Jean-Charles Marchiani : « Vous voulez changer le monde. Faites-vous élire ! »
Dans un contexte de tensions intenses, inédites de par leur violence, portées par un mouvement lui aussi inédit de par son organisation déstructurée et non représentée, je tiens à défendre ma conception qui passe plus par l'urne que par le gilet.
Les Gilets jaunes disent s’exprimer au nom de tous nos concitoyens. Ils exposent, au pouvoir en place, leur défiance vis-à-vis d’un état qu’ils jugent tout-puissant, d'un État qui n’écoute plus le peuple.
Par une ironique symétrie avec le président Macron, ils rejettent en bloc tous les corps intermédiaires pourtant légitimés par la défense d'idéaux communs. Ils excluent toute représentativité au profit d’une parole directe qui empêche tout dialogue ou négociation. Et finalement, leurs attaques, faute de corps intermédiaire, de focalisent sur la personne du président.
Au nom d’une démocratie directe, sont entendus, aujourd’hui, ceux qui parlent le plus haut, le plus fort.
J’entends, aujourd’hui, cette défiance vis-à-vis de notre système démocratique que certains jugent trop représentatif. J’entends le désenchantement des électeurs envers la classe politique et cette revendication d'un droit à la parole directe. Je comprends cette volonté de remplacer le Référendum d'initiative partagée, introduit par Nicolas Sarkozy, par un Référendum d’initiative citoyenne.
Cependant, il ne faut pas perdre de vue que, comme tous systèmes, le référendum a ses limites.
Souvenez-vous d’avril 1969, le référendum sur la réforme du sénat ; le général De Gaulle a lui-même fournit les munitions à ses opposants en mettant dans la balance son mandat présidentiel en cas de rejet du texte. Le débat s’est alors porté, non pas sur le texte proposé, mais sur le maintien ou non du président. Nous connaissons tous la suite !
Rappelez-vous, le référendum en 2005 portant sur l’établissement d’une constitution pour l’Europe.
Malgré une majorité de " non ", le pouvoir a fait adopter au forceps le Traité de Lisbonne. Infirmant aisni le vote populaire.
Je veux que mon message soit clair, je ne nie pas l’importance des référendums. C’est un outil constitutionnel de poids qui doit servir l’intérêt commun. L’action gouvernementale est un ensemble cohérent de décisions et de mesures prises dans l’intérêt collectif, les référendums peuvent être source d’instabilité politique et sociale.
L’un des fondements de notre démocratie, chèrement acquis, qui garantit la parole pour tous, réside dans le droit de vote, droit civique fondamental par définition.
La voie des urnes est la voie la plus égalitaire, la plus juste, exempte de tous rapports de force et la plus légitime. Dans le cadre des élections Européennes, le suffrage universel direct et les règles de représentation proportionnelle garantissent une juste formalisation des choix exprimés.
Je crois en notre démocratie représentative et en l’engagement politique. C’est pourquoi, je me suis présenté et et été élue en 2004. Légitimés et démocratiquement élus, nos euro-députés ont le moyen de faire entendre la voix de notre pays et de défendre nos valeurs et nos idées. Y compris s’ils sont, comme je l’étais au sein de la liste Pasqua-Villiers, foncièrement contre l’Europe fédérale.
Attention, le terme d’engagement est lourd de sens ! S’engager en politique, c’est un investissement de chaque instant, en coulisses, sur scène, en campagne électorale, lors de débats publics et j’en passe. Quand nous sommes désignés pour représenter notre pays et nos citoyens. Le jeu politique ne doit pas nous faire perdre de vue ce pourquoi nous sommes là. S’engager est un droit, représenter un peuple et être à la hauteur de la mission qu'il nous a confiée, est un devoir.
Et quel devoir ! Demandez aux primo-députés de LREM ! Demandez-leur à quel point l’engagement politique est un métier, un sacerdoce, un don de soi.
Il faut trouver en permanence l’énergie pour résister aux pressions, pour accepter de défendre nos idéaux, tout en préservant et en garantissant une politique cohérente, une vue à long terme dans l’intérêt de tous.
L’engagement politique est un combat, un exercice d’équilibre permanent qui nous interdit de baisser les bras, qui interdit toute médiocrité, pour défendre au mieux les intérêts de chacun.
Cependant n'ayez pas peur, c’est aussi la satisfaction des victoires et du devoir accompli.
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