#JesuisCharlie et une apologie du terrorisme
Le Terrorisme, le moins pire des systèmes soutenu par l'avidité de notre presse mercantile
Quelques semaines après l’attentat qui a ensanglanté l’hebdomadaire satirique, quelques commentaires.
Les Chiens de Garde (comprendre les journalistes) ont magnifiquement œuvré : tous les petits va-t-guerre fascistes sont prêts à prendre les armes, lever des miradors aux frontières, rétablir la peine de mort, construire des camps de concentration…
Dès qu’un ennemi extérieur pointe le bout de son nez, l’unité nationale qui semble tant manquer à tous nos patriotes revient avec force et vigueur.
Soit dit entre nous, il faudrait vraiment être naïf pour accroire que même aux plus belles heures du gaullisme ou de la résistance, nous étions si beaux tous unis sous le drapeau.
Mais bon les systèmes totalitaires n’oublient pas leur vrai ennemi, leur propre peuple, aussi sont-ils bien contents quand ils peuvent aller en trouver à l’extérieur.
1984 rien de nouveau sous le soleil
Et côté Chiens de Garde, bien qu’étant tous sous perfusion publique (Le Figaro en tête, rappelons-le), passer à côté d’une telle manne aurait été une gageure impardonnable aux yeux de leurs actionnaires, vendre, vendre et encore vendre, tant pis s’il faut attiser les feux de la haine avec les conséquences évoquées précédemment.
Mais arrivons-en à cette apologie du terrorisme que vous attendez tous avec impatience.
Amusons-nous à nous promener sur la ligne allant de la guerre à la paix.
Le contexte autour de la guerre n'a pas vraiment d'importance, il peut s'agir d'une guerre civile ou d'une guerre inter-étatique, dans le deux cas, cela se caractérise par une extrême violence et de nombreux massacres et autres génocides.
Signalons qu’il n’y a jamais eu aussi peu de guerres qu’au cours des dernières décennies.
A l'autre bout, nous aurions donc la paix, paix au sein d’un pays sans contestation… Trêve de naïveté, j’appelle ça une dictature tout simplement. Paix entre deux pays, ils s’en trouvent toujours un pour dominer l’autre et vive le néo-colonialisme.
Voila, je ne suis pas sûr que beaucoup d’alternatives soient possible.
Donc si pour éviter d’être en guerre ou d’être dans une dictature, il faut sacrifier de temps en temps quelques journalistes, ils ont toute ma bénédiction.
Heureusement sortis des sentiers primitifs de la religion ( Je suis Charles Martel valant bien un Allah Akbar, guerre de religion n’est pas une expression choisie par hasard), les autres minorités (femmes, gays, végétariens…) cherchant à s’affirmer ont suffisamment de modernité pour éviter de tomber dans la violence…
Mais revenons un peu à notre fameuse liberté d’expression, laquelle se situerait en France entre Eric Zemmour et CharlieHebdo… Non, navré, ce n’est pas de la liberté d’expression, c’est l’apprentissage entre le premier et le second degré.
Je laisse de côté la dichotomie sécurité/liberté qui me parait évidente façon Benjamin Franklin : Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux.
Tous les médias, en tout cas tous les médias de l’Alliance Atlantique, semble avoir récupéré en chœur #JesuisCharlie, mais même eux devraient se poser la question sur leur propre liberté car où se trouve-t-elle quand tous les matins, les titres et les thèmes abordés sont les mêmes d’un journal à l’autre qu’il soit dit de droite ou de gauche.
Les seuls qui ont choisi de vivre en dehors de cette soumission à l’action et aux subsides de l’état sont justement ceux qui n’avaient d’autres choix que de faire du racoleur pour réussir à survivre comme Charlie Hebdo.
A côté d’un traitement de l’information unique avec des thèmes récurrents (tournant très souvent autour de l’insécurité), un Charlie représente presque le pluralisme.
Dans « Sur la Télévision » en 1996, Bourdieu écrivait : « Il faut combattre la logique de l’audimat au nom de la démocratie », rien n’est plus vrai aujourd’hui.
Car quid de la 6ème république, de l’impérialisme de Total et Areva en Afrique de la soumissions des chinoises à l’Oréal, des paradis fiscaux…
Quid du trafic de drogues (toujours deuxième business mondial) ou du trafic d’arme (premier business mondial)
Et surtout où sont nos médias pour évoquer les alternatives décidées à petite échelle par ces citoyens qui ont compris qu’il ne fallait plus attendre grand-chose de l’état totalitaire…
Où sont-ils pour rappeler que la France est le pays avec l’un des plus forts taux de mariages inter-ethniques au monde.
La liberté d’expression s’arrête quand le rédacteur en chef dit « pas assez vendeur ».
Le capitalisme vit sur le chaos et le journalisme standard sur le chaos du discours et même un adolescent niais a compris qu’il aura bien plus d’auditoire en hurlant “Je ne suis pas Charlie” que n’importe quel autre revendication plus sensée.
A ce propos, je disais que nos dirigeants aiment à exciter nos haines, vous croyez vraiment que les Imams de La Mecque à Islamabad procèdent autrement ?
La différence c’est que eux ne peuvent se targuer de sortir de grandes universités, leur erreur est d’autant plus pardonnable, pas celles de nos dirigeants/journalistes.
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