Je suis Français
Aujourd’hui on débute tous nos gribouillis sur les attentats avec la conviction que l’on écrit une page pour l’Histoire. Qu’après la Marche plus rien ne sera comme avant, qu’une nouvelle communion est née, qu’il faut lui donner un sens, une direction. Mais après une analyse froide, affranchie du charlisme médiatique, une autre réalité se dessine. On réalise que ce qui fait sens ce n’est pas les marcheurs, mais les dormeurs : ceux qui ont rêvé les yeux ouverts devant les prises d’otage du 9 janvier.
Le Français à la gueule de bois. Comment analyser de telles divisions ? De telles différences ? Peut être que ces prises d’otages physiques sont aussi des enfermements idéologiques. Les preneurs d’otage de notre société ne sont pas des individus mais des idées. Des idées qui divisent les français et les empêchent de constituer un peuple uni et solidaire.

Pris en otage par le conflit israélo-arabe
Une première prise d’otage : le conflit israélo-arabe. Un conflit matérialisé dans la tuerie du Super Cacher. Comment ne pas dénoncer, encore, l’importation de ce conflit qui n’est pas le nôtre ? Comment ne pas se sentir, en tant que Français non-juif et non-musulman, pris entre deux feus : le feu de la colère de Français musulmans qui se sentent plus Palestiniens que Français et le feu des revendications de Français juifs qui se sentent davantage Israéliens que Français.
Il est temps d’affirmer avec force que nous ne sommes pas au Moyen-Orient. On a trop longtemps laissé s’implanter un conflit qui n’était pas le nôtre. Le français, quel qu’il soit, doit se libérer du conflit israélo-arabe. Il doit refuser de faire de ce débat une question centrale et inciter les juifs et les musulmans à se recentrer vers ce qui les rassemble : leur identité française.
Une parole libératrice : « Je suis français et fiers de l’être »
Les jeunes juifs français, ne sont pas obligé de défendre Israël, et n’ont pas à en assumer l’histoire et les guerres, leurs pays et unique pays c’est la France. Les jeunes arabes français n’ont pas non plus à rentrer dans ce jeu conflictuel. Ils n’ont pas à se comparer aux juifs, ils n’ont pas à les haïr par solidarité avec les Palestiniens. Ils n’ont pas non plus à haïr le France pour ses actions présentes et passées dans les pays musulmans. Ce n’est pas eux que la France vise. Ce n’est pas eux que la France a combattus. La France est un projet assimilationniste et non pas communautariste. La France protège tous ses enfants. Encore faut-il accepter d’en faire une Mère. Le discours anti-France a tellement été dominant ses dernières années, dans les quartiers, mais aussi dans les salons du 16ème arrondissement, qu’il faut faire preuve de courage pour dire « je suis français et fiers de l’être ». Il faut faire sa révolution identitaire. La France appartient à tous les Français.
« Je suis français (et non pas Charlie) et fiers de l’être ». Les jeunes juifs et musulmans français doivent se libérer de leurs reflex communautaires. Se le dire à eux-mêmes, le dire à leurs familles, le dire à leur entourage, car en réalité c’est la seule identité dans laquelle ils pourront retrouver la Paix : paix avec les autres français mais aussi la paix avec eux-mêmes. Refuser d’être pris en otage c’est donc se libérer des identités minoritaires clivantes, c’est vouloir faire la paix, c’est vouloir être français et l’affirmer.
Refuser le chantage victimaire, exiger le pardon
Il faut donc combattre des divisions entretenues depuis des décennies, des divisions qui nous enferment et nous empêchent de retrouver ce qui fait le sens commun, et travailler à l’affirmation d’une culture française qui dépasserait les revendications minoritaires et régionales.
Alors disons les choses, et nommons ce qui doit être nommé : la France est divisée, et cette division a pour cause une prise d’otage sociétale par une série de sujets clivant qui étouffent l’identité française et la communion nationale.
Le conflit israélo-palestinien n’est qu’un exemple, qu’un foyer des feus de la division et de la rancœur qui nous prennent en otage. On pourrait aussi nommer le colonialisme, l’esclavagisme, la collaboration. Les français ne doivent plus demander pardon. Mais « exiger le pardon », tant la situation est grave et irrespirable.
Au nom de la fraternité, de la cohésion nationale, de la Paix. Il faut désormais « Exiger le pardon total et sans conditions » des français d’origine juive pour la Rafle du Vel’ d’Hiv, « exiger le pardon total et sans conditions » des français d’origines algériennes pour le massacre de Sétif, « exiger le pardon total et sans conditions » des français d’origine africaine pour les méfaits du colonialisme, « exiger le pardon total et sans conditions » de nos frères descendants d’esclaves.
Pour ma part, je prends l’identité française et son histoire dans son ensemble : j’assume tout ! J’assume et j’exige le pardon de mes concitoyens. Je l’exige car si nous continuons à faire le jeu du communautarisme, il n’y aura pas un vainqueur, mais que des perdants. Je l’exige car c’est la seule issue émancipatrice, je l’exige car ce Pardon Général, ressemblerait à une Révolution des Consciences, une révolte nationale et universelle, un révolte tellement belle et tellement française.
