en choisissant une activité pour laquelle on a quelque prédispositions, on arrive généralement à s’en tirer honorablement.

        Après la part de chance jouera toujours. Mais pour être au bon endroit au bon moment, il faut clairement déja chercher ce type de deal. Certains n’ont pas cette mentalité.


      • Jean-paul 9 mai 2011 16:46

        L’auteur est il lui meme chef d’entreprise ??????
        Je ne le pense pas .


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 mai 2011 16:46

           Il est plus facile de se passer de patrons que de salariés . 


          Très bonne phrase . 

          Ouarf.................................................................  smiley

          • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 mai 2011 16:49

            l’ auteur est tout sauf un mec qui a créé une entreprise .


            Un genre de Pat du 49 section parlons .

            • jpm jpm 9 mai 2011 17:09

              Cher Capitaine, vous etes un peu dur avec l´auteur. Il n´a jamais remis en cause le merite ni la valeur de certains entrepreneurs. Il recuse juste l´affirmation comme quoi une personne s´est faite toute seule... et je suis tout a fait daccord avec lui.

              Personnellement je suis plus ou moins un entrepeneur... car je travaille a mon compte... mais je n´ai pas la pretention de dire que je me suis fait tout seul. Certes j´ai gagne mon argent en travaillant... a la seule force de mes petits neurones... et de mes doigts sur le clavier... mais c´est la societe qui a paye mes etudes... qui a paye l´hopital ou je suis ne... qui a paye pour me soigner lorsque j´en ai eu besoin... C´est la societe qui paye encore les routes et les aeroports que j´utilise pour me rendre au travail. Donc non je ne me suis pas fait tout seul... mais grace au travail et a la bonne volonte de tous les intervenants de la societe... passes et presents. C´est donc aussi pour cela qu´il est juste de payer des impots lorsqu´on eu la chance de reussir... car il est quasiment impossible de s´enrichir seul dans son coin... sans le concour du reste de la societe.


            • Jean-paul 9 mai 2011 18:43

              Qu’est ce que concept curieux ?
              Comment traduit on « self made man » en francais ???


              • Marc Bruxman 9 mai 2011 19:19

                Si vous prenez l’expression « se faire tout seul » au sens de se faire parachuter avec sa bite et son couteau dans la jungle et construire un empire vous avez surement raison. Mais peut être n’était il pas la le sens de l’expression.

                Parmis les entrepreneurs, certains sont partis de rien pour ainsi dire et ont amenés au monde une ou plusieurs innovations révolutionaires. Ces gens la ont bati un empire parfois avec un investissement initial très réduit.

                Par ailleurs, si vous avez déja été entrepreneur vous sauriez que créer une structure sociale et la maintenir à flot (avec sa croissance) n’est pas simple. Une boite de deux personnes ne se gére pas comme une boite de 50 personnes qui elle même ne se gére pas comme une boite de 10 000 personnes.

                Si au contraire vous êtes « parachutés » comme dirigeant d’une grande entreprise vous disposez déja de process en place et déja écrits. Tout fonctionne plus ou moins bien mais vous ne partez pas de zéro. La vrai difficulté dans une création d’entreprise c’est que souvent le créateur navigue à vue dans un premier temps (en général il n’a pas bien senti le marché du premier coup) mais il va devoir construire uen hiérarchie, des procédures et une organisation efficace.

                C’est en ce sens que l’on peut parler de self made man !


                • Jean-paul 9 mai 2011 19:35

                  L’auteur pense que le capitalisme est le mal qui ronge la societe et le monde .


                  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 9 mai 2011 19:36

                    « Self Made Man » !

                    Je me suis intéressé autrefois à ce concept qui est peut-être une réalité (douteuse) dans les pays anglo-saxons mais qui chez nous demeure une exception exceptionnelle (sic).

