« Je pense (au Génocide des Tutsis du Rwanda), donc je suis ...... »
Ce 17 juillet 2019 il y aura 25 ans que le Génocide des Tutsis du Rwanda (qui, rappelons-le, si nécessaire, a fait selon les chiffres de l’Onu, entre 800.000 et 1.200.000 morts, en moins de 100 jours, principalement des Tutsis et, accessoirement, des Hutus modérés) connaissait un terme officiel. L’armée du FPR (Front Patriotique Rwandais, soutenu par l’Ouganda et ses alliés de l’anglophonie), mettait en « déroute », après une guerre de 3 ans et 10 mois et après la signature des Accords de Paix d’Arusha du 3 août 1993, les Forces Armées Rwandaises (les FAR, « abandonnées » par les Français et des Belges) et achevait ainsi la prise du pouvoir de Paul Kagamé, par les armes et non par les urnes.
Il y a donc 25 ans que la Communauté Internationale, Amie du Peuple Rwandais, soutient une des dictatures des plus sanglantes, celle de Paul Kagamé du Rwanda[1].
La guerre d’invasion du Rwanda par l’Ouganda, du premier octobre 1990, ne serait-elle donc pas à considérer comme la genèse[2] du Génocide des Tutsis du Rwanda ? N’a-t-elle pas, en plus, eu comme suite logique les deux guerres et la « conquête », par le Rwanda, de son voisin, l’ex-Zaïre (devenu RDC) ? Il faut rappeler que c’est Paul Kagamé qui, en chassant Mobutu du Zaïre, en 1997, a « porté » Kabila « Père » au pouvoir de la RDC, avant de le faire assassiner[3], pour introniser Kabila « Fils ». Ces « péripéties » ont causé, entre 1996 et 2003 les morts (directes et indirectes) d’environ 6 à 8.000.000 de Hutus rwandais réfugiés et de Zaïrois/Congolais, « étrangers » au conflit et totalement innocents.
Ce 7 avril 2019, à Kigali, des cérémonies ont marquées le 25ième anniversaire du « début » du Génocide des Tutsis du Rwanda. En fait, c’est l’attentat terroriste du 6 avril 1994 contre les deux Présidents du Rwanda et du Burundi, qui est l’élément reconnu comme le déclencheur du Génocide qui, en quelque sorte, était commémoré, d’une manière indirecte. Or on ne connaît toujours pas qui a commis cet attentat. En effet, l’opportune « position » adoptée, aujourd’hui, par la Justice française ne débouche sur aucune autre conclusion que celle de dire, prudemment, qu’il n’y a pas assez de faits probants pour prononcer autre chose qu’un non-lieux[4] dans les enquêtes en cours depuis 1998 par les juges Brugyère, Trévidic et Herbaut à charge de l’’« Akazu »[5] de Kagamé. L’éventualité de l’apparition de « faits nouveaux » a cependant été sauvegardée pour, in fine, envisager la possibilité d’une réouverture de l’enquête, le cas échéant. En attendant : cela ne nous regarde plus ! ....... « Et l'on vit comme ça, jusqu'à la prochaine fois » !!!!! (Boris Vian).
Ces cérémonies « commémoratives du 7 avril » entrent dans la logique d’une pratique et d’une stratégie politique de jeux propagandistes visant à travestir la vérité sur ce qui s’est réellement passé dans la région des Grands Lacs Africains depuis le 01 octobre 1990, soit depuis bientôt trente ans. Tant que la vérité, toute la vérité ne sera pas dite, sur l’attentat du 6 avril 1994, il faudra que ces matraquages cérémonielles se parent de symboles du souvenir et de prétextes de la lutte contre l’impunité pour masquer l’horreur de ce qui pourrait se révéler comme étant la plus grande imposture de l’époque contemporaine. Et pendant ce temps-là, des personnalités politiques sont obligées de participer à des « fastes » dignes de ceux qu’un Kim Yong Un orchestre à Pyongyang. Certains se ridiculisent comme[6] Junker et « sa » torche. D’autres personnalités versent des larmes de crocodile et surenchérissent dans les « mea culpa », tel Ban Ki Moon, Bernard Kouchner, Guy Verhofstadt, Nicolas Sarkozy et consorts.