Refuser le chantage médiatique
Après les attentats on allume la télévision, la radio, on achète le Monde, l’Express, Libé, des journaux qu’on avait plus l’habitude de lire. On veut comprendre, on est alerte, on veut des réponses. Et pour réponse on nous sert des poncifs républicains, « liberté d’expression », « droit de l’homme », « égalité ». La doxa est elle aussi en marche, « pas d’amalgames » on va encore nous empêcher de penser, nous empêcher de voir, nous empêcher de dire. On est pris en otage par un politiquement correct inquisiteur qui nous interdit de dire qu’il y a un problème avec l’Islam en France. Le terrorisme intellectuel frappe dans chaque rubrique télévisuelle et les « premières victimes » des attentats sont les musulmans. Ben voyons.
Un hérétique, Michel Onfray, veut sortir de l’imprimerie d’état. Il veut dire, écrire, qu’il y a un problème avec l’Islam. Il refuse d’être pris en otage, d’avoir à choisir entre la gauche bobo qui lutte contre la stigmatisation, et la droite dure qui stigmatiserait les musulmans. Samedi 17 janvier, sur France 2, le piège idéologique s’est refermé sur le pêcheur philosophe, il est pris entre deux feux : « choisi ton camp, soit tu es du Front National comme Zemmour, soi tu es de gauche » l’abjure l’évêque Salamé.
Dans le royaume médiatique, on doit manger à la table du laïcisme bourgeois, ou recracher le vocable tribun de la succursale Le Pen. Refuser d’être pris en otage, c’est se libérer de la peur de la stigmatisation, c’est avoir le courage de ses opinions et qu’importe le jugement des inquisiteurs bourgeois.
Refuser les faux réconciliateurs
Il existe un versant médiatique à l’évêque Salamé, c’est le gourou Soral. Celui qui a tout lu, tout vu, tout compris. Beaucoup de jeunes français sont séduits par son message. Il dénonce la stratégie du choc des civilisations mais en même temps instrumentalise savamment l’aversion de certains musulmans envers les juifs. Il a autant de rigueur intellectuelle que d’humilité. Il dépeint un monde simplifié, obscur, tenu toujours par les mêmes, les administrateurs du grand complot. Après le CRIF, c’est le deuxième importateur du conflit Israélo-Palestinien. Ce faux réconciliateur ne fait que partager sa haine et sa frustration. Il se joue de son auditoire. Il crée un monde ou toutes les valeurs sont inversées : les professeurs d’université des débiles et des menteurs, la Révolution Française un acte d’asservissement, les Droits de l’Homme un crime, les Lumières des obscurantistes, etc. Il isole ses disciples, il parle du « Système » et dans ce « Système » rien n’est possible puisque tout est orchestré. Ce « réconciliateur » n’est en réalité pas très conciliant : soit vous êtes avec lui, soit vous êtes contre lui, donc sioniste, franc-maçon, etc. Il propose un monde binaire, vulgaire, à la lecture simpliste. Il propose la guerre, une lutte du mal contre le bien, réconcilier les Français arabes musulmans et les Français de souche catholiques, pour constituer une armée de Spartacus et combattre la Garde Impériale, dont une grande partie est bien sûre constituée de juifs… Il faut se libérer de ce faux réconciliateur, plutôt un importateur, un grossiste en conflit israélo-palestinien.
Pour conclure, je me suis certainement fait un paquet d’ennemis en écrivant ce texte et c’est tant mieux ! Je suis sur une ligne qui n’existe pas, sur une ligne sincère et patriote. Je ne cherche pas à instrumentaliser la haine des uns envers les autres mais à rassembler les français de toutes origines. Néanmoins je pense que se rassemblement ne peut se faire qui si on se libère de prises d’otages idéologiques. Se libérer du conflit Israélo-Palestinien, qui n’existe que parce que l’identité française est faible. On peut s’en libérer en affirmant « je suis Français et fiers de l’être » et donc éviter tout processus d’identification schizophrène. On peut se libérer en refusant la bienséance et la pensée unique qui associe tout discours patriote à de la xénophobie. Appeler les jeunes musulmans à s’intégrer ce n’est pas de la xénophobie mais de l’amour. On peut critiquer l’Islam et les Musulmans sans être islamophobe. On peut aimer la France sans être un fasciste. Il faut donc se libérer des discours revendicateurs et victimaires, exiger le pardon de ses compatriotes juifs, arabes, noirs, car la France ne se limite pas au colonialisme, à la collaboration et à l’esclavage. La France est un projet humaniste, assimilationniste et fraternel : Liberté, Égalité, Fraternité. On oublie souvent le troisième élément de la devise. Celui qui fait que l’on constitue un Peuple et non pas une somme d’individus enfermés dans leurs revendications.
50 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON