Jérusalem Capitale
Israël célèbre cette année le cinquantenaire de la conquête de la vieille ville de Jérusalem en 1967 par Tsahal. Cette partie, enfermée dans les murailles que les Nations du Monde nomment indûment « Jérusalem Est », est la ville historique.
La vieille ville n’est ni à l’Est ni à l’ouest, elle est le cœur de Jérusalem.
C’est dans cet espace de 86 hectares que se côtoient les trois religions monothéistes avec :
Le Mur des lamentations, vestige du Temple Juif de Jérusalem qui s’étendait, avant sa destruction, sur le mont du Temple appelé « Noble Sanctuaire » (en arabe : الحرم الشريف al-Ḥaram aš-Šarīf) ou plus politiquement correct de nos jours, côté palestinien : L’esplanade des mosquées.
Le Saint-sépulcre construit autour de la Tombe de Jésus-Christ.
La mosquée El Aqsa, au dôme argent construite à l’Endroit où Mahomet, selon les commentateurs, est monté au Ciel en rêve. Dans les faits, Jérusalem ou son nom arabe n’apparaissent pas une fois dans le texte littéral du Coran.
Dans l’enceinte de ces murailles imposantes construites par Soliman le Magnifique en XVIème siècle, on retrouve quatre quartiers : juif, musulman, chrétien et arménien.
Jérusalem capitale
Depuis 3000 ans, Jérusalem fut maintes fois conquise, détruite et reconstruite, mais peu « Capitale ».
La ville fut la capitale des royaumes de David et Salomon, puis du Royaume de Judée jusqu’en 70 de notre ère. C’est la ville où fut bâti le Temple dont subsiste le mur occidental « des lamentations ».
Selon les Evangiles, c’est dans ce Temple juif consacré au Dieu Un, que le Juif Jésus se révolta contre les marchands juifs.
Après la destruction du temple en l’an 70, la conquête des Romains et l’exil des judéens qui s’en suivirent, cette ville ne fut la capitale que d’un seul état, le Royaume latin de Jérusalem, celui des croisés entre 1099 et 1187.
Les conquérants qui occupèrent Jérusalem jusqu’en 1967 et notamment les arabes du 1244 à 1516, les turcs de 1516 à 1917, et les Anglais de 1917 à 1948, ne firent jamais de Jérusalem la capitale d’aucun état.
A la suite du départ des Britanniques en 1948, une guerre fut engagée entre Israël et ses voisins arabes. La partie « Est » de Jérusalem ainsi que la vieille ville furent conquises par l'armée jordanienne qui occupa les lieux jusqu’en 1967.
Pendant cette période d’occupation arabe jordanienne, la liberté religieuse pour les non-musulmans fut entravée :
De nombreuses églises furent saccagées et toutes les synagogues furent détruites. Tous les juifs furent chassés et interdits de venir prier au Kotel (Mur des lamentations), alors qu’ils vivaient là d’une manière ininterrompue depuis 3500 ans.
Les tombes juives furent profanées et les pierres tombales du cimetière du Mont des Oliviers furent volées et utilisées pour construire des latrines.
Pendant cette période de vingt années, Aman est demeurée la capitale de la Jordanie. Aucun souverain arabe ne s’est rendu à Jérusalem, ni en pèlerinage ni en voyage officiel à Jérusalem, et aucun mouvement « palestinien » n’a réclamé cette ville comme capitale d’un éventuel état.
Il y a 50 ans, le 28 Iyar 5727(calendrier juif) soit le mercredi 7 juin 1967, l’armée israélienne libérait Jérusalem des mains de l’armée jordanienne. Depuis cette date, la ville sainte est à nouveau ouverte et chaque religion gère ses propres lieux saints qui sont libres d’accès.
Dès la renaissance de l’Etat Juif moderne en 1948, Jérusalem, alors divisée, fut proclamée capitale et cette décision fut confirmée par une loi fondamentale de la Knesset, le parlement israélien en 1980 pour la Jérusalem unifiée.
Démographie.
Depuis 1844 au moins, la majorité des habitants de Jérusalem est juive.
En 1916, la ville compte 45.000 juifs, 10.000 musulmans et 15.000 chrétiens.
La population actuelle de Jérusalem s'élève à plus de 900 000 personnes dont 62% de Juifs, 36% d’Arabes musulmans et 2% de chrétiens.
Depuis 1967, la population arabe de Jérusalem est passée de 70 000 à plus de 300 000.
Jérusalem Juive.
Cette ville est effectivement une ville sainte pour les trois religions monothéistes.