                    Je considère que toute personne ayant « réussi » dans la vie (selon les critères actuels plus ou moins écoeurants) a eu droit à un moment ou un autre un coup de pouce, un tremplin, une aide (pouvoirs publics ou tiers), qui lui a permis de progresser ou de ne pas s’effondrer.
                    (Ceci évidemment valable aussi bien pour les entreprises que les individus)

                    Lisez les biographies non expurgées des artistes en vogue, des hommes politiques à l’affiche, des soi-disant « winner » et vous trouverez toujours un ou plusieurs soutiens externes au cours de leur carrière (soutien rarement désintéressé, évidemment).

                    Dans mon domaine professionnel, tous ceux qui ont tenu longtemps ont été aidés d’une façon ou d’une autre à un moment de leur existence.

                    Signé :
                    un entrepreneur aidé (et pas par les pouvoirs publics, ni les associations, ni les banques, ...).


                    • pastori 9 mai 2011 21:23
                      histoire vraie.
                      chomeur sans un sous, j’achète grâce à une aide sociale un vieux fourgon pizza.

                      ça marche bien. je doit vite me faire aider. j’embauche un jeune au smic. ça double les rentrées, j’embauche un 2° jeune au smic. ça cartonne car ces jeunes en veulent. 

                      j’emprunte et j’achète un deuxième fourgon. et embauche deux jeunes au smic. moi je ne travaille plus, le achats, la paperasse...les jeunes travaillent dur eux. au smic.

                      puis je vire tout qui ne sert plus à rien, achète un restaurant, et j’engage au smic du personnel. il en veut, ça marche fort ! 
                      j’emprunte encore et achète un deuxième resto ! je recrute, au smic !

                      je viens de changer mon bateau de 12 mètres ! 

                      faites comme moi, prenez des risques en empruntant l’argent de la banque, soyez populaire car créateur d’emplois ( au smic) réussissez grâce à eux et laissez les travailler, on est si bien à pêcher le gros en méditerrannée.

                      j’ai réussi ! j’ai pris des risques smiley me suis fait tout seul, et je n’ai pas été aidé ! smiley
                      faites comme moi, les ports de plaisance sont pleins de 12 mètres acquis à la force du poignet smiley

                      • Marc Bruxman 9 mai 2011 22:13

                        Je ne sais pas si l’histoire est vraie ou pas, mais visiblement vous tentez d’en faire une fable qui fait peur. Or pas du tout : 


                        Il y a des gens oui qui sont partis de peu et qui sont devenus riches. Peut être n’ont ils pas payés cher leurs employés. Peut être qu’ils ont un bateau de 12 métres maintenant. Et alors ? Si ils n’avaient pas investi, il n’y aurait rien. 

                        D’autres avec le même fric de départ l’aurait claqué, n’aurait rien investit, n’auraient rien cherchés à construire. Cette petite étincelle de volonté c’est la différence souvent entre ceux qui gagnent et ceux qui perdent ! 

                      • Jean-paul 9 mai 2011 23:21

                        Cette petie etincelle de volonte s’appelle l’ambition .


                        • Mohad Dib Mohad Dib 10 mai 2011 10:00

                          societe marchande de profit = meurtres legalises...(guerre),tortures,destruction de mode de vie , torture mentale, creation volontaire de chomage , refus de la verite (fukushima, hiroshima,..100 millions de morts entre ww1 et ww2....qui etaient les « commanditaires » de paisible paysans ou des financiers qui s’etaient fait tout seul.. ?
                          tous coupables ,refus de la verite....ca s’appelle de la lachete....


                          • Mohad Dib Mohad Dib 10 mai 2011 10:05

                            pour appuyer mon propos un lien

                            teppco demande de l’aide financiere au gouvernement japonais.

                            c’est ca quand on s’est fait tout seul, des que ca merde , on n’assume rien et on vient pleurer pour avoir l’aide du groupe...qui bizaremment redevient ce qu’il a toujours ete , incontournable...

                            la seule motivation du succes est de voler le groupe ,car seul on ne survit meme pas, pour voler le groupe il faut alors nier que sans lui rien ne se fait...mensonge....meme pour faire de la baguette molle qui se garde 3 heures ,sans groupe, impossible !!
                            ca commence a craquer...

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Robert GIL

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