Je ne fêterai pas le 14 juillet 2009. La France a trahi ses valeurs fondatrices
14 juillet 2009, sans doute une rupture pour moi. C’est étrange, c’est la première année que je réagis en négatif à cet événement apprécié auparavant avec une docte indifférence. Cette année, il semblerait que la coupe soit pleine et que cette fête, censée célébrer la nation française et ses valeurs, m’indispose car je crois que les valeurs républicaines ne cessent d’être bafouées, et en plus, par ceux qui en sont les garants. Les valeurs que sont l’égalité, la fraternité, la liberté. La France est en délicatesse avec ses principes fondateurs. Je ne vais pas me faire le procureur de cette nation, étant entendu que je ne représente pas le garant de la valeur suprême, entaché de tares et de défauts que je suis, comme tout homme, quoi de plus naturel en somme. Je me livre à titre personnel. Je livre quelques mauvaises pensées. Je pense mal, politiquement incorrect mais fidèle aux valeurs C’est ainsi !

L’égalité, parlons-en, principe bafoué il y a peu par un parquet faisant appel pour des peines prononcées en obéissant aux injonction d’une faction censée représenter la minorité juive et qui en vérité, ne représente que des lubies dominatrices, des élans vengeurs, et de plus, cautionne un régime israélien dont les dernières actions placent ce pays au rang des barbares, comme le fut l’Allemagne nazie. Car le sort des Palestiniens à Gaza ne ressemble-t-il pas à une séquestration dans un camp de concentration ? Il paraît que les autorités israéliennes filtrent les denrées en les réduisant au strict nécessaire alimentaire. Comme si ce peuple était ramené à sa condition d’animal. Que la France soutienne le Crif en participant à ses dîners de célébration et surtout en révisant un procès sur son injonction, montre que la France est en délicatesse avec ses valeurs. On ne cautionne pas un Etat israélien coupable, à charge à un tribunal de l’établir, de crimes contre l’humanité. Il est alors question en plus de liberté. Celle d’un peuple palestinien à exister décemment.
L’égalité, parlons-en aussi à propos des combines, des favoritismes, des clans faisant que des tas d’individus occupent des postes non pas par leur compétence ou leur talent mais parce qu’ils appartiennent à une communauté bien organisée. C’est le cas des dérives dans les milieux de la culture et ailleurs. Voici ce que des gens bien informés ont dit. Francs-maçons, homosexuels, juifs, polytechniciens, énarques, science-pociens, encartés, voilà des réseaux de connivence mettant à mal l’esprit républicain d’égalité. N’oublions pas que la Révolution française a aboutit à la loi Le Chapelier, pour contraindre les corporations à ne pas s’entendre illicitement et laisser à tous leur chance du moment qu’ils possèdent des compétences professionnelles. La république française ne garantit plus l’équité dans les compétences. Elle a livré ses secteurs aux influences des communautés et réseaux. Qui jouent un rôle similaire aux corporations de l’Ancien Régime.
La Révolution a aboli les privilèges. La Cinquième République les a rétablis sous d’autres formes. Rentes de situation, élus et dirigeants reclassés sans aucune garantie de compétences, médiocres maintenus dans des emplois bien payés, dans les ministères, à la télé, dans nombre d’entreprises liées au secteur public, surtout la télé et la culture. Loi Hadopi pour protéger les revenus des vedettes qui du reste, casent leur progéniture comme si la fonction d’artiste leur revenait de droit de sang. Inutile d’énumérer la liste des individus dont on peut dire qu’ils bénéficient de privilèges, eu égard à ceux qui n’en ont aucun et le plus souvent, doivent galérer pour survivre et financer les revenus des privilégiés. Je ne fêterai pas le 14 juillet 2009.
La fraternité, la liberté. Là, ça se discute comme dirait Jean-Luc. L’Etat français est-il en délicatesse avec ces deux autres valeurs cardinales du triplet révolutionnaire ? La liberté, c’est plutôt l’affaire des citoyens et surtout de la personne. L’Etat ne peut pas faire grand-chose pour faire germer la liberté mais il peut faire beaucoup pour la tuer. L’Etat qui bastonne ses jeunes parce qu’ils manifestent, certes pour un idéal médiocre, mais au moins ont le mérite d’être dans la rue pour une cause, l’Etat n’est pas dans son rôle, avec sa police répressive qui a tendance à devenir une police politique et non plus républicaine. La fraternité, n’est-elle pas écornée avec les lois fiscales actuelles ? Qui protègent les riches et déclassent les moyens dans la zone de précarité.
Assez, cela suffit. En plus, les valeurs de la République, elles doivent aussi être portées par les citoyens, car c’est cela le ressort du projet encore flou mais dessiné par les révolutionnaires de 1789. Et toi, citoyen, es-tu libre, quand tu consens à la politique actuelle, que tu bandes en assistant à un match de foot ou un concert de U2, que tu flanches de trouille à la lecture des dépêches sur la grippe A. Es-tu fraternel quand tu appuies les lois anti-mendicité, que tu t’opposes à la création d’un centre pour SDF parce que c’est près de chez toi, que tu t’occupes de ton compte en banque, de tes petits sous, sans voir les gens sur ton passage ? Es-tu juste et respectueux du principe de l’égalité quand tu revendiques la loi du moi le premier, et mes proches avec ? Pour dire vrai, je ne suis pas certain d’être si libre mais je fais en sorte de le devenir, ayant fait mienne et essentielle cette valeur, la plus haute et la plus exigeante pour un homme sur terre. Fraternel, je pense l’être, mais certainement sans mériter quelques louanges, car d’autres font mieux et plus sur ce plan. Egalitaire, j’aurais tendance à dire que je suis comme la plupart, centré sur ma personne et mes proches et sur ce plan, je crois qu’il faut s’en remettre à la République pour garantir à travers des règles et lois l’égalité. De ces trois valeurs, le citoyen doit assurer la liberté, puis la fraternité et enfin l’égalité. La République doit agir dans le sens inverse.
Je ne fêterai pas ce 14 juillet 2009. Mais je célébrerai sans modération les Lumières, celles de la Raison mais aussi celles de la Foi et de l’Espérance, les Lumières anciennes, inscrites dans le marbre, et les Lumières qui arrivent !
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