Mais au-delà des deux cérémonies du souvenir (Début et Fin du Génocide) on est obligé de constater déjà un certain nombre d’« incidents » assez significatifs. Parmi ceux-ci notons les trois suivants qui retiennent l’attention :
1 - Raphaël Glucksmann a tenu des propos qui ont provoqué une levée de boucliers, d’un certain nombre de femmes et d’hommes politiques français, lors de la campagne électorale européenne de 2019, compte tenu du caractère excessif de la position qu’il défendait dans sa réflexion sur le rôle de la France et du Président Mitterrand au Rwanda depuis bien avant le premier octobre 1990 jusqu’au 17 juillet 1994. Raphaël Glucksmann, fils du feu philosophe André Glucksmann, avait 11 ans au moment du discours de Mitterrand de La Baule en juin 1990. L’Aggiornamento politique qui s’en est suivi au Rwanda et qui avait déjà été planifié précédemment par le président Habyarimana, aboutissait en juin 1991 à la révision de la constitution rwandaise. Raphaël Glucksmann avait 12 ans à ce moment-là. Il en avait 15 au moment du Génocide des Tutsis du Rwanda. Il en avait 17 lorsque Mitterand aurait dit : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique..........[8]. » Il avait 25 ans quand il « réalise » un documentaire sur le Rwanda en 2004[9] sur base d’informations et de documentations fournies par des « étudiant(e)s » Rwandais(es)[10] venu(e)s en France via l’ONG qu’il avait fondée : « Études Sans Frontières (ESF) ». Les témoignages des survivants et proches des victimes y sont poignants de vérité. Mais, ne faudrait-il pas « revoir ce documentaire » et souhaiter que toutes celles et tous ceux qui y ont exprimés des avis sur la situation politique de l’époque, évaluent, au vu de l’évolution du pouvoir rwandais actuel et de la « sortie » de Raphaël Glucksmann, la partie du « contenu de ce film qui pourrait être perçue comme « prémonitoire » de sa « sortie » lors de la dernière campagne de propagande électorale européenne de 2019 »[7]
Je pense que cet « incident » est triste au pays du Siècle des Lumière, des Droits de l’Homme et du Citoyen .... Mais si je pense que c’est triste ... ne dois-je donc pas préciser... « Je pense, donc je suis17 ... antisioniste » ?...
2 – Le Petit Royaume de Belgique avait été dénoncé par ce Diable de Donald Trump comme un nid de « rats », entre autre dans son quartier dit de Molembeek (casbah bruxelloise d’où seraient issus les terroristes islamistes de Paris et de Bruxelles). Trump n’avait peut-être pas tout à fait tort ... mais pour un pays fidèle partenaire de l’OTAN, c’était cependant assez dur à avaler ...... Mais voilà que la presse anglophone[11] révèle, noms à l’appuis, que ce petit Royaume serait aussi le berceau du terrorisme Kagaméen partout en Europe (et jusqu’en Afrique du Sud), et ce à travers les honorables membres[12] de son Ambassade (Rwanda House - sise dans un quartier BCBG de Bruxelles, Woluwe-Saint-Pierre) et de citoyens belges, d’origine rwandaise. Deux employés à la Société des Transports en Commun de Bruxelles (la RATP de là-bas), Belges d’origine rwandaise, auraient été « refoulés » de Grande Bretagne sous prétexte qu’ils s’y rendaient pour y perpétrer l’assassinat d’un opposant au régime de Kagamé. Personne, en Belgique, n’a réagi à cette expulsion. Parmi les agresseurs de Kayumba Nyamwassa[13] arrêtés en Afrique du Sud, un ressortissant belge d’origine rwandaise a été appréhendé et « devrait passer en Justice à Pretoria » ... Personne en Belgique n’a réagi à cette arrestation. Un citoyen belge d'origine rwandaise et un ami (natif du plat pays) ont été mystérieusement assassinés en Afrique du Sud alors qu’ils « enquêtaient » sur la mort de Kargeya[14]. .... Personne n’a réagi en Belgique à ces assassinats. Une Belge d’origine burundaise, Olga Mugege, a été suicidée à Kigali[15] ...... Personne ne s’est soucié, en Belgique, des circonstances étranges de sa mort. Judi Rever s’est vue mise sous la protection des Services de La Sûreté Nationale Belge (voiture blindée à l’appui) lors de sa dernière visite au royaume ... Personne ne parle, en Belgique, de ces mesures assez exceptionnelles .....
