« Jérusalem est notre ville », déclare le président turc Erdoğan
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a laissé entendre le 2 octobre de cette année que Jérusalem appartenait à la Turquie, en référence au fait que la ville avait été sous le contrôle de l’Empire ottoman pendant une grande partie de l’ère moderne[1].
« Dans cette ville que nous avons dû quitter en larmes pendant la Première Guerre mondiale, il est encore possible de croiser des traces de la résistance ottomane. Donc Jérusalem est notre ville, une ville qui vient de nous », a-t-il déclaré devant les députés turcs lors d’un important discours politique à Ankara. « Notre première qibla [direction de la prière en Islam] al-Aqsa et le Dôme du Rocher à Jérusalem sont les mosquées symboliques de notre foi. De plus, cette ville abrite les lieux saints du christianisme et du judaïsme. »
Le président turc a la vue qui baisse ou du moins sélective. S’il jetait un coup d’œil sur le territoire turc actuel, il verrait-il les cathédrales dont Sainte-Sophie, les monuments grecs et romains, arméniens et kurdes, syriaques et arabes…la liste est longue… Cela lui viendrait-il à l’esprit qu’ils ne sont pas ottomans ces monuments ou les a-t-il baptisés ottomans et turcs ? Ou encore mieux, ces monuments étaient-ils inspirés par les turcs d’Asie avant qu’ils ne déferlent sur l’Europe et le Moyen orient ? Rien ne m’étonnerait venant de ce personnage dangéreux pour son peuple et pour le monde.
De même, avec son subalterne de l’Azerbaïdjan Ilhan Aliyev, il tente de prouver que le Nakhitchevan naguère et le Haut-Karabakh aujourd’hui ont toujours été azéris malgré la présence millénaire des Arméniens dans ces lieux, comme dans une grande partie du territoire turc actuel. Mais, comme en Turquie et au Nakhitchevan il y a quelques années, le même sort attend le Haut-Karabakh dans les toutes prochaines années : après le nettoyage ethnique viendra aussi le nettoyage culturel et l’effacement de toute trace d’arménité dans cette région. Le tout dans l’indifférence totale (complice ?) d’un Occident qui préfère le gaz azéri aux principes. Mais qui dans ce bas monde se soucie encore de principes ?
Mais revenons à notre sujet initial et rappelons que l’Empire ottoman a régné sur Jérusalem de 1516 à 1917. Jérusalem est la capitale d’Israël depuis la fondation du pays, et le peuple juif compte des milliers d’années d’histoire dans la ville, étayées par d’importantes découvertes archéologiques[2].
Erdoğan a a poursuivi : « La question de Jérusalem n’est pas qu’un problème géopolitique ordinaire pour nous. Tout d’abord, l’aspect physique actuel de la vieille ville, du cœur de Jérusalem, a été construit par Soliman le Magnifique, avec ses murs, son bazar et ses nombreux bâtiments. Nos ancêtres ont montré leur respect pendant des siècles en gardant cette ville en haute estime. »
Il a ensuite juré de « porter une attention particulière » à la question palestinienne.
Le néo-sultan turc rêve de reconstituer l’Empire ottoman et se rêve en khalife du monde sunnite…
Enfin, et pour revenir à l’actualité explosive du Moyen orient, quelles que soient les convictions politiques de chacun, comment peut-on trouver des justifications aux viols, aux décapitations d’enfants et de vieillards, au nom d’un combat ?
[1] The Times of Israël , daté du 02 octobre 2023 : https://fr.timesofisrael.com/jerusalem-est-notre-ville-declare-le-president-turc-erdogan/
[2] Idem.
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