Il ne pourrait en être autrement puisque le christianisme comme l’islam ont pour source le judaïsme qui glorifie cette Ville citée pas moins de 660 fois dans l’ancien testament.
Les chrétiens apprennent dans les Evangiles que Jésus et tous les apôtres sont nés Juifs et vécurent en Palestine qui s’appelait la Judée. Jésus est mort sur une croix où est inscrit « INRI » l'acronyme, dit titulus crucis, de l'expression latine Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs » ou « Jésus le Nazaréen, roi des Judéens ».
Les musulmans savent que cette Terre est propriété des Juifs. Le Coran qui ne mentionne pas une fois le nom de Jérusalem explique clairement que Dieu (Allah) a donné cette Terre aux juifs, bien avant la naissance de Mahomet, Sourate 5, la table est servie, versets 20, 21 : (20.) (Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : ‹ Ô, mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, lorsqu'Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu'Il n'avait donné à nul autre aux mondes. (21). Ô mon peuple ! Entrez dans la terre sainte qu'Allah vous a prescrite. Et ne revenez point sur vos pas [en refusant de combattre] car vous retourneriez perdants. Ainsi que dans la Sourate 17, le voyage nocturne, verset 104, « Et après lui, Nous dîmes aux Enfants d'Israël : "Habitez la terre". Puis, lorsque viendra la promesse de la (vie) dernière, Nous vous ferons venir en foule. »
De la part des chrétiens comme des musulmans, ne pas reconnaître aux juifs la part essentielle de la propriété de cette Ville est une aberration théologique.
Les musulmans ont La Mecque, les catholiques ont Rome et les Juifs ont Jérusalem.
Prétendre que Jérusalem serait le troisième lieu saint de l’Islam- Ce qui reste à prouver- c’est une manière d’occulter que c’est d’abord et avant tout la capitale du Judaïsme.
Depuis 3000 ans sans interruption, Jérusalem est célébrée comme l’unique capitale spirituelle et éternelle de la civilisation juive. Toutes les synagogues du Monde sont orientées vers cette ville vénérée comme le cœur de l’Humanité.
Avant le sionisme personne ne niait la judéité de Jérusalem :
Alors que l’Etat d’Israël n’existait pas, le lien entre cette Terre et les Juifs était admis de tous.
Des voyageurs connus ont visité la Palestine au XVIIIème, XIXème et XXème siècle, cet ancien royaume de la splendeur des juifs était devenu une terre aride et inhabitée. Dans son roman « Les innocents à l’Etranger » publié en 1867, Mark Twain décrit cette terre qui est devenue l’Etat d’Israël ainsi : « …Un pays désolé dont la Terre serait peut-être assez riche si elle n’était abandonnée totalement aux mauvaises herbes... A peine y-a-t-il un arbre ou un arbuste çà et là. »
Alors que la Palestine était sous occupation turque depuis 1516, Chateaubriand écrivait en 1811 à propos du peuple juif sur sa terre : « il se laisse accabler de coups sans soupirer ; on lui demande sa tête : il la présente au cimeterre (1 ) . Si quelque membre de cette société proscrite vient à mourir, son compagnon ira, pendant la nuit, l'enterrer furtivement dans la vallée de Josaphat, à l'ombre du temple de Salomon. Pénétrez dans la demeure de ce peuple, vous le trouverez dans une affreuse misère, faisant lire un livre mystérieux à des enfants qui, à leur tour, le feront lire à leurs enfants. Ce qu'ils faisaient il y a 5000 ans, Ce peuple le fait encore. Il a assisté dix-sept fois à la ruine de Jérusalem, et rien ne peut le décourager ; rien ne peut l'empêcher de tourner ses regards vers Sion. Quand on voit les Juifs dispersés sur la terre, selon la parole de Dieu, on est surpris sans doute ; il faut voir ces légitimes maîtres de la Judée esclaves et étrangers dans leur propre pays ; il faut les voir attendant, sous toutes les oppressions, un roi qui doit les délivrer. »
L’endroit que l’UNESCO nomme aujourd’hui l’Esplanade des mosquées était appelé par les arabes eux-mêmes le Mont du Temple en référence au Temple de Salomon.
Une erreur habituelle est de considérer que musulmans et juifs seraient les seuls acteurs du conflit qu’on appelle israélo-arabe. Contrairement aux idées reçues, le monde occidental chrétien n’est pas spectateur de ce conflit. Il en est un acteur majeur.