Je pense que ces « incidents » sont tristes pour ces ressortissants « belges » de la Capitale de l’Europe .... Mais si je pense que c’est triste ... ne dois-je donc pas préciser... « Je pense, donc je suis17 ... conspirationniste » ?...
3 – Et justement pour en (re)venir à Judi Rever, c’est par la presse anglo-saxonne, une fois de plus, qu’on apprend qu’elle intenterait une action en justice pour rupture abusive de contrat, contre la maison d’Edition Fayard qui, bien qu’engagée par signature, refuserait, soudain, d’éditer la version française de « In Praise of blood, the crimes of the Rwanda Patriotic Front » : « Rever recently initiated legal action against the French publisher Editions Fayard, which had signed a contract to publish her book but suddenly canceled[16] » (Ann Garrison). Je pense que cet « incident »[17] est triste pour le monde de la presse et des éditions qui était l’héritier de l’Aurore, d’Emile Zola, du « J’accuse », de Joseph Pulitzer et d’Ernest Vaughan .... Mais si je pense que c’est triste ... ne dois-je donc pas ajouter ... « Je pense, donc je suis17 ... révisioniste » ?
J’ai repris, ci-dessus, mes pensées à propos de trois points seulement de l’actualité plus ou moins récente .... mais il en faudrait ajouter encore plusieurs, si pas des dizaines pour tenter de cerner ce qu’on pourrait être en droit de « penser » .... mais chaque fois que je voudrais dire, « Je pense que ... », ne devrais-je pas, devant l’inquisition florissante et le devoir d’auto-culpabilisation, ajouter : « Je pense, donc je suis[18] ............. coupable » ?
[1] Le Professeur Emérite de l’Université d’Antwerpen, Filip Reyntjens a depuis plusieurs années qualifié Paul Kagamé de « Plus grand criminel, Chef d’Etat en fonction »
[2] « Série de faits et de causes s'enchaînant les uns les autres et aboutissant à un résultat »
[3] « C’est nous qui avons assassiné Kabila » (Gérald Gahima) et http://espoirpourtous.blogspot.com/2011/04/qui-tue-kabila-par-colette-braeckman.html
[4] Procureur en chef américain du tribunal militaire international de Nuremberg, Robert Jackson, fit à l’époque valoir dans sa déclaration liminaire : « Nous devons établir des événements incroyables par des preuves crédibles. »
[5] Littéralement : « Petite maisonnée » =Premier cercle des proches..
[6] https://francais.rt.com/international/60838-juncker-manque-toucher-kagame-avec-sa-torche-ceremonie-rwanda-video
[7] † 10/11/2015
[10] Membres de la Directorate Of Military Intelligence (DMI) ?
[11] https://rpfgakwerere.org/2019/06/28/1248/
https://www.glpost.com/belgium-the-obscure-activities-of-the-rwandan-embassy-in-brussels/)
[12] Couverts par l’immunité diplomatique
[13] Un ex-bras droit de Kagamé « réfugié » en Afrique du Sud et un des Fondateur du Rwandan National Congress (RNC)
[14] Un autre ex-bras droit de Kagamé entré en « résistance et réfugié » en Afrique du Sud avant d’y être assassiné par les membres de la DMI
[15] https://www.glpost.com/des-sources-fiables-le-dmi-de-paul-kagame-a-assassine-olga-mugege-le-17-11-18/
[17] J’avais évoqué la problématique de la traduction française du livre de Judi Rever dans le « papier » suivant : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/kagame-rever-1-6-n-2-genocide-des-208313
[18] René Descartes
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