Jean-Vincent Placé condamné à 3 mois de prison avec sursis
L'ancien sénateur, ex-poids lourd du parti politique écologiste EE-LV, éphémère secrétaire d'Etat sous François Hollande, a été condamné lundi 10 septembre pour violences et outrages commis lors d'une soirée alcoolisée en avril dernier.
Jean-Vincent Placé a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris, lundi 10 septembre, à trois mois de prison et 1.000 euros d'amende pour violences et outrages. Cette peine de prison a néanmoins été assortie d'un sursis : à condition qu'il n'y ait pas réitération au cours du délai fixé par la justice, la peine en question ne sera pas mise à exécution.
L'ex-secrétaire d'Etat avait comparu le 11 juillet au tribunal de Paris pour "violences", "outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique" et "injures à caractère racial" à la suite d'une soirée mouvementée. Ce soir-là, un an après avoir quitté le gouvernement, l'ancien ministre s’en était pris verbalement à une jeune femme dans un bar du 6e arrondissement de Paris, lui assénant des propos qualifiés de machistes : « Il s’est pointé comme un roi, avec un melon pas possible, sans dire bonjour, ni merci ni merde », selon un témoin interrogé par le journal Libération. La scène démarre quand, accompagné d’un sénateur centriste, Monsieur Placé demande à une jeune femme de danser avec eux contre rémunération. Lorsque l'étudiante en droit refuse, l'ancien patron du groupe EE-LV au Sénat tente une clé de bras. Le portier du bar de nuit intervient alors. Sur ce, l'actuel conseiller régional d'Ile-de-France lui signifie : « On n’est pas au Maghreb, je vais te descendre en Afrique, Ryanair fait des promotions. » Puis, il ajoute : « Le prix de ma chemise, ça fait un RSA complet pour ta famille. » Plus tard, Jean-Vincent Placé niera cependant avoir prononcé ces phrases, les qualifiant même d' « abjectes », et accusera le videur de s'être montré excessivement viril. Un policier de la BAC, présent ce soir-là à l’intérieur du bar de nuit, prévient ses collègues. Avant l'interpellation, Monsieur Placé lance aux policiers qui tentent de tempérer ses ardeurs un « bâtards » et ajoute : « Espèces de tocards, vous ne savez pas qui je suis ! »
Après une enquête pendant laquelle il avait été placé deux nuits en garde à vue, l'ancien sénateur a donc hier été jugé coupable de violences envers la jeune femme et d'outrage à l'encontre de policiers. En revanche, il a été relaxé du chef d'injures raciales. Mais la peine décidée reste symbolique : trois mois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire, tandis que, à l’audience de juillet dernier, le ministère public avait requis une peine de six mois de prison avec sursis pour les violences et outrages à agents de police, assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans et d’une obligation de soigner son addiction à l'alcool, et 1.000 euros d’amende pour injures racistes. Le parquet avait alors parlé de « trouble grave à l’ordre public » et « de racisme et de violence faite aux femmes », critiquant une forme de « désinhibition due à l'alcool mais aussi (...) un sentiment de supériorité », celui d’un élu se pensant « un cran au-dessus » du videur, un « type qui n’est pas de ma condition ». L’ex-secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat et à la Simplification n’avait pu que faire profil bas : « Je suis honteux de m’être retrouvé dans cette situation. » L'ancien membre du gouvernement, désormais interdit d’entrée dans certains hauts lieux de la nuit parisienne, avait reconnu un comportement inapproprié mais s'était défendu de toute violence : « J'ai été rigolard, arrogant, prétentieux, peut-être même hautain. J'ai été extrêmement insistant et mon comportement était déplacé mais je n'ai pas été violent et n'ai pas prononcé de propos sexistes ni insultants », avait-il protesté. S'adressant au journal Paris Match, il avait attribué son comportement, non à l’ivresse condescendante du pouvoir, mais à l'ivresse tout court : « J'ai réalisé que, dans les derniers mois, j'avais bu excessivement en diverses circonstances. Il y a eu des excès, de l'alcoolisme. J'assume le mot. C'est une maladie, l'alcoolisme (...) Une chose est de boire trop, une autre d’être pris pour un pervers ou un raciste. »
En ce qui concerne l’avenir de Jean-Vincent Placé en politique, il est désormais incertain. Suite à une agression dans la nuit du 2 au 3 septembre dernier, il a confié à l’AFP : « J’aime beaucoup la politique mais cette agression me fait réfléchir à arrêter », assurant que sa « réflexion » était « très avancée » à ce sujet.
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