Le rôle de l’Europe Chrétienne dans le sort des juifs pendant deux mille ans est essentiel. On ne peut comprendre les évènements qui se déroulent sous nos yeux depuis une centaine d’années qu’à la lumière de l’antijudaïsme religieux dogmatisé par l’Eglise jusqu’au milieu du XXème siècle, et l’antisémitisme idéologique qui prit naissance en Europe au XIXème siècle.
Le fait que depuis les croisades, les chrétiens n’aient pas tenté de reconquérir la Terre Sainte en général et la vieille Ville de Jérusalem en particulier ne démontre absolument pas qu’ils en auraient fait « le deuil ». Les catholiques comme les orthodoxes considèreront toujours Jérusalem comme une ville sainte majeure.
Dans l’inconscient chrétien qui se prétend le Verus Israël, admettre la réalité nationale d’Israël en tant qu’Etat Juif en Terre Sainte avec Jérusalem comme capitale, met en cause le fondement d’une théologie en reconstruction ou déconstruction. Pour le catéchisme, les juifs sont ceux qui en (trahissant) ne reconnaissant pas Jésus comme Messie, ont provoqué leur propre exil, démonstration de la punition divine. Un retour de la nation juive sur sa terre signifie que l’argument bimillénaire est infondé. Malgré Vatican II, la dialectique chrétienne ne peut subir sans conséquence désastreuse l’existence juive nationale.
Affirmer que Jérusalem n’est pas Juive, c’est signifier que l’Etat d’Israël n’a rien à voir avec le judaïsme permettant ainsi de maintenir l’un des fondements du canon chrétien.
C’est pour ces raisons que la France comme d’autres nations occidentales s’allient régulièrement aux pays arabes à l’UNESCO ou ailleurs, pour dénier aux Israéliens leur légitime revendication sur Jérusalem. Ils les accusent de « judaïser Jérusalem ».
Sans jamais reconnaître Jérusalem capitale d’Israël, le Vatican ne tissa des relations « normales » avec l’Etat d’Israël qu’en 1993.
Parmi les philosophes du XIXème, Kant recommandait aux juifs de se convertir au christianisme pour faciliter leur intégration dans la société européenne. Hegel n’était pas d’accord et prétendait que les juifs se sont fossilisés du fait de leur refus du christianisme. Il n’imaginait pas qu’ils puissent ni participer à l’Histoire, ni constituer une Histoire. Ces deux philosophes résument bien la place, ou l’absence de place faite au Juif dans les consciences de l’Europe du début du XIXème siècle, c’est ainsi que nous comprenons mieux les raisons de la création du sionisme politique.
La suite de l’Histoire :
La Turquie alliée des Allemands fut vaincue en 1917 et les Anglais récupérèrent la Palestine, province de l’Empire Ottoman avec Damas comme Chef-Lieu.
La devise des colons anglais était de diviser pour régner.
C’est ainsi qu’ils prirent le parti des juifs en catalysant le Sionisme par la promulgation de la déclaration Balfour qui en 1917 (centenaire cette année) promet la Palestine aux juifs.
Puis empêchant le nationalisme juif de prospérer en légitimant les arabes nationalistes les plus virulents.
De 1920 et 1947, les britanniques entreprirent une politique du « livre blanc » limitatrice de l’immigration juive alors qu’ils laissèrent les arabes en provenance de Syrie, du Liban et de Transjordanie s’installer à l’ouest du Jourdain et à Jérusalem.
A la suite de la conférence de San Remo, c’est en 1920 qu’ils monnayèrent des puits de pétroles en Irak et dans la péninsule arabique contre les deux tiers de cette Palestine mandataire, en l’offrant aux Hachémites les Gardiens des lieux saints de La Mecque et Médine sous forme d’émirat de Transjordanie sous contrôle britannique. Cet émirat à 1500 kms de La Mecque deviendra en 1946 le Royaume de Jordanie.
Les Britanniques qui se voyaient rester en Terre Sainte cultivèrent la haine entre Juifs et Arabes.
Enfermés dans leur logique coloniale, ils n’hésitèrent pas à refuser l’accès de la Palestine aux rescapés Juifs des camps de la mort, apatrides refoulés d’Europe et des USA. Ces victimes seront parquées dans le camp de concentration de Framagouste à Chypre, d’autres seront ramenées en Allemagne au camp de Poppendorf.
Après le cataclysme de la seconde guerre mondiale et malgré la proscription faite aux survivants de se réfugier en Palestine, les occidentaux se sentirent obligés d’épancher leur mauvaise conscience envers les rescapés de la Shoah, en votant pour le partage du tiers restant de cette Palestine entre juifs et arabes.
