Le président de la région Île-de France, Jean-Paul Huchon, est à nouveau au cœur d’un scandale autour de sa gestion trop intime des finances publiques. La région est accusée d’avoir dépensé plus de 7 millions d’euros dans différents projets liés au Chili, le pays de cœur de Jean-Paul Huchon, où il s’est rendu à plusieurs reprises et où est née sa vocation politique. Est-il normal qu’une région dépense de telles sommes pour assouvir la passion d’un dirigeant politique pour un pays étranger ? Dans une démocratie saine, non !
L’Île-de-France et le Chili
Ainsi, depuis que le socialiste proche de DSK est à la tête de la première région de France, ce sont plus de 4 millions d’euros qui ont été dépensés dans divers projets autour du Chili, au nom de la « coopération décentralisée ».
Sont notamment cités, un projet de 65.000 euros pour payer un spectacle « proposant un voyage dans l’historique du mouvement Hip-hop » dans la capital ; un autre projet de 10.000 euros au nom farfelu de « plantes médicinales et savoirs ancestraux des femmes Aymara au Chili » ; 100.000 euros déboursés par le contribuable pour une plate-forme artistique au Chili ; et (nous en reparlerons ci-dessous), 400.000 euros pour rénover le musée de la solidarité à Santiago du Chili…
Du 11 au 18 septembre, la région organise pas moins de 40 « événements culturels et festifs » pour commémorer la mort du président chilien Salvator Allende, modèle politique de Jean-Paul Huchon, pour une enveloppe de 75.000 euros !
Si, du côté socialiste, on conteste le chiffre de 7 millions, pour évoquer une somme plus proche de 4 millions d‘euros, ces chiffres sont déjà extrêmement choquants, quand on voit les efforts demandés aux Français, au nom de la rigueur budgétaire, par le gouvernement PS et ses hausses d’impôts à répétition.
De l’aveu même des équipes de Jean-Paul Huchon, ces dépenses dans la « coopération décentralisée » autour du Chili sont les deuxièmes plus importantes de la région après celles du Mali, bien plus logiques puisqu’il s’agit de la première communauté étrangère francilienne.
Car Jean-Paul Huchon ne s’est jamais caché d’avoir un lien affectif personnel très particulier avec le Chili. Admirateur de Salvator Allende depuis sa jeunesse, l’homme politique avait effectué un voyage d’études au Chili lorsqu’il avait 25 ans. Il était présent à Santiago le jour où Allende s’est donné la mort, ce qui a constitué le départ de son engagement politique. Depuis, il s’est rendu à plusieurs reprises dans le pays de son cœur.
Aimer un pays et sa culture n’est évidemment pas un problème en soi. Faire porter le poids économique de cette passion sur le dos des contribuables est moins tolérable…
Huchon habitué aux pratiques abusives
Doit-on être surpris par cet abus des finances de la collectivité territoriale dirigée par Jean-Paul Huchon ? Pas vraiment, à la lecture de son CV.
La justice lui reprochait d’avoir poussé le conseil régional à passer des contrats avec 3 agences de communication qui employaient sa femme, Dominique Le Texier, elle-même condamnée dans cette affaire pour « recel de prise illégale d’intérêt », à 4 mois de sursis et à 20.000 euros d’amende, pour avoir, selon le tribunal « sciemment profité des fonctions exercées par son mari ». Elle avait également profité de cette fraude pour toucher des indemnités chômage entre deux contrats. Classe !
Selon le jugement, « Jean-Paul Huchon a fait prévaloir un intérêt personnel sur l’intérêt général dont il est pourtant le garant en sa qualité d’élu », il a donc « porté atteinte à l’indispensable devoir d’impartialité que doivent présenter les élus ».
« Un tel comportement participe inévitablement à la dégradation des responsables politiques et nuit à l’indispensable confiance que les citoyens doivent avoir dans leurs représentants », a conclu la cour.
On se demande comment la loi française peut autoriser un homme à se représenter à des élections après de telles condamnations. On s’inquiète également que les Français puissent continuer à voter pour de tels personnages après ce genre d’affaires…
En effet, la petite amie de son fils avait été embauchée à Santiago du Chili par le musée de la solidarité, qui avait pu rouvrir ses portes grâce à la générosité de l’Île-de-France, qui lui avait reversé 400.000 euros ! Huchon avait même profité de l’occasion pour partir rejoindre son fils et sa belle-fille au Chili, avec l’argent des franciliens, évidemment, au prétexte d’une « visite officielle »..
Il est a noter que, comme son papa, Thomas Huchon est passionné par le Chili. Il est même devenu l’un des journalistes spécialistes du pays et biographe de Salvator Allende. Ces derniers jours, la lumière médiatique mise sur l‘anniversaire de la mort du chef d’état (en partie grâce aux célébrations en grande pompe de la région) lui permettent d’assurer la promotion de son livre et de son documentaire sur le sujet.
Les élus de la République qui profitent de leurs fonctions pour rendre des servis plus ou moins importants à leurs enfants (
Sarkozy,
Taubira, Huchon…) : une pratique issue d’une tradition monarchique, inconcevable dans toutes les autres démocraties occidentales…