Pour les Etats occidentaux, ce ne fut pas un vote d’adhésion, mais bel et bien un vote de compassion vis-à-vis des rescapés.
Les pays communistes athées avec l’URSS en tête, dont l’idéologie portait les germes de la décolonisation et l’émancipation des peuples sur leur Terre, votèrent oui massivement au plan de partage, alors que dans le même temps les USA hésitèrent jusqu’au dernier moment et la Grande Bretagne s’abstint. Le partage fut adopté par l’ONU en 1947. Les Anglais quittèrent leur colonie le 13 mai 1948. Israël était créé le 14 mai 1948 et Jérusalem désignée sa capitale.
Pour la première fois dans l’Histoire de l’Humanité, un Etat était créé par une décision de la majorité des nations unies.
Israël, Etat juif ou Juif des états ?
Pour la première fois dans l’Histoire, alors qu’en 1948, il n’existe aucun territoire occupé. Seule la partie Ouest de la ville dépendait des israéliens, alors les nations du Monde décidèrent unilatéralement que la capitale de l’Etat Juif ne pouvait pas être Jérusalem pourtant peuplée majoritairement de Juifs.
Ils installèrent leurs ambassades à Tel Aviv, une façon pudique de masquer la vérité des préjugés religieux du conflit judéo-christiano-musulman qui se joue sur cette terre.
Un état refuge pour les Juifs, c’était acceptable. Mais un Etat Juif, c’était impensable.
Existe-t-il un seul autre état à qui on refuserait de choisir sa capitale ?
On refuse de reconnaître à Israël les mêmes droits qu’aux autres, puis on l’accuse de ne pas accepter le Droit des nations. Vous savez bien ce « peuple sûr de lui et dominateur ».
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du Monde » (Albert Camus).
Aujourd’hui, les nations occidentales laissent croire que le conflit est territorial ou national.
Selon elles, il suffirait qu’Israël rende des territoires pour obtenir la paix de ses voisins arabes. Rien n’est moins vrai. Le conflit est principalement religieux et existentiel depuis plus de 2000 ans. Renoncer à le caractériser justement consiste à refuser de le régler.
Il faut être inculte ou d’une parfaite mauvaise foi pour invoquer la « colonisation » en parlant des Juifs à Jérusalem. Jérusalem est la capitale de l’Etat Juif. Il n’en a jamais autrement et il ne pourrait en être différemment.
Quiconque refuse de l’admettre, cherche un alibi pour faire d’Israël le « Juif » des Etats.
Jérusalem signifie « Ville de Paix ».
La première chose qu’il faut affirmer quand on cherche la Paix, c’est que les Juifs ne sont des colons ni en Palestine ni à Jérusalem. Ils sont même les Palestiniens originaux.
Sans spolier quiconque, les israéliens sont légitimes à construire autant qu’ils le désirent à Jérusalem puisque c’est leur capitale.
La quette de la Paix oblige à refuser tout contact avec quelque organisation ou régime qui appelle à la destruction de l’Etat Juif. Les Iraniens comme leurs sbires du Hezbollah doivent être stigmatisés, autarcisés et bannis des instances internationales tat qu’ils maintiennent leur discours de haine.
La Bible raconte que Dieu dans une ultime épreuve demanda à Abraham dont le nom signifie « Père d’une multitude » de sacrifier son fils Isaac.
Abraham qui révéla le Dieu UN au monde se rend à l’Endroit, ligote son fils et finalement un ange arrête son bras armé. L’Endroit dont parle la Bible est le Mont Moriah qui est le Mont du Temple là où a été élevé le Temple de Salomon et où se dressent aujourd’hui les mosquées d’Omar et d’El Aqsa.
Il n’y a pas meilleur symbole de Paix pour les trois religions abrahamiques que Jérusalem.
La Paix, Salam, Chalom, ne sera possible sans un blanc-seing des autorités religieuses musulmanes, chrétiennes et juives. Renonçant aux légendes et falsifications historiques, elles doivent dire la vérité sur l’Histoire de cette ville qui cristallise à elle seule deux millénaires de sang versé. Ainsi le chemin de la Paix passera par le cœur des croyants qui à cet Endroit sont majorité et prient le même Dieu Un.
Bernard Darmon
Psaume 137 (4/5/6) : « Comment chanterions-nous les cantiques de l'Eternel Sur une terre étrangère ? Si je t'oublie, Jérusalem, Que ma droite m'oublie ! Que ma langue s'attache à mon palais, Si je ne me souviens de toi, Si je ne fais de Jérusalem Le principal sujet de ma joie ! ».
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